Faire partie de la belle famille des auteurs Pix'n Love
offre un point de vue privilégié sur l'activité fourmillante de cette petite
entreprise qui ne connaît décidément pas la crise. C'est ainsi qu'il y a
quelques semaines, j'ai eu le plaisir d'accompagner Seb, Marco et Luc tout le
long d'un week-end lors du dernier Festival du Jeu Vidéo à Paris. Ils vous en
ont déjà parlé ici, ce genre d'évènement est pour eux l'occasion de rencontrer
les fidèles lecteurs, de convertir les lecteurs potentiels et de tisser leur
réseau d'amitiés et de collaboration professionnel avec les nombreux exposants
présents lors de ce genre de salon. Et pour le dire simplement, ils n'arrêtent
pas ! C'est un tourbillon permanent : ils vont, ils viennent, ils
virevoltent, passent d'un lecteur à un autre, s'occupent du réassort des
présentoirs en discutant avec un contact professionnel de passage, croquent un
sandwich tout en recomptant la caisse, déploient leurs argumentaires de vente dans
un maelström de badauds costumplayés... Les Pix'n Boys sont montés sur ressort,
disparaissent, réapparaissent, disparaissent à nouveau et abandonnent parfois
leur auteur, seul, désemparé, sans monnaie pour faire le change, face à cinq
acheteurs qui veulent tous le dernier n°4 du mook Pix'n Love !

Puis vient l'heure de fermeture des portes. Les allées du
festival se vident progressivement, les sonos s'éteignent, le calme revient et l'heure
de remballer le matériel et de plier bagages arrive. Dans cette quiétude retrouvée,
quelques négociations en souffrance depuis le début du Festival peuvent enfin se
conclure. Et l'on retrouve, à l'écart de l'agitation renaissante, Sébastien etDavid Téné signer sur un coin de table, un obscur accord de distribution duGuide des métiers du jeu vidéo que David a écrit avec Pierre Gaultier.

Une fois les cartons rangés, le stand déshabillé, les
collègues de Neo Legend un peu raillés avec leurs 25 bornes d'arcade à ranger
dans un 30 m3, le moment de réconfort arrive enfin : une table
de bistrot, quelques bières fraîches, des cacahuètes, trois Pix'n Boys et un
David Téné intarissable. Il faut vous dire que David a travaillé pour les
principaux titres de la presse spécialisée jeu vidéo dans les années 1990, il a
connu les CES à Chicago, les premiers E3 à Los Angeles, les sorties en grandes
pompes de la PlaySation, de la Saturn, de la Nintendo 64. Il nous raconte, avec
un luxe de détails, comment il se faisait alors financer des voyages aux
Etats-Unis et au Japon à la recherche du scoop vidéoludique pour Player One ou Console +, comment à une époque où l'internet n'existait qu'à peine,
il pouvait enchaîner deux allers-retours, tout frais payés, pour ramener les
précieux clichés de l'annonce d'une nouvelle machine à la rédaction parisienne
d'un magazine lui assurant la couverture. Il nous dévoile  aussi les coulisses de ses grands coups :
une photo exclusive de Miyamoto, manette de la Nintendo 64 en main, obtenue
après de longues négociations auprès de la maison mère, une Vanessa Demouycostumée en Lara Croft pour la une de VSD, un Alain Prost alors au faîte de sa
gloire investissant dans le jeu vidéo avec le réseau de salles d'arcade La tête dans les nuages... Les anecdotes s'enchaînent,
les morceaux de bravoure succèdent les uns aux autres... Il nous explique
comment, sans jamais avoir obtenu d'invitation de Sony, il a réussi à chaque
fois à assister aux soirées du constructeur nippon : passer par l'entrée
de service, y aller au culot, trouver dans les situations les plus
inextricables une solution pour en être. Coûte que coûte...

On est là, on écoute, suspendus à ces lèvres, il n'a presque
plus de voix... Et on a envie de lui dire : « David, quand est-ce que
tu nous écris tout ça ? »

Le Doc'

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