En général, lorsque l'on parle de suite d'un jeu, cette dernière suit scrupuleusement l'histoire, donnant ainsi quelques informations précieuses sur la suite du scénario ou sur le passé du personnage principal. Quelquefois, cette suite n'en est pas une, et revient sur les origines de telle partie du scénario (Tomb Raider 4 et 5, par exemple). Ici, rien de tout cela, car cette aventure de Kain se passe en parallèle avec celle de l'article précédent...mais elle n'a rien à voir en fin de compte...

 

RETOUR SUR UNE DEFAITE

Souvenez-vous, à la fin de Soul Reaver, Kain s'élancait dans un portail temporel, suivi rapidement (et imprudement) par Raziel. Si l'avaleur d'âme se retrouva dans un Nosgoth passé, le suceur de sang, quant à lui, connu le futur de son royaume, 400 ans plus-tard. Les vampires y sont persécutés et traqués par une nouvelle faction appellée Séraphéen. Revenu du passé, cette armée de fanatique humain pourchasse les vampires et les détruisent, leur mettant tous les crimes récents et passés sur le dos. Pourtant, on s'aperçevra bien rapidement que des bandes de brigands et autres pilleurs de basses fosses se sont alliés avec cette milice, détroussant ainsi les braves gens et instaurant une dictature basée sur la peur.

Un combat s'ensuivit entre les créatures de la nuit, voulant reprendre leur royaume, et les humains. Durant celui-ci, Kain perd la bataille et se voit subtiliser sa Reaver par le seigneur séraphéen en personne. Laissé pour mort, et après une longue sieste de 200 ans, il se réveille enfin. Nosgoth a gardé cette figure futuriste pour lui. Remplie de machine et de levier, abandonnée aux brigands et autres vermines de petits chemins, la terreur règne car les séraphéens sont devenus, eux mêmes, des tortionnaires et des sanguinaires.

Avalez le sang de vos victimes, mais assurez-vous qu'il n'y ait pas d'autres adversaires alentours.

Les vampires existent toujours, et doivent se terrer dans les profondeurs de la ville. Curieusement, Vorador est devenu le chef de cette résistance vampirique et surveille de près votre réveil. Umah, une charmante suceuse de cou (pas de mauvais jeux de mots, s'il vous plait) vous explique les changements qui sont apparus et vous guide dans les rues sombres et dangereuses de cette ville rappelant fortement le milieu du 19e siècle. En effet, les machines à vapeur semblent avoir pris le contrôle des industries environnantes, et les portes s'ouvrent maintenant avec des leviers. Les systèmes de fermetures des quartiers sont en fait des murs magiques, alimentés par une énergie. Ce sont des glyphes et ils obstrueront souvent les chemins mais aussi les portes.

 

UN LONG REVEIL

La mémoire de Kain est méchament entamée, au point qu'il en a oublié ces capacités magiques. Mais, au fur et à mesure du petit didacticiel mené d'une main de maître par Umah, vous retrouverez quelques uns de vos pouvoirs. Le premier étant, bien entendu votre sixième sens qui détecte la présence d'un ennemi dangereux. Et, les séraphéens ne seront pas vos seuls adversaires dans ce Nosgoth victorien. En effet, afin de préserver leur misérable vie, certains vampires n'ont pas hésité à ce ralier à cette milice humaine, leur donnant moults informations sur les agissements de la Cabale (c'est le mouvement vampire qui tente de se rebeller), et saignent allègrement les habitants de Meridian (la ville dans laquelle vous évoluez). Nous avons donc des humains chassant et tuant tous les vampires qui tenteraient de s'opposer à eux, des bandes brigands qui détroussent les citadins innocents, et des vampires traîtres qui se nourissent des mêmes citadins. Quel cirque...

Confondez-vous dans la brume sur le sol, vous pourrez ainsi tuer discrètement un adversaire.

Les premiers pouvoirs de Kain refont surface lorsque, en voyant de la brume stagnante sur le sol, ce dernier se souvient pouvoir se confondre avec elle et s'approcher discrètement de son ennemi. S'ensuit la possibilité de l'éliminer d'une manière sournoise et assez gore. Mais, si par malheur un autre adversaire est témoin de la scène, il vous aperçevra automatiquement et s'élancera donc à l'assaut. Par la suite, d'autres caractéristiques viendront grossir les rangs comme la capacité de sauter très loin, ou de prendre le contrôle des autres humains.

