Les images de GTA et GTA2 proviennent de Jeuxvideo.com

Vous l'aurez sûrement remarqué, mon dossier Mass Effect a été stoppé au premier article. Loin de moi l'idée d'abandonner ce dossier sur cette saga que j'aime tant, mais je ne vois pas proposer les deux articles déjà écrits dessus sans publier d'abord un test du dernier opus que malheureusement, j'ai toute la peine du monde à écrire. Puisque je ne me sens pas inspiré par Mass Effect 3, j'ai donc décidé de parler d'autre chose, d'une autre saga que je suis avec ferveur depuis sa création, la saga Grand Theft Auto. Loin de se vouloir purement exhaustif, analytique et/ou objectif, ce que je vous propose avec ce dossier personnel, c'est à la fois quelques informations générale sur GTA, mais aussi mes propres anecdotes et souvenirs de chaque épisode, ainsi qu'un ressenti global quant à l'évolution d'années en années. Je commencerais donc avec cet article qui est dédié à GTA, GTA2 et les addons GTA London 1969 et 1961, les opus qui ont vu le jour sur PC et PlayStation. Par la suite, il y aura un article par épisode canonique, un sur les épisodes portables et/ou annexes puis un dernier qui sera dédié aux cousins de la franchise de Rockstar Games, les GTA-like.

Si je rassemble ici les deux premiers volets de GTA, c'est pour deux raisons. La première est simple ; ce ne sont pas ceux auxquels j'ai le plus joué et côté anecdote, ma mémoire me faisant quelque peu défaut, je n'en ai pas autant que pour leurs suites. La seconde raison est que finalement, ces deux premiers épisodes ne sont à la fois pas très différents l'un de l'autre et en plus n'ont pas eu l'impact colossal qu'ont bien pu avoir GTAIII, Vice City, San Andreas ou GTAIV.

 

 GRAND THEFT AUTO, une création DMA Design.

Le jeu est sorti d'abord sur ordinateur, mais c'est à la version PlayStation que j'ai joué personnellement.

Pour commencer, rappelons que le premier Grand Theft Auto a été développé par DMA Design une boîte écossaise établie à Édimbourg qui jusqu'à lors était connu surtout pour Lemmings, un jeu de réflexion consistant à conduire des créatures débiles à la coiffure verte fluo d'un point A à un point B, en en sauvant le maximum. La raison pour laquelle la plupart des joueurs ne se souviennent pas de DMA Design est simple ; la boîte a débuté sa production en 1988, essentiellement pour des jeux micros, et a changé son nom pour Rockstar North en 2002. C'est sous ce nouveau nom que les écossais, menés à partir de là par Sam et Dan Houser, ont produit les GTA sur consoles de salon, et c'est sous ce nom que les créateurs de GTA sont aujourd'hui connu.

Avant GTA, DMA Design avait réalisé Lemmings ou Unirally. Sympathiques mais pas non plus inoubliables.

Le premier Grand Theft Auto n'est pas une supercherie. Il est exactement ce qu'il prétend être et est à la fois une bénédiction et une malédiction pour l'ensemble de sa descendance. Le titre donne à penser qu'on va passer son temps à voler des voitures et c'est effectivement ce qui se passera à peu près toutes les deux minutes. Sorti d'abord en 1997 sur PC (il tournait même sous MS-Dos, si c'est pas vieux et poussiéreux ça !) puis un an plus tard sur PlayStation, GTA offre trois villes modernes fictives (Liberty City, Vice City et San Andreas) relativement vastes en leur temps et des règles assez libres. Le jeu est en vue aérienne et nécessite un vrai temps d'adaptation au joueur pour que ce dernier maîtrise les contrôles. En effet quelque soit la position du véhicule ou du personnage, la touche gauche fait tourner l'un et l'autre sur leur gauche et non à gauche de l'écran ; un type de jouabilité qui en avait déjà fait criser plus d'un dans MicroMachines sur NES.

Les contrôles ne sont pas sans rappeler Micro Machines sur NES. Un peu complexe à assimiler, notamment quand le véhicule pointe vers le bas de l'écran.

