Comme vous pouvez l'imaginer, j'ai vu avec intérêt la vidéo de Julien Chièze en pleine effervescence Bloodbornesque et j'ai lu (avec intérêt aussi) le droit de réponse d'un apôtre du bon gout, le criminel bien connu de tous sous le nom d'Akiru le fou. La Justice étant communément symbolisée par une balance, j'ai décidé dans l'instant solennel de rigueur qu'impose la situation d'urgence de formuler dans les lignes qui suivent un droit de réponse au droit de réponse à la vidéo de Julien Chièze sur la supposée dictature remise en question par le dissident d'une communauté de joueur sur l'autre frange peuplant la jeuvidéosphère. Voilà. J'espère avoir été clair.

C'est un peu l'état dans lequel j'étais lors de la rédaction de l'article ...

Avec peut-être juste un peu plus de HA HA quand même ...

 Je n'aime pas les productions Platinum Games, c'est un fait. Je me suis forcé à acheter Dark Souls, c'est une évidence. Je ne m'intéresse à Hotline Miami que parce qu'il est hypé à mort et non de mon réel propre chef, c'est là aussi une (cruelle) réalité. Oui, je ne suis pas très friand de jeux réputés difficiles à dompter. Non pas par crainte de ne pas être à la hauteur mais juste parce que ce n'est pas ce que je recherche dans un jeu vidéo. J'aime réaliser des "trucs" mais pas au prix de 56229 essais et d'une frustration m'ayant couté 2 mois de salaire en manette. Mais l'exigence et la concentration ne sont même pas des problèmes en soi, il en faut pour battre des records dans n'importe quel jeu de course arcade ou battre l'IA sur Fifa (eh oui et je sais de quoi je parle). C'est juste que ces jeux ne font rien pour se vendre. Ce qui ne les empêche pas de se tapper des notes extrêmement généreuses. Je veux dire TheWonderful101 par exemple, sorti de son gameplay de fou, qu'est ce qu'a fait Kamiya et sa team pour le sortir de son terrain embourbé de jeu de niche ? Même constat pour Bayonetta ? Et maintenant, on reviendrait mettre en cause l'attirance des gens ou plutôt leur relative non attirance pour ces jeux en comparaison d'un Final Fantasy ou d'un Resident Evil pour rester dans le japonais. Déjà, preuve que le japonais quand il s'y prend bien peut en vendre des cargos entiers des jeux - mais ça, je ne l'apprends à personne - nan, la question que je me pose quand je lis le post d'Akiru, c'est pourquoi la majorité "payerait" pour des développeurs qui ne trouvent pas forcément la formule pour sortir leur jeu d'un carcan réservé "à ceux qui savent". D'ailleurs, clairement, la saga des Souls qui marchent outrement mieux commercialement que n'importe quelle production PG Games en est la preuve vivante : on peut élever un concept du confidentiel vers le grand public. Parce qu'à ce niveau de ventes là, les Souls ne parlent pas seulement au joueur hardcore chevronné, ils touchent tout le monde de leurs gros doigts boudinnés.  Cette saga se vend plus qu'inFamous par exemple. A quel prix ? Il est vrai que la série a un look occidental, ça aide pour s'installer en Occident. Pour simplifier, les Souls sont des jeux occidentaux repensé par des jap'. Certainement plus inspirés dans ses mécaniques niveau gameplay/level-design que la plupart des productions concurrentes réalisés ici à l'Ouest. Comme quoi, parfois, le communisme, ça a du bon ... Quand je vois le four que va encore faire Xenoblade, je m'interroge. Square Enix avec FF a compris comment vendre sa saga, et ce, depuis des lustres, ce n'est pas à ces singes là qu'on va leur apprendre à faire la limace. L'industrie se laisse peut-être un peu trop dicté sa loi par des impératifs économiques, par la réception du public au gout de certains mais en même temps on parle de quoi ? D'une industrie. Une industrie qui se doit d'être rentable pour péréniser son activité (n'est pas PG Games qui veut pour rester sur le même exemple). Et la rentabilité