Encore une nouvelle rubrique consacrée, cette fois-ci, aux jeux qui auraient bien mérités une meilleure publicité et n'ont malheureusement pas eu le succès escompté. Et, pour bien commencer les hostilités, voici God Hand, un beat'em all furieux qui renouvelle pas mal le genre en piochant des bonnes (et des moins bonnes) idées de ci de là. Bref, les claques vont volées et les blagues hautement mal placées (ainsi que le mauvais goût) vont fusées comme des boulets de canons.

 

PEGI EN ACTION

Tout d'abord, je tiens à préciser plusieurs choses. D'abord, si vous êtes du genre féministe, que vous defendez les droits des femmes et des animaux avec une certaine ferveur et que vous n'aimez pas les homophobes, ce test n'est peut-être pas fait pour vous. Sachez que je suis totalement d'accord avec vous, et que je ne cautionne absolument pas toutes les scènes marquantes et avilissantes de ce soft. Puis, étant moi-même handicapé, je n'est pas été choqué outre mesure par les clichés très extrêmes du jeu, mais je vous préviens que certains propos peuvent mettre certaines personnes mal à l'aise. Pour faire plus simple, que les âmes sensibles et très réactionnaires s'abstiennent de lire le test qui suit...vous voici prévenus...

Vous incarnez Gene, un homme solitaire se promenant dans un décor qui sent bon le western spaghetti. Arrivé dans une ville semblant abandonnée, vous apercevez soudainement une jeune et jolie fille se faire aggresser par des voyous à l'air très bizarre. En effet, ces derniers semblent tout droit sortis d'un mauvais cosplay de super-vilains. Toujours est-il qu'ils en veulent aux bras de la pauvre victime qui demandent, en vain, de l'aide .N'écoutant que votre courage (et votre stupidité), et étant plutôt un expert en arts martiaux, vous décidez de lui venir en aide. Mal  vous en prend, puisque les caiileras du pauvre sont largement plus fortes que vous, et vous sectionnent un bras pour vous punir.

Vous pouvez envoyer vos ennemis dans les airs, et même sur orbite. Vous avez dit exagération ?

Bien entendu, vous vous tordez de douleur et, alors que les brutes sanguinaires se désintéressent de vous, la jeune fille (Olivia) vous conduit dans une chambre d'un hotel et vous transmet un artefact largement bienvenu pour vous, puisqu'il s'agit de la Godhand. C'est un bras surpuissant capable de déchaînner les furies les plus destructrices. Mais, comme le dirais bien mieux que moi un célèvre personnage secondaire de comics américains : "un grand pouvoir implique de grandes responsabilités". Et là, tout ceci va, malheureusement pour vous, se vérifier, car il vous faudra défendre votre bras qu'une horde de démons à l'aspect humain se disputent.

Vous devrez donc nettoyer les différents tableaux que vous traverserez, envoyer ad patrès tous les loubards qui se mettront sur votre chemin, et fouillez chaque zone pour y trouver des bonus plus ou moins intéressant. D'ailleurs, les méchants que vous rencontrerez sont d'un cliché qui fleurtent énormément avec le mauvais goût et les références d'autres productions à succès comme Street of Rage ou Final Fight.

 

VOTRE MISSION, SI VOUS L'ACCEPTEZ...

Les buts qui vous sont proposés sont très simples, car il suffit de rejoindre un point A et un point B. Simple non ? Et bien pas du tout, car les ennemis seront légions dans les différents environnements. De la simple brute qui se laissera gentiement démonter la tête aux guerriers bien plus véloces et agiles, le "bestiaire" est large et bien étoffé. Surtout que, chose assez rare, vous vous fiterez avec une multitude de femmes, toutes plus rapides et habiles les unes que les autres. Elles vous lanceront des armes de jet (chapeaux à lames, couteaux,...), mais sauront aussi vous mettre quelques claques et coups de pied bien placés dans votre tronche ou...bref vous voyez à quel endroit...

Tu la veux ta fessée ? Ben la voila !!!! Bizarrement, très jouissif...