Les choses importantes à retenir de ce premier volet sont à la fois très positives et très négatives, comme je l'évoquait au dessus. Le jeu se veut libre et subversif quitte à tomber dans le débile et le trash inutile. Il faut bien comprendre une chose, c'est que si aujourd'hui GTAIV est encore considéré comme un jeu de décérébré, c'est en parti grâce (ou à cause) de son aîné qui permettait non seulement de voler des voitures à volonté, comme le titre l'indiquait, mais également de tirer à vue, de péter et de roter (deux ''features'' associées à une touche de la manette) et surtout d'écraser les piétons et autres poursuivants. Bien entendu, on ne pouvait faire cela en toute impunité et la police avait déjà un rôle à jouer dès le premier volet, mais cependant le fun immédiat faisait de GTA un défouloir aussi efficace que débile, même si l'ambiance se voulait un peu plus mafieuse que le délirant Carmaggeddon sorti la même année. Pourtant graphiquement, ça ne casse pas des briques.

Sans même parler de la technique, la vue aérienne était en contradiction avec les envies des joueurs tournées vers la 3D.

Autre chose notable donc, qui ne sera pas vraiment améliorée avec les addons London et la suite GTAII, toujours sur les mêmes supports, GTA souffrait à l'époque d'un aspect visuel peu attrayant. Autant, l'aspect pixélisé n'était pas vraiment un souci pour l'époque (rappelons nous les premiers Resident Evil ou Tomb Raider et leur aliasing de fou furieux) autant la vue du dessus était en complète contradiction avec la poussée phénoménale de la 3D sur cette génération de console et de PC. Ainsi, malgré une structure en missions à sélectionner à sa guise et une liberté assez rare pour 1997, le jeu n'était pas forcément acclamé par la critique, même si la plupart du temps on lui reconnaissait volontiers son originalité. Le jeu a en tout cas suffisamment de succès grâce à son aspect subversif pour avoir en 1999 deux addons, GTA London 1969 et GTA London 1961.

En France, Consoles+ est l'un des rares magazines à lui dédier une critique normale et pour le coup assez élogieuse...

La concurrence (ici Joypad) n'en fera pas forcément de même. Le jeu est d'ailleurs absent des PlayStation Magazine de Janvier et de Février 1998, alors qu'il sort le 28 Février 1998.

A l'instar de Mortal Kombat ou de Carmageddon (avec qui il sera souvent "confondu" pour les détracteurs) GTA plait avant tout aux jeunes pour son côté subversif et provocateur.

 

GTA2, on prend le même et on recommence.

Vous noterez que l'abréviation est adopté comme titre officiel et que le jeu est édité par Rockstar Games dont la maison mère est Take-Two. C'est la première apparition du logo mythique sur une boîte de jeu GTA.

GTA2 qui sort en 1999 aussi, améliorera quelques points. Au lieu de nous faire jouer un presque anonyme comme son prédécesseur, le jeu nous propose d'incarner Claude Speed (sur lequel je reviendrais plus tard) et de partir faire diverses missions contre des grands gangs identifiables dans la culture pop et les films de mafias tels que les Yakuzas ou la mafia russes. Le jeu est donc un peu plus écrit que le premier et on doit ce léger progrès à la présence de Sam et Dan Houser au scénario. En revanche, on conserve la vue aérienne de GTA et de ses addons se déroulant à Londres ; la ville de Anywhere City n'a pas plus de relief que les précédentes destinations de jeu. Malgré tout, l'attrait du gore et du subversif feront encore connaître la licence un peu plus.

Même si l'ensemble est un peu mieux scénarisé, un peu moins dur et que les effets graphiques sont un peu plus jolies, le jeu reste simplement sympathique. Il plaira toujours pour son côté bourrin et politiquement incorrect.

Mon ressenti sur cette première partie de la saga entamée par Take2 et DMA Design est donc assez mitigé. Je me souviens parfaitement avoir beaucoup joué et aimé GTA et surtout GTA2. La PlayStation étant ma console de cœur, je ne peux nier que ces premiers épisodes m'ont beaucoup plu à l'époque et ce malgré l'aspect graphique placé à l'opposé des attentes que l'on portait sur le jeu vidéo en 3D, à la fin des années 1990. A côté de cela, et pour y avoir rejoué avant de me prononcer dessus (les deux premiers volets sont disponibles gratuitement) il faut bien admettre que l'absence de scénario, ou sa vacuité quant à ce qui est demandé, font que ces volets sur PC et PlayStation ne sont pas des jeux fantastiques, sans même les comparer à leurs suites. Reste que le buzz créé par la violence et la provocation de ces précurseurs nous ont permis d'avoir une vraie révolution sur PlayStation 2. Une révolution posée sur des bases : un environnement ouvert et urbain, une ambiance de film de gangster, une certaine liberté de ton et une liberté d'action qui pousse souvent à s'amuser grâce aux à-côtés plus qu'aux missions proposées, à l'aide la plupart du temps...de cheat-codes. Des précurseurs, mais pas les vraies pierres angulaires de l'empire GTA.

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