Il n'y a pas que les jeux vidéo, dans la vie ! Quand on est une Mellorine qui se respecte, on se passionne pour beaucoup (trop !) de choses, et on a parfois du mal à suivre, mais on peut briller en société =)

Ce petit billet hebdomadaire sera sans prétention, comme l'intégralité de ce blod d'ailleurs. Il me permettra cependant de partager quelques-uns de mes coups de coeur momentanés ou éternels, car après tout, je suis une grande romantique (qui a décidément trop bu ce soir).

 

L'ALBUM DE LA SEMAINE

All the Pretty Little Horses

de CURRENT 93

Sorti en 1996

 

Je pourrais passer des heures à disserter sur l'oeuvre de David Tibet, surnommé "la Voix de Dieu" comme d'autres ont été "le Roi de la Pop" ou "le Roi" tout court d'ailleurs... mais je l'ai déjà fait. Cela date de l'époque où j'écrivais pour un site internet très connu des amateurs de musiques extrêmes, Nightfall in Metal Earth.

 Ma plume, alors, oeuvrait sous le pseudonyme de "Udufru", nom viril s'il en est, devenu, d'ailleurs, celui de tous mes personnages masculins dans les jeux vidéo. A l'époque, je n'assumais pas le fait d'être une fille dans un univers geek très sexiste, où chacun de mes accords au féminin ne manquait pas de conduire à des tentatives de drague pitoyables suivies de refouls à cause desquels je passais immanquablement pour la méchante allumeuse de service. Maintenant que j'aborde la trentaine sereine, je peux me permettre d'apparaître dans toute la superbe de mon genre, je ne suis manifestement plus sur le marché... Putain de troisième âge, je donnerais n'importe quoi pour me faire maladroitement draguer par des puceaux comme à l'époque.

Quand bien même, mon coeur ira toujours à David Tibet, unique membre du groupe CURRENT 93. J'ai chanté, sur NiME, mon amour pour l'album Thunder Perfect Mind ; il vous suffira donc de suivre ce lien pour retrouver quelques-uns de mes vieux écrits (et découvrir qu'à l'époque, je faisais des fautes de frappe). Cependant, avec le recul, je vous conseillerai plutôt All the Pretty Little Horses, sorti en 1996. Tout ce que j'ai dit sur Thunder Perfect Mind s'applique à ce chef-d'oeuvre, en plus mieux. Les merveilles que sont The Carnival is Dead and Gone, The Blood Bells Chime ou The Frolic plairont aux plus chelous d'entre vous. Ceux-là ont le droit de me draguer, ils ne se prendront jamais de refoul, en tout cas amical, de ma part.

Bon, maintenant je vais me faire un bon ENSLAVED parce que je vais me mettre à déprimer =)

 

 

LE ROMAN DE LA SEMAINE

Les Mémoires de Zeus

de Maurice Druon

Edité chez Milady

Ne me faites pas croire qu'il n'y a aucun fan de mythologie grecque parmi vous : j'en vois certains qui adorent God of War ou Saint Seiya par ici. Les mythes helléniques ont fasciné une belle partie de mon enfance ; j'étais alors incollable sur Ulysse, Persée, Jason et surtout Thésée, mon héros favori.

Lorsque j'ai découvert que le vénérable Maurice Druon s'était adonné à la discipline, je n'ai pas hésité une seconde. En effet, la maîtrise de la langue française dont faisait montre, de son vivant, cet académicien génial, m'a bouleversée tout au long des Rois Maudits, saga dont la lecture fut une jouissance de tous les instants pour une maniaque de linguistique telle que moi. Il en fut de même pendant Les Mémoires de Zeus.

Druon y raconte toutes les mésaventures du roi des Dieux en empruntant sa voix propre. Ainsi, c'est Zeus lui-même qui nous conte comment il manqua d'être avalé par Chronos, comment il séduisit Héra et tant d'autres figures féminines, comment Prométhée lui joua des tours pendables au profit de l'Humanité. Il parle de ses multiples enfants divins et de leurs facéties, et bien sûr d'Héraklès, si tragique héros dont pourtant nous ne connaissons pour la plupart que les hauts faits, car il est si facile d'occulter les zones d'ombre...

Ce récit à la première personne permet à l'auteur de dégager les sens cachés des légendes fondatrices de l'Europe. Les interprétations de Druon accordent les aventures faussement archaïques de Zeus à notre civilisation passée et présente. Sous sa plume, la mythologie grecque revêt des allures de conte philosophique voire d'allégorie religieuse parfaitement défendable. Parler de morale serait insultant, mais il est indéniable que l'écrivain a cherché, par cette oeuvre, à faire passer des messages de précautions, d'humilité, de tolérance.

Et avec quel talent ! La poésie des sens s'associe à la musicalité des syntaxes dans une orgie de phrases où chaque mot, chaque virgule, occupe la place idéale. La perfection du style n'a d'égale que l'efficacité esthétique et métaphysique du concept, qui permet à la fois de se remémorer les cocasseries de Zeus et de s'interroger sur la profondeur de celles-ci.

Après cette digression, je peux me remettre à l'anthologie des romans de China Miéville !

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Quant à la BD et l'anime de la semaine, ce sera pour plus tard. Non mais quand même, laissez-moi jouer un peu !