HOLY FUCKING DOPE !

Unreal Tournament pourrait faire son come back !

On le savait depuis les premières vidéos de l'Unreal Engine 4 : le groupe (Unreal Engine Technology) était loin d'être à la ramasse technologiquement parlant. C'est alors sous la forme d'un projet "innovant" de crowdsourcing que le groupe choisi de faire revenir la série sur le devant de la scène.

Mais d'abord, le contexte.

Dans un marché du jeu vidéo habité par les Call of Duty et les Battlefield, nouvelles références (qu'on le veuille ou non, mais les chiffres parlent d'eux-même), les nouveaux entrants comme Titanfall ou Destiny sont des validations de l'hégémonie d'un type de jeu pré-construit, évolutif. La dialectique n'est pas si évidente entre les genres. Pourtant, il est évident que les Daikatana / Blood / Doom et autre jeux de tir de la génération 90/00 (ultra nerveux) ont été remplacés par des univers plus immersifs, réalistes. Des maps. On veut qu'un headshot fasse l'effet d'un putain de headshot, merde ! Alors les jeux dingues, armé d'une batteuse ou d'un flak gun, sont de plus en plus rares et dépréciés.

Dans ce contexte, débarque un Dieu ancien. Le Chtulluh du FPS. Et son concept n'est pas sans faire de vague : il s'axe sur la génération de communauté. Le crowd est un thème fondamental, clé, dans la compréhension des mutations du jeu vidéo contemporain. Si l'on connait très bien le crowdfunding, et son fer de lance (qui accuse le coup) Kickstarter, on connait bien moins le crowdsourcing, qui cible et ne concerne que les développeurs. Si on parle d'Open Source, de GitHub, de trunk, on perdra forcément un bon nombre de clients. Mais EPIC prend le parti de s'engager sur cette voix, non pas en livrant une sandbox clé en main, mais en livrant un jeu totalement gratuit, une base, sur laquelle les vrais développeurs devront modder.

Un moteur 3D perfectionné, à un prix accessible, permettant à chacun d'acquérir une expérience de développment sur un environnement bankable, professionnel. Face aux nombreux moteurs propriétaires (avec l'exemple d'Ubisoft qui semble produire un moteur pour chacun de ses types de jeu), Unreal prend le parti de s'adresser aux codeurs et tente alors de créer une dynamique autour de son produit.

 

 

Si le Free To Play à une connotation négative, Gratuit à une notion bien plus attractive. Pas énormément de Pay to win, pas de coûts cachés. Chacun pourra produire du contenu, et choisir s'il le souhaite (ou non) d'en faire un business rentable ou de distribuer ses créations gracieusement (skins, maps, ou autres contenus). 

Le pari fait entrer Epic dans une situation gagnante-gagnante (win-win pour les intimes) : si son jeu ne marche pas, le budget déployé aura été minimal. Si le jeu marche, ils créeront une dynamique très efficace, apte à faire de leur noyau le nouvel Half Life/Counter Strike, justement. Les Modders deviennent des développeurs a part entière. L'amateur un professionnel. Cette mutation du rôle du codeur est un step fondamental dans la compréhension du monde du jeu vidéo et de son business. Crowdcoded, crowdfunded, crowdsourced, la foule fait tout. Mais au lieu de ne livrer qu'un bac à sable à remplir, Epic prend le parti de définir une ligne directrice, un peu comme si Killer Instinct 2013 avait décidé de faire un jeu gratuit / Open Source.

Dernier point : Epic est (à confirmer) sous holding chinois. Cette perspective est encore plus intéressante si le projet prend, car elle permettra à la Chine d'avoir une visibilité mondiale, passant de farmeurs à codeurs reconnus.

Bref, le jeu est excitant, non pas simplement pour le moteur fabuleux qui l'impulse, mais surtout parce qu'en plus de faire revenir un licence qui manque dans le paysage du FPS, on le fait avec un modèle économique "neuf", qui pourrait changer la façon de concevoir le jeu vidéo.

Faites passer le mot : Unreal is back !