Bon matin jeunes loubards barbares des plaines obscures du monde de Cihill ! Une fois n'est pas coutume, et parce-que je ne joue pas beaucoup à des jeux sur consoles portables, voici un test sur PSP (Street, avec les boutons à la con qui sont censés être tactiles). Mais je dois dire que là, et malgré une pléthore de softs sur cette plate-forme 16/9e, je suis plutôt tombé amoureux avec un Diablo-like vraiment sympathique. Voici...

 

SI TU VOMIS, VOMIS LA-DEDANS...

Vous incarnez un des trois personnages sélectionnables dès le début de l'aventure, choix cornélien n'est-il pas ? Parce-que, se prendre la tête entre un guerrier demi-géant qui pense que le salut de son peuple est dans les terres dévastées, un mage de guerre qui veut retrouver son amour perdu et une elfe noire aveugle et assaillie de vision prophétique, on peut dire qu'il y a pire comme choix impossible...

Il y a quelques petits effets spéciaux sympathiques

Lors de votre voyage, et quel que soit votre héros, vous serez victime d'un naufrage de bateau et laché dans les fameuses terres pré-citées avec juste une arme de base...Et en route mauvaise troupe, vous devrez parcourir un niveau rempli de monstres simples à battre, mais qui poseront les bases du gameplay, bien qu'aucun tutoriel ne vous prendra par la main...bref, demmerdez-vous avec vos mimines, la bleusaille...

Une fois ce level passé, on se retrouve sur une carte du monde tout en 3D (et plutôt magnifique qui plus est), avec plusieurs autres niveaux à visiter. Vous pouvez (si vous l'osez) parcourir ces autres levels, ou entrer dans le village tout proche, histoire d'en savoir plus sur ces terres désolées, en ruines et emplies d'ennemis monstrueux. Dans cet hammeau encore debout, il y eut une bataille contre les forces du mal, celles-là même qui ont détruit les alentours, surgies de nulle-part et reparties tout aussi rapidement, mais toujours présentes malgré-tout.

La carte, toute en 3D, est magnifique, mais demande un temps de chargement de dingue

Bien-sûr, le héros sera, par la suite, embrigadé dans une guerre dont il connaîtra petit à petit les tenants et les aboutissants, et où il devra fouiller dans le passé d'une tribu ancienne, disparue, mais dont il reste quelques vestiges et un descendant.

 

BOUGE PAS MON GARS

Nous sommes en présence d'un pur hack'n slach, à la manière d'un Diablo (ou plus recemment d'un Diablo III, ou d'un Sacred 2). Il faudra donc dézinguer un nombre incalculable d'adversaires qui se jetteront sur vous ou vous tireront dessus à vue, tout en engrangeant des points d'expérience qui vous donneront des points à distribuer dans vos caractéristiques par la suite...bon rien de bien transcendant pour le moment...

Même le loading de cette carte est intempestif...on se demande pourquoi...

De plus, et toujours pour faire dans l'originalité, vous ramasserez des items, armes, armures, argent sur les ennemis tombés, et dans des coffres disséminés ça et là, dans les niveaux mais aussi sur la carte générale. Votre inventaire étant limité, vous devrez choisir entre tel ou tel objet, jonglant entre les potions salutaires ou les armes revendables auprès de marchands souvent mal équipés.

Votre personnage dispose de coups spéciaux que vous débloquerez automatiquement en gagnant des niveaux d'expérience et en distribuant quelques points dans lesdites compétences. Certaines sont passives, donc fonctionnent automatiquement (plus de dégâts, plus de rapidité,...), et d'autres doivent-être appliquées à l'un des deux boutons de coups spéciaux (oui, juste deux), qui, une fois déclenchés, utiliseront une partie de votre énergie mentale (le mana quoi, symbolisé par une jauge bleue). Sachez tout de même que, outre les potions qui vous redonnent de l'énergie vitale ou magique, ces deux jauges se remplissent automatiquement et peu à peu...mais assez lentement.

 

J'SUIS LE NOUVEAU VOISIN

Revenons dans le village portuaire du début de l'aventure. Ici, vous rencontrerez des marchands (équipement divers et potions), mais aussi quelques personnages vous donnant des quêtes. Nettoyer un village en flammes, obtenir un livre caché, retrouver des pélerins égarés et blessés...rien de bien difficile, encore une fois. De plus, il y aura deux chevaliers se chamaillants qui vous demanderont des reliques mystérieuses, sortes de pierres gravées, qu'ils échangeront avec des équipements spéciaux et puissants (dont une arme de fou que vous risquez de garder dans votre inventaire sans l'utiliser durant quelques heures).

Les niveaux ne se font pas que dans des donjons, ils sont aussi en extérieur

Par la suite, et pour éviter des allers-retours bien chiants entre les niveaux et le village, vous rencontrerez d'autres protagonistes vous demandant diverses quêtes pour avancer dans le scénario...mais vous pouvez aussi entrer dans les levels pour faire du farming...il faudra bien en faire, car rapidement, les monstres seront relativement plus puissants que vous, et ne vous donneront pas énormément d'expérience...

Fort heureusement pour vous, vous n'êtes pas seul dans ce périple. Une créature, que vous engagerez lors de votre  choix de héros, vous aidera de façon automatique (quoique, il faudra tout de même lui donner quelques ordres prédéfinis qu'elle reproduira par la suite toute seule). De plus, il sera bon de s'occuper de sa santé, en utilisant des potions, car votre compagnon pourra mourir...et quand je dis mourir, je veux dire qu'il tombera et attendra gentillement qu'on le ressuscite par le biais d'un item (un ankh) ou d'un personnage ayant la compétence (dans le village, tout au fond).

