"Transcending history and the world, a tales of souls and swords, eternally retold"...vous reconnaissez ces premières paroles de cette introduction de fou ? Bien sûr, il s'agit de Soulblade, une cinématique qui, encore maintenant, reste l'une des plus belles jamais réalisée sur une console de salon. Alors, fourbissez vos armes, dégainez vos épées et affutez vos lames, car le voyage risque d'être mouvementé...

UN PEU D'HISTOIRE

Vercci, un marchand italien très puissant, engagea des mercenaires pour quérir une épée légendaire qui, selon ses informations, donnerait un pouvoir incommensurable aux porteurs. L'un de ces chasseurs de primes, Cervantes de Leon, un pirate sanguinaire, met la main sur le trèsor tant convoité. Mais, au lieu de la remettre à son commanditaire, il se laisse absorbé par l'arme, et en devient le possesseur exclusif.

Ecumant les mers et les contrées, Cervantes nourrit l'appétit insaciable de Souledge, friand d'âmes de combattants, mais surtout de l'énergie mentale du pirate dêchu. Ayant pris connaissance du retour de l'arme maudite, des combattants venant de tous les pays tentent de la détuire, ou de la ravir au nouveau fléau de l'humanité.

Cet effet de rémanescence des armes est tout simplement sublime, et donne aux affrontements un cachet bien particulier.

Ainsi, vous devez choisir entre plusieurs guerriers, parmi une bonne dizaine disponible dès le début, et partir à la conquête du monde, poursuivant Souledge avec acharnement.

 

CASTING SELECTIF

  •  Hwang est corréen, et recherche Souledge afin de mettre fin à une guerre qui détruit son pays. Arme : épée coréenne.
  •  Taki est une chasseuse de démons, et veut détruire tout naturellement l'épée démoniaque. Armes : double dagues.
  •  Siegfried a tué son père par mégarde. Fou de douleur, il s'en prend à Souledge et veut la détruire par vengeance. Arme : épée lourde.
  •  Mitsurugi est un ronin (samouraï sans maître), et recherche Souledge car il prétend ne craindre aucun autre combattant. Avec cette arme, il sera en mesure de battre son eternel rival, Tanegashima. Arme : sabre japonais.
  •  Lilong est amoureux de Chie, qui fut assassinée par un mystérieux épéiste du nom de Mitsurugi. Il poursuivra le meurtrier présumé de sa bien-aimée. Arme : nunchaku.
  •  Seung Mina fugue du dojo de son père, afin de prouver sa valeur en temps que guerrière. Elle fuit également le mariage arrangé avec Hwang. Arme : bâton à lame.
  •  Rock est orphelin depuis longtemps. Ayant recueillit un jeune garçon, il part à la recherche de Souledge car il pense sincèrement que ses parents sont toujours en vie et que l'épée peut le mener à eux. Armes : hache ou gourdin.
  •  Sophitia est mandatée par Héphaïstos, le dieu grec des forges, pour anihiler Souledge et libérer ainsi les âmes victimes de son insaciable appétit. Armes : glaive et bouclier.
  •  Voldo est le gardien du trèsor de Vecci. Ce dernier lui demande de retrouver l'épée maudite, maglré que le guerrier soit totalement aveugle et un peu fou. Armes : gants à lames.
  •  Cervantes est le possesseur actuel de Souledge. Miné par l'âme déstructrice de l'épée, il se dressera devant chaque combattant qui voudra se l'approprier. Arme : Souledge.
Il existe d'autres combattants cachés, mais je ne les dévoilerais pas ici, histoire d'éviter le spoil.
 
 
TECHNIQUES ET CONSEQUENCES
 
Chaque guerrier dispose de techniques de combat et de combos différents. Les avantages et les défauts de chacun ont réellement une incidence sur les affrontements. Certains sont des bourrins lents (Rock) ou rapides (Siegfried), ou des furies d'une rapidité effrayante (Taki, Hwang, Mitsurugi, Lilong). D'autres encore sont totalement imprévisibles, tant leurs techniques de combat sont complètement bizarres (surtout Voldo, tout de cuir vêtu, et aux coups en arrière grotesques mais efficaces). Sachez maîtriser chaque personnage, sachant que certain sont bien plus difficiles à utiliser que d'autres (encore une fois, Voldo est ardu à prendre en main, mais terriblement efficace).
 
 
Cette arêne sur une rivière déchaînnée est ma préférée. Le roulis permanent risque de vous rendre malade...
 
