Salut bande de p'tits loubards orphelins ! Vous savez, les jeux représentants le malsain, la peur et le stress, il y en a une pléthore, sans compter les nombreuses productions indépendantes qui fleurissent sur le net ces dernières années. Entre Resident Evil et ses monstres gores, Silent Hill et son incompréhension générale, Project Zero et son héroïne totalement démunie, ou tout autre jeu sachant nous foutre la frousse par ses nombreuses surprises, il en est un qui nous fera trembler de par son scénario spécifique et ses protagonistes pour le moins dérangés... Bienvenue sur Playstation 2 avec : 

 

PERDUE DANS LA NUIT

Tout commence fort bien pour Jennifer. Orpheline, ses parents étant fraîchement décédés dans un accident d'avion, la voici envoyée dans un orphelinat au fin fond de l'Angleterre des années 30...et seule bien-sûr... Après que le chauffeur de bus l'ai déposé à plusieurs centaines de mètres de la vieille batisse croulante, au milieu des bois (sympa le gars, non ?), la pauvre petite fille éplorée et tremblante doit se frayer un chemin au travers un environnement inhospitalié et emplit de cris et de bruits bizarres.

Enfin, elle arrive devant la mansure, mais trouve toutes les portes fermées. C'est que ça a l'air abandonné comme maison...ou presque, car en explortant un peu les lieux, la voici qui se fait kidnappée et enfermée dans un cerceuil...le bizutage, quelle pratique merveilleuse, n'est-ce pas ? Emprise d'une vraie crise de panique, notre jeune héroïne tombe rapidement dans les pommes, pour se réveiller dans la barraque à moitié délabrée, mais toujours seule...

Certaines cinématiques (et même presque toutes) sont très dérangeantes...

 

En explorant les lieux, elle découvrira que ses tortionnaires sont, en fin de compte...des petites filles, tout comme elle...

 

VOUS AVEZ DIT MALSAIN ?

Et c'est bien là la base de tout le jeu, ces gamines, aussi mignonnes semblent-elles être, sont toutes plus vicieuses les unes que les autres. Elles forment une sorte de société secrète, et invitent Jennifer à en faire partie, sachant que chaque nouvelle arrivante sera l'esclave des autres, jusqu'à la prochaine nouvelle venue... Et notre nouvelle amie n'a pas vraiment le choix...

Après plusieurs énigmes toutes plus dérangeantes les unes que les autres, et à la suite d'une énième humiliation entraînnant un coma très bref, Jennifer se retrouve, comme par magie, dans un lieu totalement différent et inconnu...un dirigeable (?)... Et c'est là que le jeu commence véritablement...

J'avoue avoir du mal à juger ces graphismes... Loin d'être moches, ils sont tout de même ternes et ne se mettent pas en valeur...

 

En se promenant dans les premiers couloirs, elle sera vite assaillit par de petites créatures blanchâtres, ressemblant fortement à des petits enfants...qui nous rappellera d'ailleurs certains monstres du premier Silent Hill... Pour se défendre, elle n'aura que peu d'armes à se disposition...et encore, si on peut parler d'armes, car il s'agira plutôt de balais, fourchettes, couteaux... Des moyens de se défendre de fortune quoi...

 

CHERCHE LYCOS, CHERCHE !

Au détour du dédale volant, la jeune fille rencontrera un chien, prisonnier lui aussi... Il faudra trouver le moyen de le délivrer, car il sera essentiel quant à la suite des aventures qui vous attendent. Allez, une paire de ciseau et c'est marre...

Rapidement baptisé Brown, ce canidé vous sera très utile, car il vous aidera à vous défendre, mais pourra aussi trouver de nouveaux indices et chemins relatifs à la situation dans laquelle vous vous trouvez. Brave toutou ! Et croyez-le, vous serez souvent bloqué dans ce jeu, faute à des indices souvent peu explicites...

Le système d'inventaire est, certes très original, mais peu ergonomique...

L'interface est assez originale, car il n'y en a pas du tout...du moins, à l'écran... Pour connaître votre statut, il faudra passer par l'inventaire, qui demande au passage, un temps de chargement à chaque fois... Ce dernier est très...comment dire...spécial, car représenté par des gribouillis d'enfants... Tout ceci nous renvoit à une ambiance très gamine, qui dénote méchamment avec la bande originale du jeu... D'ailleurs, certains objets représentés sont assez mal dessinés, et ce ne sera pas toujours chose aisée de deviner ce que cela représente...

Sachez juste que ce jeu est avant-tout un jeu d'énigmes plus ou moins rétorses (en général, il faut trouver un objet pour ouvrir telle porte), et il n'est pas rare que l'item en question n'apparaise que lorsque Brown l'ai déniché en reniflant un autre objet...assez stupide que système...