de projet titanesque passe certainement par certains codes. Comme celui de ne pas trop perdre le joueur dans des possibilités un peu flippantes en matière de gameplay. Que recherchent tous ces studios ? Un gameplay solide, efficace, accessible, le cocktail obligatoire pour ne pas rebuter une partie du panel de joueur cible. Et c'est bien pour ça que 99,99% des blockbusters se vendant plus que de raisons choisissent ce schéma et réussissent leur coup. Le 0,01% restant étant Nintendo et sa suceptibilité maniaque pour un gameplay aussi accessible que profond. Cas exceptionnel pas vraiment représentatif des meneurs du marché. J'ai l'impression que la bien pensante nous fait payer le fait de ne pas être né japonais, de ne pas avoir pu boire du saké dès le matin et donc de ne pas avoir cette attente, cette perception du jeuvidéo qu'ont les japs. Relationnel au médium diamétralement différent. Du coup maintenant, on subit les coups de butoir. On ne devrait alors pas tant aimé des jeux calibrés pour nous, des jeux avec du gameplay MAIS pas trop (faut pas déconner) et sans une once de level-design intélligent. Pourquoi ? On est occidentaux donc on aime les jeux d'occidentaux qui ont compris notre besoin. Celui de jeux globalement pas trop prise de tête mais où le plaisir d'interaction est bel et bien entier. Alors, attention, je dis pas que les jeux doivent devenir des chantres de la facilité comme Assassin's Creed, ce dernier étant bien l'incarnation de la dérive du tout accessible qui se mue en tout automatique, mais je crois comprendre selon la tendance du marché depuis des lustres maintenant que les jeux qui font mouches se doivent d'être mesuré dans leur complexité afin de ne pas effrayer/repousser le joueur cible. Question de réalité commerciale/économique, sociétale (l'investissement acharné dans un jeu n'étant pas le grand dada de la majorité du public qui rappelons le n'a pas la même typologie depuis que le médium n'a cessé de grignotté de nouveaux adeptes) entre autres. Un autre point qui m'interpelle est cette catégorisation outrancière des joueurs comme si 2 camps s'affrontaient, deux camps qui jouent peut-être bien aux mêmes jeux mais qui se distinguent clairement par des façons de pensé et des préférences sans commune similitude. Que penser d'un joueur ayant acquis la PS4 il y a maintenant 3 semaines (cadeau d'anniversaire de sa dulcinée), qui a Fifa 15 et Pleurs Lointains 4 et qui a l'approche de la sortie de Bloodborne s'intéresse aux tests du jeu, le considère et finit même par le vouloir comme troisième jeu (en connaissance de cause en plus, il sait que le jeu est difficile, punitif dans le bon sens du terme et tuti quanti) ? Oui, je m'appui sur l'exemple d'un pote, d'un pote qui ne suit l'actualité vidéoludique de loin, très loin et serait plutôt du genre à ne me pas savoir de quoi je parles si je lui parlais de Bayonetta ou Platinum Games. Comment a t'il été attiré par le jeu, qu'est ce qui lui plait ? Bien entendu, ce n'est pas sur un cas particulier qu'on va en tirer des enseignements sur la comète mais il serait intéressant une bonne fois pour toute d'arrêter de considérer que les joueurs qui jouent aux Atelier Mereru ne mangent que ce genre de jeux de niche, qu'ils sont des types forcément passionnés par le jeu vidéo en général, etc. ON EN SAIT JUSTE RIEN. Je le dis, je le matraque encore une fois, mais il y a autant de profils de joueurs que de joueurs, que d'individus pour être tout à fait clair. Moi par exemple, hermétique aux Souls depuis que j'ai assisté et suivi leurs annonces en Europe (je me souviens parfaitement du belâtre inconnu au bataillon s'imposant fièrement sur ses qualités, le dénomé Demon's Souls en 2010)  jusqu'au dévoilement de Bloodborne au dernier E3. Je sentais que le vent allait tourné et que j'allais me faire une raison. Les jeux réputés