Après 3 épisodes haut en couleur, la série commence à s'essouffler méchament, et utilise de nombreux codes déjà vus auparavant. Pour ce quatrième bébé putride, Konami a voulu changer les règles du jeu en proposant une interface plus axée sur de l'action et le mystère. Un destin croisé avec son éternel concurrent qu'est Resident Evil...

 

LEVES-TOI ET MARCHE

Henry Townshend est un locataire comme on aimerait en avoir plus souvent. Il est discret (sympa pour ses voisins), il paie toujours à temps, ne se plaint jamais, et accède toujours aux requêtes de son propriétaire. Mais, depuis quelques jours, Henry fait des cauchemars effrayants dont il n'a que peu de souvenirs au réveil. Pire, il ne se souvient pas s'être endormi, mais se retrouve toujours sur son lit, avec un mal de crâne martelant ses tempes comme de nombreux marteaux-pilons.

Mais, le fait le plus inquiétant est que, ce matin, il trouve sa porte fermée de l'intérieur par des chaines et des cadenas. Impossible de les ouvrir, et personne ne semble entendre ses cris, pas même sa charmante voisine qu'il espionne de temps à autres par un trou laissé dans un mur, derrière un meuble. De plus, et pour ne rien arranger, il se sent aggresser mentalement à chaque fois qu'il pénètre dans son salon ou sa cuisine.

Vous trouverez votre porte bloquée par des chaines et des cadenas, et de l'intérieur en plus.

Puis, quelques jours plus-tard, il remarque un énorme trou dans la paroi de sa salle de bain. Machinalement, il entre dedans, car ce dernier semble mener quelquepart. A ce moment, il tombe dans une station de métro désaféctée, mais pas abandonnée. En effet, une femme, le bras dans le platre et la démarche boitillante, l'y attend, mais ne sait absolument rien de ce monde étrange. C'est en duo qu'ils décident de pénétrer plus avant dans les couloirs sombres et suintant de cette gare sous-terraine.

 

SAUVE QUI PEUT

Bien entendu, ils ne seront pas tranquille dans leur exploration, car de nombreux monstres les attendent également. Plus à l'état de fantômes, ils les poursuivront sans relâche et seront, pour la plupart, invincibles. Comprenez qu'il sera possible de les frapper et de les mettre à terre, mais ils se relèveront bien vite. D'ailleurs, ces adversaires ont une touche d'humanité bien plus prononçée, à l'instar de ces corps qui flottent et traversent les murs, ou de ces femmes aux longs cheveux qui rampent sur le sol (un peu comme la tueuse de Ring, Sadako). Mais, ne croyez pas que ces formes ne les rendent pas plus effrayants ou dangereux. Ils donnent tous de sacrés frissons dans le dos. Et l'usage de certains ennemis en laissera plus d'un pantois, comme les bébés géants marchant sur les mains et munis de deux têtes.

Certains lieux, comme certains monstres, sont vraiment dérangeants...notez la barre de vie et de puissance.

Les environnements sont également curieux quelquefois. Le fait de se ballader dans une prison pour enfants a de quoi vous interroger quelque peu... Sachez simplement que vous terminerez chaque chapitre au même endroit : dans votre lit douillet. Quelquefois, vous devrez trouver des indices sur les énigmes chez vous (en regardant par la fenêtre, en ouvrant votre coffre, ou en trouvant des lettres sous votre porte, par exemple). Ces dernières sont toujours aussi tordues, et vous feront bouillir les méninges, malgré, une fois de plus, des niveaux de difficulté paramétrables. Pourtant, on sent une perte de vitesse quant à leur originalité.

 

L'ACTION PREND LE DESSUS

Ce qui change réellement dans ce jeu, c'est l'interface visible à l'écran. Lors des combats, vous verrez une barre de points de vie s'afficher et diminuer selon les coups que vous recevrez. De plus, un petit cercle sera visible juste à côté, et symbolisera la force de vos coups, car vous pouvez frapper normalement, ou plus puissament en maintenant la touche de frappe. Le soucis est que ce coup reste assez inutile, car trop lent à se mettre en place, et peu efficace en fin de compte, surtout contre les monstres qui sortent des murs pour vous balancer une mandale. Heureusement, vous découvrirez rapidement une arme à feu qui vous donnera la possibilité de viser les ennemis. Mais cette visée n'est qu'automatique, donc vous ne pourrez pas choisir votre cible au préalable. Et, ce système s'avère très peu précis contre ces mêmes monstres qui sortent des murs. Vous passerez donc votre temps à fuir contre des adversaires tantôt intouchables, tantôt invincibles, tantôt trop nombreux pour se concentrer sur un seul à la fois.

C'est réellement dommage, car de bonnes idées parsèmenet cet opus, comme, par exemple, l'utilisation d'épées bénies pour maintenir des fantômes au sol, et empêcher ainsi qu'ils vous suivent partout (car ils peuvent ouvrir les portes maintenant), où l'utilisation de bougies pour éxorciser les démons d'une pièce.

Ces trous vous ramène chez vous. Une petite animation accompagne votre "voyage".

