Le FPS est vraiment le genre majeur de cette génération de console qui décidément est bien guerrière. Pour moi ce qui va distinguer un FPS d'un autre, ce sera donc un élément qui est censé être propre à la vue à la première personne, l'immersion. C'est de toute façon mon élément primordial pour adhérer et aimer un jeu. C'est pour cela qu'à mes yeux un Call of Duty 4 est bien meilleur que sa suite. Parce que le rythme permet de ne pas se retrouver sous pression constante et de s'immerger parfaitement dans le titre. Malheureusement Killzone 2 n'a pas complètement marché pour moi et malgré de grandes qualités, je déplore certaines choses par rapport à son sous-estimé aîné.

Bouh ça tue la gueule!

Avant de parler de mon expérience propre, je vais quand même mettre en avant le paquet de qualités du jeu. D'abord graphiquement, je n'apprendrais rien à personne si je dis que c'est l'un des plus beaux jeux HD sur console que j'ai vu. Techniquement c'est impressionnant et surtout la direction artistique est d'un très bon goût issu du premier volet bien sûr. Alors certes niveau couleur on est toujours dans des nuances foncées mais les décors parviennent malgré tout à une certaine variété qui n'est pas de trop pour maintenir l'attention.

Dans un autre registre, le gameplay m'a parfaitement convenu, même si j'ai parfois souffert de quelques problèmes tout bêtement parce que s'accroupir et se mettre à couvert correspondent à la même touche. Rien de bien handicapant cela dit, et si je sais que certains ont trouvé le tout trop lourd, j'ai personnellement agréablement appréhendé la lenteur du titre qui donne une forme de réalisme, bien que peut-être un peu trop poussé. Je vais en faire bondir certains, mais j'aime moins le FPS PC que console, tout bonnement parce que je trouve le gameplay beaucoup trop rapide pour me sentir être humain et non tourelle de combat. D'ailleurs, l'une des qualités du premier Killzone était son body-awarness très travaillé comparé à beaucoup de titres du genre à l'époque. Chaque mouvement se traduisait par un certain mouvement de caméra...je me souviens encore du lancé de grenade notamment ou du fait d'enjambé une barrière qui était assez bien rendu. Killzone 2 reprend ce principe assez bien. Dans l'ensemble on a quand même nettement moins l'impression d'être une simple caméra avec deux bras qu'un vrai soldat en action.

On se sent bien dans le corps d'un être humain et pas sur une tourelle d'attaque.

Les sensations de tirs sont bien présentes. Cela dit, il y a parfois quelques problème selon moi. Pour commencé, si la visé ne pose pas vraiment de soucis, j'ai trouvé parfois certaines armes inefficaces ou alors pas assez gratifiantes  à utiliser. Etrangement ce sont celles destinées aux grosses masses comme la sulfateuse ou le magnum que j'ai trouvé vraiment faibles en sensations. La sulfateuse notamment est une arme qui s'utilise debout en courant dans le tas et quasiment à bout portant pour que cela explose bien l'ennemi. Dans Killzone 2 je me suis retrouvé notamment à deux reprises face à un mec portant un lance-flamme à vider le chargeur comme un sourd en ayant l'impression que les balles se dispersaient autour de lui façon Raiden contre Fortune...Du genre que ça lui en touche une sans bouger l'autre. A l'inverse, j'ai adoré les quelques phases aux snipers qui utilisent ingénieusement les propriétés wiimotienne de la Dualshock 3, ou l'utilisation globale du fusil d'assaut de l'ISA et du pistolet Helghan.

Dans un autre genre, j'ai trouvé que les grenades faisaient rarement leur bon office. La raison est simple, les ennemis bougent...vous allez me dire ce n'est pas un défaut à proprement parler. L'IA est plutôt efficace. La contrepartie c'est qu'elle lit dans mes pensées. Lorsque qu'un paquet de trois ou quatre helghasts sont à couvert, je dégoupille et là dans l'espace des deux secondes qui précèdent mon lancé, tout le monde s'éparpille...et comme un bleu je me retrouve à gâcher une grenade pour envoyer un seul soldat ad patres. Surprenant. Au delà même de la désertion de la zone de lancé, le fait est que la physique ne m'a pas donné satisfaction sur les explosions. Un roquette bien placée contre un mur n'aboutit pas toujours à un vol plané qui aurait mérité d'être un tantinet exagéré. L'extrême opposé étant Halo 3 par exemple ou la moindre explosion envoie les spartans dans l'hyperespace. Au final cela à légèrement pesé sur mes sensations de jeu. Pour moi ce qui fait le sel d'un bon gunfight c'est aussi l'impact de la balle sur le corps de la cible. Le moteur de Rockstar par exemple me donne parfaite satisfaction sur GTAIV et RDR (GTAIV qui pêche sur le gameplay par contre à l'inverse de Killzone 2)

Ce passage a été un régale au sniper! Par contre pas moyen de faire un carnage avec les grenades...ils sont trop malins!

