C’était la coqueluche de 2017. Cette année, la Switch n’avait plus qu’a confirmer tout le bien que l’on pensait d’elle. Patatras, l’originalité de cette console de salon transportable ne séduit plus, ou pas assez pour une poignée d’analystes. La raison de cet excès de fièvre ? Un objectif de vente annuel présumé trop ambitieux…

Le catalogue de fin d’année riche en titres attractifs est jugé déséquilibré selon un consensus de huit analystes réunis par l’agence Bloomberg. Si bien que la cible des 38 millions de consoles écoulées ne sera pas atteinte d’après eux. Et ce n’est pas le relai de croissance Nintendo Labo qui changera la donne. Cette nouvelle expérience de jeu n’a pas séduit au-delà du noyau de fans acquis à la marque. « L’effort éditorial doit être soutenu en seconde année d’exploitation commerciale et Nintendo a failli sur ce point » souffle Cornelio Ash du cabinet William O’Neil & Co.

L’excellent démarrage de la Switch a semble-t-il poussé à un surcroît d’optimisme : « Nos prévisions à cinq ans tablaient sur 90 millions d’unités. Mais après cette année, cela semble impossible » insiste l’analyste.  En dépit de ces vents contraires, Nintendo réaffirme ses objectifs de fin d’exercice fiscal. Sans convaincre. L’action du constructeur a dévissé de près de 35% depuis janvier dernier. « Le titre est en train de revenir au niveau de l’annonce de la Switch », les perspectives à long terme pèsent sur le moral des actionnaires résume l’analyste.

Partisan d’une ligne dure à l’égard de Nintendo, Michael Patcher fait état d’un retour brutal à la réalité après une période de louanges disproportionnés en faveur « d’un ordinateur de poche très coûteux ». L’analyste controversé est partisan d’une baisse de prix « de 33% » afin de donner un coup de fouet aux ventes. Toutefois, ce raisonnement ne fait pas consensus. Une hausse des ventes de la Switch entrainerait mécaniquement une détérioration des ventes de 3DS. Bien que le constructeur s’en défende, c’est une réalité économique. Le chiffre d’affaires produit par le format de poche a diminué de près des deux tiers depuis le lancement de la Switch.

Les analystes s’accordent plus volontiers sur l’introduction d’un nouveau modèle de la console vedette du fabricant « d’ici mi-2019 », selon Credit Suisse Group AG pour une annonce faite durant la traditionnelle « réunion d’information d’investisseurs organisée par Nintendo et prévue fin janvier ».

Le jeune PDG de Nintendo maintient le cap et « demande du temps » mais une chose qui n’a pas échappé à l’instinct affuté de la communauté financière, les dirigeants ont cessé de comparer la Switch à la Wii…