Nous y voilà.

J'avais initialement prévu de t'étaler la publication de l'interview de ce patient (dis comme ça, on se croirait à l'Asile d'Arkham - et ce n'est que partiellement faux) sur toute l'année 2018 avant de me raviser. Le patient s'inquiétant manifestement sérieusement pour la santé mentale de Fache, je décida (ou plutôt nous décidames) de réduire le nombre d'articles afin de condenser l'interview sur le mois de fête qu'il doit être : Décembre. Comment finir l'année autrement que par un feu d'artifice, une coupe de champagne et un bon rail de coke ? Vous l'avez compris, impossible. Trois ans donc après la première partie de son spectable avec feu Gandalfleblanc, l'homme-mystère revient pour nous accorder sa dernière grande fantaisie avant de raccrocher la manette. L'occasion de revenir sur son parcours, ses financements politiques occultes ainsi que sa propension à la digression. J'ai pris la liberté de laisser les pavés tels quels car je ne saurais avoir l'outrecuidance de dénaturer la vision primaire de l'auteur. Notez que le sieur nous a fait grâce de l'écriture inclusive. On a échappé au pire murmure Fache au loin. Vous imaginez un tel lyrisme accouplé à la dernière tendance dans les milieux mondains ? Personne n'en serait ressorti vivant. Moi, y compris.

 

 

 TRAME

 

 I                           Cloud                           6/12

 

II                         Squall                        13/12

 

III                        Djidane                     20/12

 

IV                      Tidus                          25/12

  

V                        Vaan                           27/12

 

VI                       Noctis                       31/12

  

 

 

Copyright Zigendfunk & L.G.A.M.C.

 

 

 V      S

 

Pour rebondir sur ta critique de ceux qui ne font « que » donner leur avis dans les forums, j'ajouterais que la notion de "pourquoi" voire de "comment" est essentielle au partage d'un sentiment sur une actualité/un jeu, etc à mon sens. Je veux dire, ça ne m'apporte rien mais j'aime bien savoir à quoi a joué la communauté Gameblog chaque semaine. Maintenant, c'est certain que se contenter de signifier qu'on a joué à une liste de titres sans expliquer son sentiment, c'est effectivement pour le coup sans grand intérêt. Il y a un manque certain.

A chacun sa sensibilité, ses attendus. Il n'y a pas une bonne façon de faire (la nôtre), et des milliers de mauvaises (celles des autres). Raison pour laquelle il faudrait que les internautes comprennent (et acceptent) que ce qui ne les intéresse pas peut intéresser quelqu'un d'autre - et réciproquement. Ce serait un premier pas vers un peu plus de maturité sur le web, et ce ne serait pas du luxe.

"En accédant à la conscience, l'être humain est devenu un "monde ouvert", qu'on peut explorer à l'envi. Là où la plupart des gens se contentent d'y jouer façon Beat'them All." => Je réfute mes propos précédents. Cette phrase justifie l'interview. (je vais finir par ouvrir un recueil :D)

Profite, profite, je suis encore libre de droit et quand il s'agit d'écrire des âneries un peu "formulatiques" (pour citer mon mentor le Sphinx), je ne suis pas le dernier.

Le Sphinx !? Il sort d’où lui ? Astérix&Obelix ou Batman ?

Un peu des deux, en fait, puisqu'il occupe une place centrale dans le cultissime "Mystery Men", parodie de films de super-héros complètement barrée, foutraque, avec un casting de folie furieuse et une version française aux petits oignons. Il y joue le rôle du mentor mystérieux plein de sagesse, à grand renfort d'aphorismes délicieusement absurdes - du genre "si tu doutes de tes pouvoirs, tu donnes du pouvoir à tes doutes" (le Liehd, qu'on aurait dû l'appeler, t'as vu ?).

Bon, par contre, le film est "spécial", hein, ça ne plaira pas à tout le monde (le script perd même un personnage en route tellement c'est le boxon). J'ai lu des jeunes sur Sens Critique qui se demandaient "ce qu'on pouvait trouver de drôle dans le premier Ghostbusters", alors je préfère préciser. Si ça peut m'éviter un procès ou une pétition Avaaz pour "temps perdu avec circonstances aggravées", j'aimerais autant. J'en profite pour remercier au passage les American Pie et les Scary Movie d'avoir nivelé l'humour par le bas en le réduisant à l'explicite, le visuel, le caca-prout. On vous doit tout en général, et Kev Adams en particulier.

Bon du coup, les SWJ sont des élitistes ou bien ? Ca fait de toi un certain sous-genre du SJW ?

Et est-ce que si je te tue, là, maintenant, ça fait de moi un certain sous-genre de meurtrier ?

Ça va pas, de poser des questions pareilles, franchement ?

Bon, t'as fait rire PYT (qui répond "oui, absolument !" à ma place, la vilaine), alors je t'épargne pour cette fois, mais gare à tes miches, manant !

Les SJW se veulent élitistes, c'est certain, puisqu'ils se considèrent comme une élite (ce, qu'ils le reconnaissent ou non). Bien sûr, dans les faits, c'est tout le contraire (il ne suffit pas de croire très fort en quelque chose pour faire de ce quelque chose une réalité, sinon je serais Cloud Strife). Il n'en demeure pas moins que cette notion de "supériorité" est la base-même de leur prise de parole.

