Il y a quelques instant, je rattrapais mon retard dans les émissions de Destructoid et l'épisode du 11 juillet était l'occasion pour Max et Tara de nous parler d'une nouvelle tripotée de films adaptant des jeux. Outre une version live action de Halo 4 divisée en épisodes, il est aussi fait mention d'un film God of War, un autre dédié à Deus Ex et enfin pas plus tard qu'hier j'apprenais que c'était Michael Fassbender qui serait en haut de l'affiche de l'adaptation cinématographique de Assassin's Creed. La réflexion de nos deux compères de Destructoid était simple ; ils ne sont pas encore sortis et pourtant on sait déjà qu'ils vont tous probablement craindre méchamment. Ma question est donc POURQUOI ?!

Pourquoi dans mon top 11 des pires films de tous les temps, il y a quatre films adaptés de franchises pour le moins célèbres dans notre média préféré ? Quand j'y pense, à part Silent Hill que j'aime vraiment et Max Payne que je n'ai pas trouvé catastrophique à l'extrême, tout le reste patauge dans une fosse à purin. Les quatre Resident Evil (bientôt cinq) d'une connerie qui dépasse l'entendement, House of the Dead, Far Cry, Alone in the Dark, Tekken, Doom, Hitman, Blood Rayne, Street Fighter, Dead or Alive, Tomb Raider : Le Berceau de la Vie...que des bousins ! Aujourd'hui je vous propose donc mon top 5 des raisons pour lesquels les adaptations de jeux en film, c'est de la merde de manière presque systématique.

 

Number 05 - Ils trahissent l'œuvre originale...

Le premier point est évident, aucun des films mentionnés ne respecte l'esprit de la série qu'ils adaptent. Resident Evil est, par exemple, le fourre tout ultime des scènes de n'importe quoi. Autant le premier tentait laborieusement de rester dans l'esprit épouvante, autant au final il ne parvient qu'à être un film d'action horrifique pas trop dégueulasse (le premier reste regardable). Malheureusement par la suite, ayant déjà acquis la licence, Sony Pictures nous a proposé de l'action débile au possible, des scénario qui n'ont strictement rien à voir avec la trame des jeux (c'est qui Alice?) et une utilisation des personnages qui tient plus du viol collectif que du respect des fans (le Nemesis qui est amoureux...priceless). Dans un autre genre, Hitman est le film qui n'a rien compris à qui est Code 47 ; une histoire d'amour, du bourrinage à gogo, un clones black (mais WTF?!) et une scène de baston au katana...un délice !

 

 

Number 04 - Ils collent trop à l'œuvre originale...

Alors oui, je sais, on a l'impression que je me contredis, mais attendez que je m'explique. Ce qui est pire que de trahir l'esprit de l'oeuvre originale, c'est de nous faire croire qu'on la respecte en réalisant un défilé de cosplay avec des clin-d'œils bien nases pour que le fan ait un os à ronger. Quand on voit la tenue d'Ada Wong pour le prochain RE, la tenue de Kylie Minogue en Cammy dans Street Fighter, ou même l'apparition de Pyramid Head qui n'a juste pas de sens dans Silent Hill, on sent que l'intention est systématiquement de dire « si si on a joué aux jeux nous aussi ! ». La plupart du temps ça ne colle pas et pour cause, les design de jeux vidéo sont la plupart du temps très caricaturaux et ne doivent pas être transposés traits pour traits au cinéma...sinon on arrive à des drames comme Christophe Lamber en Raiden.

 

 

Number 03 - Ils se prennent trop au sérieux...

Quand on adapte Silent Hill, ou le premier Resident Evil, je comprends qu'on tente de rester dans un ton grave qui colle à l'esprit de la série. Mais par pitié, les ''réalisateurs'' des bouses infâmes comme Tekken ou Dead or Alive doivent arrêter de faire ce genre de...de...de trucs au premier degré. La plupart du temps, il manque clairement un peu d'auto-dérision pour que la pilule du film moisi passe un peu plus agréablement. Typiquement Hitman est un film qui se prend trop au sérieux. Déjà pour ce qu'il propose en terme de scénario et de séquences stupides, ça ne devrait pas être le cas. De plus (et là on en revient à raison numéro une) comme beaucoup de série du jeu vidéo, il y a un certain sens du comique dans cette série de jeu; on peut quand même se déguiser en tout et rien et tuer avec des méthodes bien stupides. De la même manière, faire de Max Payne un film complètement sous Prozac , c'est oublier qu'il a une part de conscience de l'absurdité d'une telle dramaturgie dans les jeux. Souvent donc, l'un des problèmes majeurs reste le manque de subtilité et d'humour qui fait relativiser la stupidité de ce qui est proposé.

