Tron pour moi c'était un film de sci-fi geek sur le jeu vidéo ayant donné lieu à une immonde adaptation vidéoludique. Je ne l'ai jamais vu, mais j'avais une idée préconçue assez précise de la ringardise que la chose pouvait avoir. J'ai beau avoir pour passion numéro une le jeu vidéo et comme passion numéro deux le cinéma, je n'ai jamais été spécialement intéressé par les films évoquant le sujet des jeux vidéo.

Tron Legacy a fait un certain buzz et j'en ai entendu parlé lors de mon premier visionnage de Inception. Le but était de montrer à l'audience l'efficacité de la 3D Imax de la salle, histoire de venir nous faire casquer une deuxième fois (une troisième en ce qui me concerne) pour Avatar remasterisé. J'ai vu la bande-annonce, ça tuait pas mal et depuis calme plat. Le buzz a perduré, j'ai revu la bande-annonce et j'ai été encore séduit. Et puis pas plus tard que lundi je suis allé voir le dernier film avec Nicolas Cage qui est un étron pour sûr, mais un étron divertissant (allez savoir comment ils ont réussi ça) j'ai vu un gros carton publicitaire indiquant une avant-première ce vendredi soir même. Le pote avec qui j'ai subit le Dernier Templier m'a demandé si ça me disait, me parlant avec passion de l'OST des Daft Punk. Okay!

Me voilà donc ce soir, rentré et devant mon PC. Alors? Bien joué. Je dois bien l'avouer le nom de Joseph Kosinski m'était jusque là inconnu, mais je fais essayer de faire attention au monsieur, car pour un premier essai en tant que réalisateur (à ma connaissance) c'est plutôt une belle transformation. Tron Legacy est un film qui se juge de prime à bord par sa qualité graphique. Il joui d'une utilisation très particulière des images de synthèse. Je suis le premier à pester contre les années 2000 du cinéma qui ont été le vrai avènement des films sur fond bleu ou vert. Ça manque toujours de vie, de réalisme, de crédibilité. Les acteurs ne sont pas aussi efficaces que devant quelque chose de réel, même une marionnette ou un animatronique. C'est ce qui différencie le Yoda en caoutchouc et le Yoda en 3D. Le premier est moins spectaculaire, mais plus vivant.

Tron Legacy cependant dépasse ce constat puisque son contexte rend l'aspect de synthèse purement normal. On est dans un jeu, un monde virtuel très étrange, à l'esthétique extrêmement futuriste. Fait de noir pour les matières non lumineuse et de blanc, orange ou bleu turquoise pour l'ensemble des néons qui compose l'image. De ce côté là je dois bien admettre avoir été parfaitement séduit par Tron. La partie réalité étant très rapidement survolée, on arrive vite dans ce monde où la caméra vire-volte et les effets spéciaux s'enchaînent. Je retiens beaucoup de scènes d'actions assez marquantes notamment toutes celles mettant en scènes des véhicules digitaux.

Cette scène est vraiment pas mal, mais c'est le dogfight en jet lumineux que j'ai adoré.

Les être humains, ou les programmes ne sont pourtant pas en reste. L'histoire est apparemment la suite directe de Tron. Je ne vais entrer dans les détails cependant, je tiens à dire que si finalement l'histoire est bien sans être extraordinaire, j'ai beaucoup aimé les personnages. Jeff Bridges vole la vedette à Garrett Edlund qui campe son fils. Je trouve cet acteur charismatique de base, mais en plus son personnage (ses personnages) ont vraiment le don d'attirer l'attention dans chaque scène. Ça ne veut pas dire pour autant qu'on ne regarde pas les autres et en particulier ma Number 13 préféré, la splendide Olivia Wilde. Je suis faible je sais. Cela dit, un autre personnage féminin a attiré mon attention et m'a fait cogiter pendant tout le film...il s'agit de Jem, un personnage secondaire qui d'apparence est une blonde platine extrême en tenue moulante blanche, sans cesse éclairée par une lumière bleutée. J'ai cru pendant tout le film qu'il s'agissait de Jessica Stam, la belle top model de la pub Ricci Ricci...en réalité, il s'agit de Beau Garrett. Avouez que vous vous seriez trompé aussi!

J'ai même pas réduit l'image...allez savoir pourquoi.

Comment aurais-je pu ne pas me tromper? (sachant en plus que je ne connais que Jessica à la base)

Avant de finir un mot sur la bande-son...OH MY GOD. Alors je sais, tout le monde était déjà au courant, mais ça prend une proportion mythique avec les images du film. Les Daft ont produit pour moi l'une des meilleurs OST du cinéma moderne. C'est un mélange entre le travail de Jack Wall sur Mass Effect, celui de Vitaliy Zavadskyy (pas facile à trouver ce nom) sur le prochain Deus Ex Human Revolution et un soupçon de Vangelis (Blade Runner). Évidemment, on connaissait déjà le talent des deux robots français, mais là honnêtement c'est juste du génie et ça donne une dimension supplémentaire au film.

Au global, c'est donc bien foutu, très très bien emballé pour moi et avec un contenu intéressant, sans jamais atteindre le vrai culte d'autres pièce cinématographique de science-fiction. Les acteurs sont tous parfaits, vraiment et l'OST est grandiose. En fait le seul vrai bémol, c'est...la 3Drelief. Alors notez le bien, parce que vous me verrez très rarement me plaindre de la 3Drelief qui est la technologie qui me fait le plus tripper (en attendant les holos). Cependant il faut le dire haut et fort, elle est inutile au possible dans ce Tron, puisqu'aucun effet n'est jamais utilisé pour nous donner une vraie sensation de profondeur. Pire, elle gâche la photographie qui est par ailleurs superbe, en baissant vraiment la luminosité. J'ai eu un mal fout à me mettre dans le film au début à cause de cette luminosité très basse. Peut-être que cela était en partie aussi aux lunettes (les vieux modèles rouge et non pas les nouvelles légères et noir) mais cela n'empêche que c'est un vrai défaut de cette version; moins lumineuse et pas plus immersive. Malgré tout, Tron Legacy est pour moi un excellent divertissement que je reverrais sans doute plus tard avec beaucoup de plaisir grâce à un bien beau casting, une vraie personnalité graphique et l'une des meilleures bande-sonore que j'ai pu entendre. CARIBOU APPROOVED