Test de la gamme Clubsport Fanatec

Ca faisait un petit moment que je souhaitais vous présenter la gamme Fanatec, mais sans savoir vraiment par quel bout commencer. D'abord parce que l'offre sur leur site est pléthorique, ensuite parce que le marché visé n'est pas vraiment le même que ceux de Logitech, Thrustmaster ou MadCatz. J'ai donc fait pour vous le choix d'un ensemble de rêve, cohérent et multiplateforme, histoire de voir ce qu'il vaut vraiment dans la réalité. Bienvenue donc chez les professionnels. 

Bienvenue sur www.fanatec.com

Commençons par faire un petit écart par rapport à notre règle habituelle qui voudrait que je vous parle avant tout de l'emballage, pour faire un tout petit peu de pédagogie sur la marque. En effet, si à la fin de ce test vous mourrez d'envie de vous acheter un ensemble de chez Fanatec, sachez qu'il faudra quasi obligatoirement passer par leur site marchand officiel, lequel est en place depuis de nombreuses années (autant que je me souvienne d'ailleurs). En effet, la marque ayant quitté l'entrée et le milieu de gamme, elle ne se trouve plus disponible en magasin et a même quitté les plateformes de vente en ligne, même spécialisées. Question de standing et de qualité de service certainement.

Et si celà ne semble déranger personne, c'est sans compter sur l'extraordinaire complexité qu'offre la gamme Fanatec pour le néophyte. En effet, vous devrez obligatoirement acheter séparément les différents éléments qui composent votre ensemble, à savoir la roue du volant, la motorisation, le pédalier et tous les accessoires disponibles. Facile, me direz vous. Et bien non, pas tellement. Les textes de ce site (en anglais au mieux) on la facheuse tendance à vous embrouiller un peu, pour savoir si, oui ou non cette roue est en bundle avec tel truc, si tout ça est bien compatible, s'il ne me faut pas cet accessoire pour s'adapter à cet autre. Bref, une vraie difficulté qu'il faut surmonter pour ne pas oublier un accessoire indispensable ou au contraire en prendre un qui n'est pas compatible avec ce que vous possédez.

Néanmoins, le service des renseignements de Fanatec s'est révélé tout à fait efficace pour le client test anglophone que je suis et que je me suis amusé à jouer, pour me guider avec mes différentes problématiques, par téléphone comme par email. Tout se passe donc à l'ancienne, d'humain à humain, pour vous aider à choisir parmi les 14 roues de volant, les 2 pédaliers et les innombrables leviers, adaptateurs et autres joyeusetés du monde de la course virtuelle. Au final j'ai simplement demandé un système complet compatible au moins PS4, PC et Xbox One si possible. Et c'est devant cette problématique que j'en viens finalement à vous proposer le test d'un bundle complet, à savoir roue/moteur/pédalier avec les composants suivants:

  • La roue de volant CSL Steering Wheel P1 for Xbox One (150€)
  • La base moteur ClubSport Wheel Base v2 Servo EU (750€)
  • Le pédalier ClubSport Pedals v3 (360€)

Et comme vous venez surement de le remarquer, l'ensemble choisi revient gentiment à un total de 1260€. On est donc effectivement dans un autre monde (même comparé à un T300RS+T3PaPro qui revient finalement à 550€). Et à ce prix là, pas encore de levier de vitesse, ni même d'adaptateur pour votre cockpit fait maison. C'est dire si votre plaisir peut vous coûter cher. 

Mais pour bien comprendre le système chez Fanatec, il suffit de suivre cette règle:

  • Le  ClubSport Wheel Base v2 Servo est compatible d'origine avec le PC, la PS3 et la PS4
  • Pour ajouter la compatibilité Xbox One, il suffit de prendre une roue de volant qui a cette fonctionnalité ou le hub Xbox One.
  • Une roue de volant qui n'affiche pas cette compatibilité ne sera pas compatible Xbox One
  • Pensez au clamp si vous n'avez pas de stand dédié

Le grand déballage:

Le moment d'assouvir ma passion pour l'emballage. Et Fanatec ne fait pas dans la demie mesure. Chaque composant est reçu indépendamment, avec un carton de couleur suremballé dans un sur-carton de protection. A l'intérieur, on trouve tout ce qu'il faut pour protéger votre matériel. En plus d'un carton à l'épaisseur remarquable, on a droit à des contreforts systématiques, parfois en carton, parfois en mousse thermo-formée, avec un soucis du maintien omniprésent. Même le matériel est finalement emballé dans un sac en tissu réutilisable, histoire de vous montrer à quel point cette marque fait dans l'exceptionnel. Du très joli travail qui a néanmoins un défaut. Pour tout ranger, il faudra tout démonter. Pour le pédalier, pas de soucis puisqu'il est indépendant, mais pour le moteur du volant et sa roue c'est un peu plus problématique. Il faut forcément les séparer pour pouvoir les protéger avant un transport ou un simple stockage. Dommage, on était si proche de la perfection.

