Etant gosse, j'étais fan de jeux de voitures. Que ce soit des simu façon Gran Turismo, des gros trips arcades comme Rage Racer ou tout ce qui se trouvait entre ces deux extrêmes parmi les Toca Touring Car et autres Colin McRae Rally, je répondais toujours présent. Et puis, ayant l'impression d'avoir fait le tour du genre en jouant à Burnout 3 et Gran Turismo 4, j'ai lâché l'affaire pour ne picorer que sporadiquement quelques titres sans prise de tête. Quand j'ai eu mon permis, j'ai même quasiment totalement lâché le genre, comme si j'avais un manque en moins à combler.

Et vint ce fameux titre. Celui qui m'a fait reprendre le volant virtuel, qui m'a mis le sourire aux lèvres et qui m'a rappelé tous ces souvenirs de gosses. Ce jeu qui m'a fait squatter la télé à l'infini, c'est Forza Horizon 3. Des vastes étendues aux paysages variés, des routes et dénivelés torturés, un gameplay jouissif, un contenu ultra généreux, tout était là. Après une telle baffe, inutile de dire que j'attendais son successeur de pédale pied ferme. C'est donc avec de grandes attentes que j'ai lancé la version british de ce maître étalon.

Mais qu'est-ce que ça donne ? Digne successeur, révolution incroyable ou fils indigne ?

 

 

Le retour du roi


 

Quand on lance un jeu (et souvent même bien avant), la première chose à laquelle on est confronté, c'est son aspect visuel. Avec FH4, on n'est pas déçus puisqu'on est accueilli par une technique au top au service d'une DA accueillante nous incitant directement à faire chauffer le bitume. Histoire de nous montrer le taff abattu par les devs, une mise en bouche nous présente même d’emblée la grosse nouveauté de cet opus dont tout le monde a déjà entendu parlé : le changement de saison. En plus d'apporter une variété visuelle bienvenue, il est aussi la promesse d'une diversité bienvenue dans un genre qui peut vite tourner en rond.

Deuxième constat préliminaire : la conduite est toujours aussi jouissive. Plutôt arcade de base, elle se révèle quand même subtile et demande un certains doigté pour maîtriser totalement son véhicule. Chaque machine possède d'ailleurs son propre feeling qui évoluera en fonction des réglages opérés et les différences se font bien ressentir entre les différents types d'engins. L'ia est également de très bonne facture, pas trop sciptée en mode file indienne, et elle s'adapte sans sourciller aux fluctuations du mode de difficulté.

On comprend immédiatement pourquoi les développeurs de The Crew 2 ont préféré rajouter des avions et des bateaux dans leur suite plutôt que d'essayer de tenir tête à Turn 10 (mais bon, quand la base est foireuse, peu importe ce qu'on empile dessus à mon humble avis).

Bien sûr, pas de soucis si on confond l'accélérateur et le frein, le rewind répond toujours présent tandis que tout un tas de paramètres comblera les nazis de l'assistance à la conduite.

L'adaptabilité au joueur ne s'arrête pas là puisque le jeu nous invite à moduler en temps réel la difficulté en fonction de nos performances : si on gagne facilement, on nous demande si on veut augmenter la difficulté en échange de récompenses plus conséquentes. Et ça, mine de rien, ça donne l'impression que le jeu s'occupe de nous, qu'il nous offre une expérience à la carte. Clairement, c'est génial. On a l'impression de retrouver le grand Nintendo, celui qui soignait tous les aspects de ses jeux, et s'efforçait de s'adresser à tous. Du joueur sachant à peine tenir une manette à celui ayant des dizaines d'années d'expériences, sans exception. Sans confondre jeu accessible et jeu simpliste.

 

Côté auditif, on retrouve la bonne vieille radio capable de contenter tout le monde, le gps qui a une voix plus humaine que Jul, divers animateurs et protagonistes au rendu malaisant (réaliste mais pas naturel) mais bien doublés et qui parlent plus français que les personnages de Kingdom Hearts.

