Prendre de la hauteur avant d’investir les bas fonds des quartiers mal famés puis revenir sous les néons colorées des immenses salles Joypolis de Sega… Tel a été grosso modo le parcours des bornes d’arcade au Japon.

 

 

 

Avant d’exploiter de grands complexes dédiés aux jeux d’arcade, Namco fabriquait en 1955 manèges et autres attractions foraines destinées aux toits des grands magasins de Tokyo et d’Osaka. Une mode bien ancrée dans l’archipel (depuis 1903) nous apprend Kotaku.com dont cet humble billet s’inspire largement. Celle-ci porte d’ailleurs un nom, « okujou yuuenchi » littéralement « parc d’attractions sur le toit ».

 

 

 

Après les ravages de la seconde guerre mondiale, les nouvelles normes architecturales ont bouleversé profondément l’ordonnancement des grands magasins. De nouvelles opportunités commerciales se dessinent pour des géants en devenir comme Namco et Sega. En 1960, Nakamura Manufacturing (Namco) inaugure une attraction inédite destinée principalement aux enfants. Ces derniers prennent le volant de petites voitures évoluant sur une piste ferrée. La société sera très vite rejoint par Sega dont les jeux mécaniques, pistes de bowling font fureur.

 

 

Installées sur les hauteurs des magasins, le public profite d’un point de vue unique sur le quartier dominé par ces temples de la consommation et du divertissement. Au milieu des années 70, un jeu d’arcade bouscula les vieilles habitudes et l’économie locale. Le raz de marée Space Invaders pousse des opérateurs à ouvrir des salles dédiées au jeu appelées « inbeedaa hausu » soit « maison de l’envahisseur ». Ces succursales s’ouvriront à la déferlante de titres similaires pour devenir durablement les nouveaux lieux prisés par les japonais individualistes. Dans le but de dépoussiérer un secteur moribond, les géants de l’arcade ouvrent des salles géantes dédiées aux familles avec le succès que l’on connaît aujourd’hui.