The Tree of life affiche

Palme d'or du 64ème Festival de Cannes. Cette appellation tombe comme
un coup de massue sur notre sens critique. Comment aller à l'encontre
d'une telle décision? Essayons de ne pas nous laisser abuser et de
juger The Tree of Life de façon personnelle. Le nouveau film de Terrence Malick s'imposait dès le début comme un des favoris de la Croisette. Voyons donc ce qu'il faudra en retenir.

La famille O'Brien est une famille américaine des années 1950 tout à
fait classique. Un père extrêmement autoritaire, empli d'une volonté de
succès individuel pour ses fils qu'il élève à la dure. Une mère
taciturne qui catalyse toute l'attention de ses trois fils qui
apprennent la vie au travers du prisme de leurs parents, de
l'apprentissage difficile de la religion mais aussi de leur propre
personnalité. Tout ce petit ordre est mis à mal par un événement
tragique qui vient bouleverser tous les personnages, d'une manière ou
d'une autre. C'est là que Terrence Malick en profite pour replacer
l'être humain dans le cercle éternel de la vie.

Et c'est aussi là que The Tree of Life prend
son essor vers la beauté, diront certains, l'incompréhension, diront
d'autres. Car l'intrigue que j'ai essayé de vous faire entrevoir à
travers ce résumé, ne débute véritablement qu'à partir d'une demi heure
de film, avant quoi
The Tree of Life multiplie
les plans mystérieux, sans lien immédiatement visible avec un ensemble.
C'est simplement parce que le film de Terrence Malick s'intéresse à
montrer la vie, sous toutes ses formes, qu'elle soit gigantesque ou
minuscule, destructrice ou salvatrice. Mais c'est aussi ainsi qu'il est
difficile de véritablement circonscrire une intrigue claire à ce film,
tant elle paraît repoussée derrière cette volonté de partager toute
cette vie qui nous entoure.

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Car The Tree of Life répète
constamment le lien, plus ou moins fort, qui unit l'être humain à Dieu,
ce grand Créateur qui a l'initiative de la vie mais aussi de la mort,
ce Père que ses enfants n'arrivent pas encore à comprendre. Les
personnages s'adressent directement à lui, ce à quoi répondent des
images que le mot « sublimes » ne suffirait même pas à décrire.
S'instaure ainsi une sorte de dialogue entre les paroles des
personnages en proie aux doute et ces images qui semblent parler
d'elles-mêmes. Terrence Malick semble, ainsi, s'affranchir totalement
des mots. Déroutant, certes, mais cela permet à chacun de faire parler
les images, d'y voir quelque chose de plus personnel.

Cette relation Hommes/Dieu trouve un parallèle évident avec la relation
père/fils qui est exposée tout au long du film. Cette relation si
complexe qui tantôt oppose, tantôt unit. Le personnage de Jack,
véritable personnage principal du film, se trouve ainsi en très forte
opposition à son père (tout comme il rejette Dieu à un moment du film)
qu'il aime tout autant qu'il déteste. On obtient ainsi un parallèle peu
surprenant mais plein de sens avec la relation entre l'être humain et
Dieu. C'est sans doute une chose qui déplaira sans doute au public,
cette constante réapparition du divin dans le film, qui peut tendre
parfois vers le mysticisme.

Enfin, s'il est vrai que le film est jalonnée d'un nombre incalculable
d'images absolument magnifiques, il faut tout de même noter que le
public pourra se lasser de leur trop grande récurrence. J'ai ainsi
entendu dire, à la sortie de la salle, que certains passages font
penser à un documentaire sans commentaire. Et c'est vrai qu'il y a de
cela, mais d'un autre côté, l'ensemble fait tellement sens, ou plutôt
porte tellement à la réflexion qu'il serait dommage de s'arrêter sur la
lenteur assumée du film, sur un sens pas directement visible. En effet,
c'est à chaque spectateur de se forger son propre sens de The Tree of Life. Et de cela dépend vraiment votre appréhension de celui-ci.

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Une Palme d'or déjà décriée par le grand public. Et il n'y a rien d'étonnant là dedans. The Tree of Life paraît,
de prime abord, trop inaccessible pour mettre d'accord tout le monde
directement et son mysticisme ambiant en laissera plus d'un sur le
carreau. Mais il faut bien avouer que l'esthétisme du film tire de ses
images une beauté éthérée capable de parler à tout le monde. Le sens du
film reste à l'appréhension de chacun, selon votre volonté d'en faire
quelque chose ou non. Un film qui ne fera pas l'unanimité, loin de là.

Source vidéo et photos : Allociné

Réaction du public : J'avais un peu laissé tomber cette rubrique depuis
un moment mais l'effet Palme d'or est synonyme de salle comble et je
dois avouer qu'il s'est passé quelques petites choses intéressantes
durant la séance. Comme je vous le disais dans le fil de la critique,
dans le public on n'a pas spécialement apprécié l'abondance d'images
magnifiques dans le film. J'ai souvent entendu quelques soupirs bien
appuyés. J'ai même remarqué quatre personnes qui sont partis avant la
fin du film. Enfin, dans les dernières minutes du film (il dure 2h20,
rappelons-le) j'ai clairement pu sentir de l'impatience dans le public.
Soyez donc prévenu, The Tree of Life ne plaira certainement pas à tout le monde.

L'appréciation de la Bobomb :

Note critique - Bobomb joyeuse

Malgré le fait que j'ai été quelque peu désorienté par The Tree of Life,
comme tout le monde, je crois que je retire pas mal de positif de cette
expérience hors du commun. D'une part des images magnifiques, qui font
certes très poseur voire documentaire ou encore peu à propos, mais qui,
selon moi, font vraiment sens, et d'autre part une réflexion possible
sur tout le film qui, malgré sa longueur et sa lenteur, se tient.
J'avoue avoir été mitigé au départ car je ne sais que trop ce qui fera
défaut à ce film pour d'autres mais c'est tout de même un sentiment
positif qui se dégage de ce nouveau film de Terrence Malick, pour moi.

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