Parfois, l'on pense au contenu téléchargeable comme la pénultième chance d'une daube mal finie par des stagiaires devenus alcooliques lors du développement d'un quelconque titre. A d'autres moments, c'est la démarche paresseuse de l'éditeur qui un oeil sur son compte en banque se dit que «finalement, un skin d'armure pour cheval pourrait faire rentrer quelques deniers bien nécessaires à la création de la prochaine armure équine».
Aujourd'hui, prenez votre fouet ancestral avec vous: nous allons jeter un oeil au monde du DLC.

Ci-dessus: le comble du DLC

Donne la caillasse.

RUN DLC, le fameux inventeur du DLC. (Et son crew, of course.)

Nous avons été stupides, en masse. Individuellement nous fûmes l'équivalent d'Isaac Newton remarquant que la gravité existe en se prenant une lourde pomme sur la tronche, mais ce ne fut en rien une expérience agréable. Car nous vivons maintenant dans un monde où UbiSoft peut se permettre de sortir un jeu dont la fin n'est pas incluse à l'intérieur de la boite et de demander 60€ pour les trois quarts d'un jeu. Avant de vous demander quelques deniers de plus pour profiter de l'épilogue bâti par vous tout au long des huit heures de jeu payées plein pot. (La question ici n'est pas de savoir s'il était bon ou mauvais. Non, c'est de savoir par quelle magie surréaliste l'on peut de nos jours vendre un jeu qui se termine sur la promesse d'un épilogue sans l'inclure sur le disque payé par le joueur et où il reste accessoirement quelques gigas de place pour l'inclure.) Que ceux qui ont reconnu le premier Prince of Persia next-gen lèvent la main. Que ceux qui ont payé pour voir la fin se filent trois baffes de ma part en stéréo. Faut pas encourager le mercantilisme de base des éditeurs. Sinon qui sait où ils s'arrêteront? Dans le futur, il se peut que vous ayez un travail d'inséminateur artificiel d'aliens ventripotents très chatouilleux. Il se peut aussi que votre seul plaisir après une dure journée passée au système de fertilité de la Planète Berzak soit de jouer à l'un ou l'autre jeu musical aux instruments holographiques hors de prix, sur lequel vous serez obligé de jouer du Tokyo Hotel. Qui sait?

Rock Band Marketplace Edition

Dans le lot, la démarche la plus philosophiquement acceptable est celle proposée par Harmonix et Neversoft dans leur jeux musicaux. (À savoir, respectivement Rock Band et Pas Rock Band.) L'on peut y dépenser de l'argent pour ne pas devoir supporter les 30% de musique catastrophique proposée par diverses majors et autres éditeurs de contenu musical pour assurer la promotion de leur groupes à l'international. Ce que j'appelle le syndrome « Superbus dans Guitar Hero: Les Légendes du Rock ».
Ma proposition géniale pour encore améliorer la situation? Simple, que l'on puisse dépenser 90% du prix du jeu directement sur le Marketplace afin de se construire la compilation parfaite qui répond à nos besoins musicaux. Ce serait la bande-son assurée de répondre au motto « all killer, no filler » de tout un chacun. Car ce n'est pas parce que la majorité des joueurs de jeux avec instruments en plastoque ont des goûts musicaux de chiotte que je dois en payer littéralement le prix quand je désire faire plink et plonk rythmiquement en massacrant du Blue Oyster Cult mort bourré. (Pendant ce temps là, Guitar Hero devrait en être arrivé par pur dépit à son édition « Henry Dès Metal ».)

DLC: délicieuse liqueur capiteuse?

À notre époque s'opère une révolution de l'esprit sans pareil dans l'histoire des jeux-vidéos, des jeux peuvent êtres vendus sans avoir même à se salir un seul instant sur l'étal de revendeurs situés dans le méprisable monde physique. Il est ainsi possible à de mini chefs d'oeuvre comme World of Goo, LostWinds, MegaMan 9, fl0wer, Shadow Complex et autres d'exister sans devoir s'assurer contre l'éventuel bouillon représenté par la lourde infrastructure nécessaire à mettre le produit en rayons. (Surtout qu'il est toujours possible que le jeu ne se vende tout simplement pas à ce prix dans le monde réel car il serait vu comme un produit cheap noyé dans des centaines de produits de la même gamme de prix et dotés de licences plus reconnues. Comme Crazy Frog Racer.) Cela représente certes un danger. Car si ce système de livraison de bonheur à domicile devenait la norme, l'on perdrait l'un des incentifs qui ont poussé les joueurs de jeux-vidéos à acheter leur jeux pendant des années. J'ai nommé, La Boite. On peut se demander si la volonté des éditeurs de faire des économies sur tout ce qui n'est pas le logiciel ne poussera pas l'objet de collection qu'était la boite vers la porte de sortie. Mais cela me semble improbable, après tout la plupart des jeux téléchargeables d'envergure qui sortent de nos jours le font accompagnés d'une version « collector  contenant quelques goodies insignifiants.
J'ai évidemment une solution qui marie tradition et fioutcheur d'une manière unique et futée: pourquoi ne pas pouvoir imprimer soi-même de vraies boites vides pour ces jeux immatériels. Ainsi des années d'obsession compulsive peuvent se marier avec la révolution qui pourrait la détruire.