1. Moins de blabla, plus de jeux 

 

Cela n'aura échappé à personne, les conférences des 2 consoliers ont été plutôt courtes, concises, rythmées et sobres dans leurs effets pyrotechniques. Donnant très peu dans le show son et lumière - qui avait envie de rire aux US, le lendemain de la tuerie de Legolas en même temps ? - Sony y est même allé de son petit orchestre symphonique et n'a même pas daigné parler chiffres juste pour se mousser entre 2 coupes de champagnes en coulisses. Contrastant éminemment avec le show ubuesque de l'année passée, Sony montre qu'il est aussi capable de maîtriser le spectacle quand celui-ci se doit d'être dansant ou valsant. Microsoft de son côté - égal à lui-même - a su poursuivre la bonne dynamique de profusion de jeux centrée comme d'habitude sur le court terme - à l'inverse de son concurrent privilégiant le moyen-long terme, délaissant ce qui sort prochainement à Youtube.

 

 

 

2. Moins de tiers, plus d'exclusivités

 

Je m'attendais à beaucoup plus d'apparitions de tiers, avec Deus Ex Mankind Divided ou encore Mafia III qui sortent prochainement mais finalement, tès peu auront été présents, de Battlefield 1 à Final Fantasy XV en passant par The Division, les tiers se sont faits discrets dans des conférences qui n'en avaient de toute façon pas besoin. Au contraire d'une avalanche d'exclusivité bien présente des 2 côtés : vert ou bleu. Certes faisant très (trop ?) déjà vu côté Microsoft pas aidé par les fuites de Forza Horizon 3 en Australie, Dead Rising 4 et même le prometteur State of Decay 2 quelques heures avant la grande messe. Xbox gagnant sur la mise en avant du line up de fin d'année, Sony sur le terrain des nouvelles annonces. A se demander, si à l'avenir, une conférence spécialement dédiée aux tiers qui n'ont pas assez de titres pour en faire une consistante n'est pas une idée à creuser sérieusement. De quoi tenir éloigner Square Enix, Activision, CD Project, Namco Bandai & Co de nos consoliers préférés.

 

 

3. Moins d'urbain, plus de nature 

 

God of War qu'on prend pour Horizon, Days Gone qui fait furieusement pensé à un pendant de State of Decay, Forza Horizon 3 que j'ai pris pour tout autre chose qu'un jeu de caisse lors de ses 10 premières secondes d'apparition, les développeurs semblent pris (Quantic Dream mis à part) dans une douce folie de la nature. J'en veux pour preuve le nouveau TheLegendofZelda qui en fait clairement son terrain de chasse. J'enfonce une porte ouverte ? Certes, mais tout de même. Même si je suis relativement content de ce que nous offrent les uns et les autres, il est vrai qu'on finit par se demander si les grandes vallées de connifères avec montagne en arrière-plan ne vont pas finir par lasser le joueur dans une génération déjà marquée par nombre de titre se prévalant d'un sentimentalisme écolo. A surveiller.

 

 

4. Moins de sécurité, plus d'audace 

 

God of War complètement rebooté, Resident Evil VII se la jouant Silent Hill PT, un Spiderman entre les mains d'un studio qui sait y faire ... L'industrie semble comprendre que des séries vieillissantes au nombre de titres titanesque ont besoin d'un souffle nouveau et que certaines sous-exploités méritent meilleur sort. Grand bien nous en fasse. Si même Kojima se met à faire un jeu sur des baleines mortes qui s'échouent sur une plage et dont il faudra probablement abattre à coup de harpon depuis un chalutier japonais, c'est que le jeu vidéo atteint sans nul doute l'âge de la raison, celui de la maturité. Petit bémol tout de même pour Microsoft qui n'a pas vraiment sorti le grand jeu sur ce terrain-là puisque les nouveautés de Microsoft se situent dans des suites (FH3, SoD2, DR4) dont les concepts ne bouleversent pour l'instant pas l'équilibre spatio-temporel de la boite (j'en veux pour preuve un Gears 4 un brin convenu). Même Ubi avec un virulent Steep ou EA avec une myriade de studio prêts à cracher du Star Wars me semblent avoir plus d'halant offensif. Et que dire de Call of Duty Infinite Warfare, même pas un mash-up de pseudo-guerre totale, que lui ont-ils fait ??

 

 

5. Moins d'indies, plus de AAA 

 

We Happy Few détonne, c'est un fait. Mais il est bien seul. Abzu a fait une apparition, mais c'était hors show. Inside était là, mais quid des autres. Lors des précédentes conférences, les indés s'affichaient que les amis auxquels on voulait du bien, ils passent cette année au statut d'amis dérangeants. Alors, ok, Rime a été laché par Sony, ok, Cuphead a été montré en douce mais franchement, même moi, Neves, pas consommateur de jeux indés jusqu'à maintenant, il m'étonne de ne pas avoir vu de parrainnage de l'un ou l'autre des grands pontes. Ah si, Fe d'EA par les créateurs d'Unravel, ça en fait quelques uns mis bout à bout. Ca reste faiblard comparé aux précédentes années. Alors est-ce que c'était trop les précédentes éditions ? Chacun jugera. Reste que j'ai pas eu le droit à ma séquence bullshit de No Man's Sky, et ça, ça fait de l'E3 2016 un truc trop honnête pour vraiment l'être.