Les coups sont à base de combos, en appuyant rapidement sur des suites de boutons prédéfinies. Il existe trois coups de base : une attaque horizontale (carré), une attaque verticale (triangle), et un coup de pied (rond). Vous pouvez également parer les assauts adverses en appuyant sur croix, et prédéfinir des combinaisons de touches simultanées en les affectant aux boutons de tranche (R et L). Par exemple, vous pouvez y établir les deux boutons d'attaque armée pour faire simplement une attaque spéciale.
Vous pouvez aussi faire des chopes, en prenant votre adversaire et en l'envoyant d'une manière assez brutale à terre. Pour les exécuter, vous devez, encore une fois, combiner deux touches, qui sont personalisables sur les gachettes. Elles sont facilement évitables en se baissant lors de leur éxécutions, mais il faut être rapide tout de même.
 
Vous devez vider la barre d'énergie vitale de votre adversaire pour remporter une manche de combat, comme dans tous autres jeu de baston. Mais, une seconde jauge apparait sous la première, et représente la santé de l'arme. Elle se vide à force de parer les attaques, ou en utilisant une technique spéciale et meurtrière appelée Soul Charge. C'est un assaut imparable, mais lent à s'exécuter, et qui vide cette jauge. Lorsqu'elle arrive à zéro, le guerrier perd son arme et doit finir l'affrontement à mains nues.
 
 
VOYAGE, VOYAGE
 
Les modes de jeu sont assez communs de prime abord. Outre les sempiternels practice (pour apprendre les commandes), survival (battre le plus d'ennemis avec une seule barre d'énergie qui ne remonte pas entre chaque combat) et time attack (battre un nombre donné d'adversaire en moins de temps possible), le mode arcade propose de se battre contre tous les protagonistes du jeu, et finir contre Cervantes et un boss plus hargneux. S'ensuit une fin pour chaque combattant, qui peut varier en appuyant sur un bouton à un moment donné. Véritable bonne idée, cela nous invite à refaire tous les affrontements pour connaître les deux fins disponibles de chacun.
 
 
Les poses de victoire sont bien sympathiques, et chaque personnage en compte 4 différentes.
 
Mais, le mode qui nous attirera le plus, restera le Edge Master. Il s'agit de choisir un guerrier et de connaître toute son histoire, avant les combats, mais aussi pendant. Ensuite, les affrontements s'enchaînnent avec des handicaps plus ou moins ennuyants. Par exemple, quelques secondes pour vaincre l'ennemi, le défaire avec simplement des prises au corps à corps, voir son énergie vitale se dégrader lentement,...de quoi vous donner des cheveux blancs, car ces handicaps sont réellement...handicapant. Sérieusement, vous devrez vous y reprendre à plusieurs fois pour réussir, et les crises de nerfs vont rapidement dominer l'aire de combat. Bref, un vrai challenge, pas pour les pinpins...
 
Heureusement, en défaisant des adversaires dans ce mode, vous découvrirez, de temps à autres, des armes bonus que vous pourrez utiliser ensuite dans les autres modes. Elles possèdent chacune des avantages et des défauts qui peuvent faire toute la différence. Certaines sont plus puissantes, d'autres vous donnent plus de protection, et d'autres encore sont plus rapides ou détruisent plus facilement les armes adverses...un bonus qui n'est vraiment pas négligeable, surtout contre Cervantes, qui sera d'une grande vélocité dans ce mode.
 
 
Le Edge Master vous conte l'histoire de chaque protagoniste, sous la forme d'un livre...en anglais malheureusement.
 
En terminant le Edge Master Mode, vous pourrez quérir l'arme ultime en refaisant un combat au hasard, sachant que l'arme se déplace aléatoirement d'un endroit à l'autre, à condition qu'ils soient adjacents. Encore une raison de reprendre le chemin des combats... Les lieux visités sont disséminés dans le monde entier, en version médiévale. De la Corée aux chateaux europpéens, en passant par des ports espagnols et des temples grecques, le dépaysement est ecclectiques, et c'est tant mieux.
 
