Blade (1998)

Lire la partie 1 de notre rétrospective sur la saga Blade

https://rupertsmithfiction.files.wordpress.com/2013/10/blade-wallpaper-desktop-vampire-killer-wesley-snipes.jpg

Film réalisé par Stephen Norrington (interdit aux moins de 12 ans)

Le pitch

Le film traite en parallèle l’ascension de deux êtres transgressifs : Blade (Wesley Snipes) et Deacon Frost (Stephen Dorff)  

Lorsque le chasseur Whistler rencontre Blade, alors âgé de 13 ans, il découvre que ce n’est pas un vampire ordinaire. La mère de Blade fut mordue par un vampire pendant sa grossesse, donnant ainsi la capacité à son enfant d’exposer son corps à la lumière du jour : il est né "Daywalker" (diurnambule).

Whistler, dont la famille fut massacrée par un vampire, décide d’utiliser Blade comme instrument de sa vengeance. Il développe un sérum qui stoppe la soif de sang. Blade est donc libre de refuser de faire du mal aux êtres humains. Il est ensuite entrainé aux arts martiaux et au maniement des armes et commence à traquer les vampires, l’un après l’autre. Blade est donc en quête de son humanité originelle, refusant sa condition de vampire.

Deacon Frost n’est pas né vampire et de ce fait est mal considéré par sa hiérarchie. Son ambition débordante le conduit à ouvrir de fausses boites de nuit destinées à piéger des humains et à organiser des orgies sanglantes.

Ce faisant, il entre en conflit ouvert avec les chefs de clans installés depuis des siècles, qui considèrent qu’il vaut mieux maintenir le secret de leur existence pour pouvoir survivre. Lui ne pense qu’à prendre le contrôle de l’humanité par la force. Deacon Frost fini par fomenter un coup d’état, et ses sbires capturent les vampires les plus éminents. Il les sacrifie pour utiliser leur sang et, selon un rituel occulte, devenir "la Magra", le dieu des vampires. Blade va tenter d'interrompre le processus magique, et sauver l'humanité.

La critique

Le Blade des années 1990 n'a plus rien à voir physiquement avec sa version d'origine, en dehors de la couleur de peau. Fini les lunettes disco, la coupe afro et le pantalon vert fluo. Place au cuir et au métal sado-masochiste. Fini la musique Soul des films Shaft, bienvenue au hard rock "industriel" à base de techno, qui colle mieux à l'ambiance de fin de siècle, et de fin du monde imminente.

La rupture formelle est telle que le créateur du super-héros Marv Wolfman n'est pas dans les crédits du film ! Il a menacé de poursuivre en justice Marvel, et obtenu que dans les épisodes suivants soit mentionné : "Basé sur les personnages créés par Marv Wolfman".

https://1.fwcdn.pl/ph/00/15/15/241048.1.jpg

Dans la fin originale, "la Magra" était un monstre géant. Heureusement, les spectateurs furent nombreux à se plaindre de l’absence de vrai combat entre Stephen Dorff et Wesley Snipes lors d'une projection test. Au fond, si l'on met entre parenthèse les péripéties du docteur Karen Jenson, le film se résume à la confrontation des "machos men" Stephen Dorff et Wesley Snipes. Priver les spectateurs de ce combat aurait été synonyme de suicide commercial.

Le film remanié propose un final spectaculaire qui a inspiré Matrix (qui sortira un an plus tard) entre Blade et Deacon Frost, dont la résistance est décuplée sous la forme "Magra", avec la régénération immédiate de ses membres perdus au combat. Matrix reprend à son compte bon nombre d'éléments de Blade : le style vestimentaire fétichiste en cuir, la profusion des combats à l'arme blanche, la musique métal "industriel".

Parmi les points négatifs, le jeu d'acteur de Wesley Snipes est limité à une seule expression : mâchoire serrée comme s'il était sur le siège des toilettes. L'histoire du docteur Karen Jenson, sauvée par Blade, n'a aucun intérêt. Enfin, les effets spéciaux ont bien mal vieilli, que ce soit l'aspect du sang ou la mise à mort fulgurante des vampires. 

Notez qu'à l'époque, l'investissement colossal de Marvel pour adapter sur écran une BD est une vraie prise de risque. Les films X-Men (2001), Spider-Man (2002), Hulk (2002) et Daredevil (2003) n'étaient pas encore sortis. Blade est donc le pionnier de la nouvelle vague des projets basés sur l'univers Marvel, et son succès au box-office à encouragé les producteurs de cinéma à exploiter ce vivier de super-héros. Le premier Blade a couté 45 millions de dollars à produire, et rapporté 131 millions de dollars. Un tel succès ne pouvait qu’appeler une suite.

Lire la partie 3 de notre rétrospective sur la saga Blade