Mon mois de Mai 2012 est aussi riche en titre acheté que je m'appauvris...il y a peut-être un lien de cause à effet qui sait. Après avoir revendu Max Payne 3 pour cause « ain't dat good if ya know wadam sayin' » j'ai eu mon second titre de ce mois que j'attendais avec beaucoup d'impatience et pas mal d'appréhension vu les premiers tests tantôt favorables tantôt défavorables. Après six heures de Dragon's Dogma dans les pattes, je vous propose mes premières impressions sur la version finale du titre.

Depuis la démo, j'avais une attente, c'était de savoir si techniquement le jeu tiendrait la route. C'est bien triste à dire, mais pour commencer, je suis bien obligé de parler de la technique très mitigée sur Xbox360. Autant la modélisation et l'animation des humains/pions et de l'ensemble des créatures que j'ai rencontré est vraiment terrible ; on sent le soin apporté aux personnages, aux multiples effets comme les plumes des harpies qui volent quand on leur flèche le croupion ou le sang qui éclabousse à chaque coup qu'on porte à un ennemi. Autant les effets de lumières sont également soignés, entre les couchés et levés de soleil, la lanterne qui fait très bien son office, ou les sort qui brillent très joliment. Autant on sent que le MT Framework n'a pas été fait pour afficher tout cela sur longue distance dans un monde ouvert à streamer.

Ce qui est marrant c'est que je trouve ça beau au global, mais quand on y regarde de près on sent que le MT Framework n'est pas fait pour du tout.

On a sur 360 à peu près tous les vilains mots en « ing ». Du popping à la fois de textures, d'éléments ou même de personnages qui apparaissent disparaissent sur courte distance. De l'aliasing en particulier sur ce qui se passe au loin. Surtout du tearing, que j'espérais vraiment résolu depuis la démo mais qui malheureusement fait parfois son apparition, bien qu'étant largement moins violent que sur la démo justement. En revanche, j'ai eu vent de nombreux ralentissements sur cette version, et je dois bien avouer que mis à part un ou deux moments (sur six heures de jeu) je n'ai eu aucun ralentissements notables. Autant, je suis assez peu sensible à l'aliasing et au popping, autant je dois avouer être assez saoulé quand l'écran se scinde en deux avec ce vilain tearing qui gâche vraiment l'ambiance.

Car par ailleurs, et cela est peut-être du à ma légendaire indulgence, je dois avouer que ces défauts parviennent à se faire oublier une fois dans le jeu. Je pense que cela est vraiment à mettre au crédit de parcourir un monde ouvert typé médiéval fantastique dans la peau d'un personnage bien animé. Ça n'a l'air de rien, mais c'est un détail souvent bâclé quelque soit le titre du genre (les Elder Scrolls, Witcher, Risen, Two Worlds, Mass Effect, Dragon Age...pas un pour rattraper l'autre) et pour le coup, ça aide à apprécier les voyages. D'ailleurs, le monde dans lequel on se déplace a l'air simplement immense. Parcourir le chemin entre la ville de départ et la capital prend une plombe. Ce n'est pas simplement du aux distances, mais surtout au fait qu'on se bat très régulièrement et que pour le coup, on est bien faiblard.

Les Harpies sont à peu près les seuls ennemis rencontrés jusqu'à présent qui ne posent pas trop de souci. Pour les autres MÉFIANCE!

Contrairement à ce que la démo pouvait laisser penser (et je vous l'avais dit bande de moules!) les ennemis sont bien bien forts et surtout très résistants. Rencontrer une meute de loups ne se fait pas la main dans le slibard, faute de quoi on se fait charcler en deux temps trois mouvements de dents. D'ailleurs le jeu rappel de ce point de vue Dark Souls plus que Skyrim. On apprend vite à être prudent et malgré l'aspect très action du système de combat (qui le sont très action) on fonce très rarement dans le tas...sauf pour péter la gueule des gobelins, ces p'tits cons ! Personnellement, j'ai adopté une technique plus posée à base de zoning, mes pions étant souvent en retrait le temps que je canarde de flèches les ennemis, puis je demande un assaut sur l'ennemi que j'attaque et ainsi de suite jusqu'à ce que plus personne ne bouge. Et c'est vraiment plaisant ! D'autant plus que quand un ennemi est à terre, on a la possibilité de le ramasser et de le jeter, par exemple d'une falaise pour en finir plus vite : rapide, drôle et efficace.

Pour ce qui est de l'histoire, j'ai bien l'impression qu'elle ne joue pas un rôle majeur. Je ne suis pas persuadé qu'on retiendra beaucoup de personnage de cette aventure à part ceux qui nous accompagnent. En revanche pour une raison étrange, je trouve l'idée de la race des pions assez géniale, pas simplement d'un point de vue du gameplay, mais aussi de l'éthique ou de l'affect. Je ne pense pas que le jeu exploitera l'idée vraiment au bout (encore qu'il y ait un lien entre « l'insurgé » qu'on incarne et la race des pions) mais c'est assez intrigant d'avoir des humains (ou presque) près de soi qui ne savent pas quoi faire sans notre consentement. Ça pourra presque parler d'IA ou d'esclavagisme en loose. A voir sur du long terme, mais le thème pourrait être développé de manière un peu analytique. Sinon, pour ce qui est du design, je trouve vraiment très jolie ; certains parleront de générique ou de sans personnalité et je ne leur jetterais pas la pierre. Je trouve personnellement le tout très réussi (l'extravagance nippone ne me touchant pas vraiment).

Pas de panique, vous ne serez pas coincé longtemps avec ces deux mochetées. Il y a déjà des milliers de beaux et de belles gosses à employer sur le Live! D'ailleurs pour les joueurs 360, vous pourrez m'emprunter ma Scarlett Jo...

Donc pour un début de partie, je suis très satisfait dans la mesure où ce que j'en demandais est là sans aucun doute. Les combats sont âpres et moins bourrin dans l'approche que je l'imaginais. Les animations et la modélisation des personnages, monstres et de l'univers sont présentes. L'histoire n'ira sans doute pas bien loin, mais au moins fait-elle son job pour le moment, et même si l'univers est loin d'être fouillé comme celui des Elder Scrolls pour ne citer que ceux-là (on ne nous explique pas quelle race est là et pour quelle raison) l'idée d'avoir une forme d'esclave qui n'obéit qu'à un maître est assez intéressante pour l'implication du joueur. J'ai omis de parler du système d'échange de pions, de partage, de photos à mettre sur facebook, de l'inventaire qui est un peu rustique...mais j'en reparlerais dans un test complet. En attendant retenez que Dragon's Dogma, c'est de la bonne, mais techniquement, il y a revoir pour un second épisode avec un moteur qui n'a pas les genoux qui tremble face à un monde ouvert.

N'hésitez pas à jeter un oeil si ce n'est déjà fait aux impressions de BlackLabel qui a le jeu sur PS3.