10 000$ à ma droite, qui surenchérit ?
 
L’excavation des milliers de cartouches Atari invendus prend une tournure inattendue. De pièces à conviction pour les besoins du documentaire en pièces de musée, celles-ci se transforment en véritable trésor de guerre que la municipalité d’Alamogordo est bien décidée à faire fructifier. Du moins en partie. Quelque 700 cartouches E.T. des 1300 retrouvées seront expertisées, certifiées puis conditionnées pour enfin être commercialisées... À prix d’or ?
 
On ne sait pas, mais les déclarations du maire de la ville sont à peine équivoques : « Ils peuvent être considérés comme des artéfacts. » Comme toutes les pièces archéologiques, leur valeur est inestimable. Les cartouches abîmées par le temps s’offriront un destin plus glorieux, les portes du musée de la ville leur seront grandes ouvertes.
 
L’administrateur d’Alamogordo n’est pas avare de détails, et on l’imagine aisément bave aux lèvres préciser aux médias l’organisation de la vente : « Les jeux seront évalués afin de déterminer leur valeur [...] certains seront enregistrés et vendus bonifiés d’un certificat d’authenticité. » Rien que ça. Et pour couronner le tout, le maire n’exclut pas d’écouler une partie du stock des 700 cartouches par l’intermédiaire de sites Internet spécialisés. Ebay à tout hasard ??
 
Interrogé sur le sort des 700 000 cartouches restantes dans la décharge, il semble que leur destinée soit définitivement scellée. « La fouille s’est révélée plus compliquée [...] la profondeur devait être de 18 mètres, elle en fait 30. Nous allons les laisser sous le sable. »
 
Un accroc providentiel ! L’effet rareté des quelques centaines de cartouches mises en circulation n’en sera que plus favorablement stimulé. Quant à la décharge, cette dernière sera transformée en attraction touristique si le conseil municipal vote la proposition du maire.
 
Décidément, la cupidité de l’élu n’a rien à envier à celle des anciens dirigeants d’Atari...