Non, ce dessin n'est pas un fanart...
 
Il flotte comme un parfum de déroute au-dessus de la tête de Sonic. Passé le choc de son relooking entrepris par la branche américaine de Sega sous la houlette du studio Big Red Button, la commercialisation en catimini de Sonic Boom confirme tout le mal que l’on pensait de lui. À commencer par la réaction de la tête pensante de la Sonic Team Takashi Lizuka invitée dans les locaux de la jeune structure. En amont du processus de production, des croquis lui ont été soumis par l’équipe américaine.
 
 
L’idée était de rajeunir l’image de la mascotte de Sega ainsi que de reverdir sa réputation malmenée par des épisodes creux. « Une fois que nous avions terminé les travaux préliminaires, Lizuka-san s’est rendu à Los Angeles afin de jeter un oeil aux croquis, témoigne Rob Rafei de Big Red Button dans les colonnes de Gamespot.com. J’étais embarrassé, car il détournait parfois le regard, il ne supportait pas notre vision décalée des choses. » Après de multiples réunions, le trait de crayon fou des graphistes s’est assagi. Le design des personnages s’est rapproché des codes identitaires installés depuis des décennies. Sans entrer dans les détails, Rob Rafei déclare que sur les personnages « étaient expérimentées en différentes couleurs et types de peau comme la fourrure et les écailles ».
 
 
Il en va de même pour l’équilibre du gameplay entre chaque personnage. En particulier du statut de Sonic, sa position de chef de file de sa petite équipe a été reconsidérée : « Nous ne voulions pas que Tails, Knuckles et Amy se sentent subordonnés à Sonic au niveau visuel, de la personnalité et plus important encore, par rapport au gameplay. » Des remises en question des fondamentaux de cette franchise annonciatrices d’un naufrage en bonne et due forme.
 
 
Une série de Tweets a ainsi confirmé qu’un sacré désordre interne a conduit une partie du personnel de Big Red Button à prendre le large. Un “initié” a fait état de départs volontaires massifs dès juillet. Artistes principaux, game designers, chef du projet suivi en septembre du producteur du jeu ont démissionné de leur poste de travail. En cause, la tournure du développement de Sonic Boom qui a exaspéré l’équipe. Un second tweeter bien informé avance même que ce titre sera le dernier du studio amené à fermer ses portes définitivement.
 
Aucune version test n’a été envoyée aux rédactions américaines. Par acquis de conscience ou pour vérifier leur soupçon, certaines d’entre elles ont acheté la version commerciale en magasin. Leur crainte s’est hélas vérifiée. Bug de caméra, profondeur de jeu inexistante, graphisme dépouillé condamnent d’emblée cette exclusivité Wii U. Pire, une erreur de programmation monumentale permet au joueur de boucler le jeu en moins d’une heure. Sonic Boom  Rise of Lyric sort le 21 novembre prochain en France.