Tout d'abord, laissez moi vous souhaiter une excellente année 2013. Qu'elle soit moins misérable que la précédente...enfin, cela commence bien, puisque nous avons tous surcécu à l'apocalypse...qui est de nouveau programmée, soit dit en passant.

Voici l'ultime combat entre le mal et le mal, Raziel contre Kain, le maître contre le disciple. Attendu depuis un moment par les fans, le scénario extrèmement bien construit de cette saga voit enfin le bout du tunnel. Alors, quel sera votre camp ? Choisirez vous Raziel et sa quête de vengeance plutôt légitime ? Ou suivrez Kain et sa recherche du pouvoir de plus en plus grandissant ?

 

UN PETIT POINT S'IMPOSE

Et bien oui, refaisons un petit point sur l'histoire. Pourquoi ? Déjà, il me semble primordial de vous rafraîchir la mémoire. Et puis, n'ayons pas peur des mots, j'ai omis quelques détails qui, selon certains internautes, sont plus importants qu'ils n'y paraissent.

Kain, un jeune aristocrate, est assassiné au détour d'un village perdu dans la forêt. Pour comprendre les raisons de ce meurtre, il accepte de revenir à la vie (enfin c'est vite dit) sous la forme d'un vampire. Il apprendra donc les desseins qui furent mis en oeuvre sur son dos, et atteindra un pouvoir dont il ignorait l'existence (Blood Omen).

Après sa victoire et l'asservissement du royaume de Nosgoth, Kain est le prince des vampires. Afin d'asseoir son pouvoir, il réanime d'anciens combattants qui deviendront ses lieutenants. Parmi eux, Raziel est le plus prometteur. Malheureusement, ce dernier évoluera plus rapidement que son maître, entraînnant une jalousie rageuse chez lui. Il sera jeté dans le tourbillon des âmes perdues, une gigantesque cascade qui détruira l'infortuné vampire. Mais, loin d'être anihilé, Raziel sera ranimé par un Dieu ancien qui lui offrira de se venger sur son tortionnaire (Soul Reaver).

Le monde spectral est toujours d'actualité, mais le bestiaire en est plus etoffé.

En rattrapant Kain, Raziel le suit dans une machine à voyager dans le temps. Il ne le suivra pas, mais attérira dans un Nosgoth du passé, là où Kain n'éxistait pas encore. Il y découvrira quelques clés sur son ancien maître et sur sa propre destinée. Il comprendra aussi que son avenir n'est pas si aléatoire que cela...et il ne perdra pas son but ultime de vue (Soul Reaver 2).

Quant à Kain, il voyage vers le futur, et se retrouve dans la ville de Meridian, capitale de Nosgoth. Les séraphéens y mènent une lutte rageuse contre les vampires, les obligeant à vivre clandestinement. Certains ont pourtant décidés de se ranger auprès de ces humains surentraînnés. C'est dans cette atmosphère de guerre que Kain perdra son épée, la Soul Reaver, face au chef des séraphéens qui, il le saura plus tard, n'est autre qu'un ancien habitant de Nosgoth, et fait partie d'un peuple d'une intelligence et d'une avancée technologique bien plus grande que celle des humains. La Soul Reaver n'a eu aucun effet sur lui, car il possède une amulette qui détourne les pouvoirs de l'épée (Blood Omen 2).

 

RETOUR SUR UNE VENGEANCE

On aurait pu apréhender le fait qu'il fallusse choisir entre Kain et Raziel pour découvrir deux dénouements différents, selon le personnage choisit. Mais, en fin de compte, il faudra jouer chacun d'entre eux dans le même scénario. Chaque chapitre sera un saut entre les deux vampires qui se rapprocheront l'un de l'autre.

Kain est jouable ici, et est toujours amateur de sang frais.

Raziel gardera son gameplay très action/aventure, saupoudré d'un rien de plate-forme et de saut de l'ange. Tout comme dans le volet précédent, il a gardé ses anciens pouvoirs, et ne gagnera pas de faculté en sus. Par contre, en défaisant des ennemis (et surtout des boss), il gagnera des coups spéciaux et des combos dévastateurs. Ces derniers seront accessibles via le stick analogique droit, pour cerains. Un petit temps d'adaptation sera nécessaire pour les maîtriser un minimum, mais cela reste de l'ordre du possible.

