Derrière les débats récurrents sur la nocivité supposée de la pratique du jeu vidéo dénoncés par des journalistes en mal de publicité, se cache une réalité bien plus sombre, moins avouable qui touche Nintendo. Le géant japonais en plus d'être régulièrement la cible d'organisations de protection de l'environnement telles que GreenPeace, concentre toutes les critiques sur son absence de prévenance à choisir des sous-traitants non impliqués dans les scandales sanitaires et humains qui frappent la République Démocratique du Congo.
 
Ce pays controversé situé en Afrique Centrale est mis au ban des Nations. En cause, les violations répétées des droits de l'Homme, la corruption, les conflits armés qui gangrènent un pays riche en minerais entrant dans la composition des produits high-tech vendus en Occident. Consoles de jeux vidéo Wii U, Wii et 3DS comprises. Nintendo n'est pas le mieux disant à mettre en pratique une politique très sélective dans le choix de ses fournisseurs d'après une enquête menée par des journalistes de la chaîne d'information en continue, CNN. Ils l'accusent de faire peu de cas du sort des autochtones, victimes des multiples fléaux qui saignent la RDC.
 
Nintendo s'est défendue d'être directement impliquée dans l'exploitation des congolais se cachant honteusement derrière la responsabilité des sous-traitants qui participent à l'assemblage des consoles du constructeur. "Nintendo est la seule entreprise qui a fondamentalement refusé de reconnaître ce problème" regrettait un des auteurs de cette retentissante enquête sur le plateau de CNN.
 
Malgré le démenti officiel précipitamment publié par le numéro un mondial - réflexe presque mécanique ressemblant à ceux que Nintendo adresse aux salles de rédaction du monde entier lorsqu'il s'agit de contester une quelconque rumeur - un groupe de pression appelé Walk Free est bien décidé à rappeler à Nintendo son obligation morale d'être une entreprise à l'exemplarité authentique. En effet, Walk Free est fermement déterminé à s'inviter bruyamment lors de l'événement consacré à la Wii U qui se tiendra prochainement à New York afin de sensibiliser le public sur cette affaire.
 
On devine que ce doit être l'affolement dans le département marketing de Nintendo of America. Afin d'éviter tout risque de débordement, les experts en communication du géant des loisirs interactifs se sont de nouveau fendus d'un communiqué de presse rappelant que "tous les partenaires de production ont accepté de se conformer à nos directives [...] de ne pas utiliser les minerais" de cette région du monde. Le numéro un sortant rappelle qu'il est signataire de la charte Responsabilité Sociale des Entreprises "depuis 2008" dont celle-ci englobe "les normes et directives internationales" notamment sur "la protection des droits de l'Homme, la sécurité du travail, la promotion de l'éthique de l'entreprise et la protection de l'environnement".
 
Les efforts de Nintendo suffiront-ils à éteindre ce début d'incendie ?
 
Pour en savoir plus sur ce sujet, lisez l'article de Jujusan.