Normalement quand je dois parler un peu en détail de quelque chose, que ce soit un jeu, une musique, un livre ou en l'occurrence un film, je me laisse un peu de temps pour y réfléchir, histoire de voir si avec le recul je n'ai pas jugé trop hâtivement, de manière positive ou négative d'ailleurs. Cela dit, je me dois de faire cette petite chronique maintenant histoire de ne pas oublier ce que je viens de voir.


un film avec Kristana Loken en vampire sexy...miam

 

Partant dans l'optique de juger par moi même si la réputation de l'inénarrable Uwe Boll était fondée, je me suis mis en tête de me voir BloodRayne et Alone in the Dark. Avant de démarrer le deuxième je tiens sincèrement à vous faire part de mes impressions à chaud sur le premier. Démonter un film de Uwe Boll, ce n'est même plus un exercice de style, c'est limite faire un marathon de défonçage de portes ouvertes. Par conséquent je ne vais pas être complètement critique...enfin je vais quand même bien lui mettre la misère.

Commençons par le commencement. BloodRayne est à l'origine un jeu vidéo. Bah oui sinon le "réalisateur" allemand ne se serait pas donné la peine d'en faire un mauvais film. Le jeu est assez connu pour son aspect mélangeant le BTA de bas étage et le gore, tout en nous faisant contrôler une héroïne sexy demi-vampire, sorte de cousine rousse de Blade. Les jeux ne sont pas grandioses. Je n'ai personnellement goûté qu'au premier, et franchement malgré le côté super cheap sur plein de choses, ça restait bien sympathique de trancher des nazis. Car oui, c'est pendant la Seconde Guerre Mondiale que se déroule le jeu, et c'est là le premier point de cette chronique.

 

BloodRayne c'est l'histoire de...euh...

Qu'y a-t-il d'important d'abord pour faire un film? demande avec toute l'innocence du monde le simple cinéphile que je suis. On me répond l'histoire, et j'enchaînerais en disant «correct» avec la voix de Laurence Boccolini. Je ne vais trop tourner autour du pot, je n'ai absolument rien compris, mais alors vraiment rien à BloodRayne. Après vérification sur Allociné, il y a bien un scénariste ayant travaillé sur le film. Pour être plus précis, il s'agit d'une scénariste, auteur de American Psycho dont j'ai entendu le plus grand bien. Alors comment on en arrive à cette espèce d'étron purulent qui ressemble à un mâcher/coller de sous-Van Helsing et bien ça c'est entièrement due à notre brave Uwe Boll.

De base, le jeu prend donc place comme je le disait plus haut, en 1935 et un peu plus loin, et sa suite se passait soixante ans plus tard. Du coup dans BloodRayne le film, on a le droit à la fin du Moyen Âge...logique non? Le plus beau dans l'histoire c'est quand même la mise en scène, le montage, la réalisation, bref tout un pan d'un film qui fait que celui ci tient debout (avant de tenir la route). Ici Uwe Boll dit foutre, à bas les conventions, à bas les réalisations classiques et lisibles, faisons un grand n'importe quoi, pour que le peu d'histoire soit juste incompréhensible.

 

BloodRayne Back to the Future.

Le début du film nous jette dans l'ambiance direct. On suit d'abord trois personnes qui vont s'avérer être des chasseurs de vampires, parmi eux un rescapé de Reservoir Dogs et Michelle Rodrigez dont je reparlerais plus tard. L'implication des acteurs est déjà palpable. Je me moque, mais sincèrement ça transpire pas l'envie de faire un bon film. Cela dit, on ne les voit que quelques minutes, juste le temps que le tavernier roublard leur présente l'héroïne sous forme de freak de fête foraine. On a alors droit à la pauvre Kristana Loken dans le rôle de Rayne, qui sert d'attraction foireuse. Rapidement sur le point de se faire violer (bah oui elle est mignone Kristana Loken tout de même) elle bouffe son agresseur (qui n'est autre que son exploitant de forain) et se lance dans une orgie de sang, pas piquer des hannetons.