 

DE QUOI SE DAMNER POUR L'ETERNITE

Posons tout de suite ce qui fait le meilleur point du jeu, les graphismes. Sérieusement, c'est magnifique pour la petite console portable de Sony. Les couleurs sont chatoyantes, avec des transitions jour/nuit hyper bien faites. Les personnages sont jolis aussi, et les animations sont bien détaillées, malgré quelques bugs de collision, souvent retranscrites par les adversaires bloqués sur des éléments de décors. Du coup, c'est un bienfait pour le joueur, puisqu'il peut les plomber de loin sans crainte de représailles.

Le menu du personnage est plutôt bien agencé

Si la caméra reste centrée sur le personnage principal, elle ne peut pas être paramétrée manuellement, ce qui implique que les éléments du décors risquent souvent de vous gêner dans vos combats...d'autant plus que, lors de vos déplacements, vous n'irez pas toujours dans le même sens, et quelquefois, les affrontements seront un peu cahotiques. Mais rien de grave non plus, c'est juste un parti-prit discutable des développeurs.

Musicalement, c'est du tout bon aussi. Les thèmes symphoniques se marient extrêmement bien avec le style très médiéval-fantastique du jeu. Surtout que, contrairement à d'autres productions du genre, le bande originale se permet, ici, d'être plutôt discrète, et ne nous envahit pas les oreilles pour nous dire : "hey, t'as vu comme elles sont trop belles mes musiques !?" Au niveau des voix, le constat est plus mitigé. Si les protagonistes parlent, ce ne sera surtout que quelques phrases prononçées, en adéquation avec la situation, mais le texte en entier ne sera pas parlé. Bref, il faudra lire messieurs dames, et lire pas mal en plus...par bonheur, si on loupe quelques phrases indispensables pour la suite de la quête, vous pourrez, via le menu du personnage, relire les grandes lignes de votre mission, avec les lieux à visiter...car les mondes à arpenter seront assez nombreux quelquefois. De plus, et là est une très bonne idée, chaque quête montrera si vous avez le niveau d'expérience adéquat (si le titre de votre but est en rouge, les ennemis seront plus puissants que vous).

On peut même jouer au jeu à 2, en offline, mais il faut deux UMD (et deux consoles)

Sur la carte, il y a quelques bonus intéressants, dont des temples qui vous donneront, durant un temps limité, des augmentations de caractéristiques significatives, mais aussi des malus en parallèle. Il y aura aussi des téléporteurs ça et là, pour éviter les allers-retours inutiles...mais cela va mettre à jour le gros défaut du jeu, qui risque fort de rebuter les joueurs les moins patients...

Je veux parler des temps de chargement...Ils sont omnipésents, durant le jeu en lui-même (durant un combat par exemple), mais surtout en entrant dans un niveau. Il faut attendre quasiment 20 à 30 secondes, à chaque fois. Et le pire, reste lorsque l'on revient sur la carte 3D, car là, les loadings dépassent la minute, ce qui fera penser aux gamers que le jeu à planté...et ça arrivera de temps à autres d'ailleurs, pensez à sauvergarder souvent. Même constat lorsque l'on entre dans un téléporteur ou lorsque l'on affiche la carte via le menu, il y a une bonne demie-minute de chargement...je sais, ce sont là des tares de pas mal de jeu PSP, mais franchement, ça devient lourd à un moment donné...même après une simple sauvegarde, il faut attendre quelques secondes pour revenir au jeu...

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Pour un jeu sur console portable de type hack'n slash, Dungeon Siege se pose là, et défie sans aucun soucis les ténors du genre, avec un scénario, certes conventionnel, mais utilisant des mécaniques bien huilées et proposant quelques bonnes idées. L'action est présente, le jeu n'est pas trop difficile, et il faut établir des stratégies pour vaincre les monstres, dont l'IA n'est pas au top niveau. Malheureusement, quelques tares propres au support viennent entâchées le tableau, comme des loadings intempestifs et très longs, ainsi qu'une caméra non-paramétrable. Neanmoins, il s'agit là d'un excellent jeu à la Diablo, doté d'une durée de vie correcte, quoiqu'un peu réduite si on fait le jeu en facile. Si vous le trouvez, jettez vous dessus, il reste encore maintenant peu onéreux (une dizaine d'euros en occasion)...du moins, pour le moment...

 

Throne de fer : graphismes sublimes, animation détaillée, scénario sympa, jolies musiques et ambiance bien retranscrite, du bon hack'n slash.

Lente agonie : des chargements intempestifs et bien trop longs, une caméra fixe et gênante, IA assez scriptée.

 

Graphismes : 18/20

Sons : 16/20

Jouabilité : 14/20

Scénario : 15/20

Durée de vie : 15/20

Sentence

16/20

 

Genre : hack'n slash.

Machine : PSP.

Date de sortie : 02/02/2007.

Développeurs : Supervillain Studio.

Editeur : 2K Games.

PEGI : 12+.

Difficulté : paramétrable et pas infaisable.

Prix : 10 euros maximum.

Qui se ressemble : Diablo, Sacred, Silverfall, Untold Legends.