hardcore, touffu peuvent faire retourner leur veste au premier quidam en manque de confiance sur ses aspirations vidéoludiques venu, j'en suis la preuve (et vivante en plus) ! Et je n'avais pas tort, Bloodborne au fur et à mesure de ces vidéos m'a conquis. Les raisons ? La DA, l'univers, la vélocité que prend la licence et la prise de conscience que le système de combat mélant j'imagine stratégie/reflexe (et beauté) n'était peut-être pas aussi vide d'intérêt vidéoludique (j'aime jouer à cap et d'épé, mais je voyais pas trop la pertinence de baser un jeu entièrement sur ses combats). Faut dire que je débute au niveau des RPG, j'ai longtemps ignoré le genre par simple (ba)gout faut dire. Final Fantasy XIII a été une révélation. Le système de combat très performant/plaisant se chargeant de reconsidérer mes convictons/aspirations en la matière. Maintenant, là où je m'interroge, c'est en quoi les adeptes du mauvais gout comme moi qui jouent à GodofWar et Uncharted plutôt qu'à Bayonetta et Wonderful101 imposent leur façon de voir les choses aux autres ? EN QUOI ?? Parce qu'il y a trop de gens comme moi ?? Donc, on vous impose aussi le foot plutôt que le Volleyball messieurs ? La dance classique plutôt que le hip-pop ou la zumba mesdames ? Alors, par simple respect entre les peuples, pourquoi ne pas le laisser jouer à ce qui lui plait, à ce qui l'attire et le laisser récidiver si l'aventure a été plaisante, concluante, si elle a comblé ses attentes et au contraire le permettre de son propre chef lacher l'affaire pour tenter autre chose dans le cas contraire. Je vois beaucoup de joueurs du dimanche s'essayer à toute sorte de jeux indépendants en vogue. Un marché quasi inexistant il y a une génération (en tout cas un marché souterrain voire inexistant sur console). On dit souvent sur le marché du travail qu'il faut savoir se vendre alors plutôt que de pleurnicher sur l'armada financière faisant vendre CallofDuty, Assassin's Creed et Fifa, pourquoi ne pas s'évertuer à trouver la recette pour vendre son jeu (sans travestir ses idées bien entendu) ?? Alors, attention, je suis pour l'élévation des exigences, de l'expérience leveldesignnogameplayique mais ce que je n'accepte pas, c'est de faire passer des jeux bons, de bon jeux pour des sous-merde qui n'ont rien à faire là et qui gangrenne les vrais jeux, ceux qui rendent hommage au jeu vidéo, le seul jeu vidéo légitime. Typiquement un comportement d'extrémiste qui souhaite guider de nouveaux adeptes vers la lumière et priver de leur libre-arbitre des congénères qui ne sont pourtant pas plus bête que lui pour se diriger vers les jeux qu'il estime/pour faire ses propres (putains de) choix. Pour moi, la solution la plus saine qui soit n'est certainement pas de déclencher des guerres à l'encontre de quelque jeu qu'il soit pour des questions d'idéologie mais de donner envie aux joueurs, à son entourage, à votre voisine, à votre concièrge, à je-ne-sais-qui, de découvrir ces gens en les promouvant, en les promulguant. Pas en les imposant. Je vois pas le but de la démarche consistant à créer une psychose à l'encontre de tel ou tel jeu alors que des développeurs se sont cassés le cul (et Dieu sait les horaires et le rythme de vie qu'imposent ces métiers) et pliés en quattre pour sortir des jeux qui fonctionnent. En théorie. Je comprends que ça gueule pour les sorties de #Driveclub, Assassin's Creed (je vais pas préciser un titre, ça serait mentir pour les autres), Diablo III, Sim City(, etc.) parce que le contrat trocal entre le développeur qui fournit le jeu et le joueur l'argent n'est pas respecté. Je le comprends jusqu'un certain point, faut pas non plus abusé surtout quand ce sont les dév' qui trinquent pour des décisions d'édition. Ce que je comprends moins, c'est lorsqu'on arrive à souhaiter la fin d'un genre (la Cinématographie pour ne pas