En dépit de ses atours taillés pour séduire, la PS Vita peine à convaincre les joueurs et éditeurs. À défaut de jeux, véritable cause de ce désintérêt, tour à tour Sony subordonne le destin compliqué de cette portable à ses consoles de salon afin d’inverser le déclin endémique des ventes de la Vita, la mal nommée. Après la PlayStation 3 au vieillissement accéléré par l’incroyable engouement manifesté par les joueurs en faveur de la PS4, le projet Morpheus est perçu par les stratèges comme une bouée de sauvetage providentielle.

 Tout semble avoir été essayé ou presque. “Cross-play”, “remote play” et désormais “social screen”, l’imaginative sémantique marketing est à la rescousse du format de poche. Le casque de réalité virtuelle s’encroûte toujours au stade de projet d’étude, mais cela ne freine pas l’improvisation débordante dont font preuve les marqueteurs de Sony. « La PS Vita peut être utilisée comme un second écran », se réjouit le responsable d’Immersive Technology Group, tout heureux de casser l’image « d’isolement » renvoyée par Morpheus.
 
Deux joueurs voire davantage pourraient prendre part à l’expérience VR. L’un chausse sur sa tête le dispositif de Sony tandis que l’autre pilote, interagit avec la console de poche. « Ils sont en situation de partager cette expérience, de se parler [...] de contrôler ensemble une session de jeu ».
 
Après avoir sauvé des eaux le PS Move, Sony tente désespérément d’éviter l’accident industriel en associant deux produits en quête de légitimité commerciale.