 
DU SUBLIME SANS CONCESSION (OU PRESQUE)
 
Lorsque l'on voit la superbe introduction du jeu, on s'attend à être un peu déçu par les graphismes in-game. Et bien rassurez vous, c'est tout aussi spectaculaire. Les personnages sont hauts en couleurs, parfaitement modélisés pour de la Playstation, et leurs animations sont d'une fluidité et d'une rapidité exemplaire. Seul soucis, les textures clignotent beaucoup et les bugs de collisions sont légions, mais cachés pour la plupart .Et, en pleine action, ils sont tout simplement invisible. Mais ce n'est plus le cas lors des poses de victoire ou lors des cinématiques de fin, faites avec le moteur du jeu. Malgré cela, tout ceci est impressionant, et la mise en scène est sans aucune faille. Ces fins, justement, sont toutes grandioses, et vous ne vous lasserez pas de les regarder encore et encore. Les décors sont un peu moins réussis, mais restent tout de même superbes, malgré une tendance à la pixélisation. Par contre, les petites animations sont bien sympathiques et donnent une certaine vie au tout (notamment les volets qui claquent chez Cervantes, ou le radeau qui roule sur le tumulte de l'eau chez Lilong). Je reprocherait simplement que les jeux de couleurs sont un peu trop criard pour mon goût, et cela dénote un peu avec l'esprit médiéval du jeu. Ah, et la rémanescence des mouvements des armes est tout simplement bluffante pour l'époque...
 
 
Les armes trouvées dans le Edge Master Mode peuvent être utilisée dans le mode Arcade par la suite.
 
Chaque personnage dispose de voix lors des coups spéciaux, des coups donnés ou reçus, mais aussi lors des victoires. Elles sont d'un réalisme époustouflant, et participe à cette ambiance unique du jeu. Les musiques sont, elles aussi, excellentes. Vous avez le choix entre les musiques de la borne d'arcade, ou les mêmes en version arrangée. Symphoniquement épiques, elles font grandement partie de l'ambiance médiévale. Mais pourtant, vous risquez fortement de succomber aux musiques spécialement créées pour la version Playstation. Appelées Khan Super Session, elles combinent avec un brio particulier les musiques symphoniquement épiques avec des intruments plus groovy. Il en résulte une bande son d'une beauté innégalée, à grand coup de riffs de guitare et de violons en furie. C'est simple, il m'arrive encore d'en écouter l'intégralité relativement souvent, lors de mes nombreux voyages en train... Quant aux bruitages, ils sont excellents eux aussi. C'est vrai que des armes qui s'entrechoquent, cela ne casse pas des briques, mais les différents samples pour se faire sont d'un réalisme génial.
 
Le jeu est long, et les coups sortent facilement, malgré qu'il vous faudra un petit temps d'adaptation pour maîtriser certains combos. Le Edge Master Mode est difficile à souhait, et le mode Arcade, bien plus simple, regorge de bonnes surprises, à commencer par deux fins différentes pour chaque protagoniste, et la possibilité d'utiliser les armes bonus trouvées dans le Edge Master Mode. La mise en scène est irréprochable, et l'envie de finir le jeu à 100 % sera trop forte.
 
 
Je n'ai pas pu résister à vous mettre ce coup de foufoune spécifique à Sophitia. Remarquez qu'il y a tout de même 3 femmes dans la liste des guerriers...et qu'elles sont toutes redoutables, surtout Taki...
 
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Drôle d'idée de vouloir concurrencer sa propre série (Tekken), qui connait pourtant un incroyable succès. Mais, le fait que Soulblade soit plus technique, et propose des combats à l'arme blanche séduira un bon nombre de joueurs. D'ailleurs, ce jeu est, encore de nos jours, une référence que ces suites directes ne lui donneront aucune honte. Graphismes superbes, musiques anthologiques, voix rageuses et tellement réalistes, font de Soulblade un monument du jeu vidéo de baston. A noter que le jeu est en 3D, avec des décors en arrière plan en 2D, dont les petites animations donnent beaucoup de vie au tout. Alors, vous n'avez pas encore envie de l'essayer ? Vous ne savez pas ce que vous ratez...vraiment pas...
 
 
ESTOCADE : graphismes somptueux, mise en scène irréprochable, modes longs et prenant, musiques sublimes, effets spéciaux époustouflants, prise en main simple et techniques à la fois, l'introduction référence.
 
LAME BRISEE : des choix de couleurs discutables, difficulté rebutante, nombreux bugs d'affichage et de collisions, addictif au possible.
 
 
Graphismes : 18/20.
 
Sons : 20/20.
 
Jouabilité : 18/20.
 
Scénaris : 19/20.
 
Durée de vie : 18/20.
 
 
Sentence
 
19/20
 
 
Genre : combat.
 
Machines : Playstation.
 
Développeur : Namco.
 
Editeur : Sony.
 
PEGI : 16 ans.
 
Difficulté : oh que oui.
 
Qui se ressemble : Soulcalibur, Tekken, Toshinden, Dead or Alive, Virtua Fighter.
 
 
Vous-vous doutez bien que j'allais mettre l'introduction, si belle, du jeu en bonus, non ? Gagné...