De plus, sachez que votre épée spectrale, la Soul Reaver, aura de nouveaux pouvoirs, comme le tir d'un missile d'énergie par exemple. Par contre, votre énergie vitale se dégradera peu à peu, et cela, même si vous ne prenez aucun coup. Et, si vous perdez toute votre énergie, vous entrerez dans le monde spectral, où vous serez physiquement mort...mais pas psychiquement. Vous pourrez évoluer dans ce monde des morts, et retrouver un corps à investir...

Utilisez vos nouveaux pouvoirs avec parcimonie et stratégie.

Car oui, dans cet opus, Raziel peut voler les corps physiques, ce qui explique que son enveloppe charnel soit si fragile... Maintenant, je ne suis pas sûr que cela change grand chose dans le gameplay, à part que notre héros perd sa force vitale au fil du temps.

 

RETOUR SUR UNE SOIF DE POUVOIR

Kain, quant à lui, remonte le temps. Il retourne dans la forteresse des Séraphéens et demande à Moébius de lui révéler l'emplacement temporel de Raziel. Malheureusment pour lui, les séraphéens sont constamment après lui, et ne le laisseront guère se reposer.

La jouabilité de Kain a été revue et repensée comme celle de Raziel...et c'est vraiment une excellent chose. Toutes les raideurs de notre vampire arrogant dans Blood Omen 2 ont disparues. Les combats deviennent dynamiques, mais malheursement similaires à ceux de l'avaleur d'âmes. Enfin, on ne s'ennuit pas une seconde dans ces épisodes, et c'est bien là le principal...

Les combats se feront également dans les airs, avec quelques air-combos puissants.

Tout comme Raziel, Kain perd ses points de vie automatiquement. En tuant des ennemis et en buvant leur sang, il reprendra son énergie. Mais, les deux adversaires aux canines étrangement longues, peuvent aussi choisir de remplir leur épée avec cette énergie. Du coup, ils ne reprendront pas de point de vie, mais augmenteront le pouvoir de la Soul Reaver.

Chacun d'entre eux utilisera les mêmes pouvoirs et les mêmes combos, avec toutefois, quelques différences sur ces derniers. Mais les situations demanderont de choisir une certaine stratégie selon le personnage incarné. Même si une approche bourrine se révèlera souvent une idée qui se défend, il faudra tout de même réfléchir quant à certains combats plus cérébraux.

 

UNE DIVERSITE A PLEURER

Outre les phases d'étrpage à la chaine, il y aura quelques énigmes bien rétorses. Comme par le passé, il faudra trouver des forges pour la Soul Reaver afin d'ouvrir une porte avec le bon élément. Mais, vous devrez aussi pousser des blocs de pierre et les insérer dans les bons endroits, activer des portails ou des portes, jouer avec les deux sphères (matérielle et spectrale, pour Raziel) et surtout, explorer le moindre recoin de chaque niveau.

Le jeu fait la part belle aux combats et à l'action. Mais pas de panique, les énigmes sont également au rendez-vous.

Malgré le fait que les deux personnages se jouent quasiment de la même manière, les enjeux sont réellement différents, et les ennemis aussi. Le déroulement du scénario est, selon le protagoniste, bien défini, et, au début de l'aventure, on ne fera pas forcément la corrélation entre eux.

Sachez tout de même que vous passerez le plus clair de votre temps à fraguer des monstres ou des chasseurs de vampires. Pour vous y aider un peu, le système de lock est bien pensé. En fait, c'est le même que dans Soul Reaver 2, et il a fait ses preuves depuis. Seul le maniement des coups spéciaux sera un peu déroutant par le départ, mais vous vous y ferez bien rapidement. Surtout que, en mettant le jeu sur pause, vous pourrez revoir les explications pour chacun d'eux, de même pour les combos. Pratique si vous avez la mémoire un peu courte...

 

DE LA COMEDIE HUMAINE

Dans les précédents articles, j'ai déjà parlé de la narration exceptionnelle du jeu. Pas réellement exempte de défaut, elle n'en était pas moins intéressante. Et bien ici, les principaux problèmes liés à ces scènes narratives ont été gommés. Le jeu d'acteur est encore plus parfait, et tutoie du doigt le sublime. Plus aucune perte de la synchronisation labiale n'est à déplorée, à part quelques problèmes liés à la translation française. Les voix sont toujours aussi bien choisies, et les intonations toujours dans le ton parfait qui leur sied. On pourra simplement déploré le manque de cinématiques, car elles sont moins nombreuses. Mais cela laisse la part belle aux scènes d'action ou d'exploration.

