L'horreur. Il n'y a pas d'autres mots.

Une rupture de stock, pour beaucoup, c'est génial. Ca veut dire que le produit est parti du feu de dieu, que tout a été vendu, et donc probablement que tous les coûts ont été amortis et que même de la marge nette a été dégagée. Génial donc. D'autres y verront une excellente gestion : on nous en met plein les oreilles depuis des décennies maintenant surtout depuis Toyota avec son fameux stock zéro. Aujourd'hui, tu veux une voiture neuve, tu patientes six mois minimum, c'est normal. Un jeu vidéo est en rupture ? Il reparaîtra dans le meilleur des cas sous un nouveau packaging du genre "les meilleurs top succès triomphaux bestellers".

Pour nous, une rupture de stock, c'est l'horreur. Alors bien sûr, nombreux sont ceux qui nous diront : "Vous êtes victimes de votre succès, de quoi vous plaignez-vous ?" Et ils auront bien raison. Encore que le succès se doit évidemment d'être très relatif, entendons-nous bien. Mais nous pensons surtout à plusieurs de nos lecteurs qui nous écrivent mails sur mails pour nous poser la sempiternelle question : "Vous allez rééditer quand ce bouquin ?" On aimerait répondre "Tout de suite, demain matin première heure !" La vérité est hélas nettement plus ingrate. La vérité, c'est qu'un retirage, c'est cher, très cher parce que cela ne peut bien sûr pas se rentabiliser dans la semaine, voire dans le mois. Il faut même entre six mois et un an complet pour que les seuls coûts de productions soient amortis. Autant dire que pour un petit éditeur, le choix d'un retirage impacte directement le planning éditorial au détriment des nouveautés qui, elles, se rentabilisent nettement plus rapidement (si elles sont un succès, of course).

Certes, le gros du boulot a déjà été amorti : les longs mois d'écriture ou de traduction, la direction artistique et la maquette, la commercialisation, etc. Mais le coût de l'impression n'est jamais le moins élevé. Et surtout, celui d'une licence, qu'il faut à nouveau payer, et c'est normal. Donc, nous avons tendance à systématiquement répondre : "Bien sûr qu'on va le rééditer, c'est notre bouquin préféré !" en parlant de n'importe quel titre de notre catalogue. La réalité nous attend toujours au tournant. Et aujourd'hui, c'est l'horreur, on le paie. La plupart de nos gros bouquins qui génèrent du chiffre sont en rupture... Alors dilemme : on réimprime pour réactiver le fond ou on continue de lancer des nouveautés ? Cette année (09/2012 - 08/2013), on a tout de même réimprimé la Bible PC Engine 1, l'Histoire de Nintendo 2, Zelda Chronique et Assassin's Creed (en nouvelle édition). Moralité, trois de ces quatre livres sont déjà en ruptures. Le boules ! On aurait dû prévoir plus large ou on a fait ce que la trésorerie nous permettait ? Franchement pas simple tout ça...

Photo souvenir d'août 2010. On avait déjà 3 ans d'existence. On était plutôt serein. On se disait qu'on avait vraiment prévu large... Bah, pas tant que ça ! Encore un ouvrage génial qui va se faire attendre...

La Pix'n Team