Et voila, dernière partie de l'interview avec Rurik Sallé, une ultime partie sur ses projets persos que ce soit dans la musique ou bien le cinéma. Et oui c'est fini, mais bon fallait bien que ça s'arrête à un moment ! Ce fut super agréable pour moi de rédiger toutes ses questions et surtout d'avoir pu l'interviewer. C'est un exercice que j'aimerai vraiment refaire ! 

Profitez mes amis ! 

 

- Parle nous un peu de tes projets persos, tu es acteur, musicien, et journaliste ou  j'en oublie ?  :

Tu oublies que je fais de bonnes sauces salade. C'est peut-être un détail pour vous, mais...

En temps qu'acteur, j'ai fait brièvement partie d'un conservatoire dramatique à Paris il ya quelques années, mais je n'ai pas trouvé ce que je cherchais et je me suis cassé. Maintenant, je travaille régulièrement le jeu avec une amie qui est coach. Acteur, c'est une vraie vocation, pas une lubie passagère... Ça fait très longtemps que je le fais en dilletante, et j'ai décidé il y a quelques temps de faire passer cette passion au premier plan. Je n'ai pas de types de rôles préféré, j'aime tout jouer. À travers mon travail avec Manu Lanzi, j'essaye aussi d'apporter au jeu une dimension plus « physique », parce que j'aime beaucoup les scènes d'action. Je viens de tourner un court-métrage fantastique/dramatique dans lequel j'ai le premier rôle, Innocence. C'est un personnage torturé, et j'ai un aussi affrontement assez brutal avec un adversaire. Le tournage était intense, on a tourné cette scène à 23h, il y avait de la poussière partout, c'était sale comme il faut... J'ai aimé aussi jouer des personnages plus farfelus, comme dans Zombinladen ou Bloody Christmas 2. Je rêve de jouer des personnages très noirs, très méchants, comme des choses plus naturalistes, dramatiques ou carrément absurdes... J'ai vu Polisse, c'est un bonheur pour les acteurs, j'aurais adoré faire partie de cette troupe ! Je ne m'impose pas de limites particulières. Qu'on joue ou qu'on fasse autre chose, il me semble qu'il ne faut pas faire les choses du bout des doigts.

 

Je suis effectivement aussi musicien depuis que je suis très petit. J'ai toujours eu des instruments dans les mains, en plus de ma petite flute secrète. C'est assez spontané et d'ailleurs, d'une manière générale, je fais beaucoup confiance à l'inspiration et l'instinct. En tout cas pour ma part, ça a toujours été le moteur d'idées bien meilleures que si j'y avais réfléchi des heures. « L'Imprudence », disait Bashung. J'ai fait beaucoup de musique sur ordinateur, à l'époque de l'Amiga. Il faudrait d'ailleurs que je les foute en ligne un de ces jours, histoire de les faire vivre ! Parce qu'elles ne respirent pas, coincées dans leurs disquettes de plastique bleu. J'ai aussi fait partie de quelques groupes, assez variés, avant de monter mon propre groupe rock Nu Kaiju. J'étais chanteur et guitariste, il y avait un bassiste et un batteur. Le bassiste, Olivier Mezzadri, avait joué quelques années à Los Angeles, dans un groupe appelé Casino Drive. Il avait même joué au Budokan à Tokyo, et auditionné pour Ozzy Osbourne avant qu'il ne trouve Robert Trujillo ! Après Nu Kaiju, je suis parti vers la musique de films, notamment la b.o. d'un long-métrage muet de DW Griffith, « La Conscience Vengeresse », qui est sorti en dvd ici. Ensuite, il y a eu les bandes originales de 13 courts-métrages de Griffith. C'était un truc de fou : 3h30 de musique, composée, jouée et mixée en 20 jours ! Ahah... France 3 les a tous diffusés, certains assez récemment. Je pense d'ailleurs en sortir une sélection en cd bientôt, pour faire vivre les morceaux. C'est une musique un peu étrange, parfois. Cédric Delelée a parlé de la b.o. de La Conscience Vengeresse dans Mad, en citant John Carpenter et le Kronos Quartet. Ca m'a beaucoup touché ! Mais touché quoi ? Ah ça... Coquins...

 

- D'ailleurs en parlant d'acteur, c'est bien toi dans le court métrage sur Zombin Laden ? Un projet avec des amis ? 

Oui, c'est bien moi ! Ou un sosie homonyme ? En ces temps de clonage, plus rien ne devrait nous étonner. Je ne connaissais pas Clément Deneux, le réalisateur, avant le tournage. On s'est rencontrés, on a parlé du projet, et on s'est bien entendu. Clément est un mec cool, et il a du talent. Le tournage s'est partagé entre Paris et Belle-île en mer. On a bien rigolé, notamment avec mon pote maquilleur David Scherer, et en même temps c'était très pro tout ça ! François Reumont, le chef op', a fait une très belle lumière. Je trouve le film très réussi. Zombinladen a cartonné, on parle d'un million de vues sur internet. Il s'est retrouvé en « une » de Dailymotion, Ecrans, sur le site de Tf1... C'est mérité, parce que le sujet est fou, et le film est vraiment bien foutu.