 

MOI Y'EN A AVOIR LA TROUILLE

Avant de parler graphismes, notons les cinématiques très bien fichues. Franchement, ce sont parmi les plus belles jamais vues sur ce support, et leur mise en scène est juste magistrale... Mais voilà, lorsque l'on revient au jeu, ça fait tout de suite mal aux yeux. Pas vraiment laids, les décors sont passables et surtout arborent des couleurs ternes... Les personnages sont un peu plus chatoyants, mais restent en deça de ce que l'on a déjà vu sur cette machine. Pire encore, les ennemis sont tous les mêmes...oui, oui, il n'y a quasiment qu'un seul type d'adversaire dans ce jeu, outre les boss bien-entendu. D'ailleurs, la bonne idée veut que ces derniers soient des adultes maltraîtés par les gamines. Donc, on s'ennuie rapidement, surtout que souvent, ces petites créatures sont tellement légion qu'il est préférable de fuir, plutôt que de rechercher l'affrontement... Mais, comme de bien-entendu, elles vous suivront partout, ouvrant les portes (malgré leur petite taille et leur intelligence relativement limitée).

Dans le dirigeable, tous les environnements se ressemblent un peu...

Au niveau de la bande son, c'est assez spécial aussi... Sur fond de musique des années 30, vous entendrez des sons stridents de violons, et c'est très stressant, surtout au début, car on s'attend toujours à voir arriver un monstre à ce moment-là... Mais non, ça fait juste partie intégrante de l'ambiance sonore, et après le stade de la surprise auditive, on n'y prète plus vraiment attention... Il y a peu de voix digitalisées, mais sont tout de même bien jouées dans l'ensemble. Par contre, les grognements des créatures vont très vite vous gaver... Et ce chien qui aboie tout le temps aussi...

Si la jouabilité est conventionnelle, les mouvements archaïques et lents de Jennifer vont rapidement vous saouler, surtout durant un combat... Ne parlons pas des temps de chargement à chaque fois que vous jetez un oeil dans l'inventaire. Le sytème des coffres de Resident Evil a été reprit ici, ce qui donne un côté pratique pour gérer son inventaire...mais laisse volontairement tomber la crédibilité du scénario... Surtout qu'il faut faire d'innombrables allers-retours pour pouvoir utiliser tel item sur telle porte, et trouver un autre objet pour débloquer l'autre porte derrière la première... Question rallongement artificiel de la durée de vie, c'est pas gagné... D'autant plus que les monstres repopent tout le temps...

Le jeu est traduit de fort belle manière, c'est toujours ça...

Un bon point quand-même, l'histoire est prenante...du moins au début... Car, une fois dans le dirigeable, on perd complètement le fil du scénario, et on se contente de trouver une sortie de cet enfer...autre que le bouton marche/arrêt de la console... Heureusement que divers documents sont là pour nous remettre dans le bain, mais comme ils sont à l'image du jeu, ils seront aussi assez alambiqués... Et pour donner envie de recommencer le jeu (ahem...), ce dernier comporte plusieurs fins... Pour la durée de vie, comptez une dizaine d'heures, au maximum...pas plus...

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Je sais que je le dis assez souvent, mais c'est dommage. Oui, c'est vraiment navrant de voir de si bonnes idées scénaristiques, une si belle ambiance malsaine, de si jolies cinématiques, gâchées par un gameplay mou et des graphismes sans saveur. Le fait de devoir arpenter sans arrêt les mêmes couloirs, remplis des mêmes ennemis, avec les mêmes outils provoque une grande lassitude, et ceci au bout de quelques heures de jeu... Sentiment renforcé par l'incompréhension générale du jeu... Pourquoi un dirigeable ? Pourquoi toujours les mêmes créatures ? Pourquoi des transitions si franches entre les différents environnements ? Non, vraiment, malgré toute la bonne volonté du joueur, ce jeu risque fort de prendre la poussière sur l'étagère du haut...et encore, je ne vous parlerais pas du prix de cet étron...indécent...

 

REGLE DE METAL : une bonne ambiance, un bon scénario, de belles cinématiques, un début prometteur...

REGLES DOULOUREUSES : ...mais qui se perd dans les méandres de la facilité, graphismes ternes, jouabilité aux fraises, rallongement artificiel de la durée de vie, énigmes sans génie, les adversaires.

 

Graphismes : 11/20

Sons : 14/20

Jouabilité : 08/20

Scénario : 12/20

Durée de vie : 06/20

 

Sentence

09/20

 

Machine : Playstation 2.

Genre : survival/horror.

Développeur : 505 Games.

Editeur : Sony.

Difficulté : moyenne.

PEGI : 16 ans, et c'est justifié.

Sortie : 23/11/2006.

Prix : Comptez entre 95 euros et 150 euros...ouais, c'est dingue...

Qui se ressemble : Resident Evil, Silent Hill, Project Zero.