Et les hommes ne sont pas en reste, car ils peuvent aussi vous matraquer les oreilles avec des armes qui font mal, comme des battes, des sabres, ou des parasols (et bien oui). Les techniques sont également de mise, avec des combattants en karaté, en free-fight et même des catcheurs, experts en chopes. Mais la véritable difficulté est que tous les ennemis sont nombreux, et vous explosent la gueule en même temps, sans compter qu'ils possèdent des techniques souvent imparables. Et ceci rend le jeu d'une difficulté incomparable, car il vous est souvent impossible de vous défendre face à une horde de punks qui vous ne laissent aucun répit pour contre-attaquer.

Outre le démontage massif d'ennemis, vous pouvez trouver des cartes qui vous donneront des pouvoirs magiques et des techniques en plus, comme la roulette. Cette dernière vous donne le choix entre plusieurs coups spéciaux qui toucheront un seul gars, ou toute un ensemble. Le soucis est que ces techniques sont en nombre limité (forcément), mais surtout qu'il faut les choisir en temps réels (ou presque), donc vous n'aurez pas le temps de réfléchir, et vous les déclencherez souvent au hasard.

 

PIMP MY KICKASS

Le plus intéressant, à mon sens, dans ce jeu, est qu'il est possible de customiser vos coups et surtout vos combos. Si vous n'avez que quelques claques à distribuer au début du jeu, vous trouverez des coups en défaisant certains ennemis et en les achetant entre chaque zone dans un magasin, qui vous proposera d'ailleurs également des augmentations de barre d'énergie et de furie, mais aussi des techniques de roulette. Pour en revenir aux coups, vous pouvez donc créer vos propres enchaînnements et les tester avant de les valider. A vous de voir si vous préférez des coups puissants mais lents, ou plutôt des combos rapides voire imparables pour certains. Il vous est même possible de lancer les ennemis en l'air, de passer outre la garde de l'adversaire et de les énerver (ce qui rend vos coups un peu plus efficaces).

Ces deux persos sont le summum du mauvais goût et de la parodie graveleuse. Homophile, s'abstenir...

La roulette peut aussi être customisée à souhait, et vous pourrez ainsi ranger vos meilleures techniques dans l'ordre qu'il vous plaira. De plus, vous possédez une barre de furie qui se remplit en frappant les ennemis et en recevant des coups. Une fois remplie, cette jauge vous donne un pouvoir (qu'il faut déclencher au préalable) durant quelques secondes et vous donne l'invulnérabilité et vous profère une force et une rapidité phénoménales. Cette puissance sera très souvent salvatrice et vous tirera de maintes situations désespérées.

Car, outre les rivaux déjà surpuissants mais très banals, certains sont, en somme, des démons qui se transformeront lorsque l'enveloppe humaine sera détruite. Et là, ils disposeront de pouvoirs et de coups démoniques (c'est le cas de le dire), avec la possibilité de se téléporter. En les défaisant, vous gagnerez des techniques spéciales et des coups de roulette en plus. Bref, tout cela vaut quand même le coup, mais vous aurez besoin d'être très bien entraînné pour les détruire.

 

LA BOSSE DES BOSS

De plus, chaque fin de niveau se finira par une bataille contre un boss. Si certains ne sont que des humains que les démons supérieurs ont agrémenté de pouvoirs spéciaux, d'autres sont ces mêmes créatures surpuissantes, pourtant à l'apparence humaine. Et la caricature est également de mise, avec un mexicain pesant plus de 500 kg et fumant un cigare gros comme vous, une nymphette super bien foutue et très sado-maso, un guitariste se prenant pour le David Guilmour du (très) pauvre... et des personnages à la limite du ridicule, comme ce catcheur en costume de gorille ou ces cinq nains se prenant pour les combattants de Bioman avec des costumes très...japo-niais... Mais la palme revient à ces deux catcheurs déguisés en Misstinguette (oui, oui, vous avez bien lu), se comportant comme des folles tordues et cachant à peine leur homoséxualité extrèmement mise en valeur (c'est à la limite de la parodie). A ce moment, vous vous demanderez dans quel monde vous êtes vous retrouvé...

Il arrivera que les adversaires humains se transforment en démons. Les détruire ne sera pas chose aisée.

