Contrairement à Slighty Mad Studio, l’annonce anticipée de la Nintendo NX n’a pas contrarié la détermination de Team17 de publier sur Wii U Yooka-Laylee. Développée par le jeune studio Playtonic composé d’anciens membres de Rare, cette suite spirituelle de Banjo Kazooie est l’autre sensation Kickstater. Avant de se faire éclipser médiatiquement par le raz de marée Shenmue III, ce projet présenté sur cette plate-forme de financement public a pulvérisé son objectif de levée de fonds.

Le premier plafond fut fixé à 175 000£. Les bailleurs de fonds (plus de 80 000 personnes) déposeront sur la table plus de deux millions de livres sterling en un temps record. Grâce à cet argent frais supplémentaire, le jeu pensé en priorité pour formats PC/Mac se voit désormais porté sur toutes les consoles de salon et s’enrichit de nouveaux modes de jeu. Sans désapprouver la méthode employée, les développeurs ont joué sur la corde de la sensiblerie. La description vidéo du projet a mis ostensiblement à profit la filiation nostalgique de l’âge d’or de Rare et par prolongement le succès planétaire de Banjo Kazooie.

Mais plus qu’une collection d’étiquettes vendeuse, c’est véritablement une philosophie de travail perdue que cette jeune structure cherche à exhumer du passé. « La raison d’être de Playtonic repose sur l’art d’élaborer les jeux qui avait cours durant les années 90, avec une équipe resserrée autour de quelques membres encourageant ainsi l’autonomie créative », explique Andy Robinson responsable du contenu éditorial et chargé de communication. Cette profession de foi serait partagée « par nos fans de la première heure », ajoute-t-il. La collaboration avec Team 17 préservera cette approche idéalisée du développement d’un jeu. Le budget de financement initial de Yooka-Laylee couvre en effet toutes les étapes du processus de création. Le risque financier pour l’éditeur anglais est donc limité. Il se borne à apporter sa qualité d’expertise, les certifications, les tests de contrôle-qualité, « tout ce qui fait généralement défaut aux studios indépendants », rappelle le créatif.

L’annonce surprise sur l’existence de la NX est à l’origine de beaucoup d’agitation parmi la poignée d’éditeurs perchés sur le sort incertain de la Wii U. SMS a sabordé Project Cars quand ce n’est pas au tour de Nintendo elle-même de repousser ses titres (Zelda, Project Giant Robot….) aux calendes grecques, suscitant d’autant les interrogations sur l’avenir immédiat de la présente console. Gavin Price, responsable de Playtonic, est sensible à cette transition précipitée, mais garde le cap : « Nintendo ne souffle mot, tout ceci est encore très secret, j’aimerai être éclairé […] toutefois la Wii U offre de bonnes perspectives, pour le moment rien ne peut faire obstacle à notre ordre du jour ».

Yooka-Laylee est prévu pour octobre 2016 sur Wii U…