Je commence à prendre un rythme de croisière pour les cours. Je parviens ainsi à combiner aisément études et un petit taf avec mes loisirs. Certes en ce moment je ne joue pas des masses (un pauvre Matchmaking sur Reach de temps en temps) mais j'ai pris une bonne résolution concernant ma culture cinématographique.

J'ai décidé de combler les trous (béants). The Godfather, 2001: A Space Odyssey, A Clockwork Orange, The Good Fellas, Citizen Kane etc...il existe un nombre assez dingue de films classés comme classiques, cultes, immanquables, master-pieces que je n'ai jamais vu. Par conséquent je prend les choses en main et j'ai débuté ce week-end.

Ce qui n'est pas surligné est encore à voir...

Citizen Kane

Il est dans pratiquement tous les tops, partout dans le monde considéré comme le meilleur film américain (ou pas d'ailleurs) de tout les temps. Pour les plus ignorants (pas de honte à avoir) il s'agit du premier long-métrage d'Orson Welles sortie en 1941. Citizen Kane s'inspire partiellement de William Randolph Hearst, un homme qui possédait de nombreux biens dans la presse, pour décrire la vie du mégalomaniaque Charles Foster Kane.

Il y a une chose certaine avec ce film, c'est qu'il n'est pas surestimé. La réalisation pour l'époque était fantastique, que ce soit en terme de transitions et changements de plan, effets spéciaux (discrets et très efficaces) ou en terme de narration. Certes de nos jours on peut penser que le flash-back est usé jusqu'à la moelle, mais Welles l'utilise avec une ingéniosité assez prodigieuse qui permet de vivre ce portrait de plusieurs points de vue. Il y a également une façon simple de dérouler l'intrigue, partant d'une question pour tenir le spectateur en haleine mais qui découle sur un paquet d'analyses possibles.

 

Qui est Rosebud?

Ceci m'amène au point où je vais simplement dire que le film mérite d'être vu plusieurs fois pour être compris dans son ensemble. Chaque personnage (remarquablement incarné par un casting d'inconnus) à sa pierre à porter à l'édifice et chaque plan a probablement une signification particulière. Le seul souci me concernant, c'est que malgré le fait que j'ai beaucoup apprécié le film, je n'ai pas une envie particulière de le revoir, même si de toute évidence, il faut le conseiller à n'importe quel amateur de cinéma. Un vrai chef-d'œuvre donc, mais pas forcément de ceux que je mettrais dans mon top personnel.

Casablanca

Casablanca est de la même trempe que Citizen Kane. Les deux films font partie des meilleurs jamais fait. En revanche, contrairement à Citizen Kane (c'est encore mon avis personnel comme toujours) je suis près à le revoir n'importe quand.

Casablanca est sortie en 1942, un an seulement donc après Citizen Kane. Egalement tourné en Noir et Blanc, le film de Michael Curtiz (dont je n'ai vu jusqu'à présent que White Christmas) se déroule durant la Seconde Guerre Mondiale à Casablanca donc, cette ville marocaine. L'histoire est celle du tenancier américain d'un café classe de la ville, Rick Blaine qui en plus d'être un tombeur est quelqu'un somme toute influent dans cette partie du monde non dominée officiellement par le Troisième Reich. Il fait la rencontre d'un certain Laszlo, bien connu des services secrets Allemand pour être un meneur de la Résistance et l'un des rares à avoir échapper à un camp de concentration. La situation précaire de Laszlo nécessite son expatriation vers les Etats-Unis au plus vite et il se trouve que Rick est en possession des papiers qui lui permettrait de partir et de continuer son mouvement.

Seulement les choses ne sont pas si simple. Rick a un passé commun avec Ilsa, la jeune femme qui accompagne Laszlo. Je vous laisse découvrir cette partie, toujours est-il que ce passé l'a rendu amer et cynique et a fait de lui ce qu'il est maintenant. Les choses s'accélèrent et rapidement, Rick devra choisir entre ses convictions et ses sentiments pour Ilsa.

Honnêtement, comme pour le film précédent, j'y allais avec une certaine appréhension. Alors oui le film est à la hauteur de sa réputation, sans aucun doute possible et comme je le précisais, il se savoure dès le premier visionnage et n'a pas besoin d'être revue des milliers de fois pour comprendre ce qui le rend si attachant. De manière contradictoire, c'est justement cela qui me fait dire que je vais le revoir de nombreuses fois. Humphrey Bogart dans le rôle de Rick a juste...la classe. C'était le genre d'acteur qui fait dire ça automatiquement quand on le voit jouer, à l'instar des Steve McQueen, Clint Eastwood ou Brad Pitt. Sa performance combinée à la magnifique Ingrid Bergman forme une alchimie qu'on a rarement vu à un tel degré dans un film.

Le couple...il y en a pas d'autres qui leur arrivent à la cheville.

C'est d'ailleurs aussi pour cela que le film est remarquable. Le couple Bogart/Bergman marche à la perfection et forme sûrement le meilleur couple du cinéma américain. L'histoire, son cadre et son déroulement sont maîtrisé et le Noir et Blanc et sa lumière sont aussi sans aucune faute. J'ai rarement vu des films qui dans un domaine précis sont à ce niveau de qualité.

Aucune photo n'est à la hauteur de sa beauté. Il faut la voir dans le film.

Pour finir dessus, je voudrais dire aussi que de nombreuses scènes sont mythiques. Comme le bon français que je suis, par exemple, je n'ai pu m'empêcher d'avoir des frissons en entendant la Marseillaise couper la chique aux généraux nazis.

1941 et 1942 ont donc été deux années bénies pour le cinéma américain et même mondial. Si on considère souvent Citizen Kane comme le meilleur film jamais réalisé, je peux désormais affirmer que ce n'est pas sans raison. Malgré tout, je sais que personnellement j'ai trouvé Casablanca encore meilleur et désormais dans mon top personnel, même si les comparaisons sont inutiles. Humphrey Bogart et Ingrid Bergman sont mythiques et la réalisation comme la musique sont sans défaut aucun. En ce qui me concerne donc, si vous ne deviez voir qu'un film des années 40, ce serait Casablanca (malgré Citizen Kane, It's A Wonderful Life ou The Dictator). Je me mets directement après sur un deuxième article concernant Blade Runner, Who Framed Roger Rabbit et qui sait 2001: A Space Odyssey.