Tu me diras que c'est pareil pour moi, sauf que pas du tout, en fait (ha, PYT vient à nouveau d'éclater de rire). Ça, c'est la façon dont certains perçoivent mes propos.  En ce qui me concerne, je ne me considère pas comme une élite, ce n'est pas faute de le répéter (tu y tiens, ventrebleu ! ^^¨), je ne me pense pas plus intelligent que la moyenne, même si je sais que j'ai des facilités dans certains domaines (et des difficultés dans d'autres, comme tout le monde)... pas parce que je suis quelqu'un de bien ou une personne humble, n'allons pas jusque-là sinon PYT risque de prendre un point de côté, mais parce que je suis trop orgueilleux pour me complaire dans le "paraître" que tu évoquais tantôt. A mes yeux, il y a ce qui "est" et "ce qui n'est pas". "Ce qui a l'air d'être" ne m'intéresse pas. Si ce que je suis ne me convient pas, je m'emploie à le devenir, pas à le paraître. Quitte à faire des efforts, autant ne pas les faire pour du vent.

Par contre, j'ai des positions idéologiques tranchées et il peut m'arriver de les exprimer de manière pédante, j'en suis conscient. Sur ces plans-là, effectivement, on peut dire que je tiens du SJW. Puis partir en courant pendant que je compte jusqu'à dix.

Maintenant, ce n'est pas parce je considère mon interlocuteur comme mon égal que je considère ses arguments comme l'égal des miens. La valeur d'un individu, c'est une chose, la rigueur et la pertinence de ses argumentations, c'en est une autre. Raison pour laquelle je contre-argumente chaque fois que je peux contre-argumenter : pas parce que je n'accepte pas l'idée d'avoir tort, mais parce que j'attends qu'on me le démontre autrement qu'avec des affirmations péremptoires et des jugements à l'emporte-pièce. Si je peux contre-argumenter, c'est que le raisonnement n'a pas été suffisamment affiné en amont. Ce n'est pas de ma responsabilité, mais de celui ou celle qui l'exprime. Rien n'empêche ce dernier de contre-contre-argumenter. Et non, je t'arrête tout de suite, ce n'est pas "sans fin". Vient forcément un moment où l'un des deux partis se retrouve dans l'impasse et doit déclarer forfait - et c'est pour cette raison qu'il est indispensable d'anticiper les objections au maximum avant de se lancer.

Conçois-tu l’élite comme une approche absolue ou relative ? Être l’élite pour quelqu’un, avoir soi-même sa propre élite ?

Je ne suis pas certain de bien comprendre la question, déjà, ce qui prouve bien que je n'ai rien d'une élite. ^^

Quoi qu'il en soit, le concept "d'élite" implique une comparaison. On ne peut pas être une élite dans l'absolu, ça n'aurait aucun sens. Une élite n'est "élite" que parce qu'il existe une majorité de gens qui, soi-disant, n'y appartiennent pas (comprendre : qui lui sont inférieurs). Partant de ce principe, on pourrait traduire le terme "élite" par "qui est supérieur à la norme". Or à mon sens, et c'est là que l'orgueil entre en jeu, se valoriser soi en se comparant à ce qu'on considère comme "petit", je trouve ça dévalorisant, au contraire, et terriblement humiliant pour qui s'en satisfait. Parce que si l'on n'a que ce moyen de se grandir, c'est qu'on n'est pas bien grand soi-même - sans compter qu'il faut vraiment être puéril (au sens fort du terme) pour retirer de la satisfaction d'un quelconque sentiment de supériorité.  Fort de ces considérations, on peut conclure qu'il n'y a rien de moins élitiste qu'un individu revendiquant son statut d'élite. Il pourra toujours chausser un monocle et un haut de forme, étaler sa culture, raffiner ses coutumes, il ne vaudra pas mieux qu'un élève de 6ème aux résultats moyens, qui comparerait ses notes à celles du cancre de la classe pour gratter un peu d'affection à Madame et Monsieur ses parents. Il est si facile, si pathétique de se considérer comme "grand", quand on se compare volontairement à un "petit". Etre "grand" en se comparant aux plus grands, c'est une autre paire de manche, et ne parlons même pas d'être "grand" sans se comparer à qui que ce soit.

De mon point de vue, le seul point de comparaison qui vaille, c'est soi-même : ne chercher qu'à être meilleur demain qu'on ne l'était aujourd'hui. Le reste, c'est bon pour les kékés.

Pour ma part, j'ai longtemps refusé d'utiliser internet. Je crois que j'ai commencé à m'y mettre, je devais avoir la trentaine, ou pas loin, et c'était pour « me tester », avant tout. Crois-tu que pour ça, je suis allé m'inscrire sur le 15-18 de JV.com ou sur les forums Skyrock ? Non. J'ai ciblé des forums philo bondés de profs, et des forums de surdoués bondés de grosses légumes. Et tant pis si je me faisais ramasser. Ça aurait été trop facile, sans ça. J'ai joué cette partition pendant quatre-cinq ans, et puis j'en ai eu assez, j'ai eu besoin de récréation, j'ai débarqué sur Gameblog, sans toujours trop connaître grand-chose au web, comme un gros noob. Du coup, j'y ai beaucoup appris, en bien comme en mal, mais c'est un autre débat.

C'est quoi cette bannière ?