 

L'héritage de Forza Horizon 3 est donc bien présent et l'impression que les développeurs ont voulu pousser la formule est bien présente. La nouvelle carte confirme tout ça en nous proposant des épreuves variées se débloquant au fur et à mesure de la progression ainsi que quelques séries de quêtes plus "scénarisées" (il faut le dire vite, ne vous roulez pas par terre) nous permettant de relever divers défis au volant de différents transports imposés. Alors ne tournons pas autour du pot pendant 30 tours : oui, la formule fonctionne toujours aussi bien mais un léger détail vient vite apporter une petite ombre au tableau.

 

 

"it's a small world"


 

Ce clou planté dans la roue dubolide du fun, j'ai d'abord cru que c'était la taille de la map. Elle a l'air ridiculement petite par rapport au souvenir que j'avais du 3 et quelques heures permettent de comprendre qu'elle l'est effectivement. Seulement deux ou trois jours suffiront même à la retenir par cœur (et c'est un gars qui a les capacités de mémorisation d'une mouche atteinte d’Alzheimer qui vous le dit). Ça fait bizarre quand on sort du week end gratuit de The Crew 2...

Certains prétendent que les quatre saisons reviennent à multiplier d'autant la superficie, mais c'est un faux argument vu que les lieux ne changent pas. À ce jeu là, on peut tout à faire pareil avec Forza Horizon 3 en prétendant que le temps change aussi... Même au niveau de la conduite, si l'hiver est assez marqué par rapport au reste, les différences entre été, automne et printemps sont assez ridicules (en supposant qu'elles existent, je n'en suis même pas sûr).

Cet argument est d'autant moins crédible que dans le mode principal, on ne peut pas changer de saison quand on veut. Il faut attendre que les développeurs daignent nous octroyer un calendrier favorable. Si le 15 Doute vous avez une soudaine envie de neige mais que ces messieurs ont décidé que du 1er Joint au 39 Seppes-tendres vous alliez bouffer des fleurs, il faudra vous faire une raison...

De fait, oui, la carte est riquiqui. En conséquence, dans la réalité de ce monde virtuel, on se croirait vraiment dans "Le monde des tout petits" de chez Disney, où une poignée de rues sont censées représenter une grande ville et où quelques minutes à peine suffisent pour traverser la map d'un bout à l'autre.

Sauf que contrairement à ce que je n'ai cessé de répéter en stream, la map est totalement comparable à celle de Forza Horizon 3 en terme de taille. "Alors d'où vient cette différence de ressentie ?" me demanderez-vous. Tout simplement de la monotonie dont elle fait preuve : on a une petite ville dans un coin, une petite montagne dans l'autre, un seul festival et pour le reste, on a principalement de la plaine et de la forêt. Certes, le choix de la région impacte directement la diversité de la zone de jeu, mais ça ne vient pas que de là (on y reviendra plus tard, j'aime bien teaser).

 

Fatalement, les différentes épreuves finissent par s'entasser les unes sur les autres et on a l'impression de toujours parcourir les mêmes routes, plaines et bois. Les développeurs auraient pu casser cette répétitivité par le gameplay, en limitant chaque course à une catégorie précise (rétro, supercar, etc) mais ils ont préféré nous laisser le plus libre possible du choix de notre engin. C'est dommage car même si ça nécessite moins de travail de calibrage pour eux, cela signifie qu'on se retrouve souvent à conduire le même tacot sur de longues périodes. En effet, le joueur doit prendre l'initiative du changement en s'infligeant lui-même des menus et des temps de chargements, ce qui arrive encore moins régulièrement quand on a LE bolide qui nous permet de défoncer la concurrence. C'est d'autant plus vrai que dorénavant les compétences à farmer pour obtenir plus de points ne sont plus liées au pilote mais au véhicule. Donc voilà : on se retrouve fréquemment à arpenter les mêmes tracés, généralement avec le même volant.