Et parce qu'à ce prix là on espère la totale, il faut aussi savoir qu'aucune notice n'est disponible en Français, à part le guide de démarrage. Ni dans le carton, ni sur le site. Ce sera en Anglais au mieux. Et pourtant, je vous garantis que vous en aurez besoin! Pour autant, la qualité globale des indications disponibles sur leur site est excellente, du niveau de ce que propose Thrustmaster (qui lui fournit les infos en Français, tout comme Logitech d'ailleurs, na!), avec tous les plans de montage, mais aussi l'intégralité des réglages disponibles depuis le driver PC.

Design et fabrication:

Commençons par le bloc moteur ClubSport Wheel Base v2 Servo EU. La première impression vient clairement de son poids qui, du haut de ses 7 kg, en impose. Avec un design épuré, simple et respirant la qualité, il tranche avec tout autre modèle déjà testé par mes soins. Peu de plastique, peu de fioriture, que du fonctionnel. Il y a quand même cette vitre en plexi qui cache la motorisation pour un effet proche de l'Audi R8 (nan mais j'exagère là, mais ça m'y a fait penser un peu quand même!).

N'empêche, entre l'aluminium brossé et anodisé, les plastiques au toucher soft de cette calandre présentant le ventilateur, on sent de suite le changement de gamme et le soin particulier apporté à cette série. Même au niveau des accessoires ou de câbles, dont la longueur et le diamètre forcent le respect, le soucis de la qualité et de l'utilité est omniprésent.

Reste que le système de fixation n'est pas très versatile, ni très logique dans son montage. Si la base s'adapte parfaitement à un cockipt de type Playseat (ou compatible) avec en plus la possibilité d'avoir un angle ou non entre le volant et le support, le montage sur mon petit support maison n'a pas été de tout repos. D'abord, il faut absolument utiliser des vis adaptées au filetage de la base comme de son support. Ensuite, notez qu'il faut tout démonter/remonter pour modifier le cablage, celui ci se cachant parfaitement bien à l'avant de la base. Bref, on y a passé une heure et mon cockpit a un peu souffert (cliquez sur les images pour souffrir un peu vous aussi ! )

Et pour les installations éphémères, un système de serrage optionnel existe. Le "clamp" permet d'installer la base moteur sur un bureau, ou tout support qui ne soit pas perçable. Et s'il faut débourser près de 60€ pour l'acquérir, c'est que ce système en impose et de plusieurs manières. D'abord par sa taille, son poids et sa fabrication. Tout de métal épais avec des patins en caoutchouc, il rassure quand à la fiabilité de la fixation. Ensuite, par son système de serrage avec choix de l'angle, il offre une option inédite et un confort supplémentaire à ceux qui jouent sur leur bureau, avec un siège qui ne soit pas forcément adapté, limitant ainsi la position de routier qui fait mal au dos en quelques minutes. Reste qu'il nous a obligé à chauffer nos neurones puisqu'aucune notice de montage n'est disponible et qu'il nous a fallu tout démonter pour réussir à fixer notre volant dessus. Mais au final, le résultat est irréprochable et la stabilité du volant sur son système de fixation est inégalée. Toute cette sueur valait donc parfaitement le coup.

Côté roue de volant, Fanatec propose une belle quantité de modèles immitant toutes sortes de véhicules existants (officiellement ou non d'ailleurs). On retrouve donc quelques imitations de chez BMW ou Porsche, d'autres au format classique de vieilles automobiles ou au contraire plus proche de la Formule 1. Il y en a pour tous les gouts et avec tous les types d'options. Quant au prix, ça monte vite aux alentours de 450€... ouch.