Votre arme naturelle sont dorénavant vos griffes, tout comme Raziel. Mais, en tuant des séraphéens, vous trouverez des armes plus conventionnelles, mais surtout plus puissantes. Epée, hache, gourdin...voici ce que vous pourrez ramasser sur les cadavres. Pour vous battre, voila qui est bien plus efficace. Surtout qu'en cherchant bien, vous trouverez d'autres coffres qui donneront une puissance accrue à votre arme...tout du moins le temps qu'elle restera dans vos mains. Car, si elle se brise ou si vous en rammassez une autre, ce pouvoir diparaîtra automatiquement.

 

SORTEZ VOS GRIFFES

Les affrontements sont au centre du système de progression du jeu. En effet, en tuant des ennemis, vous pourrez avaler leur sang, ce qui remplira votre jauge de point de vie, mais pas seulement. Une seconde jauge représentera vos points d'expérience et se remplira en avalant ce même sang, mais également en dénichant des coffres plus ou moins cachés renfermant des âmes. Lorsque cette "fiole" est remplie, vos points de vie maximum augmentent également.

En remplissant la seconde jauge, vous augmenterez vos points de vie (et procurerez à Kain une jouissante évidente, à l'entente de son cri).

Dans la palette de mouvement de Kain, vous pouvez attaquer (heureusement), agripper les adversaires pour les frapper ou le lancer, mais surtout parer les coups. Et, si vous le faite avec une arme à la main, c'est cette dernière qui prendra les dégâts, et se brisera rapidement après quelques assauts. Si les premiers adversaires sont assez simples à mettre à terre, d'autres sont bien plus rétorses, comme ces chevaliers qui sentent votre présence, ou ces brutes armées de haches qui ne peuvent être vaincues en combat loyal. Il vous faudra donc trouver quelques ruses, comme par exemple les attirer vers une zone brumeuse et disparaître dans cette dernière...vous comprenez la marche à suivre ensuite...

Une esquive est également dans vos capacités, mais sachez qu'elle est assez lente à se déclencher. D'ailleurs, toutes les commandes de Kain sont lentes. Même lorsqu'il court, il semble juste marcher rapidement. Et sa maniabilité est plus que famélique, surtout lorsque vous courrez ou en maintenant la touche de combat. A ce moment, un lock automatique se déclenche sur la cible la plus proche, ce qui est pénalisant dans un combat englobant plusieurs adversaires. Car ces derniers ne se dispute pas la priorité, et frappe selon leur bon vouloir...à vous de gérer leurs mouvements respéctifs.

 

"O RAGE, O DESESPOIR"...

Comme dans toutes la série, l'accent sur le jeu d'acteur est mis en avant. Mais, également comme le précédent opus, la synchronisation labiale souffre d'une traduction française pas toujours en phase. C'est moins probant que dans Soul Reaver 2, mais cela choque un peu tout de même. Les voix sont toujours aussi bien choisie, et malgré ce problème de dialogue, on suit facilement les petites scènes cinématique avec un intérêt assidu. Pourtant, quelques râtés sont à déplorer, comme les dialogues optionnels ou de second plan. Le jeu d'acteur devient très amateur, ce qui contraste énomément avec les personnages principaux.

Les nombreuses énigmes qui vous barreront le chemin seront relativement primitives.

Autre problème du jeu, les graphismes. Si l'architecture des rues et des profondeurs de Meridian est plutôt bien pensée, les niveaux sont d'une linéarité déconcertante. Si vous vous perdez, ce ne sera que de courte durée, car les passages suivants sont évidents. Et les personnages sont vraiment très inégaux. Si Kain, Vorador, Umah et d'autres boss vampires s'en sortent plutôt pas mal et ont une certaine classe dans leurs mouvements, les adversaires sont un peu plus classiques. Ils se ressemblent tous, et se jettent sur vous à vue, sans vraiment réfléchir. Et que dire des pnj qui sont tout simplement horribles. Seul l'accent sur les mouvements de la bouche lorsqu'ils parlent retient notre attention. Pour comparer, on retrouve le même genre de pnj dans Nomad Soul (sur Dreamcast, sortit en 1999), te c'était déjà pas très joli à l'époque.