 

- Tu es aussi le présentateur de Panoramad et Cinémad, peux tu nous expliquer le déroulement d'une de ces émissions ? Préparation, improvisation ? 

La préparation consiste, pour moi, à regrouper les infos, à préparer le sommaire. Une fois que je sais ce dont je vais parler, une fois que j'ai sélectionnées les bandes-annonces, les sujets, c'est de l'impro totale. Il n'y a pas une ligne, en 300 émissions, qui ait été écrite ! On me l'a pourtant suggéré, au début, mais si j'avais écrit mon texte, je me serais fait chier rapidement, les gens aussi, et j'aurais déjà arrêté. Cette émission reste vivante parce qu'elle me fait marrer aussi. Si je me faisais chier, je ferais également chier les gens. Pour moi, c'est autant une émission d'information qu'une performance. Et je pense que c'est aussi ce qui plait aux spectateurs, ce ton libre, vivant, imprévu. Avant une prise, je sais de quel sujet je vais parler, mais je ne sais jamais ce que je vais dire ! 

 

- Tu participes à l'émission + ou - Geek, comment  en es-tu venu à travailler dessus ? 

David Frécinaux, le producteur et animateur de l'émission, connaissait mes émissions sur Mad-Movies.com. De mon côté, j'avais entendu parler de Daroo Productions, sa boite, et je l'avais croisé au festival de Gérardmer lors d'un débat. Une nuit, alors qu'on errait nus dans le bois de Boulogne, un gyrophare de la police nous a éclairés. On s'est reconnus l'un et l'autre, et on s'est fait jurer de ne jamais révéler notre secret. Pour sceller le pacte, nous avons décidé de travailler ensemble sur une émission TV. C'est devenu + ou - Geek, émission mensuelle diffusée sur Vosges Tv et Dailymotion. Oui, Vosges Tv ça fait toujours rire, parce que les gens se disent « ahah, une chaîne qui sent le sapin !! », ou alors « une chaîne locale ? Ahah, mais moi je ne regarde que Tf1 !! ». Et pourtant, une chaîne locale, ça touche des millions de personnes... Vosges Tv est dispo sur la freebox, les Vosgiens la regardent, n'importe qui peut la regarder en fait, et elle a un gros avantage : ses dirigeants sont accessibles, ils ont le matos, des studios, et les projets se font rapidement. J'ai été vachement impressionné de ce qu'ont accompli les gens de Daroo Productions en si peu de temps, sérieusement. Sur une chaîne majeure, ce qui leur a pris quelques mois aurait pris plus d'un an.

 

 - Question geek donc, joues-tu ? Et si oui à quoi ? Un jeu culte ? 

Je ne joue plus beaucoup aux jeux vidéos ! D'abord parce que je n'ai pas l'électricité chez moi, et ensuite parce que je n'ai pas de console. Pourtant, j'adore les trucs comme GTA, Max Payne... Ou même les trucs de guerre. Mais si je commençais à jouer aux jeux, je ne foutrais plus rien. C'est un piège, ça prend des heures et des heures, et j'ai trop de projets dans lesquels je suis ravi de m'impliquer pour pouvoir passer 5h par jour sur des jeux. Mais j'aime bien ! Quand j'étais petit, je jouais beaucoup aux jeux d'arcade dans les salles ou les cafés. Ca coûtait 1f la partie, t'imagines ça ? 1 franc ! 15 centimes d'euros ! A la fin, c'était 2 euros, 12,50f. C'est ce qu'on appelle de l'inflation, ou je ne m'y connais pas. J'ai aussi beaucoup joué sur Amiga. Puis quand c'est devenu trop compliqué, genre « pour donner un coup de pied, tourne à droite, puis gauche, puis haut, puis bas, puis le tout à répéter 45 fois », j'ai un peu laissé tomber. Mais mon rêve était d'avoir une borne d'arcade, une vraie, comme dans les café. Je l'ai réalisé : j'en ai deux ! Avec des trucs mega old-school, comme Vigilante, Shinobi, Double Dragon, Crime Fighters... D'ailleurs, il y a 2h, je me suis fait une partie de Street Fighter II', mais sur un émulateur sur mon ordinateur. 20 minutes, ça m'a suffi, juste pour voir que j'étais encore capable de botter le cul de cette salope de Ryu avec M.Bison.

 

- Tu me disais travailler pour le prochain film des réalisateur d'à l'interieur, Livide, comment as-tu été amené à travailler pour eux ? 