Mon choix s'est porté sur le dernier né de la gamme, qui est aussi le moins cher du haut de ses 150€, le CSL Steering Wheel P1 for Xbox One. Ce volant de type GT est simple, proche du modèle de base du T300RS et a la particularité d'apporter une triple compatibilité PC, XBox One et PS3/PS4, même si votre base n'est pas compatible Xbox One au départ (parmi les modèles compatibles), ce qui en fait une exception. Seule manque à l'appel la compatibilité Xbox 360.

Avec un diamètre de 30 cm et une bonne épaisseur, cette roue est large et très agréable, particulièrement si comme moi vous avez de grandes paluches. Sa façade en métal brossé est parfaitement bien finie et cache le bloc plastique arrière contenant toute l'électronique du volant. Quant au grip il s'agit d'un plastique tel qu'on le trouve sur de véritables volants de voitures de moyen de gamme. Simple, efficace et agréable, j'avoue que j'aurais préféré qu'il soit moulé en imitation cuir (comme le T300RS) plutôt qu'avec sa texture plus commune. L'effet aurait été tout autre.

Le système d'accroche permet de fixer la roue au bloc moteur en quelques instants, avec toutefois l'obligation d'utiliser la clé fournie. Petit détail gênant, la vis de fixation est libre et ne reste pas accrochée à la roue une fois dévissée, avec le risque de la perdre si vous ne faites pas attention. Mais une fois fixée, rien ne bouge. Pas l'once d'un petit début de jeu entre les deux parties, même après des heures de conduite. Du très beau matos donc.

Les boutons de façade sont de bonne facture, en plastique très dur et avec un point de contact rapide mais pas trop. A gauche on trouve un joystick, très petit et qui demande un peu d'habitude pour être utilisé correctement en course. S'il s'avère proche de ce qu'on peut trouver chez les équipementiers automobile en version moins souple, il s'éloigne clairement de la croix directionnelle habituelle. On ne pourra donc en aucun cas s'en servir pour jouer à autre chose qu'à un jeu de course. 

Les palettes de passage de vitesses sont évidemment en métal, bien larges et rotatives. Il existe un kit chez Fanatec pour jouer avec des palettes fixes, pour la modique somme de 100€ (et permettant de cumuler les palettes fixes et rotatives). Chose étonnante, elles n'ont pas de "clic" pour signaler leur fonctionnement, ce qui m'a un peu inquiété avant de jouer. Je vous laisse lire la suite dans la partie "sensations", un peu plus bas.

Le pédalier, pour finir,  est clairement le petit bijou de cet ensemble. Impressionnant à tous les niveaux, il coute quand même la bagatelle de 360€...mais rien que pour voir ce bel objet, ça vaut "le coût". C'est bien simple, pour moi c'est une vraie première. Un superbe design, de beaux matériaux et un système de gestion de l'axe et de la pression digne d'une vraie voiture de course.

Déjà, rien qu'au déballage, on trouve dans le carton des ressorts pour modifier la tension de base des pédales mais aussi des modèles de pédales plus longs (avec un revêtement en relief fait de plastique dur), correspondant plus à ce qu'on trouve dans une GT moderne, et offrant surtout un véritable réglage de l'angle de la pédale elle même. A ça s'ajoute des réglages fins de la tension du frein et de l'accélérateur, ainsi que le saint graal : deux moteurs de vibrations pour les sensations aux pieds (compatible PC et PS4). Seul le cable de connexion à la base moteur m'a paru un peu court. Il faudra le remplacer par un modèle plus long si votre cockpit vous impose des détours.

Et évidemment, ce pédalier est un modèle de stabilité, quelle que soit la surface. Sa conception large, avec un centre de gravité très bas, lui assurent en plus une stabilité latérale exceptionnelle. Néanmoins, sur carrelage comme sur moquette, il faudra penser à le caler pour éviter qu'il recule lors des gros freinages. Et comme il est censé être monté sur cockpit, il peut évidemment être fixé à tout type de support par un jeu de vis pour une stabilité maximale. Seules petites ombres au tableau, le mécanisme de la pédale d'embrayage qui va au delà de la zone butoir et l'impossibilité de le mettre facilement en mode GT (pédale fixée par le haut), ce qui n'est franchement pas gênant vues les possibilités de réglages, mais qui peut être important pour vous si votre cockpit a été pensé pour une telle utilisation. Alors bien sûr, comme pour le pédalier du G25/27/29, vous pourrez tout démonter et tout remonter en inversant les pédales, en comptant une bonne demi heure de travail.