Les décors sont très ternes, et les couleurs ne sont pas du tout flamboyantes. C'est dommage, car l'ambiance victorienne marche plutôt bien, et les édifices sont souvent gigantesques et font leur petit effet. Malheureusment, le système dit du papier peint fait s'etend sur les habitations. Elles sont toutes (ou presque) fermées et se ressemblent bien trop. Sans compter que de nombreux bugs graphiques font leur apparition, souvent des petits bugs de collision. Ils ne sont qu'ésthétiques, mais gâche un peu ce tableau qui n'en avait vraiment pas besoin.

A la fin de chaque niveau (eux mêmes découpés en chapitres), vous devrez affronter un boss. Si la première phase est souvent un combat banal, il faudra ensuite trouver la tactique adéquate pour le vaincre définitivement, et ainsi prendre son pouvoir. Utiliser la brume environnante pour déclencher des leviers qui projèteront du feu sur la victime sans vous faire repérer, sauter sur votre adversaire par surprise qui est quasiment invisible,...rien de bien trépidant, mais de quoi vous triturer un peu le cerveau.

Kain et Umah : une nouvelle idylle naissante ?

De même, les énigmes sont assez simples à résoudre. Tirez ou poussez un bloc de pierre ou une caisse, actionnez un levier pour vider l'eau d'un bassin, prenez le contrôle d'un pnj pour qu'il puisse actionner un levier innaccessible autrement,...les mécaniques de Soul Reaver ont fait leurs preuves, et resservent ici. Heureusement, quelques humains ont pris votre parti, ou plutôt, ont le courage de se dresser contre les séraphéens.

Outre le jeu d'acteur, la musique est très inspirée de son aîné (Soul Reaver 2) avec une certaine discrétion qui saura pourtant assurer l'ambiance généralement gothique. Les bruitages, quant à eux, sont très banals. Des portes qui grincent, des armes qui s'entrechoquent, des bruits de pas,...rien de nouveau par là...à part lorsque vous tuez un pnj innocent. Il profèrera une sorte de cri d'agonie très bizarre, proche d'une éructation inopinée buccale...

Attendez de voir un petit icône en forme de crane sur la tête de votre ennemi pour pouvoir le tuer discrètement.

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Dans la lignée de Soul Reaver 2, Blood Omen 2 propose une suite des aventures de Kain quelque peu déconcertante. Le cadre victorien n'y est pas étranger, nous qui étions habitué à une ambiance plus médiévale. Les combats sont mous, les graphismes très moyens, et les scènes cinématiques faites avec le moteur du jeu sont passablement râtées à cause d'une synchronisation labiale à la rue. Pourtant, ces aventures sauront tout de même vous tenir en haleine, avec sa narration toujours bien amenée et son scénarion intéressant. Il faut dire que nous aimons bien Kain. Pourtant, les trop grandes similitudes avec son ennemi juré (Raziel) en font un jeu sans réelle âme, et le scénario qui part dans le grand n'importe quoi ensuite ne sera pas du goût de tout le monde. A faire, ne serait que pour plus de compréhension pour le dernier titre de la série...jusqu'à maintenant.

 

SOUL REAVER : narration toujours au top, quelques personnages stylisés, bonne architecture des niveaux et des décors, quelques bonnes énigmes, le retour de Kain.

SAOULE EN REVE : graphismes moyens, pnj râtés, synchronisation labiale à mourir de rire, combats mous, maniabilité molle, scénario qui part en live sur la fin.


Graphimes : 12/20.

Sons : 14/20.

Jouabilité : 11/20.

Scénario : 13/20.

Durée de vie : 16/20.

 

Sentence

12/20

 

Genre : action/aventure.

Machines : Playstation 2, Gamecube, Xbox, PC.

Année : 2002.

Développeur : Crytal Dynamics. 

Editeur : Eidos Interactive.

Difficulté : inégale (simple pour le jeu, assez ardue contre les boss).

PEGI : 16 +.

Qui se ressemble : Soul Reaver 1 et 2, Tomb Raider, tous les mauvais beat'em all.

 

Post-scriptum : loin d'être un mauvais jeu, il s'agit, sans aucun doute, du moins réussi de la série.

 

En cadeau, voici une cinématique d'ouverture qui ne fait pas partie de la verion Pal du soft.