Extension de cet agglutinement d'épreuves, les grosses icônes les indiquant sur la carte finissent vite par se chevaucher, ce qui fait qu'on a un mal de chien à les identifier, en plus de rendre le tout totalement illisible. Si il y a bien de trop nombreux filtres pour pallier ce soucis, le fait de devoir les réactiver à chaque fois qu'on rentre dans le menu les rend vite obsolètes (surtout qu'il n'y a pas de filtre pour afficher uniquement les épreuves non terminées). En passant, il est totalement impossible de différencier les courses où on a fini 1er des autres, et le sentiment de complétion en prend un sacré coup.

 

 

L'art de s'interfacer la tronche


 

De manière générale, l'interface est de toute façon un gros ratage. Pour le coup, il aurait mieux valu que ce nouvel opus ne suive pas les traces de son prédécesseur mais il faudra faire avec cette interface Windows 8 optimisé pour les tablettes alors qu'on est sur console/PC. Des cases énormes occupent l'espace dans les menus, on a des infos inutiles (genre la température et le temps qu'il fait... Juste... MAIS POURQUOI?), des onglets dans tous les sens qui ne font pas forcément sens vis à vis de certains sous-menus (parfois très cryptique) qui s'y trouvent ainsi que des alvéoles parasites à l'expérience qui ne sont là que pour faire de la pub à des éléments externes au jeu. On a même une belle régression par rapport à Forza Horizon 3 au niveau de la personnalisation de la peinture : si avant, dans le choix des peintures faites par les autres joueurs, on avait un aperçu en temps réel du rendu, il faudra maintenant se contenter de 3 lignes de vignettes minuscules ne montrant que l'avant et le côté droit de potentiels chefs-d'oeuvre...

Mais surtout, ça reste un calvaire de rejoindre des amis dû à ce manque de clarté plus qu'affligeant et un illogisme à toute épreuve. Par exemple, quand plusieurs de vos amis sont connectés en simultané sur le titre, une seule case leur est dédié pour les rejoindre. Un peu comme pour les homes de sites internet, chaque gamertag défile l'un après l'autre et il faut attendre que le bon s'affiche pour pouvoir enfin rejoindre notre comparse. On ne peut même pas faire défiler manuellement les vignettes, on est obligé d'attendre. C'est débile, surtout pour un jeu service tant orienté multijoueur.

Dans le même genre, et pour rejoindre ce que je disais plus tôt sur la liberté qui tue ce que les développeurs tentent de construire, il est dommage de ne pas avoir uniformisé la puissance des machines en coop. A quoi bon faire des courses entre potes si un joueur se ramène avec une auto de catégorie S2 et un autre avec une guimbarde de niveau D? Le second ne pourra faire mieux qu'une 7e place et l’interaction entre les deux participants n'aura jamais lieu...

 

Puisqu'on est dans le multi, des forzathons sont organisés à intervalle régulier avec tous les joueurs de la session. Le but ultime est d'y gagner gagner une monnaie spécifique (on sent bien que Microsoft, en bonne fouine, attend Les Vents Favorables pour réintégrer les microtransactions) en faisant s'allier tous les participants pendant une série de trois épreuves. Si c'est très sympa sur le papier, on s'aperçoit très vite qu'il s'agit en fait des mêmes sous-épreuves qu'en solo (radar, drift et saut) qu'on doit enchaîner ad nauseam, toujours dans les mêmes endroits. Adieu les time-trials, les courses et les épreuves de cassages de décor qui n'ont jamais existé (alors que le titre nous permet de casser arbres, murs et autres poteaux en glanant des points au passage), bonjour le farm sans saveur façon MMO du pauvre sur 3 ou 4 types de challenges parce que les développeurs avaient la flemme de regarder ce qui existait déjà dans leur jeu...