Notez d'ailleurs que ce pédalier peut être acheté seul et fonctionner en bundle avec un volant d'une autre marque puisqu'il est équipé (sur PC) de sa propre connexion USB indépendante. Cette option n'est malheureusement pas disponible sur console.

Connectique et fonctionnalités:

Avant tout, il est important de savoir que la base neuve livrée avait besoin d'une mise à jour dès la sortie du carton pour reconnaitre la roue de volant choisie. Ainsi, obligé d'utiliser le PC sous Windows pour télécharger le pilote, l'installer, et accéder à la mise à jour et au recalibrage. Impossible de le faire depuis une console ou un ordinateur équipé d'un autre OS. 

Aussi, c'est l'occasion de découvrir le driver PC, qui contient tout ce qu'il faut pour régler le volant et l'adapter à vos jeux. On note tout de même qu'aucune modification du mapping (agencement des fonctions des touches) n'est disponible. Il faudra donc se contenter des options des jeux eux mêmes pour y remédier.

J'ai aussi eu quelques galères avec le driver du pédalier quand il a fallu le mettre à jour. Entre les différentes modes de l'ensemble (PS3, PC, XOne...) et les différents types de connexion à la base (direct ou USB), il y a eu quelques moments difficiles, de quoi s'arracher les cheveux.

Côté fonctionnalités, c'est parti pour le schéma qui explique un peu tout :

Première remarque sur la connectique de la base, son alimentation est déportée dans un boitier séparé, ce qui est un peu dommage. Ensuite, en plus du port USB classique pour se connecter au PC ou à la console, on trouve le classique connecteur pour le pédalier et pour un levier de vitesses, mais aussi de quoi connecter un second système de passages de vitesses (en séquentiel par exemple) et un retour d'infos (un compteur de tours, un écran LCD, ...). Et là, si vous êtes un habitué de mes tests, vous devez hurler "Toujours pas de port pour le frein à main !" . Et bien si! Mais pas ici. La gestion du frein à main (prévu en option par Fanatec) se fait directement sur le pédalier qui, en plus de sa connectique vers la base du volant offre un port USB pour une utilisation en autonome (sur PC) et un port pour le frein à main. Yes !

Pour les caractéristiques de la base, on a droit à une motorisation "brushless', technologie idéale pour un rendu à la fois dynamique et souple, laquelle est couplée à un entrainement par courroie ce qui, vue la qualité de fabrication et de matériaux utilisés, offre les mêmes caractéristiques qu'un entrainement direct, la brutalité des chocs en moins. Aucune information sur la puissance réelle du moteur (7Nm?) mais j'ai été très surpris par sa force dès le premier calibrage. On est à un niveau clairement supérieur à celui du T300RS.

Côté volant, je vous laisserai aller voir celui qui vous intéresse, me concentrant pour ma part sur celui que j'ai reçu. On a donc un mapping de touches sérigraphiées pour la Xbox One (mais adaptable facilement à une configuration PC ou PS4 puisque les touches sont globalement les mêmes). Sur ce modèle, pas de molette, mais un double indicateur visuel. Le premier, tout en haut de la roue, sert non seulement de repère de position (vu qu'on a des palettes rotatives), mais peut aussi s'allumer et même changer de couleur. Combiné avec l'écran LCD situé dans la roue du volant et juste en dessous de l'indicateur à LED, ils vous indiquent la fonction en cours de modification et son état. Un système auquel il faut s'habituer avant de le maîtriser mais qui, une fois en course, est vraiment redoutable et permet de connaitre l'état d'une fonction d'un coup d'oeil, puis de le modifier à la volée. 