Ha ben voilà, qu'est-ce que je disais ? ! A force de perdre des points de références, vous autres, les jeunes, vous en oubliez les classiques (rires). Ici : Matrix 2, en l'occurrence. La mythique scène de l'architecte, qui est également la seule scène de la trilogie qui a trouvé grâce à mes yeux, pour son dialogue délicieusement surréaliste, à la fois outrancièrement alambiqué et d'une naïve limpidité. D'où l'ironie de cette bannière. Mes amis le savent : quand je suis fatigué de taper sur FFX, par défaut, je passe sur Matrix ou sur le Labyrinthe de Pan, à tour de rôle. Ce qui n'implique pas que je méprise ceux qui y trouvent leur compte (certains ont des amis noirs. Moi, j'ai des amis qui aiment Matrix. J'ai même une petite-amie-noire-qui-aime-Matrix, c'est dire), juste que je ne regarde pas ces œuvres avec les mêmes yeux. Pour en revenir au blog, quand il a disparu, puis réapparu sous une autre forme, l'idée du bug dans la matrice s'est imposée d'elle-même. Pareil pour le titre : "l'émergence d'une anomalie systémique", ça claque plus qu'"Error 404 Blog Not Found". Quand on cherche un blog qui n'existe pas, et qu'on le trouve, c'est qu'il y a quelque chose de pourri au Royaume d'Internet. Cerise sur le gâteau, on peut y voir aussi un clin d'œil (involontaire, mais signifiant) à The Stanley Parable, un de mes meilleurs souvenirs en termes d'expérience vidéoludique.

The Stanley Parable ... Ah bon, pourtant "c'était mieux avant non ?" Or, c'est un jeu plutôt récent ...

Les gens qui disent que le jeu vidéo, c'était mieux avant, n'ont jamais joué aux Tortues Ninjas sur NES.

En ce qui me concerne, j'ai beaucoup aimé la période Megadrive/Super Nintendo, et c'est avec beaucoup de plaisir que je relance des parties de temps en temps, mais de là à prétendre que c'était mieux, il y a un pas que je ne me risquerai pas à franchir. C'était différent et ça avait un charme fou, c'est certain. Au niveau des mentalités, de part et d'autre (presse, joueurs, développeurs), il régnait une naïveté rafraîchissante et confortable, même du côté des éditeurs-poubelles qui cherchaient à exploiter les filons du moment pour pas un rond. Oui, sur ce plan-là, c'était franchement plus sympa que la grogne permanente de ces dernières années. On jouait, on ne se prenait pas la tête et c'était aussi bien comme ça.

Par contre, au niveau des jeux à proprement parler, le développement des nouvelles technologies a permis d'ouvrir de belles perspectives créatives et d'amener le média sur des terrains narratifs où on ne l'attendait pas forcément. Ceci, grâce aux indés, principalement, on ne va pas se mentir, mais quand bien même : l'émergence des petits studios de développement et la mise sur le marché de leurs productions reste un phénomène relativement récent, qui a fait un bien fou à ce moyen d'expression créatif.

Ca tâtonne et ça ronronne encore pas mal mais pour qui sait farfouiller, c'est aussi la promesse de bonnes surprises là où on ne les attendait pas.

Faut-il voir en "amis noirs" une référence à l'un de mes posts ou je suis définitivement le type le plus narcissique du monde ?

Si tu veux me voler le titre, il faudra m'affronter en duel à l'aube dans le champ derrière l'Eglise. Un petit Mario Kart en trois manches gagnantes, ça te va ?

Ok, va pour un Speed Freaks (Mario Kart ...)

Speed Freaks ? S'il te plaît, soyons sérieux deux secondes, je suis un joueur de standing.

Je te laisse le choix des armes : soit Crazy Frog Racing, soit Star Wars Bombad Racing (avec une très grosse préférence pour ce dernier).
Deux jeux géniaux que j'ai la chance de posséder dans ma très belle collection PS2, et qui font le bonheur de tous mes amis quand je les attache à une chaise et que je leur scotche les paupières.

Pour de la NES, c'est quand même bien fichu. Dommage que ce soit de la PS2.

Je t'invite à être tout particulièrement attentif aux musiques et aux bruitages, qui rendent un bel hommage aux films de George Lucas.

Je rêve ou tu viens de troller Star Wars !?

J’espère que t’as accès aux notifs de PYT, il va y avoir de la savate à la maison ce soir :D

Il y a TOUJOURS de la savate à la maison le soir (en même temps, elle est en couple avec moi, peut-on vraiment lui en vouloir ?), donc ça ne changera pas grand-chose.

Et puis elle sait bien que je suis "trop snob" (ce sont ses mots) pour apprécier la saga à sa juste valeur. Elle te dirait sans doute en s'efforçant de m'imiter qu'"on ne s'y prend pas assez la tête, penses-tu, on s'y divertit, c'est sale, houuuu, lavez-moi les yeux à la javel". Ce qui est calomnieux. J'aime me divertir aussi. Devant les derniers épisodes d'Evangelion.

La vérité, c'est que j'ai toujours apprécié la saga Star Wars, mais que je ne l'ai jamais aimée d'amour. Je n'avais pas quinze ans que déjà, j'y voyais une transposition du Seigneur des Anneaux dans l'espace. Moins une œuvre de SF qu'une œuvre de Fantasy déguisée. Sans doute que j'ai vu 2001 trop tôt. ^^

« ma très belle collection PS2 » => Ta collection PS2 pèse lourd, donc ?