Et les coups spéciaux de votre personnage ne sont pas en reste, avec des genoux dans les bijous de famille, des suplex arrière, mais surtout (et c'est le plus marrant en fait), la possibilité de prendre les femmes sur vos genoux et de leur mettre une fessée déculottée d'une rare violence...(WTF). Et pour accentuer cette débauche de d'aggressivité, vous devez marteler un bouton, histoire de donner à cette méchante fille la correction qu'elle mérite.

Quelquefois, au détour d'un immeuble ou d'un couloir, vous tomberez nez à nez avec une sorte de fée rougeoyante qui vous proposera un défi. Si vous l'accéptez, vous serez transporté sur un ring et vous devrez défaire une vague d'ennemis, détruire un véhicule tout en étant aggresser par des rivaux, ou survivre à des boss, et tout ceci, dans un temps limité bien sûr. Pour y parvenir, je ne vous cacherai pas qu'il vous faudra souvent sortir vos meilleures techniques, et déclencher votre Godhand. Au bout, vous pourrez glaner de nouvelles tecnhiques de combat inédites et dévastatrices, ou tout simplement des items de regain d'énergie (des fruits et des légûmes géants...sigh...).

Les boss sont très ardus, surtout lorsqu'ils sont sous leur forme démoniaque.

Encore un petit mot concerant les démons supérieurs, ces derniers ont deux formes, et se transformeront en démons bien laids, ressemblant à des insectes. Leur extrème difficulté vous donnera beaucoup de fil à retorde, et mettra vos réflexes (et vos nerfs) à rude épreuve. Surtout que la chance aura également un rôle à jouer, car vous aurez souvent des objets à leur jeter à la trogne, comme des vases par exemple. Et dans ces items, se cachent des bonus aléatoires comme de l'énergie, mais surtout des cartes vous redonnant une jauge de furie gratuite ou des techniques de roulette en plus. Toujours est-il que, malgré ces bonus, ne négligez pas les dégâts faciles que provoquent ces missiles improvisés, et servez-vous en sans aucun scrupule.

 

LA CLAQUE DANS TON GUEULE

Ne cherchez pas la faute dans ce titre, c'est une expression de chez moi...

Du point de vue graphisme, c'est plutôt clair, surtout pour les personnages. Ils ont, en effet, bénéficiés d'un soin tout particulier, et les couleurs qu'ils arborent sont souvent bien rendues .De plus, la volonté de rendre tous les ennemis largement ridicules leur donne un certain cachet et les rendent hautement charismatiques. Les démons supérieurs sont , eux aussi, très empathiques et participent grandement au scénario, pourtant très faiblard. Le gros mexicain est, d'ailleurs, assez boulversant lorsqu'il sera défait, et ne manque pas d'une certaine sympathie en fin de compte. Par contre, les décors sont bien plus quelconque, et souvent repompés sur eux-mêmes. Ce n'est pas moche, loin de là, mais les environnements sont trop redondants et la diversité n'est pas trop de mise. Pourtant, il existe plein de petits clins d'oeil à des films qui ont cartonnés au box-office, comme par exemple une arraignée géante dans un environnement désertique, qui ne nous rappelle pas du tout Wild Wild West... Les animations sont très fluides et incroyablement réalistes, et les coups de Gene sortent au quart de tour. Vous aurez pourtant la désagréable sensation que les ennemis sont bien plus rapides et agiles que vous (et ce ne sera pas qu'une impression). Et les réferences parodiques sont à se taper le cul par terre, tellement elles sont drôles...et très kitschs aussi. Les cinématiques sont superbes, malgré qu'elles ne soient faites qu'avec le moteur graphique du jeu. Pourtant, elles sont de grande qualité avec une mise en scène efficace.

La roulette propose plein de petites techniques moyennement efficaces, mais qu'il faut choisir au plus vite.

La bande sonore est de qualité, avec des riffs de guitare bien pêchus et des références rock'n roll fleurtant avec les années 50/60. Avec un environnement graphique très western et des protagonistes plutôt typés des années 2000, le constraste prend pourtant forme d'une façon assez charmante. Gene ne parle pas beaucoup, mais sait tout de même pousser quelques cris de victoire. Les ennemis, quant à eux, sont bien plus bavards, et commentent souvent les actions. Même les pnj s'y mettent, et arborent des positions et des hurlements à mourir de rire. Malheureusement, tout ceci est en anglais, de même que les cinématiques. Dans ces dernières néanmoins, un sous-titrage français est présent, mais il est assez approximatif. Je dirais surtout que les dialogues sont volontairement écourtés, et pour ceux qui comprennent l'anglais parlé (comme moi), ils s'aperçevront de la supercherie très rapidement.