Evidemment, tous les jeux ne sont pas compatibles avec cet affichage, mais au pire, ce sont les paramètres du volant que vous verrez. Et des paramètres modifiables, il y en a plus qu'avec n'importe quel autre volant. Surtout que l'ensemble offre 5 mémoires de configuration qui sont accessibles à la volée et dans lesquelles vous pouvez stocker plusieurs valeurs modifiées:

  • Sensibilité (l'angle de rotation) de 90 à 900°
  • Puissance du retour de force (de 10 à 100%)
  • Vibration des moteurs du volant (de 0 à 100%)
  • Vibration pour les informations de freinage envoyées au volant
  • Linéarité du volant (action sur la courbe de rotation et les valeurs envoyées au jeu)
  • Zone morte de 10 à 100°
  • Drift mode (ON/OFF) qui réduit la résistance du volant quand vous avez besoin d'enchainer les virages forts, comme en drift par exemple
  • Les valeurs de Force, Spring et Damper (les 3 types de retours de force utilisés dans les jeux qui gèrent correctement le retour de force)

Seule manque la possibilité de remapper son volant à volonté, ce que je n'ai remarqué que parce que je suis passé régulièrement d'un volant à l'autre pour mon comparatif. Un utilisateur normal utilise en général la configuration du jeu et non celle du volant pour mapper.

Pour ce qui est de la position des touches d'ailleurs, Fanatec fournit un tableau complet avec les correspondances de la roue du volant.

Ce tableau n'est valable que pour la roue que je teste et varie plus ou moins en fonction de celle que vous aurez sélectionnée, évidemment.

Pour conclure ce chapitre, l'offre Fanatec s'avère être à la fois la plus complète, la plus complexe, mais aussi la plus poussée. Le fait que la puce spécifique à la Xbox One soit incluse dans le volant permet une compatibilité exclusive avec toutes les plateformes proposant des jeux de course (à l'exception du Mac quand même). En termes de fonctions, on retrouve aussi la possibilité de cumuler les palettes rotatives et/ou fixes, quelle que soit la roue de volant choisie, ainsi qu'un éventuel levier de vitesses supplémentaire ou un frein à main, ce qu'aucun autre constructeur ne propose encore. Et pour finir, le stockage de configurations permet de passer d'un jeu à l'autre en retrouvant immédiatement ses réglages. Un vrai plus et la preuve qu'on ne joue pas dans la même catégorie que les marques grand public.

Compatibilité PS3 :

La compatibilité du volant est étonnamment gérée directement par l'OS de la console. En gros, le volant fonctionne dans les menus de la console et seul le bouton PS est absent (il faut donc utiliser une manette supplémentaire pour quitter le jeu). Mais attention, changer de jeu de course peut imposer de débrancher/éteindre/rallumer/rebrancher le volant. Ca prend 15 secondes, mais c'est parfois obligatoire, le volant semblant basculer automatiquement entre différents modes en fonction des compatibilités avec la PS3. Etrange...

Testé avec Gran turismo 5 et 6, le volant est immédiatement reconnu et paramétrable. Les réglages du volant dans ces jeux sont d'ailleurs grosso modo les mêmes. Le volant n'affiche cependant rien via son écran ou sa LED. Les vibrations du frein sont gérées par le niveau de freinage (et ne donnent donc pas d'information au joueur) et celles de l'accélérateur sont inexistantes. Et pour le mapping, il faudra utiliser la configuration d'un volant concurrent, les modèles Fanatec n'étant pas représentés dans la liste. Rien de bien gênant.

Grid offre les mêmes fonctions, avec un rendu volant beaucoup plus flou (du au jeu lui même) lorsqu'on utilise les réglages de base. Mais si on ajuste le centre mort et la précision du volant, on obtient rapidement quelque chose de très jouable et de très agréable. De quoi redécouvrir ce jeu aux nombreuses qualités (quand on est bien équipé).

Colin Mc Rae Dirt 2 a étonnamment bien fonctionné. Je dis étonnamment parce que depuis la sortie du T500RS, plus aucun volant n'a géré ce jeu correctement, sans passer par une émulation de manette, moins intéressante en termes de sensations. Or, avec le bundle Fanatec, j'ai pu créer mes petits réglages et obtenir un résultat bien supérieur à mon G25. Trop bien.

Need for Speed Shift a lui aussi été parfaitement fonctionnel, avec néanmoins un problème d'accélérateur qui ne donnait pas toute la puissance à la voiture. Ce soucis devrait néanmoins être réglé par une mise à jour du firmware (que je n'ai pas réussie à faire... affaire à suivre donc). D'ailleurs, ce jeu m'a donné une petite information sur le type d'émulation utilisée par le volant pour être reconnu par la console (et le jeu) :

Si effectivement le CSR Base v2 se la joue G25 sur PS3, ça explique grandement sa large compatibilité sur la PS3 et en fait clairement un vrai concurrent des modèles Thrustmaster sur la plateforme.

