Au cul de la machine se trouve donc un gigantesque plan de travail sur lequel on peut étaler une planche. A l'instar d'une table de mixage, il est possible d'y régler les différentes tonalités de couleurs. C'est un peu comme une très grosse table de mixage, semblable à celles qu'on utilise pour enregistrer de la musique. Une fois que l'une des planches repose sur cette table, le responsable d'atelier se lance dans un examen scrupuleux des couleurs et des réglages via un petit outil que nous vous avions présenté lors de l'impression de la Bible NES. Il s'agit du compte-fils ! C'est une sorte de petite loupe très épaisse qui permet de bien se concentrer sur l'alignement des couleurs. Vous avez peut-être vu des exemples de pages de maquettes, et vous vous êtes demandé à quoi pouvait bien servir les petites croix qui se situent en bordure des pages : ce sont de petits repères. Ces petites croix noires sont en fait le regroupement superposé de quatre croix : la bleue, la rouge, la jaune et la noire. Grâce à ce petit outil, on arrive à voir si le calage est bon, car il l'est si aucune couleur ne déborde de cette croix unie.

 

Séb se saisit alors du compte-fils et se la raconte « vieil habitué » des rouages de l'impression. Il parcourt ainsi les différentes croix, de même que l'intérieur de la partie imprimée. Il faut que le gris soit épuré, et qu'aucune couleur ne prenne la dominante. Un peu trop de rouge dans le gris se remarquerait tout de suite par un côté trop sombre. Nous vous avions expliqué qu'en réalité, le gris était composé des trois couleurs élémentaires et du noir. Tandis que Coucou et Med' continuent le tour du propriétaire, Séb transmet le compte-fils au chef d'atelier avec un brin de suffisance du genre de celui qui s'y connaît et qui, d'un simple hochement de tête, intime à l'équipe d'attaquer le tirage en gros. Sauf que Séb s'est focalisé sur les détails en omettant la vraie catastrophe.

 

Le chef d'atelier pose tout de suite le compte-fils sur le code-barres, tout petit et tout discret, au dos de la partie coulissante du coffret. Il affiche tout de suite une mine ennuyée. Le code-barres est en réalité un paté. Il est si petit que les lignes se mêlent les unes aux autres. Séb se décompose. Que faire ?

-  Yé né vois pas 36.000 possibilités. En rrréalité, il y en a dos !

-  Lesquelles ? demande Séb, sur le point de défaillir.

-  Soit oune modifie tout, soit oune bricole !

Le chef d'atelier explique alors qu'il peut procéder à une réédition des plaques d'aluminium à partir de nouveaux fichiers que nous leur transmettrions. Cela pourrait avoir une répercussion de 48 heures minimum. Ou alors, il peut tenter une bidouille : supprimer sur chacune des 3 plaques couleurs la partie du code-barres pour que ne ressorte que celle présente sur la plaque noire. Cela pourrait permettre d'avoir un code-barres le plus net possible en dépit de sa petite taille. C'est évidemment la deuxième solution qui est retenue : au pire, si le résultat est moche, on repartira sur la solution n°1.

 

La suite au prochain épisode...

 

Pix'n Love Team