Je connais très bien Alex et Julien, ce sont de vrais amis. Ils connaissent aussi ce que je fais, comme je connais leur travail. On a parlé de la possibilité que je fasse un morceau pour Livide, et je suis passé au montage voir la scène qu'ils voulaient que j'illustre, celle du pub, où les trois personnages principaux sont en train de parler et s'engueulent. J'ai alors composé le titre « Tonight, Every Night », puis je l'ai enregistré avec deux des musiciens de mon groupe Fugu Dal Bronx : Franck Barraud à la basse, et Marie-Anne Favreau au violon. Un troisième larron, Alexis Cotterau, a joué de la batterie, tandis que j'ai fait la guitare et le chant. La chanson a plu à Alex et Julien, ils ont décidé de la garder pour le film, et elle accompagne maintenant toute la scène du pub. C'est un titre assez mélancolique, mais aussi rock, avec pas mal de parties de violon, un truc assez évolutif. Dans la foulée, ils ont également choisi une autre chanson à moi plus ancienne, qui s'appelle « Croissant's », et c'est cette chanson qu'on entend à fond lorsque Felix Moati allume l'autoradio quand les trois personnages sont dans la voiture et qu'elle ne démarre pas, et que les trois gosses en masques de Halloween débarquent... Ces morceaux, on peut les trouver en téléchargement sur www.rurik.bandcamp.com. Allez jeter une oreille ! Et allez voir Livide, qui sort le 7 décembre en salles !

 

- Parle nous un peu de ton groupe, Fugu Dal Bronx :


Fugu Dal Bronx qui, en vieux gallois, signifie « mange donc des cornichons, grognasse, et cesse de geindre comme une fougère », est un groupe de rock instrumental, un truc dont je rêvais depuis un moment, et qui regroupe une violoniste (Marie-Anne Favreau, donc), un bassiste (Franck Barraud, donc aussi), un batteur (Paul De Castro), et moi à la guitare. Nous avons aussi Randy aux claviers, mais il n'aime pas trop qu'on parle de lui. Il est curieux, Randy... 

Pour décrire la musique, Franck a l'habitude de dire qu'on joue des chansons, où le violon remplacerait la voix... Le violon, c'est un instrument incroyable. Et Marie-Anne, elle joue vraiment bien ! Le groupe est influencé par le rock, le metal, mais aussi par la musique de film... François Gaillard, réalisateur de Blackaria, m'a parlé de Megadeth en écoutant Fugu. Certains ont cité Goblin... Vous savez, il y a cette phrase : « parler de la musique, c'est comme danser de l'architecture ». Je suis assez d'accord ! J'adore des mecs comme Carpenter, Morricone, Goblin, Kilar, Silvestri pour Predator 2, et des groupes comme Megadeth ou Danzig... Il y a des trucs chez Dimmu Borgir qui sont hallucinants, qui évoquent des images, comme l'incroyable « Kings of the Carnival Creation » par exemple. C'est un morceau délirant. Dans Fugu Dal Bronx, il y a peut-être un peu de tout ça, toutes proportions gardées... Mais une chose est sûre, on ne copie rien, on s'en fout. Les morceaux ne sont pas des citations, et n'ont pas de format pré-établi. Sur notre 5 titres qui sort bientôt, on trouve autant un rock froid, distordu et mécanique comme « Insistation » qu'une mélodie acoustique mélancolique comme « Musoo ». 

 

- Certains internautes me demandaient quand allait sortir l'Ep de votre groupe. Une date ? 

Notre Ep s'appellera « Ti Nedo To Xtro », et à vue de nez je dirais qu'il sortira juste après Noël, donc courant janvier 2012. Soit quelques mois avant la fin du monde... D'où l'intérêt de ne sortir qu'un Ep, cinq titres. Personne n'aurait eu le temps d'écouter avec attention 10 titres alors que l'apocalypse est à nos portes. On a un un site qui permet de se tenir au courant, www.fugudalbronx.com. La jaquette du cd est géniale, c'est une amie peintre qui l'a créée. On la postera très bientôt sur le site ! On va aussi bientôt commencer à travailler sur un clip, et 2012 sera l'année des concerts pour Fugu Dal Bronx. Le dernier, on l'éspère, sera sponsorisé par Paco Rabanne.

 

- Et enfin, l'interview touche à son sexe, un mot pour la fin ? 

Que l'interview touche à son sexe, c'est une bonne chose, mais j'aimerais autant qu'il touche au mien !

Le groupe : www.fugudalbronx.com

L'actorat : www.ruriksalle.com

Les chansons de Livide : rurik.bandcamp.com


Je me permets de rajouter les liens pour les feignasses, des différentes émissions : 

 Cinémad et Panoramad : https://www.mad-movies.com/

+ ou - Geek : https://plusoumoinsgeek.com/accueil.html

 

Le blog va reprendre une acitivité plus ou moins normal sauf si vous arrivez à me choper le numéro de Romero ou Argento pour que je puisse recommencer et mourir heureux.