27 ans après, je ramène ma fraise. J’en ai beaucoup entendu parler ces derniers temps avec le fameux Alan Wake ou tout simplement à l’occasion du retour pour une 3ème saison d’une série toujours autant adulée, même un quart de siècle après avoir sévit sur nos petits écrans. Avant de remettre la pendule à l’endroit, je ne savais que très peu de chose de ce Twin Peaks. Seulement son lieu de théâtre – bourgade reculée du nord-ouest américain – ainsi que son postulat de départ, l’enquête d’un agent du FBI sur le meurtre d’une jeune fille. Autant pas grand-chose, tout juste Alan Wake m’indiquait le concourt de phénomènes étranges entourant cette localité. C’est donc relativement chiche en information mais bien décidé à en découdre que je me lance dans le visionnage de LA série phare du début des années 90.

 

Me voilà parti pour 30 épisodes découpés en 2 saisons (8 puis 22) sur les traces de Laura Palmer, Leland &Co. Au début le format 4/3 faut mal aux yeux mais on s’y fait très rapidement. Autre point technique, la S1 souffre de très peu de pistes sonores et recycle sans cesse les quelques maigres échantillons dont elle dispose, disgrâce heureusement corrigée lors du passage à la S2. Au rayon des choses qui frappent en premier lieu se retrouvent à la fois le casting ainsi que l’écriture des rôles qui vont de pair et aboutissent à une formidable situation où l’on ne sait plus vraiment qui est principal et qui est secondaire. L’ensemble étant clairement rallié sous la bannière du principaire. Les plus téméraires m’apposeront la remarque que certains personnages sont plus secondaires que d’autres, j’oserai même le terme de figurant. L’importance conférée à chacun d’entre eux malgré leur exposition à l’écran parfois bien relative (typiquement la femme à la buche) étant à mon sens l’expression même de ce sentiment.


Twin Peaks réussit habilement à nous entrainer dans son dédale de personnages revêtant au cours de ces 30 épisodes plusieurs facettes bien différentes. Leur psychologie n’évolue pas à proprement parlé mais chacun d’entre eux se mouillent à leur manière pour face aux situations qu’ils les enclenchent ou les subissent. Le meurtre de LP n’est en fait que le catalyseur d’une communauté qui était déjà bien en marche, décidé à évoluer selon ses désirs. La patte Twin Peaks se reflète effectivement comme j’ai pu le lire ici ou là dans cette capacité à sous-tendre des situations du quotidien à l’enquête principale, comme pour justifier les liens de tel ou tel personnage avec l’intrigue. Avec ce zeste de paranormal nappant plusieurs personnages et de mystique drapant la nature dans laquelle s’insère la petite citée.

 

J’aurais à titre personnel plutôt découpé les saisons en 16 puis 14 épisodes au vu des évènements assez distendu qui s’y produise passé l’épisode révélant le meurtrier de Laura Palmer. Même si le cliffhanger de fin de S1 n’est pas déconnant. Même si c’est clairement de la carotte pour se jeter sur la S2. Mais bon, ça marche/a marché. Autre point, j’ai regardé les 30 épisodes à raison de 2 par jour sur un peu plus d’une quinzaine et il se passe décidément trop de choses en un épisode pour ne pas être paumé le lendemain. Je recommande donc la lecture entre chaque salve (2 épisodes pour moi) de lire le résumé (fansite très bien fait) de chacun pour ne pas se poser de question du type : «  d’où il sort lui ou d’où il sort ça lui ? » ^^. Vous l’aurez compris, à l’époque, il n’y avait pas de « précédemment dans Twin Peaks ». Enfin, j’ai souvent pesté à l’encontre les Deus Ex Machina trop souvent utilisé spour finir par embrasser de plein gré l’ADN assez space d’occurrence de phénomène ou de résolution d’énigme (parfois ça va loin, je veux dire, lancer des cacahuètes sur des bouteilles de bières …).

 

Même si le découpage me semble toujours autant étonnant (8 premiers épisodes => 1 saison, 8 suivants idem et le reste pour une troisième), je concède que l’intrigue a facilement su se renouveler une fois le meurtrier de Laura Palmer révélé. La course-poursuite ou le jeu de dupe entre l’agent Cooper et son ancien mentor Windom Earl poursuivant finalement avec justesse les quelques bribes de phénomènes mystiques entre-aperçu en S1. Alors certes, se manger 30 épisodes de la même série sans réelle coupure, c’est une sacré performance (!!) – d’autant que les comportements bizarres des uns et des autres dégagent quelques moments d’accalmie/ennui nécessaires (la toquée qui revient au Lycée ou l’autre qui nous refait la guerre de Sécession) mais le chapeau est définitivement à tirer à l’ensemble des maitres penseurs et exécutants  ayant œuvré pour faire de Twin Peaks une oeuvre à la hauteur de sa réputation.

2014 - 2017 Time Neves, ce final qui augure une S3 de malade Réservé