Sinon, j'ai aussi testé F1 2015, Sega Rally Online, Dirt 3, Dirt Showdown, ... avec toujours des résultats satisfaisants, parfois des petits bugs, mais rien d'anormal par rapport à la concurrence, bien au contraire. La possibilité de modifier les différents paramètres de vibration, angle, retour de force, directement depuis le volant, est un véritable avantage pour profiter au maximum de vos jeux.

Compatibilité PS4:

La gamme Fanatec est officiellement compatible Playstation 4 mais aucun volant ne possède le sacro saint bouton PS signe du soutient de Sony. Résultat, le volant n'est pas reconnu comme une manette hors d'un jeu compatible. Ainsi, aucun moyen d'utiliser le volant dans les menus de la console, ni même dans un jeu qui ne soit pas compatible. Il faut donc systématiquement utiliser une manette PS4 supplémentaire, ne serait ce que pour sélectionner son jeu, en sortir, ou gérer le Share.

Dans Project Cars, le volant est immédiatement reconnu et paramétrable, avec les vibrations du pédalier en prime. Bon, j'avoue que je n'ai pas tout à fait compris ce qu'elles essayaient de me dire. J'ai l'impression que les vibrations de l'accélérateur signalent le patinage d'accélération, alors que celles du frein sont là pour le blocage de l'ABS... mais je ne suis pas 100% sûr de mes réglages (pourtant, j'ai fait des dizaines d'essais...).

Après un passage par la calibration du volant et des pédales (obligatoire si vous ne voulez pas avoir de surprises), le volant réagit vraiment très bien. Il faut modifier quelques paramètres pour en profiter au maximum, mais ça se fait en quelques secondes grâce au réglages directs depuis le volant. En gros, ce qui prend une bonne demi heure à régler avec un T300RS ne prend qu'une petite minute avec le système Fanatec. En effet, on évite simplement les innombrables allers-retours entre le panneau de configuration du jeu et le jeu lui même pour tester les réglages. Là, on met simplement en pause, on modifie et on enlève la pause pour tester. Un vrai régal et un énorme gain de temps.

Malheureusement, Drive Club ne fait pas partie des jeux compatibles avec la base CSR v2. Bien que le développeur soit en possession du volant (d'après Fanatec), aucun effort n'a été fait de ce côté. Une preuve que ces volants qui ne sont pas soutenus officiellement par Sony (et dont les fabricants ne payent pas le logo) n'auront pas droit au même traitement que les modèles Thrustmaster et Logitech dédiés à la PS4.

WRC 5 est lui tout à fait compatible avec le volant testé. Encore une fois, que de temps gagné grâce aux réglage directs du volant, afin d'obtenir ce qui se fait de mieux avec ce jeu. La différence est flagrante avec un T300 qui, bien qu'exceptionnel à bien des égards, ne soit pas réglable indépendamment du jeu.

En résumé, la compatibilité PS4 est bonne mais imparfaite. Fanatec est un constructeur incontournable pour les simulations multiplateforme (project Cars, WRC, etc...) mais qui n'a pas vraiment de soutient de la part de Sony qui laisse alors les développeurs choisir d'adapter ou non leur jeu au volant de Fanatec. Du coup, la question de la compatibilité PS4 n'est aucunement garantie dans le futur même s'il est raisonnable de penser que les futures grandes simulations (GT Sport ou Assetto Corsa par exemple) seront bien de la partie. Lorsque cette compatibilité est avérée, la base CSR V2 offre des résultats exceptionnels et surtout des réglages à la volée (une fonction dont j'aurai du mal à me passer désormais!).

Compatibilité Xbox 360

Malheureusement, la XBOX 360 ne reconnait pas le volant, ni dans ses menus, ni dans aucun de ses jeux.

Compatibilité Xbox One:

Grâce à la roue de volant sélectionnée, l'ensemble est officiellement compatible avec la Xbox One, avec un vrai partenariat entre Fanatec et Microsoft. On s'attend donc à une compatibilité totale. En tout cas, dès le menu de la console, le volant se comporte bien comme une vraie manette Xbox One. Toutes les fonctions sont disponibles et la touche Xbox permet d'entrer et de sortir des différents menus sans le moindre soucis. Un bon point donc. Notez juste que le bouton Xbox ne permet pas d'allumer votre console.