S'il n'y avait que la collection de jeux PS2... j'ai une tendance compulsive à amasser toutes les œuvres qui m'attirent sans me demander si j'aurais le temps d'y jouer un jour ou non. Par conséquent, j'en ai beaucoup trop, toutes machines confondues (ce qui ne veut pas dire que j'ai toutes les machines non plus, entendons-nous bien - on va dire que j'en ai déjà trop). Pour te dire, j'ai la PS4 depuis quoi ? Six mois ? Eh ben j'ai déjà plus de jeux que des mecs qui l'ont depuis sa sortie, que ce soit en physique ou en démat'. Et ne parlons pas de Steam. C'est dramatique.

J'aimerais essayer de freiner un peu, mais avec la sortie de Nier, des remakes de Kingdom Hearts et de Final Fantasy XII, ça n'en prend pas le chemin. Je vais donc devoir faire l'impasse sur Persona 5, à regret. En même temps, je bosse dans un établissement scolaire, alors on comprendra que j'ai besoin de faire un break quand je rentre chez moi le soir.

T’es atteint du complexe d’Oesteam, toi aussi ?

Si ça a un rapport avec Steam, sans doute. Surtout pendant les soldes.

Peut-on à l'instar des chara designer de FFX t'accuser de manque d'originalité, de créativité, de propension à s'abandonner dans un facilitatisme irrévérencieux ou ce serait vraiment fort de café de proférer tel jugement (même sur internet) ?

Cet entretien est terminé. Adieu. Tu termineras cette interview avec mon avocat.

Blague à part, tu parles de mon blog, ou en général ?

Parce qu'en général, non, on ne peut pas, vu qu'on ne sait pas grand-chose de ce que je fais dans le secret de ma forteresse de solitude.

Sur mon blog, par contre, dans la mesure où j'aime les running gag qui courent looooongtemps, on a pu déplorer un certain systématisme trollesque qui en a laissé beaucoup. Je reconnais sans complexe savoir m'adonner au plaisir coupable de la facilité, si elle me fait marrer. Nulle part, je n'ai signé de contrat m'imposant d'être toujours original ou inspiré. Je me suis contenté de faire ce que j'avais envie quand j'en avais envie. Précisément parce que c'était MON blog et que par conséquent, j'y faisais ce que JE voulais. Je crois que ce qui a posé problème à certains, c'est qu'ils m'ont pris pour ce que je ne suis pas et ne voulais pas être. Un Youtubeur papier, moi aussi. Une figure populaire, dévouée à son public. Un leader d'opinion. Sauf que je ne postais pas du tout dans cette optique-là et je n'ai jamais vraiment pris conscience de l'ampleur (relative, mais réelle) de mon "succès". Je faisais ma petite tambouille dans mon coin, pour moi, mes potes, ceux que je faisais rigololer, et tant mieux si ça plaisait de façon plus générale. Mon premier fanzine, j'en avais vendu 150 exemplaires et j'avais trouvé ça énorme, sur le moment. Alors quand tu consultes tes stats et que tu constates que ton article a été consulté 8000 fois, qu'il a été retweeté ici ou là, ça devient complètement abstrait, tu n'imprimes pas. Tu es content, ça c'est sûr, comme quand tu choppes un Pokemon rare sur le périph', mais ça reste virtuel.

Quoi qu'il en soit, contrairement à ce que certains se sont imaginé, je n'ai jamais posté pour faire du clic facile et faire plaisir à mon cortège de haters de Square Enix. Square Enix, je lui ai laissé (et lui laisse encore) un paquet de pognon : c'est une entreprise dont les velléités commerçantes m'amusent, parce qu'elle en fait des tonnes et se paie ouvertement la tête du client. Mais ce n'est que cela, de ma part : de l'amusement. Pas de la haine. Ceci dit, là encore, pour qui s'arrête aux apparences et ne cherche pas à creuser, le verdict est vite rendu.

De la même façon, parmi les lecteurs qui m'ont reproché de "toujours faire la même chose", nombreux sont ceux qui ne venaient sur mon blog que lorsque je postais des âneries sur Final Fantasy. J'en postais beaucoup, c'est vrai, mais quand tu ne lis que ça et que tu snobes le reste, tu es seul responsable si ça finit par te gonfler. C'est un peu comme de décider de manger à la cantoche uniquement les jours où il y a des frites, et de reprocher au cuistot "de ne faire que des frites - et même que c'est pas très digeste". Il y a un moment où les gens devraient apprendre à se remettre en cause par eux-mêmes, au lieu d'aller au clash et de se poser en victime ensuite. Ne serait-ce que par amour-propre (on y revient !), déjà.

Oui, je parlais de taper sur plus petit que soi (FFX en l’occurrence) :D

Mais note que comme il est en plastique, ça ne lui fait pas mal, alors j'ai pas trop de scrupules.

T'es pas un Youtubeur papier mais j'en suis un !? Ça signifie quoi finalement ? Qu'on écrit pour un public plus que pour soi ?

Ça va dépendre des gens. Mais même quand on écrit pour soi, dès lors qu'on le diffuse - ne serait-ce qu'à titre confidentiel -, on espère que ce sera lu et qu'il y aura des retours, eût égard au travail que ça nous a demandé.

Mais il y a une différence entre les gens qui écrivent pour se faire plaisir, et ceux qui écrivent dans la perspective de glaner des "likes".

Ceci étant, je ne dis pas que tu es à ranger dans cette dernière catégorie.