Si les coups sortent avec une grande facilité, l'IA des ennemis est très véloce. Ils ne se contentent pas d'avancer vers vous et de balancer des coups, mais ils élaorent une stratégie selon vos actions, et se protègent bien trop rapidement, sans compter les contre-attaques bien trop habiles pour des réflexes humains. Pourtant, avec de la patience et de la méthode, il vous sera aisé de trouver la faille et la technique appropriée à chaque adversaire. La plus grande difficulté reste que vos rivaux sont en grand nombre, et qu'ils ne se gènent pas pour vous attaquer en même temps. Si au début de l'aventure vous trouverez que les coups sont assez similaires entre eux, sachez que par la suite, vous aurez quelques possibilités qui valent toutes le coup d'oeil (ne serait-ce que pour les fessées).

Il faudra chercher quelques items cachés qui vous seront fort utiles, mais pas toujours indispensables.

L'aventure est plutôt longue, avec une bonne rejouabilité. Mais ceci est surtout dû à sa grande difficulté, notamment contre des boss d'une rapidité et d'une force hors du commun. L'écran du Game Over hantera vos parties dès les premières minutes de jeu, car même les simples ennemis sont assez compliqués. Alors, lorsqu'ils se transforment en démons... Et, en finissant le jeu un première fois, vous pourrez changer le costume de Gene, en le transformant en Ken Master (un des héros de Street Fighter II) ou en personnage des Village People (WTF, again). De plus, le magasin vous propose des coups en plus et des combos encore plus dévastateurs, de même qu'une arêne et une course de chien à la c.. (non mais là, WTF !!!!).

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Politiquement très incorrect, se moquant de plusieurs communautés, ne se prenant jamais au sérieux, voici un jeu relativement original. Voulant revisiter les anciens beat'em all mythiques comme Final Fight ou Street of Rage, en y ajoutant de l'humour très graveleux et extrêmement douteux, God Hand n'a malheureusement pas trouvé son public, malgré de très bonnes idées et un gameplay aux petits oignons. Les situations hilarantes et les scènes de combat furieux sont pourtant des atouts indéniables pour un excellent jeu, d'autant plus que les graphismes sont plutôt soignés et que les cinématiques sont dignes des meilleures productions du genre. Mais, la bien trop grande difficulté et la répétitivité de l'action peuvent en rebuter plus d'un, malgré cette possibilité de customiser ses combos et ses techniques spéciales. Bref, si vous aimez les défouloirs sans trop de réflexion et souffrir le martyr, ainsi que les blagues très potaches et les parodies cinématographiques (et télévisuelles), God Hand peut vous convenir. Encore faut-il que vous ne soyez pas bégueule et que le millième dégré de vous affecte pas outre mesure, car ce jeu est assez...extrême-droite...mais c'est pour de rire...

 

CLAQUE DANS LE BAIGNEUR : graphismes sympathiques, bruitages pêchus, des possibilités originales, action non-stop, quelques bons défis, mise en scène exceptionnelle, beaucoup d'humour...

PLAT DU PLONGEUR : ...mais qui ne plaira pas à tout le monde, bien trop ardu, du mauvais goût à gogo, le jeu n'est pas impartial, traduction française imprécise.

 

Graphismes : 16/20.

Sons : 15/20.

Jouabilité : 17/20.

Scénario : 15/20.

Durée de vie : 18/20 (pour les masochistes), 12/20 (pour les autres).

 

Sentence

16/20

 

Genre : beat'em all.

Année : 2007.

Développeur : Clover Studio.

Editeur : Capcom.

Difficulté : non, mais vous n'êtes pas bein là, on n'est pas encore des Dieux, nous.

PEGI : 18 ans.

Qui se ressemble : Final Fight Streetwise(PS2), Samurai Western (PS2), The Warrior (PS2, Xbox, PC), Urban Reign (PS2), Beatdown (PS2).

 

Quelques cutscènes du jeu, non sous-titrées.