 

 

Number 02 - Le choix des licence est foireux dans 80% des cas...

Ça c'est un peu le problème de base des adaptations de jeux en film. Le choix laisse très souvent dubitatif. Le peu de jeux qui se voit adapté sur grand écran est souvent dans la frange de ceux qui ont une histoire dont on se fout éperdument, voire qui n'ont pas de scénario du tout. Toute la vague des jeux de combats, les Tekken, DoA, SF, MK et compagnie sont typiquement des jeux qui ne devraient pas être adaptés et pour cause, ils souffrent de tout ce que j'ai bien pu dire auparavant. Ils n'ont pas les combats qu'on peut faire dans le jeu, ce qui est très dommage parce que le film d'art-martiaux se passent volontiers de scénario si les combats sont bons. Ils sont trop proches des jeux avec des design de personnages d'un mauvais goût qui dépasse la moustache de Hulk Hogan. Pire que tout, ils prennent leur histoire au sérieux alors que de toute évidence, l'histoire est tout simplement inexistante. Je tiens tout de même à sauver Mortal Kombat (le premier) qui dans le domaine reste dans la catégorie du nanar assumé avec en plus des chorégraphies bien sympathiques. Alors il semblerait qu'avec Assassin's Creed ou Deus Ex on ait des licences plus transposables en terme d'univers, mais à aprt ceux là, c'est un peu le néant. Si on passe au delà de cette catégorie précise, la plus grosse interrogation de ma vie de gamer et cinéphile demeure l'adaptation de House of the Dead qui est un rail shooter...no comment.

 

 

Number 01 - C'est toujours Uwe Boll qui réalise !!!

Mais pourquoi ?! Comment ce mec fait-il pour toujours avoir le feu vert des producteurs et les licences des développeurs. Sans rire c'est le plus grand mystère de l'histoire de l'humanité. Arrêtez de vous demander quel est le sen de la vie ou si la race humaine est la seule forme de vie intelligente de l'Univers et aidez la recherche scientifique à résoudre cette énigme : envoyez des sioux à l'Arc !

Bon pour être plus général, le problème n'est pas juste Uwe Boll, même s'il reste une plaie pour les deux industries du cinéma et du jeu vidéo. Non le problème c'est que les films qui adaptent des jeux ne sont pas de bons films. Avant d'être de bonnes ou de mauvaises adaptations, fidèles ou pas, ce ne sont pas de bons films, bien réalisés avec de bons acteurs et un scénario qui tient la route. Ils sont fait pour la valeur marketing et non pour être de bons films. Au delà de toutes les considérations que j'ai pu mettre en lumière, c'est ce qui fait qu'on est toujours réticent quand un nouveau projet du genre est annoncé. Au lieu de se servir d'un univers, d'une ambiance, de s'inspirer et non pas de décalquer quelques éléments pour les coller sur une production très pauvre, les films adaptant des jeux sont toujours pris pour leur valeur marketing uniquement. C'est pour cela que je reste sur l'idée que le film Silent Hill n'est pas mauvais du tout ; il ne calque pas trait pour trait ce l'on trouve dans les jeux, il prend largement des inspirations dans l'univers graphique, mais surtout il n'oublie pas de raconter une histoire et d'y apporter sa touche qu'elle plaise ou non (le changement de héros, la dégradation progressive des murs, les insectes etc). Surtout, il n'oublie pas qu'un film et un jeu, ce n'est pas le même format narratif...

 

Alors oui, on est à un stade où lorsqu'il est adapté, le jeu ne l'est que pour sa valeur marketing. On compte sur les fans pour venir y jeter un œil et on compte sur un grand public pas trop regardant pour faire le reste et accepter le résultat souvent pitoyable. Je pense que ça n'est pas près de changer, pour la simple raison que c'est la même chose dans l'autre sens. Ceci dit, je reste convaincu qu'un jour quelqu'un comprendra, à l'instar de Konami et Christophe Gans, qu'on peut faire un film tiré d'un jeu sans trop froisser les fans. Il suffit qu'il soit bon, tout de suite, la rage sera moindre...