Je vais continuer malheureusement à décrier ce qui m'a fait sortir du jeu. Premièrement l'histoire m'a paru assez floue. Je n'arrive de toute façon pas souvent à suivre une histoire dans les FPS parce que Ÿ des informations que l'on reçoit sont distillées pas oreillettes au personnage que l'on incarne, ou par des dialogues ingame qui malheureusement se font vites oublier par...les combats. De plus, les personnages ne jouissent selon moi pas d'une très bonne VF. Pour commencer, les voix des quatre soldats que l'on côtoie se ressemblent. Je ne plaisante pas. Aucun n'a un timbre particulier. De plus leur personnalité est peu développée. Garza et Natko sont très semblables par exemple et pourtant des deux il y en a un qui est particulièrement casse bobons et l'autre qui a une fin...pas super joyeuse. Rico est censé être le bourrin de l'aventure, malheureusement il lui manque une chose cruciale, l'humour. Les dialogues sont alors plats. Pas assez dramatiques pour qu'on se sente impliqué, et pas assez drôles (enfin pas du tout) pour qu'on se prenne d'amitié pour les trois gaillards qui accompagne Sev notre personnage. Loin par exemple de Gears of War qui sait distiller les deux avec un penchant évident cela dit pour l'humour gras.

T'es Garza ou Natko toi? Pourquoi vous êtes doublé par le même mec??

Mais vous savez quoi, je ne me rappel par du scénario de Call of Duty 4: Modern Warfare et pourtant c'est mon FPS préféré sans contestation. La différence c'est qu'il a su créer des séquences cultes. Encore une fois je vais devoir dire ce que j'en ai pensé. Killzone 2 ne s'arrête jamais. Je suis obligé de faire le parallèle peu flatteur avec encore une fois la série d'Activision et plus particulièrement l'épisode de Treyarch World at War. Le rythme est insoutenable. Pas une seconde on a le temps de faire monter la sauce et le résultat c'est qu'au moment ou je redémarrais ma partie, j'étais immergé pleinement, mais qu'une heure plus tard, je devais faire une pause...une longue pause. Juste pour me reposer du bourdonnement incessant des gunfights et des courses à pied. Le problème c'est aussi que si tout est en permanence en feu, on ne distingue plus de séquences fortes ou faibles. CoD4 par exemple parvenait à poser le rythme avec des missions comme Tchernobyl en deux étapes, l'une d'attaque furtive et l'autre de fuite stressante. Killzone 2 ne propose que de la fuite en avant et c'est bien dommage.

Particulièrement, la mission de fuite dans le vaisseau et surtout la dernière mission du jeu qui nous amène vers Visari sont un calvaire. Il y a des gens partout dans tout les sens. Comme on est un troufion, c'est nous qui allons à la chaire à canon tout seul. Si on recul, on ne peut malheureusement pas compter sur ses alliers pour maintenir la pression puisque cette bande de débiles reculent avec le joueur et n'avance pas sans son initiative. Dans le même ordre d'idée, la présence d'un compère pour le tout dernier combat du jeu est simplement vecteur de frustration. Il n'est pas gênant non...puisqu'il n'en rame pas une. Rico est un figurant qui ne cherche même pas à abattre un soldat en train de mettre le joueur à terre pendant que celui ci recharge. Je n'ai fait le jeu que dans le mode normal et je n'ose imaginer ce qu'un mode plus élevé peut représenter sur cette séquence juste aberrante en terme de game design.

Quelle plaie cette montée des marches! Bonjour l'hospitalité helghan...

Avant de conclure, je tiens à préciser que je n'ai pas essayé le mode multijoueur car je cherche avant tout une expérience solo forte quand j'achète un jeu. Je me garde donc de parler de cela dans mon test en bien ou en mal. De plus je vais ajouter une déception (oui encore) quand au premier volet. Killzone premier du nom n'était pas parfait. Cependant il avait un concept que j'aimais beaucoup, celui de simplement proposer quatre personnages ayant chacun une petite particularité. Rico par exemple permettait vraiment de foncer dans le tas avec une grosse machine-gun tandis que Luger était le membre furtif de l'équipe avec d'ailleurs quelques ramifications dans le level design lui étant spécialement allouées. Ce volet décide de nous faire incarner un seul personnage un peu neutre. Pourquoi pas, mais j'aurais beaucoup aimé voir ce choix au final pas si important du premier, prendre de l'épaisseur pour le second avec un level design plus ambitieux.

Sev c'est bien...

Finalement on pourrait croire qu'après un test pareil je vois en Killzone 2 un jeu moyen ou médiocre, mais ce n'est pas le cas. Le gameplay est rapide à prendre en main et le système de couverture orignal (pour le genre) et efficace. De même le jeu joui d'un visuel largement au dessus de la moyenne sur console et d'une direction artistique cohérente et de  très bon goût. Les teintes assez peu variées ne m'ont absolument pas dérangées et au contraire j'ai aimé l'ambiance. Cependant quelques armes un peu molles m'ont surpris notamment dans un jeu ou l'action est constante et parfois à outrance. L'histoire se déroule, on comprend ce qu'elle implique mais on ne s'y attache pas. D'ailleurs détail étrange, les bruitages des cinématiques sont raté. Deux combats au corps à corps, notamment Templar contre Radec sonnent creux (comparé par exemple à Snake contre Ocelot dans MGS4). Au global j'ai donc trouvé en Killzone 2 un FPS efficace, très beau mais qui enferme trop le joueur dans ses décors et son action au point que l'on prie pour une grande bouffée d'oxygène et de répit salvateur. En l'état je n'en ferais pas une référence personnelle et Call of Duty 4: Modern Warfare reste mon titre maître du genre.