la citer) parce qu'on aime pas et qu'on a peur (c'est toujours ce sentiment qui motive les gens à sortir les crocs, ne nous méprenons pas ...) que ça empiette sur les plates bandes des jeux qu'on aime. Donc de 1/ les gens n'ont pas confiance en leurs développeurs ou dans les générations qui remplaceront ceux qui partiront en retraite si je comprends bien. Ils ont peur de se retrouver qu'avec des Quantic Dream et les autres exclus PlayStations qui transpirent le cinéma. Et de 2/ ils en ont tellement rien à foutre des autres, ils pensent tellement qu'à leur gueule que ça leur semble normal d'avoir un tel comportement d'égoïste. L'incarnation de l'égoïsme pour ceux qu'ont vu le film Le Prénom. Ca fait un moment que j'ai perdu foi en la mesure de certain par rapport à ce qui n'est qu'un loisir mais là, on touche le fond comme même (copyright je-sais-plus-qui). Et ça me fait vraiment chier. Maintenant, les gens que j'estime de mauvaise fois vont me dire que les blockbusters occidentaux sans gameplay et sans leveldesign se vendent surtout pour leur plastique et que sans ça, ils feraient un four. Je leur répondrai CallofDuty, je leur répondrai Assassin's Creed, je leur répondrai Crytek. Autant d'exemples différents appuyant la thèse du NON : on ne joue simplement parce que c'est beau en Occident. On ne joue pas à n'importe quel prix. C'est comme faire passer CoD pour juste la même chose d'épisode en épisode (ce qu'il est) mais se basant sur l'héritage de maîtrise de gamedesign depuis les débuts de la série, la fameuse règle des 90 secondes (cf. Iseewhatyoudidthere). Mais c'est encore autre chose et légèrement hors-sujet sur les bords dans ce billet. Le pire, pour en revenir au sujet, c'est que je suis très probablement l'exemple même qu'on ne nait pas fin gourmet du jeu vidéo mais qu'on peut s'ouvrir et élargir ses horizons à tout. Il fut une époque où je m'abreuvais de jeux de foot, de course et de plateforme exclusivement. Pas vraiment de place pour les autres genres, et c'est convaincu par les propositions des développeurs que je me suis mis à jouer un peu à tout, pas parce qu'untel m'a posé un flingue sur la tempe. Façon de parler. C'est légèrement l'impression que j'ai quand je vois le discours à côté de la plaque de certains. Qu'ils aimeraient bien obliger les gens à jouer à des jeux qu'ils n'ont pas choisi. Mais ce n'est pas un comportement propre au JV, on peut généraliser le phénomène à à peu près toutes les formes de culture prisée par les masses (cinéma, musique notamment). Et c'est bien dommage, il y a encore un long chemin (pour le coup, quel pied de nez) vers la quête de maturité pour les plus virulents d'entre eux ...

Akiru le fou (à droite) et une personnalité non identifiée (à gauche) rendant visite à une brebis égarée pour la remettre dans le droit chemin.

J'ai d'ailleurs l'impression de reconnaître mon palier de porte mais c'est pas possible, il s'agit certainement d'un photo-montage (bien réalisé ceci-dit ...)

 Voilà ce que la lecture de la vidéo de JC et la réponse d'Akiru m'ont inspiré (mais pas que, j'ai été fortement inspiré par le sort du cas TheOrder1886 et les comportements/attitudes extrêmes dans les forums), c'est brut de décoffrage, c'est pas du tout struturé mais c'est dit avec le coeur. Le sentiment d'un type à qui on reproche indirectement d'aimer ce qu'il aime en somme. Et contrairement aux apparences, je suis pour l'amitié entre les peuples. Flûte, si j'avais su que ce post allait se finir en eau de rose ambiance Amour, Gloire et Potté ... j'aurais rajouter des petites colombes ici et là ... Bon, le déballage est terminé maintenant, rentrez chez vous, c'est couvre-feux ce soir; j'ai apperçu une bande de casseurs, ils se font appeler les "dictateurs du bon gout", FUYEZ !!

 Pauvres fous.

 

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