 

 

6. Moins de bullshits, plus de downgrade

 

TheLegendofZelda Breath of the Wind est moche ? Et alors, au moins, on a vu la vraie version telle qu'elle tourne actuellement sur WiiU. Et avant qu'on ne me montre ce que donnait le target render de l'année dernière, je trouvais ça pas dégueulasse du tout. Même Watch Dogs 2 est moins beau que Watch Dogs d'avant scandale. De toute façon, les graphismes, c'est surfait, j'en veux pour preuve cet OVNI (Minecraft Realms) aperçu en plein milieu de la conférence de Microsoft. Maintenant, est-ce que les sessions de jeux organisés in Real Time sur les plateaux des conférences étaient jouées ou jouées (vous saisissez la différence !?), je pense notamment aux combats de boss de FFXV et Scalebound, personne ne sait ... Reste que moins de polémiques parce que tel jeu il est trop beau pour être vrai, ça fait toujours plaisir.

 

 

7. Moins d'humains, plus d'alternatives

 

Kratos n'est pas humain, c'est un Dieu. Dante (le héros de Scalebound) n'est pas humain, il a un bras reptilien. Spiderman n'est pas humain, c'est un super-héros. Connor n'est pas humain, c'est un androïd. Lamborghni Cenetario n'est pas humain, c'est une voiture. Il semblerait que les développeurs en aient marre de nous, les humains. Ils ont donc choisi d'axer leur jeu sur des subterfuges d'humains ressemblant pour la plupart à des humains (sauf 1 dans la liste). Je n'ai rien contre. Mais comment véhiculer de l'émotion manette en main si le joueur est inapte à s'identifier à la projection dans laquelle il se projette ? C'est une question sérieuse. Vous pouvez me MP, ou le cas échéant y aller de votre petit commentaire.

 

 

8. Moins de bons sentiments, plus de flingues 

 

Finalement, à part TheLastGuardian, quel jeu montré n'est pas violent de tout cet E3 ? Et encore, TLG mettra un peu de violence dans son vin (si vous me permettez l'expression). Autant je n'ai rien contre la violence virtuelle, autant je n'aime pas quand elle n'est pas maîtrisée. J'ai donc eu peur quand j'ai vu l'annonce du jeu de Bend Studios, où j'ai aperçu ce que je n'aime pas trop voir dans le JV, un déchargement de chargeur sur une horde d'ennemis sans trop de réflexion derrière. Rassuré par les possibilités depuis, c'est sur ReCore que je me suis attablé pour en diagnostiquer ce qui ne m'allait pas. De ce que j'en ai vu, ReCore n'ait qu'un shooter de plus, là où j'aurais aimé en déceler quelque chose de plus intelligible que ce à quoi nous donne toute la masse l'entourant. J'espère vraiment me tromper sur des fausses impressions depuis des vidéos de gameplays trompeuses, d'autant plus que c'est l'une des plus belles surprises du dernier E3, une surprise dont on avait pu esquissé la moindre expérience in-game en 1 an (alors que le titre sort le 13 Septembre), j'espère juste qu'il en aura plus à revendre parce que l'état, c'est la douche et elle est plutôt froide.

 

 

9. Moins de linéarité, plus d'ouverture 

 

God of War ? Plus ouvert. Earth, Wild, Zelda and Fire ? Monde ouvert. Days Gone ? Monde ouvert. Horizon Zero Dawn ? Monde ouvert. SpiderMan ? Monde ouvert. Tous les jeux Ubi à part Just Lapin Dance Crétin ? Monde ouvert. On finirait presque par croiser les doigts pour que la race des jeux linéaires se fassent rattraper par le label WWF ou Brigitte Bardot. Avant sa mise à mort par les pontes de l'industrie. J'aime les 2 genres de jeux. Cependant, contrairement à certains, mon propre dictionnaire ne catégorise pas le jeu linéaire dans la partie insulte de celui-ci. J'espère donc secrètement que Death Stranding n'est pas trop ouvert. C'est d'ailleurs dans cette globalité qu'il me tarde d'en savoir plus sur les remasterisations des illustres Crash Bandicoot - plus linéaires, tu meurs - ainsi que des 2 Star Wars d'Amy Hennig de Visceral Games et l'antique, que dis-je l'illustre, que dis-je, la superbe - je la sais très aimée sur Gameblog - Jade Raymond pour le compte d'EA Motive.

 

 

10. Moins 2015, plus 2016 ? 

 

L'E3 2013 fut un grand E3 plus par le ippon mis par Sony à Microsoft que par ses jeux. L'E3 2015 fut un grand E3 pour les annonces dinguesques de l'un et la solidité des nouveautés de l'autre (en vrac : TLG, FFVII, S3, Halo 5, Gears 4, Firewatch, ReCore, U4). Mais. Mais cette année, la sobriété, la raison, le pragmatisme l'ont emporté sur une avalanche de "m'as-tu vu". Et ça, rien que pour les détracteurs du show E3, c'est beaucoup. Ca les remet à leur place. Je parlais en amont de cette édition 2016 du besoin pour l'industrie comme des joueurs de rêver, de dessiner des perspectives folles à atteindre. D'inscrire le rêve dans la réalité. Et je pense, que chacun dans sa façon y est parvenu. Qu'il s'agisse d'EA, d'Ubi, de Bethesda, de Micro, de Make.Believe ou enfin de Tendo, tous promettent de réjouissantes perspectives pour l'avenir, pas un avenir fumeux ou brumeux dans 5 ans (même si c'est important de voir au loin) mais du concret qui arrive : respectivement, la grande guerre, l'Alpinisme, les choix pour expier le Déshonneur, les robots au service du gameplay, le jeu de 10 ans d'âge ou encore le downgrade en monde ouvert, tout ça, c'est d'ici Mars 2017. Perso', à part Micro dont j'aurais préféré que les fuites ne viennent pas travestir tout le sel de la conférence, cet E3 m'a enthousiasmé dans son ton mesuré et solennel. Comme quoi, on peut donner envie sans pousser le son et le ton à fond. Juste en présentant des projo' alléchant. Sans en faire des tonnes.

 

 

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