Comme avec la version PS4, Project Cars se montre parfaitement compatible et bien adapté au jeu. Mais les fonctions de vibrations du pédalier manquent totalement. Tout le reste fonctionne sans aucun problème.

Avec toute la gamme Forza, la reconnaissance du volant est officielle, pour peu que votre base soit à jour. La compatibillité est donc de mise. On regrette quand même qu'aucun affichage ne soit disponible au niveau de l'écran LCD comme de la LED du volant. De même, les vibrations sont toujours absentes.

 Compatibilité PC:

L'ensemble se connecte au PC en USB. Il est possible de connecter séparément le pédalier et la base du volant. Pendant tous les tests, le driver (sous Windows 7/8) n'a jamais posé de soucis, hormis un refus de mise à jour du pédalier.

Project Cars, Assetto Corsa, iRacing, DirtRally ont été testés avec succès, que le pédalier soit géré directement par la base ou en USB. Les vibrations de Project Cars sont d'ailleurs bien mieux gérées sur PC et donnent tout leur sens aux moteurs du pédalier. Pour les autres jeux, c'était moins flagrant car ils n'ont pas d'équivalent console (et sont sur ce point inférieurs à Project Cars).

Avec Mame (et donc Sega Rally), les résultats ont été concluants après une bonne dose de recherches et de modifications du mapping depius Mame. Une fois tout bien calibré, le volant s'est enfin révélé parfaitement adapté.

Encore une fois, les configurations internes changent vraiment la donne (même si pour ce test il aurait fallu 40 slots de mémoires au lieu de 5) puisqu'on peut tout régler depuis le volant , à la volée, et tester immédiatement. De quoi transformer un volant designé pour la simulation en véritable modèle arcade.

Sensations et Utilisation :

Lorsqu'il est bien réglé, ce volant est un bijou et un vrai. Confort, puissance, versatilité et adaptation. Et toutes ses réactions sont réglables à la volée, ce qui permet d'avoir finalement le volant qu'on aime entre les mains. Vous trouvez que ça vibre trop? Baissez les vibrations. Le retour de force manque de nervosité? Augmentez la pente de courbe de ses réactions. Vous avez mal au bras? Baissez la puissance du retour au centre. Tout ça sans accéder au moindre logiciel externe, ni menu de configuration, réalisé en quelques secondes (avec un tout petit peu d'habitude) et sur n'importe quelle plateforme.

Quand aux réactions elles mêmes, elles frôlent la perfection, à condition que les développeurs de jeux prennent le temps de s'y pencher... ou que vous fassiez le bon réglage par vous même. La rotation du volant est de 900° maximum, ce qui est largement suffisant. Le retour de force agit avec douceur et fermeté et on sent une grande puissance derrière tout ça. Et après quelques modifications des paramètres du volant, on obtient bien le niveau de pression sur les bras que l'on veut. Sur cette partie là, pas de soucis. Les palettes;, malgré l'absence de "clic" sont très réactives et donc efficaces. Leur position s'est avérée idéale, quel que soit le type de jeu joué. Là où ça se corse un peu, c'est sur les vibrations du volant. Quand bien même vous avez la possibilité de les régler à volonté, leur amplitude reste un peu trop grande à mon gout lorsque le jeu les gère mal. Il ne s'agit pas d'un problème de puissance, mais d'utilisation du SDK du volant plutôt que du driver générique, me semble-t-il.

Je m'explique. Avec Forza 6, le résultat est incroyable de confort. Les vibrations sont douces et correspondent bien à ce qu'on peut attendre d'elles. Le lâché prise, la perte d'adhérence, les flaques d'eau, les vibreurs, tout ceci est superbement retranscrit. Superbement, pour de vrai. J'y ai pris un plaisir monstre tant le volant donne à ce jeu toutes les sensations qu'il mérite, avec un minimum de réglages personnels. Pour avoir essayé la manette pendant quelques minutes, je peux vous assurer qu'on est clairement dans un autre monde.

Dans Project Cars, pourtant très convaincant avec un T300RS, la différence est moindre. Si le bundle Fanatec reste au dessus, systématiquement, il souffre aussi de vibrations un peu moins convaincantes, trop exagérées dans leur amplitude, sans moyen de les affiner puisque le jeu ne les gère pas aussi bien que le volant pourrait les retranscrire. Et cet excès de vibrations peut aussi se retrouver dans la majorité des jeux console testés, à l'exception de Forza 6 donc. On comprend donc qu'à ce niveau de performances, il incombe aux développeurs eux-mêmes de faire le travail de traduction des effets pour ce volant. Et quand il n'est pas fait, c'est à peine mieux que la concurrence.