Ah bah oui, faut demander avant sinon ça pique...

Fais pas cette tête là il l'a mérité...par contre ta copine.

Ce que j'oublie de préciser, c'est que le tout se passe sous forme de flashbacks, tendance filtre rouge, avec des sursauts pour revenir à la réalité de la pauvre en panique, son jolie minois recouvert de sang. Alors je ne suis pas contre ce genre de clichés. Mais putain ça dure des plombes. Sans déconner, je dirais bien qu'une bonne première demi-heure de film est composé de ce patchwork d'images de maintenant, d'avant maintenant et de pendant maintenant. Et si encore le tout était bien foutu, mais nan. On ne comprend rien pendant tout le film. Déjà parce que le scénario ne vaut pas tripette, mais en plus parce qu'il est tourné avec les pieds. Il y a cette espèce de façon de filmer l'action à l'arrache en voulant rendre ça rapide, et en camouflant les défauts évidents. Mais ça c'est encore autre chose.

 

Blood Rain

Bon l'histoire est à chier, vous l'aurez compris, mais si seulement l'action était bonne je m'en serais carré l'oignon. Déjà je l'ai dit, Uwe Boll filme de façon très bizarre. Avec beaucoup de gros plans en pleine action, ne permettant jamais «d'apprécier» les combats omniprésents dans le film. On passe d'un corps à corps à un autre avec parfois un angle de caméra super cheapos, et pour lequel parfois je n'ai même pas compris la signification. Pour en plus rajouter à cela, il n'y a pas de chorégraphe. Je n'ai pas envie de dérouler tout le générique pour vérifier. Parce que si jamais je voyais un nom associé à «chorégraphe», je crois que j'aurais le plus grand frisson de la honte que j'ai jamais eu. Donc il n'y a pas de chorégraphe. Les combats ne ressemblent à rien de ce que j'ai pu voir avant. En fait il ne ressemble à rien. L'utilisation de l'épée est vraiment foireuse et d'une mollesse juste incroyable. Il faut voir le duel entre Kristana Loken et Michelle Rodrigez. C'est tellement pitoyable. Les coups ne sortent pas, et pour le combat final, on a le droit à la plus pathétique passe d'arme de l'histoire du cinéma de cape et d'épée, avec un espèce de triple tour sur elle-même, Rayne est juste à côté de ses crocs.

Fame, I'm gonna live forever. I'm gonna learn how to fly

Pour vous donner l'ampleur des dégâts, ils ont même réussi à foirer la scène d'entraînement en montage. Vous savez le classique, avec la progression du héros qui apprend les coups et à la fin arrive toujours à désarmer son professeur, où à atteindre des sommets de maîtrise en une minute de montage sur une musique entraînante. Rocky l'a fait admirablement à six reprises, et même Tom Cruise l'a fait dans Le Dernier Samouraï...et bien ici c'est raté.

Bon je démonte un peu trop le film là. Il y a des aspects tout de même positif à cet espèce de réalisateur en roue libre qui croit qu'il fait bien en faisant de la merde. Déjà le film est bien décomplexé. On ne comprend rien certes mais alors qu'est-ce que ça gicle! Une épée dans l'œil, sous la jugulaire, dans le bide, partout où ça rentre. Décapitations, acharnement à mourir de rire sur un pauvre type à terre (ils sont au moins quatre sur lui) une bonne massue avec piques en plein sur le pif...c'est juste bien gore. De ce côté là pas de doute, le père Boll fait dans l'adaptation pure et dure. Mais pas de soucis, pour les plus sensible, c'est du gore drôle. A l'inverse d'un Massacre à la Tronçonneuse: Le commencement où on subit l'action incroyablement violente, ici le mélange de bastons pipeaux et de sang qui sort par tout les orifices donnent un résultat souvent amusant.

C'est bon les mecs, je crois qu'il est mort!

