Blade Trinity (2004)

Lire la partie 3 de la rétrospective sur la saga Blade

https://www.hans-zimmer.com/~hybrid/djawadi/BladeTrinity.jpg

Film réalisé par David S. Goyer (interdit aux moins de 12 ans)

Le pitch

Depuis la décapitation de la "Maison d’Erebus" et la chute d’Eli Damaskinos, les vampires se cherchent un nouveau chef. Personne d’envergure n’arrivant à émerger et à résister à Blade, ils se tournent vers le passé, à l’origine du tout premier spécimen vampire : Drake (Dracula). Ce dernier à la particularité, outre sa force exceptionnelle, de se mouvoir en plein jour sans difficulté.

Une fois le père des vampires ressuscité, un stratagème est mis en place pour retourner les humains contre leur sauveur. Bientôt, une vidéo circule dans les rédactions de presse où  l’on voit Blade mettre en pièces un humain. Le document accablant convainc le FBI de constituer Blade ennemi public numéro 1. Pourchassé par les hommes et harcelé par des vampires plus motivés que jamais, Blade va devoir se battre sur tous les fronts.

https://www.comicbookmovie.com/images/uploads/Blade_trinity_av_gipi.jpg

La critique

Guillermo Del Toro est grandement félicité par les producteurs pour sa performance au Box-office sur Blade 2, mais il estime avoir tout dit. D’ailleurs, la fin de Blade2 ne laisse supposer aucune suite. Il s'intéresse déjà à un autre Super-héros : Hellboy, qui sortira sur les écrans en 2004, en concurrence avec Blade 3. C’est David S. Goyer, le scénariste du premier et du second film, qui hérite de la réalisation du troisième, par défaut. Parce qu'avec plus de 285 millions de dollars de recettes totales, les producteurs exigent plus que jamais un nouvel épisode.

Il a toutes les cartes en main, du scénario à la réalisation, pour faire le film dont il a envie. Ou presque, Marvel et les producteurs empiétant sur son travail lorsqu’ils estiment que le côté "horreur" risquerait de faire passer l’entrée dans les cinémas à une tranche d’âge supérieure, se privant ainsi de rentrées financières. Or, le but, si vous avez suivi, c'est justement d'engranger un maximum de dollars.

David S. Goyer explique par exemple que dans le scénario du premier film, Whistler utilisait comme cobaye un bébé vampire pour tester des armes. Cette scène où l’on voyait un bébé séquestré et torturé fut complètement censurée. Le réalisateur doit donc trouver un compromis entre des scènes gores - indispensables pour attirer les adolescents - et l’avis crucial du comité Motion Picture Association of America, chargé d’évaluer le contenu des films.

Au-delà de ce problème moral, je suis resté perplexe devant le film. Tout n’y est que caricature des précédents volets, à commencer par le commando humain nommé les "Nightstalkers", qui singe le commando vampire "Blood Pack". Les acteurs sont de seconde zone : Hannibal King (Ryan Reynolds) et Abigail Whistler (Jessica Biel), mais aussi les vilains Jarko Grimwood (le catcheur Triple H) et Drake (Dominic Purcell). Les dialogues sont plombés par des vannes qui tombent à plat. Quant aux combats et aux effets spéciaux, ils n’ont guère évolué depuis Blade 2.

Blade (Wesley Snipes) ne rencontre pas un Super-vilain à sa mesure comme le frimeur Deacon Frost (Stephen Dorff) ou le terrifiant Jared Nomak (Luke Goss). Et le pire, c’est que le film ne raconte que la confrontation entre Drake et Blade. Très vite, Whistler meurt (ce qui rétablit la situation amorcée dans le premier volet), l’enquête du FBI est éclipsée, et les enjeux narratifs restent dans le domaine de l'archi déjà-vu.

Le seul élément satisfaisant est l’approfondissement de la relation entre les vampires et les humains, certains étant devenus des "collabos" parce qu’ils pensent la fin de l’humanité imminente. Plutôt que de finir en chair à pâtée, certains humains au courant de l’existence des vampires se mettent à leur service, et espèrent en retour être mordus pour obtenir l’immortalité.

Lire la partie 5 de la rétrospective sur la saga Blade

Blade Trinity