Le côté "Youtubeur papier", il te vient avant tout du fait que tu alimentes un blog "à concept". Tu as tes rubriques, ta ligne éditoriale et tu t'y tiens. ça donne l'impression que tes posts s'inscrivent dans une logique de publication "froidement" rationnelle - alors que quand on te lit, on se rend compte que "pas du tout", lol (d'ailleurs s'il y a bien un individu pour lequel je n'utiliserai pas le terme "rationnel", c'est toi;) ).

J'ai envie de dire que si on écrit seulement pour se faire plaisir, on écrit un journal intime, non ? A partir du moment où souhaite partager ses pensées, c'est pour y glaner quelque chose, matériel ou non. Moi, par exemple, je ne m'en cache pas, j'écris pour les dollars, la coke et les p**... j'écris pour ma famille, mes proches, pour mon chat ... Pas toi ?

Pas vraiment. Ça te semblera peut-être un peu bizarre mais sur le moment, je n'écris pour personne, pas même pour moi. J'écris pour écrire parce que c'est comme ça et pas autrement. C'est une forme de respiration. Neutre, mais essentiel. De l'ordre du compulsif, peut-être. Ce n'est qu'après coup que j'y trouve un intérêt (ou pas !) ; et si ce que j'écris peut toucher des gens, tant mieux, je suis aux anges parce que cela entraîne une forme de communion symbolique qui relève du petit miracle. On ne se rend pas compte, quand on est penché sur sa feuille ou sur son clavier, de l'impact (positif ou négatif) que ce que nous écrivons peut avoir sur autrui. J'ai eu à plusieurs reprises l'occasion de le vérifier IRL, bien malgré moi, et c'est une expérience inoubliable, proche du mystique, qui touche et change profondément la façon dont on perçoit le monde. Après, comme chacun de nous, je pense, plus je m'investis, plus je fournis d'efforts, et plus j'espère que mon texte rencontrera son public. C'est humain. Pas pour de question de gloire ou de reconnaissance, mais juste pour qu'il puisse "vivre sa vie". Exister en tant que production écrite. Nourrir. Il y a ceux qui écrivent pour poser des cathédrales, d'autres qui se contentent de poser des pierres. Mais écrire pour ne rien poser du tout ? Quel intérêt ?

Mais question intéressante, faut voir les likes voire les vues comme une récompense incitant telles la remise d'une Groovitron après avoir battu un boss (excuse-moi d'être en plein Ratchet&Clank) à donner le meilleur de soi et continuer à s'améliorer (le skill sous ses différentes formes : malice, dextérité, réflexe, rigueur, tout ça) ou voir cela comme une fin en soi, genre si je peux exploiter un glitch pour exploser plus facilement ce boss je le fais. (un peu comme taper sur FFX, promis j'arrête de t'emmerder avec ça, mais après l’interview)

Le like comme fin en soi, je trouve ça triste à pleurer. Si un individu a besoin de likes pour se sentir exister ou pour avoir l'impression d'être quelqu'un, à mon avis, il faut qu'il arrête le net tout de suite et qu'il consulte un spécialiste parce qu'un jour ou l'autre, la dépression sonnera à sa porte et s'installera dans son living room sans même enlever ses santiags.

Si les likes sont aux blogs ce que les trophées sont au jeu (ou les conquêtes à la séduction), en fais-tu le même sermon ? D’ailleurs, je trouve ça vachement élitiste comme façon de penser !

A force, je ne sais plus très bien de quoi on parle mais je n'irais pas jusqu'à comparer "likes" et "trophées" sur tous les plans non plus. Un "like", c'est quand même quelqu'un qui prend le temps de te signaler qu'il t'a lu et qu'il a aimé ton travail. Alors qu'avec le jeu vidéo d'aujourd'hui, j'arrive à choper un trophée dès que mon personnage saute une branche d'arbre ou termine son tutoriel. Pas très élitiste, ça, quand même. Les deux sont une forme de récompense, mais elles n'ont pas la même valeur.

Par contre, je trouve qu'"écrire pour collectionner les likes" est une démarche plus vaine que de "jouer pour collectionner les trophées", parce que dans ce dernier cas, il y a une notion de challenge qui entre en jeu, alors que la course à la popularité n'est qu'une réécriture un peu pathétique du mythe de Narcisse.

« J'ai eu à plusieurs reprises l'occasion de le vérifier IRL, bien malgré moi, et c'est une expérience inoubliable, proche du mystique, qui touche et change profondément la façon dont on perçoit le monde. » => raconte !

Houlaaaa, tu ne sais pas à quoi tu t'exposes, malheureux ! Dans la famille "Longues Histoires", tu demandes carrément l'arrière-grand-père, tu vas achever tes lecteurs (un peu plus hypothétiques à chaque nouvelle ligne tapée) à coups de parpaings virtuels. Sans compter qu'elles me feraient passer pour un fieffé prétentieux, limite élitiste. Moi qui m'échine depuis le début de cette interview à te convaincre du contraire, ça ne servirait pas ma cause (avoue, tu l'as fait exprès, gredin !). Simplement, tu es là, penché sur ton clavier ou sur ta feuille pendant des heures et des heures et des heures, tu cherches le mot juste, la formule adéquate, la petite musique qui va bien, ça devient quelque chose de mécanique, de laborieux, défait de toute véritable émotion - tant et si bien que tu finis par oublier que ça peut en faire naître chez le lecteur ou l'auditeur. Tu fais juste de ton mieux, tu t'arraches les cheveux pour des broutilles que personne ne remarquera, tu as envie de tout balancer aux ordures, et puis tout à coup, tu réalises que les gens en face ont les larmes aux yeux et ça te met une grosse baffe dans les dents, qui te fait du mal autant qu'elle te fait du bien. Ça te rappelle pourquoi tu fais autant d'efforts, et quelles sont tes responsabilités en ta qualité d'auteur.