Par contre, il y a des choses que même par absence de complexe je n'ai pu voir comme divertissantes. Oui il y a une scène de cul dans le film. Le soucis c'est qu'en général, on les voit venir à des kilomètres et au final ce n'est pas bien méchant. Seulement le caractère purement foutraque de la trame fait que quand la scène en question arrive, elle tombe juste comme un cheveu sur la soupe et en plus, elle arrive à être très vulgaire. Alors je ne vais pas faire ma prude, voir Kristana Loken se faire lécher un nibard est loin d'être une torture, cela dit ça aurait pu être un chouilla plus classe ou mieux amené...remarquez qu'il y a une tentative de remettre le côté très érotique des vampires au goût du jour, notion qui a complètement disparu avec les nouveaux vampires ados. Pourtant je n'ai même pas envie de saluer le geste.

Il y a pas à dire, vous les vampires vous sucez super bien.

Elle est belle, elle a des jolies seins, m'enfin bon...c'est un poil vulgos, et puis ça dure des plombes.

 

BloodRayne et cie

En fait BloodRayne fait partie d'une certaine catégorie de film de genre avec du gore et du cul, ou du nichon. Mais même dans cette catégorie très peu apprécié des hautes instances cinématographiques, BloodRayne est mauvais. C'est quand même dingue de ne pas arriver à divertir avec des combats gores, une vampire sexy et deux, trois prostitués roumaines (qui apparemment sont de vraies filles de joie) pour la figuration. Et bien pourtant Uwe Boll parvient à atteindre ce niveau, mais le casting n'y est pas complètement étranger.

Bon je répète le nom de Kristana Loken à tort et à travers mais qui est-elle bon sang? Et bien si vous avez vu Terminator 3, vous aurez reconnu le sexy T-X, qui tente de fracasser Scharzy pendant tout le film. Personnellement j'ai été séduit pas la demoiselle, une très jolie blonde (même si elle n'est pas dans mon top). Celle ci a le rôle principal. Et que dire de plus, sinon qu'elle fait son job ou qu'au moins ELLE, elle essaye. En effet faute d'être convaincante parce que tout le monde fait n'importe quoi, du scénariste, au directeur de la photo, en passant évidemment par le caméraman, elle y croit. Ce qui est dommage, c'est qu'à part elle, personne n'a l'air d'y croire vraiment.

Il y a pas, elle est belle comme un coeur, cela dit ça ne relève même pas le niveau du film.

Le grand méchant (de ce que j'ai compris) en permanence avec un visage figé sur une expression passablement ridicule, a sincèrement l'air de se demander ce qu'il vient foutre ici. De même, certains personnages n'ont soit aucune utilité, soit en ont prétendument une, mais quand ils meurent, non seulement on s'en fout, mais eux aussi! Sans blaguer, regardez la tête de Michael Madsen quand il se prend une épée dans le torse à la fin. Dans un autre genre, Michelle Rodrigez, qui depuis un moment n'a l'air d'avoir que le registre «je suis vénère» à son actif, joue comme dans Fast&Furious, ou Resident Evil (oui elle en était aussi) à savoir comme une latina juste hors de propos pour le film. En bref c'est globalement n'importe quoi.

Si je te fais chier à te planter mon épée dans le coeur, dis le tout de suite...

 

Ce n'est je crois même plus la peine d'essayer d'aller plus loin. BloodRayne est un mauvais film sur un paquet d'aspect. Est-ce que c'est le film qui donne toute la crédibilité à la réputation de réalisateur foireux de Uwe Boll? Ca je n'en suis pas sûre. La réalisation est assez moche et surtout brouillonne, le scénario probablement foireux de toute façon est juste imbitable, les combats ne ressemblent à rien. Bref on a l'impression d'avoir un trio gagnant, d'autant que l'on est pas super diverti dans l'ensemble Pourtant le côté très gore, sans être trop cheap, de l'action, et cet aspect global de je m'en foutisme aigu rendent le tout regardable et parfois drôle. Presque un nanar, et presque un bon en plus!