 

 

Un jeu service, certes. Mais au service de qui?


 

Je vous spoile, mais cette comparaison avec les MMO n'est pas innocente... Si Sea of Thieves était le porte étendard des jeux services devant vendre un abonnement en continu (comme on en verra beaucoup trop sur next gen), Forza Horizon 4 montre comment vont évoluer les jeux traditionnels avec ce nouveau modèle économique.

 

D'abord, le contenu des jeux va être drastiquement réduit : on a déjà parlé de la carte mais on peut aussi évoquer les 150 musiques de FH3 réduites à 117 ici. C'est très peu vu qu'il n'existe pas de radio les mélangeant toutes et que si on n'a pas le réflexe d'en changer régulièrement, les compositions se répètent très rapidement.

Extension gratuite de cette logique, on notera le rajout de farm insipide histoire de s'assurer que le joueur ait quand même toujours de quoi faire sur le jeu et n'aille pas voir ailleurs. Dans FH4, en plus des forzathons, on nous vend aussi des maisons servants de point de téléportation vendues entre 500 000 et 10 000 000 de crédits (c'est cher). Et comme dans le 3, les téléportations sont payantes pour inciter le joueur à s'en passer, écumer la map pour détruire des panneaux réduisant leur prix et étirer artificiellement la durée de vie (alors que d'autres panneaux d'exp existent et auraient pu prendre leur place). Et rappelez-vous des séries de missions scénarisées. Chaque type de quête se prend au même endroit, ce qui fait qu'on les enchaîne pour éviter de payer les TP ou de faire une gros détours plus tard et le jeu crée lui même une boucle répétitive qui n'existerait pas s'il ne cherchait pas à tout monétiser.

 

Ensuite, les dlc vont prendre une place encore plus prépondérante. Ici, on a les éternels packs de voitures qu'on nous présente à chaque lancement de jeu façon pub de FTP. D'ailleurs, ils font aussi l'objet de séries d'épreuves temporaires implantées dans le jeu qu'on soit déjà passé à la caisse ou pas, histoire de vous inciter le plus possible à sortir la carte bancaire. Je ne sais pas vous mais moi ça me dérange profondément d'avoir des icônes tagguées "nouveau" que je ne pourrai jamais compléter. Ah et on a aussi des dlc pour booster la réputation et les récompenses gagnées en course, avoir une maison gratuite (tient donc) et acheter des cartes révélant l'emplacement des panneaux dont on a déjà parlé (oh ben ça alors!). Si vous vous demandez ce qu'est la réputation, considérez ça comme de l'expérience qui donne accès à des loot-box pour avoir des tutures, des cosmétiques et du pognon. Mais ne faites pas de scandale svp, c'est pas EA là, ça ne compte pas... Parce que comme dirait Jean-Michel Actipognon de chez Turn 10 : "notre jeu est ultra bien équilibré, mais n'hésitez pas à payer pour ne pas avoir à farmer comme un pigeon!"

 

Enfin, les extensions seront bien plus présentes pour compenser la maigreur du contenu et la monotonie voulue des environnements. Seule la limite Est de la zone, bordée par la mer, ne peut accueillir de gros rajout (et encore, une île pourrait apparaître ou ils pourraient rajouter des bateaux histoire de bien humilier le "pauvre" Ubi). On devine facilement qu'elles seront distribuées via l'abonnement et présentées comme de grosses sorties (à la place de vrais jeux) et vendues plein pot d'échappement aux acheteurs traditionnels de la version de base (histoire de faire paraître l'abonnement annuel bien plus rentable). Comble du hasard, après une rapide recherche, déjà deux sont prévues pour faire plaisir aux fans (et rien d'autre, non non...)