Du coup, tu as encore plus la pression, et tu galères deux fois plus ensuite ! Merci du cadeau.

« J'écris pour écrire parce que c'est comme ça et pas autrement. » => élitiste :D

Ha non mais tout de suite ! Tu es payé par la société Elitiste.org, ou quoi ? A chaque fois que tu places le mot, tu gagnes dix euros ? Attention, mon p'tit Neves, je vais finir par activer adblock. ;)

Non, ce n'est pas élitiste. C'est romantique, nuance ! ^^

D'une certaine manière, je vois la chauve-souris. Ceux qui lisent Billy Bat comprendront.

C'est qui Blacklaboule ?

Un autre personnage de ma ménagerie Gameblog, un autre alter-ego, aux côtés de Stetsuna, JomJim ou Kevin-dit-Kev (pour ne citer qu'eux) : le double maléfique (ou bénéfique, ça dépend comment l'original se considère, je le laisse juge) de Blacklabel, qu'on peut lire sur Gameblog en section "articles" et qui y est connu pour son intransigeance et son obsession de la cohérence (souvent jugés excessives). Autant de traits caractéristiques qui en faisaient le candidat idéal pour une caricature en vidéo : il me suffisait de pousser ses curseurs au maximum pour obtenir un personnage haut en couleur et en coups de gueule, sans efforts ni suées, c'était tout bénèf'. Je l'ai donc réimaginé en Jean-Pierre Bacri de la vidéoludie, spécialisé dans le défonçage de classiques et dans l'éreintage de chefs d’œuvre, mais malheureusement je n'ai pas pu l'exploiter autant que je l'aurais voulu, faute d'en avoir l'occasion. Je n'ai d'ailleurs jamais pu consacrer autant de temps que je l'aurais voulu (et dû) aux vidéos que je bidouillais à l'arrache : je n'avais ni celui d'apprendre mes textes, ni celui de faire plusieurs prises, de jouer sur les cadrages ou sur la mise en scène ; si bien que la plupart sont laborieuses et pétries d'amateurisme, même si elles ont leurs bons moments. Tout ça aurait mérité d'être un peu plus soigné, j'en suis conscient, mais je les inscrivais plus dans une optique à la Wayne's World qu'à la Joueur du Grenier. Pour en revenir à Blacklaboule, des deux vidéos que je lui ai consacrées, à mon sens, seule la première est à peu près réussie (dans sa deuxième partie, du moins), en ce sens qu'elle vise un incontournable (Ico), là où la seconde s'acharne sur une cible facile (Neptunia - unleash the fanboy !), ce qui ne produit pas le même effet et n'a pas la même portée. Je regrette donc de n'avoir pas pu redresser la barre et en proposer davantage. J'avais notamment commencé à écrire une série de petits sketchs dans laquelle Blacklaboule aurait décrypté pour le novice les principaux codes du jeu vidéo. Et bien sûr, il aurait commencé par... les boobs. Tout un programme (oui, finalement, peut-être est-ce mieux pour tout le monde que je n'aie pas pu aller au bout de l'idée). Il faut cependant se garder de voir dans ce personnage (comme dans les autres, d'ailleurs) une attaque ou une critique détournée de son modèle. Même si je tombais alors rarement d'accord avec lui (ça a un peu changé depuis que je me suis mis à la gen PS3), j'ai vite apprécié le travail de Blacklabel, et nous avons toujours pu échanger en bonne intelligence. Il a sa vision du jeu vidéo et elle est ce qu'elle est, on la partage ou on ne la partage pas, mais elle lui est propre et je respecte ça. D'autant qu'il n'est pas fermé au débat, ce qui n'est pas une moindre qualité. Je me suis contenté d'aller chercher mes personnages là où ils pouvaient émerger. Or dans ce registre, les personnalités les plus atypiques sont également les terreaux les plus fertiles.

Et pourquoi pas Pedrof ? Pourquoi pas Ryuzaki57 ?

T'as des quotas ?

Blacklabel aurait-il sa place chez Fogiel ou Ruquier ?

Pas de quotas, non. Je fonctionne à l'impulsion. Une idée germe et paf, il faut que j'en fasse quelque chose, ou au moins que j'essaie. Or les idées, ça germe un peu comme ça veut. Le "personnage" Black Label m'intéressait beaucoup, de ce point de vue-là. Celui de Pedrof lui ressemble un peu, mais en plus nuancé, et donc plus difficile à caricaturer.

En ce qui concerne Ryuzaki, c'est tout le contraire : la caricature s'impose d'elle-même, il n'y a pas d'intérêt créatif. Et puis surtout, par nature, elle m'aurait obligé à être méchant, niveau vannes, compte tenu des centres d'intérêt ou des sorties de pistes dudit personnage, et je ne voulais pas en arriver là parce que même si nous avons des points de vue diamétralement opposés et si j'ai déjà pu me moquer çà et là, je respecte l'individu qu'il est et sa bonne foi de passionné (même si elle m'apparaît souvent comme de l'aveuglement).