De même, je suis quand même un peu déçu par l'utilisation des vibrations du pédalier, bien en deça de leurs capacités. Quel que soit le jeu PS4 ou PC (puisque les PS3 ou Xbox One ne les gèrent pas), ça manque de précision ou de sensations.

En résumé, le bundle ClubSport est le meilleur volant que je n'aie jamais testé, mais il n'est probablement pas encore tout à fait exploité au niveau de ses capacités. Surtout que pour en profiter pleinement et sur toutes les plateformes, il faut bidouiller un peu (mais au moins, c'est possible!). Moins "Plug And Play" que ses concurrents, il impose souvent des redémarrages (entre deux jeux de la même plateforme comme entre deux plateformes différentes) et son système de mise à jour n'est pas parfait. Ajoutons aussi le fait qu'il ne soit clairement pas le volant de prédilection des développeurs qui se concentrent évidemment sur les modèles les plus vendus. En gros, j'imagine que les simulations futures (Projects Cars 2, Gran Turismo Sport, Forza 7,...) le gèreront très bien alors que les jeux plus "grand public" le laisseront de côté. 

Mais c'est le prix à payer pour un volant qui fonctionne sur autant de systèmes et avec une telle capacité d'adaptation. Un seul volant pour les meilleurs jeux de course du moment, c'est quand même une belle promesse et elle est quasiment tenue en totalité. Et puis quel plaisir d'avoir entre les mains un tel niveau de fabrication et la possibilité de faire progresser votre matériel avec autant d'accessoires qu'on peut l'imaginer. Compteurs de tours, frein à main, écran LCD supplémentaire, vibrations, ... même si la plupart de ses possibilités sont réservées au PC, le système ClubSport est clairement au niveau pour vous offrir ce qui se fait de mieux en termes de simulation. Au niveau professionnel, clairement.

Verdict

Avec un prix bien plus élevé que la concurrence, la gamme Fanatec se démarque aussi par son utilisation. Joueurs occasionnels, passez votre chemin car cet ensemble ne vous est pas adressé. Il demande un vrai investissement en argent comme en temps. Ses nombreux réglages internes et sa qualité de fabrication en font un système d'exception, qui s'adresse directement aux passionnés ou aux professionnels. S'il est tout à fait possible de l'utiliser sur un bureau (avec le clamp qui s'est avéré très convaincant), il est clairement prévu pour être monté sur un stand de qualité où vous serez confortablement installé pour en apprécier toutes les qualités.

Très bon avec les simulations PC, il s'impose aussi comme un compagnon de choix pour tous les autres types de jeu et sur toutes les plateformes avec lesquelles il est compatible. Néanmoins, je vous mets en garde sur la liste des jeux compatibles qui n'est pas toujours aussi large que celle des volants "officiels" sortis avant lui. Reste que la comparaison avec les modèles de la concurrence est systématiquement à son avantage. Un bijou qui vaut son prix, certes, mais qui vous en donne pour votre argent. Et une vraie expérience de plaisir pour moi qui ait pu en profiter. Il sera désormais difficile de revenir en arrière.

  Les points forts:

  • Les meilleures sensations du marché
  • Finition et matériaux irréprochables
  • Compatible PS3/PS4/XboxOne/PC
  • Changements de paramètres en direct et mémoires de configuration
  • Un système de fixation très efficace
  • Une gamme extra large avec plein d'accessoires
  • La possibilité d'avoir un frein à main (si je te jure !!!!!)

 

Les points faibles:

  • Moins plug'n play que les modèles habituels
  • Il manque une fonction de mapping indépendante
  • La compatibilité difficile à anticiper avant d'essayer
  • Les manuels en Français absents
  • Tout ça coute cher évidemment

 

Test réalisé par Olive Roi du Bocal

Note: J'essaie d'améliorer mes tests en fonctions de vos remarques. S'il vous manque des détails, des comparatifs, des tests avec un jeu particulier, signalez le moi en commentaire que je puisse y répondre. Je reste aussi super ouvert à toutes critiques ou conseils constructifs!

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