D'ailleurs, pour débloquer certaines portes, il faudra défaire plusieurs vagues d'ennemis successives.

Le scénario a également gagné en profondeur, surtout que cette fois-ci, il faut jongler avec les deux personnages principaux. Si l'histoire globale se rejoindra par le futur, chaque frasque de Raziel et de Kain nous scotchera à l'écran. Réellement, le scénario est intéressant et bien construit, même si la fin risque d'en décevoir certains en fait...mais chut, pas de spoil... Toujours est-il que l'histoire est riche en rebondissement.

Le jeu est graphiquement très propre, voire quelquefois magnifique. Certains décors valent le détour et les personnages principaux sont souvent superbement modélisés. Bref, on est proche de la claque vidéoludique. Seule la caméra sera revêche, avec quelques angles mal placés et une tendance à perdre le fil de l'action lors des combats. Mais ce sont surtout les sauts qui en souffriront, car certains seront quasiment impossibles avec le point de vue fixe proposé. Par contre, la caméra ne se rapproche jamais trop de l'action et des combats, ce qui laisse un bon angle de vue sur les différents dangers imminents.

Outre les voix magnifiquement jouées, les musiques sont discrètes comme par le passé. Mais elles desservent extrèmement bien les différentes actions et participent grandement à l'ambiance du gothique du jeu. Tantôt glaçantes par leurs intonnations obscures, tantôt épiques par une orchestralisation incroyablement interprétée, elles restent toujours dans le ton des situations imposées. Les bruitages sont aussi très bien trouvés, avec des cris et des éclats de voix agonisantes, des cliquetis d'armes s'entrechoquant et des bruits d'ambiance vraiment efficaces.

Le jeu propose quelques effets spéciaux spectaculaires, mais ne penche pas vers la surenchère.

Si la caméra est un peu trop folle quelquefois, les personnages se manient avec une grande aisance et les coups sortent facilement. Seuls les coups spéciaux et les pouvoirs demanderont un peu d'adaptation, mais cela ne sera pas insurmontable. Le contrôle au stick peut déconcerter au début, car la caméra ne suivra pas toujours les mouvements entrés. Par exemple, lors d'un changement de point de vue, le protagoniste ne gardera pas la direction initialement entrée, et rebroussera chemin automatiquement. Byzarre, non ? De plus, l'appréciation des distances risque de vous faire défaut de temps en temps, mais rien de grave.

Le jeu est long, et le scénario tellement bien construit que vous vous laisserez facilement emporter par ce dernier. Les combats sont assez complexes pour vous donner un peu de fil à retordre, et les énigmes sont plutôt bien pensées. Et les rebondissments scénaristiques seront assez bien architecturés pour que vous en redemandiez toujours un peu plus.

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Une fin en aptohéose pour une saga des jeux vidéos des plus appréciée. Incarnez simultanément Kain et Raziel, et déjouez les pièges qui vous seront tendus. Et appréciez surtout les scènes cinématiques qui sont encore plus réussies que dans les précédents volets. Franchement, le jeu d'acteur est tout simplement magnifique, et les erreurs de programmations ont été effacées, pour la plupart. La maniabilité est pensée pour être simple et efficace, avec des coups spéciaux incluant quelques manipulations spécifiques et stratégiques. On ne pouvait pas rêver mieux comme achèvement d'une saga aussi populaire et bien construite. A faire absolument...

 

LE DEFI DES TITANTS : d'une grande beauté, musiques qui collent bien aux actions, un jeu d'acteur (presque) irréprochable, deux personnages pour le prix d'un, une narration exemplaire, des énigmes bien pensées.

LES 12 TRAVAUX D'ASTERIX : une caméra folle, des angles de vue pas toujours judicieux, un gameplay somme toute similaire.

 

Graphismes : 18/20.

Sons : 19/20.

Jouabilité : 15/20.

Scénario : 20/20.

Durée de vie : 18/20.

 

Sentence

18/20

 

Genre : action/aventure.

Machines : Playstation 2, Xbox, PC.

Année : 2004.

Développeur : Crytal Dynamics.

Editeur : Eidos Interactive.

PEGI : 16 ans.

Difficulté : moyennement vampirique.

Qui se ressemble : la série des Legacy of Kain, des Tomb Raider, des God of War, ainsi que tous les beat'em all (God Hand par exemple).

Voici l'introduction du jeu (version courte), piquée sur Youtube.