On ne peut pas caricaturer une caricature ? (personne n'a tenté ?)

On peut, mais ce n'est pas très intéressant à faire, ni à lire ou à regarder (le jeu d'acteur de la série Noob en constitue la preuve objective). S'il n'y a pas un peu de challenge, ou un peu de finesse, on s'ennuie vite. Moi, en tout cas, c'est mon cas.

Ryuzaki57 ne serait pas juste un sale con ?

Oh non, franchement pas. Déjà, parce qu'il est sincère. Ensuite, parce qu'on peut discuter avec lui. Ce n'est pas si souvent, sur le net.

Après, ses goûts et les positions qu'il défend sont souvent limites, voire au-delà, et c'est sur ce plan que naît le malaise. Mais justement, il est difficile de faire rire sur la base d'un malaise, quand on a des principes.

Alors bien sûr, les principes, on peut les envoyer se faire foutre, y'a pas mal de mecs sur le net qui se prennent pour les rois du monde parce qu'ils n'ont pas de limites, ils peuvent se coller un photomontage à base de trisomique comme avatar et trouver ça hilarant, ou retoucher sous Paint la photo d'un gamin migrant mort noyé, et ils ont l'impression d'être plus forts, ou plus libres, ou plus badass que ceux qui s'en indignent alors qu'ils sont juste plus cons.

Ce qu'ils font, c'est à la portée de tout le monde. Faire rire ou sourire sans trahir ses valeurs, c'est autrement plus compliqué.

Peut-on dire que la C&B est définitivement morte ?

Je ne la fréquente plus assez pour pouvoir me prononcer avec certitude, mais j'ai l'impression qu'à l'exception de quelques îlots isolés, la communauté n'existe plus en tant que telle. Lorsque je m'aventure sur son fil d'actualité, je me contente souvent de faire défiler des blogs isolés, anonymes, sans réelle personnalité, qui proposent tous la même chose, chacun dans leur coin, dans le secret espoir de devenir le nouveau Squeezie ou le nouveau Pewdipie. "Allez, clic, ramène tes amis". Je me trompe peut-être, j'en conviens, mais j'y sens plus d'opportunisme que de passion : là encore, les perspectives de gains financiers et de célébrité semblent avoir pris le pas sur le simple lol entre potes (qui, lui, n'a pas de prix). Pas d'échanges, pas d'initiatives, pas de rencontres IRL, rien que du réchauffé et donc, rien de vivant, rien de marquant. Il y a bien quelques vieux de la vieilles qui persistent et qui signent (Dieu merci) pour y insuffler un semblant de vie, et des anciens nouveaux comme toi pour sortir des sentiers battus mais dans l'ensemble, tout ça ne donne pas envie de participer (et à plus forte raison, de revenir) (j'en entends dans le fond qui soupirent de soulagement, je vais noter les noms). J'ignore à quoi ça tient, d'ailleurs. Il a suffi que Gameblog fasse peau neuve pour que mille petits nouveaux apparaissent mystérieusement du jour au lendemain, sans qu'aucun ne semble disposé à prêter attention à son voisin. C'est peut-être dans l'ère du temps, tu me diras. Mais du coup, j'ignore ce qu'il faudrait faire pour renverser la tendance, ni même si c'est possible - ou si c'est nécessaire, d'ailleurs : depuis mon dernier petit tour d'horizon, il s'est passé des mois. Dans l'intervalle, peut-être que les choses ont évolué dans le bon sens, et peut-être bien que j'écris des âneries. Pour changer.

Pourtant la situation était la même en 2015 et tu publiais ? Tu as épuisé toutes tes cartes ? Aspiré par le siphon ?

J'ai publié en 2015, moi ? J'ai dû sous-traiter, alors, parce que je ne m'en souviens plus du tout (je me rappelle avoir ramé sur quelques articles ponctuels écrits à l'arrache, dans l'urgence et dans la douleur, pour défendre des points de vue minoritaires qui me tenaient à cœur, mais rien de très folichon). Mais las ! Je te rassure, des idées pour relancer le blog, j'en ai, des envies également. Me manque le temps libre, malheureusement.

Ancien nouveau ou nouvel ancien ?

Les deux. Simultanément.

Je suis pas assez bien pour toi !? Je ne suis pas assez bien pour que tu restes ? Si tu restes, j'annule tout. Allez, ensemble vers 2017. C'est la présidentielle, tes 2 vedettes vont se battre pour commander le radeau pendant 5 ans, t'auras forcément des trucs à dire ?

Tant qu'on ne pourra pas leur coller le câble d'une manette dans le fondement pour les jouer façon Soulcalibur, non.

Tu manques de temps. Démissionnes de ton taff. Les femmes portent la culotte maintenant. On est plus au XIXème siècle.

Ils sont nombreux, ceux qui me font la remarque (PYT en tête), mais c'est plus fort que moi. Je suis un vilain phallocrate carniste blanc ethnocentré, qui n'est psychologiquement pas capable de vivre aux crochets de sa belle - même si celle-ci lui offre l'opportunité de vivre ses rêves, et ça revient souvent sur le tapis à la maison. Ils ont raison, les Social Justice Warriors. Les mecs retrogrades dans mon genre, il faudrait les coller dans une fusée et les envoyer voir sur Mars si les faibles femmes sans défense y sont.

