[Parce que le Survival n'est pas un genre limité au jeu vidéo.]
-Feinte de sioux histoire de faire genre on reste dans le thème général du site.

Depuis à peu près toujours, j'ai la mauvaise habitude de régulièrement me vautrer lamentablement par terre. Le problème est peut-être lié à des chevilles un peu faibles (pieds plats + petits = la cheville turbine, trop par rapport à ce qu'elle est censée faire "normalement"), du moins c'est l'explication que je donne naïvement puisque je n'en ai jamais parlé avec un médecin. Ca s'était un peu calmé pendant quelques années, mais depuis cinq ans, allez savoir pourquoi, ça commence à revenir, avec une chute par an en moyenne (ce qui était ma moyenne quand j'étais petite aussi). Avec deux merveilleuses chutes depuis le début 2013, elle est bien partie cette année!

Fin 2009 par exemple, je me suis lamentablement vautrée par terre, la chute elle-même a été assez lente mais je n'ai pas réussi à me réceptionner correctement (en tout cas je l'ai vécue comme lente mais sans réussir à vraiment y réagir... sensation très étrange). J'arrivais juste à me dire: "les yeux! les yeux! il ne faut pas avoir des éclats de verre (de lunettes) dans les yeux!", résultat je suis arrivée par terre sous un angle assez space, où le nez a bien mangé:

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(Et encore, là c'est le lendemain: ça avait déjà pas mal dégonflé.)

Rien de cassé, juste impressionant... et énormémet de sang. Apparemment, j'étais tellement pâle sur le moment qu'une de mes collègues de l'époque, arrivée quelques minutes après, a décrit mon teint comme "bleu pâle, translucide... un peu comme un fantôme?", soit a priori le teint que j'ai quand je pars de chez moi sans avoir pris le temps de bien me réveiller et que je terrifie des gens sur mon chemin (si si). Quand les pompiers sont arrivés, ils n'ont pas voulu me croire quand je leur ai dit que je pouvais marcher, aux urgences l'infirmière était persuadée qu'il me faudrait un fauteuil roulant... et le médecin a été très étonné de voir qu'il suffisait de nettoyer tout ça et mettre quelques pansements. 'Faut dire, ça saignait abondamment.

A priori, quelqu'un qui se mange par terre comme ça, saigne autant que ça, pile devant un lycée en plus à l'heure de la pause de 10h, avec tous les fumeurs du lycée sur le trottoir opposé et pile en face de la chute, des gens qui passent régulièrement puisque rue menant au centre ville... on pourrait penser que quelques uns s'arrêteraient en chemin? Eh ben non, pas un, j'en ai vu défiler un bon nombre avant que quelqu'un se précipite vers moi, voyant que je tenais encore à peine debout et pissais le sang (pas d'autre mot à ce moment-là). Je précise pour les racistes que ceux qui faisaient semblant de ne rien voir étaient tous blancs et que celui qui a pris le temps de s'occuper de moi était un noir, le premier noir à passer par là. J'aime rappeler ce genre d'anecdotes quand un raciste vient me saouler... Les lycéens en face pareil, ça ne  leur faisait ni chaud ni froid, à la rigueur un moment après que le type ait commencé à m'aider une responsable du lycée est venue voir si elle pouvait faire quelque chose, je l'avais vue du coin de l'oeil avant, mais elle n'osait pas trop venir; c'est vrai quoi, c'est contagieux le sang qui coule autant...

Quelques mauvaises chutes entre-temps, mais rien d'aussi affreux, et à la rigueur quand personne ne passe dans le coin je ne peux pas reprocher aux fantômes de ne pas s'arrêter pour voir pourquoi je mets un peu de temps à me relever.

En janvier cette année, mauvaise chute à nouveau, pile devant un type qui remontait la rue, je mets quelques minutes à pouvoir me relever (tête qui tourne tout ça), il me contourne, hésite un peu mais continue sa route... c'est vrai quoi, 'faudrait pas qu'il soit en retard à son retour chez lui, puisqu'il devait être dans les 19h-19h30!

En mai, chute magistrale dans les escalators du RER à Châtelet (un peu longs, pour les non parisiens): en résumé, je parcours les 2/3 de l'escalator tête la première, façon plongeon à la piscine. Une vraie figure artistique. Avec à la main gauche une cage contenant mon chat [adorable chat, forcément], je pense que c'est grâce à ça que je n'ai rien eu au visage cette fois-ci: j'avais le visage vers le haut jusqu'au dernier moment, essayant de faire en sorte qu'au moins lui n'ait pas trop de problème... je ne vous cache pas qu'il a fait quelques tonneaux avant d'arriver en bas de l'escalator, mais pratiquement aucun rebond sur les bords tranchants (potentiellement même pour la cage): au final j'ai bien visé. Une fois arrivée en bas, j'ai été très surprise de voir un petit groupe se former -immédiatement- autour de moi, avec des gens qui me proposaient de l'eau, m'ont passé des pansements, "mais asseyez-vous mademoiselle", etc. etc. Alors que je n'avais que des cicatrices et bleux aux jambes, un peu grosses parfois mais rien de très affreux. Bon, il est vrai que j'ai un peu dû les terrifier avec un teint très pâle puisqu'ils étaient tous persuadés que j'avais un traumatisme crânien et que vu mon état mental sur le moment j'étais à peu près persuadée d'avoir un teint livide/"bleu pâle translucide"... mais après autant d'années où personne n'en a jamais rien eu à faire de mes chutes parisiennes, que le "résultat" soit très usuel ou important, ça surprend!

 

Conclusion: à Paris, vautrez-vous dans le métro/RER, pas dans la rue, on vous secourra avec beaucoup plus d'empressement! Pour ne pas dire "on vous secourra", tout court!