La couverture du n°416 d'Avril 2013.

Alors que le marché du véhicule chiant fait grise mine suite à la crise de la HD qui a mis à l'honneur l'action à pied au détriment des utilitaires motorisés, quelques fabricants résistent à cette récession et nous procurent de temps à autre des modèles qui ne tiennent pas la route. Après la grande surprise du M35 Mako en 2007, mais réservé à l'usage militaire ou de la nouvelle génération de NRG900 qui en 2008 a mis d'accord l'ensemble des pilotes de VC sur la sensibilité de sa conduite (nous l'avions testé en plein centre-ville de Liberty City), c'est un constructeur français qui nous a offert ce qui reste probablement la voiture grand public la moins abordable en terme de conduite que l'on ai pu goûter depuis des années. Elle s'appelle l'AitD08.

Produite à peu d'exemplaires et vendue à prix bas à quelques fins connaisseurs, l'AitD08 apparaît avec le poids des années comme un classique du VC. Son apparence sobre se décline en trois modèles distinct. On trouvera d'abord la cinq porte gris métallisée, vert bouteille ou bleu acier. Ce premier modèle à l'intérieur noir, principalement composé de matières plastique dur, satisfera les citadins avec une tenue de route impitoyable. Particulièrement retorse lorsqu'il s'agit de franchir un précipice à haute vitesse grâce à sa légèreté associée à un phénomène de ralentissement brutal qui l'empêche d'atteindre l'autre côté dans la moitié des cas, ce premier modèle décevra probablement les meilleurs pilotes de VC dans les virages où il se comporte finalement pas si mal. L'essai dans un parking en ruine s'est montré donc concluant sur les sauts, mais un peu trop précis sur la conduite pure.

L'intérieur est agréable mais manque de matières nobles pour convaincre vraiment. Pour le prix on s'en contentera.

Le premier essai en parking (à partir de 4:31)

On trouvera pratiquement autant de grief au second modèle deux portes pick-up. Disponible en rouge, ce dernier ne posera pas non plus les plus grandes difficultés aux véritables professionnels comme nous en interviewons régulièrement. Si le bilan semble donc mitigé au premier abord, il ne faut cependant pas sous-estimer l'AitD08 qui peut se révéler véritable compétitrice lorsqu'elle est poussée à bout. Le fabriquant Eden nous a permis d'essayer leur véhicule phare de 2008 lors du passage de l'ouragan Sandy sur New York. C'est donc dans des conditions parfaites que nous avons pu mettre à l'épreuve ce qui s'avère être en réalité un bijou d'approximation pour le commun des mortels et un vrai régal pour le pilote de VC.

Ce troisième modèle utilitaire et fabriqué pour les conducteurs de taxis new-yorkais se dote de la même parure intérieure que les deux autres : la sobriété demeure sur le tableau de bord qui reste assez pauvre et sans matière noble. Un choix d'autant plus regrettable qu'aucune option n'a été ajoutée. En revanche les sièges arrières font bénéficier aux passagers de 15 centimètres de place supplémentaire pour les jambes. La personne âgée qui faisait office de cobaye a été agréablement surprise par le confort intérieure malgré les secousses engendrées par la conduite.

Car si ce troisième modèle nous a révélé la vraie personnalité de AitD08, c'est bien parce qu'il a fallut s'y reprendre à dix fois pour parvenir à éviter le fossé et les accidents à répétition lors d'une simple découverte des alentours de Central Park. Glissante à souhait, réclamant une précision diabolique et prenant des chocs d'on ne sait où qui souvent font perdre un temps fou, le dernier bijou d'Eden a le mérite d'aller contre la tendance des véhicules que l'on conduit habituellement. Oubliez la facilité de prise en main très déceptive des hélicoptères et tanks de Dice, ici on est dans la pure tradition d'une DH Trilogy, une sorte de fat come-back du VC des années 90.

En plein ouragan, la dernière voiture d'Eden révèle son caractère farceur et dur à apprivoiser.

En conclusion donc, on retiendra de cette Eden AitD08 son prix très attractif (les trois modèles sont disponibles pour 5€) et son accessibilité au grand public puisqu'aucun permis spécial n'est requis pour la conduire contrairement à ses plus grosses concurrentes sur le marché comme le WarthogV2012 ou le Hammer Head qui nécessitent le BPCSNU* ou le BPA**. La finesse que sa conduite réclame la destine aux pilotes les plus chevronnés en mal de sensations de conduite exigeantes. On regrettera en revanche son manque de folie. Si le modèle pick-up s'en tire avec les honneurs au niveau de l'apparence extérieure, force est de constater que l'intérieur est un peu trop sobre sur trois modèles. L'absence d'options comme de meilleures sorties audio pour écouter la musique un peu plus fort se fait un peu sentir, même si c'est avant tout la tenue de route que l'on retiendra. Clairement un bijou très french touch.

*Brevet de Pilote du Commandement Spatial des Nations Unies **Brevet de Pilote de l'Alliance