Et remarque, perso, moi, je suis pour.

Non et puis les femmes qui portent la culotte, c'est bien... mais celles qui n'en portent pas, mmmhhhhh, c'est encore mieux ! Non ?

Je ne sais pas, je suis PD.*

* Pro Dentelle

Du coup, tu devrais t'intéresser davantage à l'animation japonaise, ça pourrait changer ta vie. ;)

Note de Neves : A ce moment de l'interview, soit au bout de 8 mois dans le froid glacial des Geôles nord-coréenne de la Neves Cultural Society, Liehd se plaint du rythme de mes tentatives de relances (j'ai pas cité Jean-Jacques Bourdin précédemment pour rien, en même temps) pour lui arracher une réponse à la 60-aine de questions encore restées en suspens, il me demande de le ménager () …

Te ménager ? T'es un ptit vieux avec une canne ou quoi, tu t'attendais à une collation aussi !?)

Ben écoute, maintenant que t'en parles, je grignoterais bien quelque chose. Mais un truc facile à mâcher, hein. C'est que j'ai peut-être pas de canne, mais j'ai joué sur CPC 6128. Or sur le plan vidéoludique, c'est ce qui s'en rapproche le plus (et je ne te parle même pas des T07 monochromes, ou des ordis à cassettes. D'ailleurs si je devais lancer une web-série, maintenant que j'y pense, ce serait les aventures de Black Label, transporté à l'aube des jeux vidéo par un vortex spatio-temporel généré par une sauvegarde de Call of corrompue) (et ça s'appellera Black to the Future) (je suis un génie, je sais) (non parce que le pauvre, il aurait eu de quoi hurler).

Qu'est-ce que tu préfères chez moi ?

Sans hésiter : tes pavés. Ils font passer les miens pour d'inoffensives petites chroniques en deux lignes, ça rend les lecteurs moins ronchons, du coup.

Qu'est-ce que tu préfères chez toi ?

Mes yeux. Ils sont deux, c'est assez génial. J'adore le concept.

Es-tu un indigné ? Je fais bien entendu à tes posts orientés politique/faits divers ...

Je suis un indigné au sens où je m'indigne beaucoup. J'ai beaucoup de mal à rester de marbre quand je vois passer un article de société sur mon fil d'actu Facebook, et que je lis les commentaires qui l'accompagnent. La bêtise satisfaite d'elle-même, dans ces proportions, me peine et m'effraie au plus haut point. C'est comme ça, j'ai beau lutter contre, c'est viscéral. Du coup, j'ai bloqué tous les sites problématiques sur mon mur perso, histoire de ne pas être tenté. Malheureusement il y en a toujours un ou deux qui passent le filtre et me revoilà parti en mode un-contre-tous avec la musique de Mon Nom est Personne dans les oreilles. Pour le résultat que l'on sait.

Raisons pour lesquelles en effet, à plusieurs reprises, j'ai pris position sur mon blog, sans me soucier des susceptibilités que je pourrais froisser ou des lecteurs que je pourrais perdre. Parce que rigoler, c'est sympa, c'est important, même, mais ce n'est pas suffisant. J'estime pouvoir me permettre d'être un clown que parce que je suis aussi un gros chiant moralisateur. Et vice versa. C'est d'ailleurs une autre des incompréhensions qui a entouré mon blog en son temps : la plupart des gens n'y ont vu que du troll, alors qu'il y avait toujours (ou, en tout cas, les 9/10ème du temps) quelque chose à creuser derrière.

Cette parenthèse refermée, il m'a effectivement semblé entendre parler, au détour d'un zapping TV (à équidistance entre Videogag et Trepalium, même si j'ai beaucoup de mal à différencier ces deux programmes) qu'il existait un mouvement éponyme et alors là, pour te répondre, non, je n'en fais pas partie.

Je ne suis pas « mouvement » en général. Mes convictions m'appartiennent, mes principes également, et je ne me vois pas les tordre ou les distordre pour m'intégrer à un groupe dont les véritables vues ne me sont pas connues. Un mouvement, ce sont des concessions, ça peut également être de la récup'. Je veux rester libre de mes opinions et de mes indignations.

Raison pour laquelle je ne me revendique pas « féministe », bien que je sois pour une égalité totale entre hommes et femmes.

Il y a tant de dérives, dans les milieux idéalisants, depuis l'apparition de ces fichus Social Justice Warriors que je refuse l'amalgame, de près ou de loin. Parmi les choses que je voudrais publier sur mon blog, l'idée d'un énorme article pour débunker le discours SJW me titille depuis un moment (car il y aurait beaucoup à dire). Mais tu connais la chanson : pour ça, il me faudrait du temps. Et puis franchement, est-ce que ça servirait à quelque chose ?

Quoi qu'il en soit, s'il faut vraiment me coller dans une case, alors je me réclame de la Sémantique Générale, le seul courant de pensée qui, à mon sens, mérite qu'on s'y attarde. Sauf que bien sûr, c'est un courant qui demande réflexion, efforts, travail sur soi, ce qui explique qu'il soit si peu populaire.

Ah oui, la Sémantique Générale, je connais, c'est une banque, c'est ça ?

Toutafé. C'est la principale concurrente de la Société Géniale, une banque bien connue pour la qualité de ses prestations annexes...

fin de la cinquième partie.

2014-2017 Time Neves, c'est dans la boite Réservé.