Les jeux continueront de se déstructurer (comme ici où on peut avoir très tôt des bolides ultra puissants qui roulent allègrement sur toute possibilité d'impression de progression grâce à la roulette) et de se vider de leur contenu pour alimenter les événements temporaires qui s'assureront que vous restiez abonnés (sous peine de perdre à jamais certains éléments du jeu). Sans parler du fait que les jeux n'auront plus de fin, donc adieu le sentiment d'avoir accompli quoi que ce soit... En effet, dans Forza Horizon 4, on a rien à ce niveau. Même les quêtes scénarisées se contentent de nous dire "c'est tout pour l'instant/reviens plus tard" quand on les boucle toutes...

 

À l'heure actuelle, le meilleur moyen de profiter Forza Horizon 4 sans avoir l'impression de se faire flouer reste donc l'essai gratuit au gamepass. C'est indéniable, il est dur de faire moins cher que gratuit. Mais au moment de souscrire réellement à l'abonnement, rappelez-vous quelles mutations bâtardes sont en train de subir les jeux et pensez bien qu'il vous faudra un abonnement par gros éditeur qui vous intéresse. Après tout, si Crapcom entre en piste aujourd'hui pour nous dire qu'ils vont faire trois AAA par an et 4 seasons pass par jeu, ce n'est pas pour rien : en faisant monter le prix d'un jeu à 250€ minimum (70+4x45+dlc/microtransactions), ils rendent un abonnement (+dlc/microtransactions) bien plus "rentable" aux yeux des joueurs naïfs se pensant "vaincus" avant même d'avoir simplement dit "non" à ce système avec leurs claviers, leurs voix et leurs porte-feuille. N'oublions pas non plus de rajouter le prix des abonnements au gold/ps+ pour accéder au online et, si les rumeurs se concrétisent, l'abonnement au cloud si vous décidez de passer au full streaming/qu'on ne nous laisse pas le choix (ou prévoyez une hausse des autres abonnements). Surtout que vous serez vite la 5e roue du carrosse quand vous aurez payé d'avance un an (ou plus) d'abonnement pour payer "moins" mais que vous vous retrouverez à payer pour louer des nouveautés qui ne vous intéressent pas (en supposant qu'il y ait des nouveautés), sans rien avoir à vous mettre sous la dent pendant des mois.

Bref, ne rêvez pas, le Gamepass/PsNow/autre ne sera jamais le Netflix du jeu-vidéo (exhaustif, pas cher et au contenu de qualité, ce qui est d'ailleurs de moins en moins vrai).

Donc, au moment de souscrire à un quelconque abonnement, posez-vous cette question : est-ce vraiment ce futur vidéoludique que je veux encourager?

 

 

Au final, comme son prédécesseur, Forza Horizon 4 est toujours un jeu au gameplay extrêmement solide appuyé par une technique irréprochable mais desservi par une interface catastrophique.Malheureusement, il s'avère aussi être le premier titre d'une série traditionnelle à effectuer la transition vers le modèle économique par abonnement. Entre un contenu pas terrible, l'obligation de se connecter régulièrement, les multiples agressions pour faire acheter des dlc, les extensions déjà palpables, la présence de farm insipide et l'absence de structure logique, on a presque l'impression d'avoir affaire à une caricature de ce que sera la next gen voulue par de nombreux éditeurs (et on comprend pourquoi : moins d'investissement, plus de pognon gagné et profits réguliers, c'est tout bénèf' pour eux). Inutile de dire que ça ne donne pas vraiment envie...

 

 

Avec l'essai gratuit au gamepass : 17/20

Avec l'abonnement payant : 15/20

Achat traditionnel : 14/20

Prix officiel conseillé de l'édition de base : 70€ - Estimation perso : 35€

Prix officiel conseillé de l'édition complète : 100€ - Estimation perso : 50€

Commander sur cdkeys - Commander sur IG

 

Note : Cette critique est initialement paru sur mon site.

Les liens affiliés me permettent d'organiser des concours pour vous faire gagner des jeux.