Un saut nanar...

Comment ai-je pue acheter ce jeu? Comment ai-je pue y jouer?

Deux question qui me reviennent sans cesse lorsque je repense à Twin Caliber. Alors pour remettre les choses dans leur contexte historique de l'époque, Twin Caliber est sortit le 1er Novembre 2002 sur PlayStation 2, et a été créé et édité par Rage Software. En y repensant je me suis dit que jeter un coup d'œil au CV du studio anglais n'était pas du luxe, histoire de poser un peu le tableau avant de démolir avec une tendresse nostalgique ce nanar vidéoludique.

Les gens de Rage Software sont responsables de nombreux jeux de sports moyen ou mauvais avec notament leur série Striker ou le David Beckham Soccer, séries footbalistique, Jonah Lomu Rugby, ou encore Dead Ball Zone, sorte de Blood Bowl version handball...Ils ont également été chargé du minable portage de Doom sur Sega Saturn, et on sévit sur un paquet de plateformes différentes comme l'Amiga, l'Atari ST, la Megadrive, la PlayStation et donc la PlayStation 2. Sans dire qu'ils sont complètement incapables, hormis le sympathique Wild Wild Racing (PS2), et le plutôt bon Rocky (Xbox), on peut difficilement parler de parcours sans faute. Je pousserais même un peu en disant qu'ils ont un bon nombre de bouses à leur actif.

Twin Caliber est donc de ceux là. Deuxième jeu sur PlayStation 2 du studio, il part d'une "bonne idée" à savoir faire un Rail Shooter à la troisième personne, avec une belle mise en scène. Je soupçonne d'ailleurs le studio de vouloir faire preuve d'opportunisme, en surfant sur la vague Matrix et Max Payne (sortit un an avant). En effet outre le fait que les deux héros du titre utilisent deux pistolets chacun, il est notable que le titre use et abuse du Bullet Time. Mais ce n'est pas là, dans cette pseudo tentative de surfer sur la vague que réside le côté si profondément merdique du titre.

 

Des héros nanar

Car la première chose qui choque vraiment, c'est la laideur du jeu, évidemment laideur toute relative. Le jeu serait sortie sur la première PlayStation, avec ses textures bidons, ses animations risibles et sa technique globalement toute foireuse, on aurait sans doute parlé de demi échec. Mais sur la génération128 bits, on peut presque, qu'est-ce que je raconte, on peut complètement parler de fiasco visuel. Un naufrage qui ne se limite pas à la simple plastique mais carrément à la direction artistique. Grosso modo on affronte des zombies tout nu, dans la peau d'un flic avec une clope au bec ou d'un détenu torse poil avec son pantalon orange. La classe on vous dit! Bien sûr ils sont obligé de coopérer pour des raisons scénaristiques hautement philosophiques que je n'évoquerait pas puisque je ne m'en souviens plus. A noter que c'est nettement plus drôle de jouer en coop au titre, ou alors de ne pas y jouer aussi. Tout simplement parce que comme tout bon nanar, c'est encore entre potes qu'on l'apprécie le plus.

Et pendant ce temps là, Square pétait la rétine avec son FFX...

Pour ce qui est du gameplay, on touche encore à une perle du genre "je me craque jusqu'au bout". Pour être honnête, je n'ai pas rejoué au jeu avant d'écrire ce billet, mais il m'a suffisamment marqué pour que je puisse vous décrire les sensations incroyables manette en main. Déjà le principe veux que l'on déplace pas son personnage, c'est lui qui avance tout seul, comme dans un rail shooter donc. On dirige alors le bras droit du personnage avec le stick droit, et le bras gauche avec le joystick gauche. Et on tire avec les gâchettes. Cela permet en théorie de croiser les tires, et d'obtenir des poses super classes façon Equilibrium (un de mes films cultes) Le problème étant que techniquement c'est tellement foireux, que les bugs et personnages donnent souvent des trucs supra ridicules (les jambes qui s'emmêlent, les bras qui se collent à cause d'un bug de pixel) et surtout le tout est finalement injouable, même si on aurait pue s'en douter d'après le concept. En effet la précision est tout sauf le mot d'ordre de notre couple, et on pète régulièrement des câbles sur l'espèce de ligne en pointillés censée représenter la trajectoire de la balle (qui moi me fait étrangement penser aux petits boules que Pacman doit gober, un hommage peut être). Balles qui n'atteignent pas toujours leur cible...du coup on jette souvent une dynamite histoire de déblayer la route; un seul mot, jouissif (ironie quand tu me tiens). Il est également à noter qu'au delà de sa qualité graphique plus que médiocre, le jeu joue sur les angles de caméra cinématographiques, qui ne font que rendre l'action encore plus illisible et injouable, si cela était possible. Par exemple un magnifique plan de face des héros. C'est superbe (-ment laid) mais on ne vois plus les ennemis, du coup difficile de viser.

 

Une caméra nanarde

une caméra nanarde

En bref, je dirais que Twin Caliber est de ses immondes étrons que l'on affectionne par leur médiocrité qui marque l'esprit, d'autant plus par son côté jouable à deux, enfin injouable à deux pour être précis. Ultra moche, ultra buggé, ultra injouable, bref ultra culte. Je vous conseil sincèrement d'y jeter un coup d'œil, juste pour se rappeler ce qu'est une vraie bouse, un vrai nanar vidéoludique (car oui on se marre en y jouant), à l'heure ou tout le monde est atteint de blasitude...