Ne passons pas par quatre chemins. Oui, Journey est un jeu magnifique que tout amoureux du jeux vidéo se doit d'acheter. Point final merci d'avoir lu cet article. Ah, on me dit au fond de la salle qu'il faut que je développe. Et bien soit.

Je vais tout de suite parler des choses qui fâchent histoire de s'en débarrasser. Comme ça, ça sera fait.

Tain mais pourquoi tu traces ?!

Alors j'ai pu lire ici et là, que la quintessence de Journey réside dans l'exploration du jeu en multi. Et bien pour moi non. je dirai même tout le contraire. Sérieusement, le multi m'a gâché l'expérience. Pourquoi ? Parceque je suis un vieux con qui n'aime jouer qu'en solo...non en fait parceque tout au long du parcours, je n'ai eu de cesse de faire la course avec mon partenaire rencontré durant mon périple pour savoir qui de nous deux allait débloquer le passage suivant. Pour un jeu qui se contemple et se traverse au gré du vent caressant le sable, c'est un peu malvenu. Vraiment, l'expérience multi c'est un peu l'apologie du rush mode. encore heureux que ce mode ne propose pas de tchat parceque limite j'aurai pu entendre ""ha ! sale noob ! grouilles, j'ai fini le niveau avant toi ! ". Ok t'as gagné coco, je me déconnecte et je coupe le mode multi. Je veux prendre mon temps moi. alors certains me diront "tu n'avais qu'à pas le suivre ". Ce à quoi je répondrai " c'est pas faux, mais en attendant il débloque tout sous mon nez ".

Autre point un peu gênant, c'est le scénario. Pour ceux qui ont déjà joué à Flower, vous aurez peut-être remarqué certaines similitudes. Je ne vais pas spoiler l'histoire de Journey mais tout de même, je trouve la structure narrative un peu calquée sur celle de Flower qui donne cette impression de déjà vu. Ceux qui ont déjà joué à Flower sauront peut-être de quoi je veux parler et je les invite donc à en discuter dans les commentaires si vous voulez que je m'étale un peu plus sur le sujet et éviter de spoiler dans cet article. Pour les autres, aucun problème, vous partirez dans un voyage magique.

Dis, pourquoi tu pleure ?

Malgré ces quelques imperfections, on ne peut s'empêcher de jouer la bouche ouverte, et de ressentir par moment cette moutarde qui vous picote le nez et vous chatouille le canal lacrymal. Pourquoi ? Je ne saurais trop l'expliquer tant le ressenti vient de l'intérieur. Je tenterai tout de même de le faire en disant que la musique tient un rôle capital dans les titres de ThatGameCompagny. Sans jamais vous étouffer, l'ambiance sonore vous accompagne de manière subtile tout au long de votre périple. Tantôt enivrante, tantôt inquiétante, ou même entraînante, la musique ponctue chaque action et chaque niveau sans jamais vous heurter. Et puis il faut dire aussi que j'ai toujours eu un faible pour les instruments à cordes dans les BO de jeux vidéos. Autant dire que dans Journey, je suis plutôt bien servi.

Conseil de papa Ephagor : Pas de Home Cinéma ? Mettez un casque ! Je vous assure, l'immersion sera totale.

Je tenterai également d'expliquer ce ressenti par l'aspect "fluide" du game design. Cette sensation de rondeur lorsque l'on déplace le personnage qui vous donne le sentiment de flotter sur la lune sans jamais vous heurter. C'est simple, dans Journey il n'y a jamais d'accoup et on n'est jamais crispé sur sa manette ou alors très peu (Je pense notamment aux scènes de glisses, seuls moments ou l'action s'accélère). Que ce soit en glissant, en marchant ou en flottant, tout est étudié pour se faire de manière simple et sans heurt. De plus, les menus sont des plus basiques dans le bon sens du terme. il n'y a rien ou presque. Seuls quelques rares animations viennent vous montrer les mouvements de base en début de partie. Pour le reste, pas de barre de vie, d'arbre de compétences, de menu d'inventaire ou que sais-je encore. l'intégralité de l'écran est dédié aux environnements pour mieux vous orienter sur l'essentiel, le jeu et rien que le jeu.

Parlons un peu du personnage principal. Dénué de toute expression faciale (seuls des yeux lumineux sont présent sur son visage), Celui-ci brave les épreuves sans jamais laisser transparaître la moindre douleurs, joie ou tristesse. On aurait tendance à penser que cette "poupée inexpressive" ne peux pas vous faire ressentir la moindre chose et pourtant. Puisqu'elle ne peut s'exprimer, c'est vous qui ressentez cette douleur, cette tristesse et cette joie à sa place. Le personnage ne sert ici que de lien transitoire entre l'émotion que veux faire passer les développeurs et ce que vous ressentez. Cherchant sans cesse à capter la moindre expression pouvant vous aiguiller sur la manière dont réagit le personnage, vous vous retrouvez happé dans l'aventure et incapable d'en sortir. Car oui, en dépit de sa faible durée de vie (comptez environ 2h pour boucler l'aventure), Journey se vie d'une traite comme une sorte d'interlude vidéoludique qui ne vous laisse pas indifférent une fois la manette posée sur la table. Le paradoxe de ce jeu est que en dépit du dirigisme et de la linéarité de l'aventure, l'imaginaire marche à plein régime cherchant sans cesse à adopter la meilleure réaction face aux différentes situations que propose le titre. Voilà sans doute la force de ThatGameCompagny. Faire (re)marcher votre imaginaire à travers ses titres en faisant votre propre interprétation sur ce que vous vivez. Tout le contraire de beaucoup d'autres jeux qui, à cause de contraintes scénaristiques ou techniques, vous orientent là ou ils le souhaitent (peuvent) sans possibilité de s'écarter du chemin.

Tiens on me dit au fond de la salle que Journey vient de battre le record du meilleur démarrage d'un jeu psn vendu aux USA. Je crois que c'est amplement mérité pour une société qui cherche à promouvoir le jeux vidéo d'une autre manière. N'allez pas croire que je crache sur les jeux dit "classique" mais quand même, un peu de poésie, ça fait du bien bordel !

  • Journey
  • Développeur : thatgamecompany
  • Editeur : SCE
  • Date de sortie : 14 Mars 2012
  • Prix : 12.99€ (pas cher !)