Sérieusement, le jeu est plutôt plaisant jusqu'au milieu du scénario. Car là, sans trop comprendre pourquoi, il faut se retaper tous les niveaux précédents, avec en prime, un chasseur humain qui vous poursuit et vous tire dessus dès qu'il vous voit. Et, pour corser le tout, vous ne pouvez ni le viser, ni le toucher. C'est vraiment très lourd, et totalement inutile...

 

MAIS VOUS ETES FOU ? OH QUE OUI...

Une fois encore, vous aurez droit à une galerie de personnages plus cinglés les uns que les autres. Ils sont encore plus torturés qu'avant, et seront même de véritables psychopates quelquefois. Par exemple, Jasper est un orphelin qui marmonne sans arrêt des paroles peu cohérentes. Très diminué mentalement, il finira par se suicider d'une façon assez horrible (et douloureuse).

Henry rencontrera d'autres personnages mystérieux, comme sa voisine, jolie mais bizarre, un enfant qui semble être au centre du scénario, et d'autres protagonistes qui ne seront que des victimes d'un meurtrier insaisissable dans le monde réel. Force est de reconnaître que le casting est un peu plus étriqué, et que tous ces Pnj sont un peu fadasses au final. La faute en est à la relative fénéantise des programmeurs qui ne se sont pas pris la peine de creuser leurs histoires respectives. On se retrouve donc avec des gens dont on ne connaît pas grand chose, et dont on ne se souviendra pas du tout après leur scène.

Vos voisins s'inquièteront vite de votre disparition. Malheureusement, vous ne pourrez pas communiquer avec eux.

Par contre, le jeu offre deux manières de jouer. Une manière classique, comme dans les précédents opus avec des caméras fixes et des travellings angoissants. Mais, dans votre appartement, vous serez en vue à la première personne, ce qui rendra les déplacements hasardeux, car cette vue est propisce aux jeux d'action. Or, dans votre chez-vous, il n'y en aura pas du tout, juste quelques scènes angoissantes dont vous ne comprendrez pas tous les mécanismes ni les tenants et les aboutissants. Un choix assez déconcertant...

 

BEN C'EST DU PROPRE...

Encore une fois, les graphismes atteignent des sommets en matière d'insalubrité. Les personnages sont incoyablement détaillés et magnifiquement animés. Les visages, surtout, sont superbement modélisés avec des petits détails rendant le tout très proche de véritables pesonnages. Par contre, les décors sont un peu moins jolis, car plus flous et plus communs. Et il persiste encore un nombre incroyable de portes et de passages impraticables. Ca en devient trés vite frustrant. Mais, l'ambiance est restée oppressante, et atteind un nouveau niveau d'insalubrité visuelle. Et, le fait que des enfants soient employés dans le scénario donne un cachet encore plus effrayant et dérangeant.

Les musiques sont plus discrètes qu'auparavant, mais gardent toujours ce cachet terrifiant. Les sons sont toujours aussi formidablement horribles, avec des bruits incongrus et des voix s'échappant par delà les couloirs sombres. Bref, ça fout vraiment la trouille... Le jeu d'acteur est juste et convaincant, et participe, lui aussi, à cette ambiance sonore oppressante propre à la série.

Eileen est votre charmante voisine, et sera également happée par le monde de Silent Hill.

Le scénario est, comme à l'accoutumé, allambiqué et compliqué à comrendre. Mais ici, il l'est un peu trop, et vous devrez refaire le jeu plusieurs fois et recouper les indices pour y entraver quelque chose. Cela paraît d'autant plus bizarre que les développeurs ont tentés de réduire l'impact religieux et sectaire des autres épisodes. On déambule souvent dans des environnements sans trop connaître notre but. Et, le fait de devoir refaire les chapitres une seconde fois avec un tueur aux trousses reste incompréhensible. Outre la volonté de rallonger la durée de vie du soft, je ne vois vraiment pas son utilité...

Il y a plusieurs fins, comme d'habitude, et elles s'obtiennent en accomplissant différentes manoeuvres durant le jeu. Le problème sera de savoir si vous aurez le courage de refaire le scénario complètement pour les voir toutes...

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Silent Hill 4 ouvre les portes de l'action à la série emblématique de Konami. Plutôr rèussi d'un point de vue graphique et sonore, le scénario reste trop sombre et n'apportera rien de plus à l'édifice. Reste un soft plaisant, sympathique, qui devrait attirer votre attention quelques temps tout de même, ne serait que pour incarner le beau et ténébreux Henry, et que pour mater une voisine assouvrant le fantasme de la bonne avec son balai...

 

CHAMBRE AVEC VUE : graphismes au top, bande son et ambiance oppressante, héros masculin et testostéroné, jeu d'acteur excellent, énigmes tarabiscotées.

CHAMBRE DE BONNE : scénario trop compliqué, des allers-retours gavants, une seconde partie inutile, des monstres imbattables, des personnages peu creusés, une vue FPS mal exploitée.

 

Graphismes : 18/20.

Sons : 16/20.

Jouabilité : 13/20.

Scénario : 12/20.

Durée de vie : 13/20.

Sentence

14/20

 

Machines : Ps2, Xbox, PC.

Editeur/Développeur : Konami.

Année : 2004.

Genre : Action/survival-horror.

PEGI : 16 +.

A conseiller : la série des Silent Hill, des Resident Evil, des Project Zero, voire des Onimusha peut-être.

 

Silent hill 4 - introduction -