Salut les p'tits et les grands loubards ! Des jeux musicaux, il y en a eu pas mal, du fait que la fin de la décennie précédente fut enclin à cette mode. Outre les Guitar Hero et Rock Band, on peut également citer la petite perle qu'est Parappa, sorti sur la vénérable barbe grise qu'est la Playstation. Il y a aussi les jeux de chants, très prisés par le public féminin, genre qui a prit son essor sur les consoles 128 bits notamment (et aussi quelques excellents softs sur Xbox360, comme Lips). Mais ici, on parle d'un mélange bien singulier, puisque la chanson va rencontrer le jeu de rôle à la japonaise. Prêt pour la chorale ?

MY NAME IS...WHAT ?

Vous icarnez Cornet, jeune adolescente de 16 printemps qui arpente la forêt en quête de fruits, animaux, et...le Prince Charmant...(sigh, ça commence bien). Cornet est une fille jolie, intelligente, mais terriblement maladroite, tant au niveau de ses gestes que de ses propos, quelquefois malvenus... Mais bon, on se rend compte très rapidement que c'est une chouette camarade, à part sa tenue vestimentaire qui est très...Justin (voir Grandia, l'un de mes premiers tests). Oui, je crois que le penchant masculin de Cornet, c'est ce héros roux très courageux, mais vraiment maladroit, et pas très futé pour deux sous cinquante-trois.

Enfin bref, notre héroïne vit dans le village d'Orange avec son grand-père qui fabrique et répare des poupées. La charmante orpheline peut jouer du piston (de la trompette quoi) et surtout possède une voix plutôt agréable. D'ailleurs, tous les autres habitants du patelin s'arrête souvent sur la place principale pour l'écouter pousser quelques airs sympatoches. Elle est également toujours accompagnée de Kururu, une sorte de fée (en fait, c'est une poupée avec le coeur d'une personne), qui joue le rôle de sa mère, puisqu'elle lui prodigue moult conseils, la harcèle tout les matins pour qu'elle se lève, l'enguirlande chaque fois qu'elle gaffe...enfin elle est chiante quoi...comme une Kaori...

Les combats sont un peu tactiques, mais cette dimension restera très épurée

Un jour, se promenant insoucieusement dans les bois, Cornet aperçoit la silhouette gracieuse du prince Ferdinand. Totalement amoureuse (surtout que celui va la sauver d'une attaque de monstres), notre copine rousse n'aura plus qu'une seule envie : participer au grand bal donné par le château, qui verra désigner la future femme de l'héritier du trône... Sachant que pour ce faire, il faudra participer à quelques épreuves, dont l'une d'elle sera le chant. Bien armée pour cela, il faudra bien que Cornet trouve de quoi s'habiller pour ce bal...

 

MARCHE, JE TE L'ORDONNE

De plus, et parallèlement au scénario basique du jeu, Cornet apprend qu'elle peut commander aux différentes poupées, du moment que son grand-père y intègre un coeur. Il faudra donc qu'elle cherche différents jouets pour les gamines afin de s'en faire des alliés pour la suite, car...

Les épreuves du début donneront droit à différentes scènes, souvent hilarantes

...oui, on s'en doute bien, l'histoire ne se contentera pas de s'achever sur un bal à la Cendrillion. Arrivée à la fête tant bien que mal, et ayant rencontrée sa future et sempiternelle rivale (mais amie néanmoins) Etoile, Cornet n'est pas au bout de ses peines puisqu'il y a nombre de prétendantes...au point qu'Etoile, pourtant très sûre d'elle même et de l'issue du concours, doute de ses chances d'arriver à apprivoiser le prince (enfin, surtout ses parents, ce sont eux qui décident).

S'ensuivent quelques scènes bien marrantes sur la maladroitesse toute particulière de Cornet, mais aussi sur l'esprit très espiègle et moqueur de Kururu (le costume est...génial). Puis, lors de l'épreuve finale, et malgré une prestation formidable d'Etoile, Ferdinand tombe tout de suite amoureux de Cornet, la reconnaissant tout de même dans cette robe si particulière. Une danse, une chanson nunuche (mais tout de même jolie), et...

 

ROLES INVERSES

...une sorcière très sexy entre par effraction dans la salle et transforme tout le monde en statue de pierre. S'étant proclamée magicienne la plus belle du monde, Marjoly vient s'inviter, histoire de ravir le beau prince. Mais, ayant hérité des dons très adroits de Cornet, elle se mélange les pinceaux dans sa formule magique, et transforme le beau prétendant en statue...quelle conne tout de même... Elle décide donc de l'enlever, pour trouver un contre-sort et se marier de force avec lui.

Alors oui, les codes du genre seront tous présents, comme un voyage en bateau...

Voilà, le scénario de base est enfin posé. Et avec une femme comme sauveuse du monde (et du prince), ça nous change des Zelda et autres Mario tout ça... Donc, le but sera de trouver le repaire de la sorcière jolie, et de lui ravir son otage bien dur (il fallait que je la fasse celle-là).

Il s'agit, en fin de compte, d'un pseudo-tactical. Les déplacements lors des combats se font comme dans Vandal Hearts (case par case), mais les terrains de jeu sont vraiment minuscules, donc la stratégie est peu évoluée. Pour vous aider, Kururu saura frapper également les ennemis (qui apparaissent dans des affrontements aléatoires). Autant dire que la progression de l'aventure se fait comme n'importe quel J-Rpg (déplacements et combats aléatoires), on ne sera pas dépaysé sur ce point.

Une super-attaque de gâteaux, c'est toujours marrant, non ? Ah bon...

De plus, Cornet peut invoquer des poupées vivantes (qui resteront à ces côtés lors des combats suivants) qui auront chacune des qualités propres (attaque, magie, soin,...) et évolueront comme les deux personnages principaux, par un système d'xp banal.

Et comme son homolgue masculin (vous suivez ?), elle peut également faire appel à des coups spéciaux qui se débloquent au fur et à mesure de sa progression. Et croyez-moi, certains valent réellement le détour, comme cette attaque de cakes...cela utilise des points de magie, bien entendu. Ah, et Cornet peut aussi jouer du clairon pour up-grader tous les personnages amis aux alentours...encore une fois, c'est plutôt banal...

 

CHANTE, CHANTE AUTOUR DE LA TERRE

Le jeu est plutôt joli dans son ensemble, avec des graphismes très 16 bits, mais terriblement bien colorés...ça a de la geule quand-même. Et les petites animations sont aussi sympathiques, ça bouge toujours un peu partout. Quelques effets de lumière et d'explosion viendront aussi agrémenter ce tableau déjà bien dépeint. Par contre, les informations lors des combats sont assez louches, car les menus prennent de la place...trop de place même. Et cet aspect tactique pour les nuls, ça ne ressemble pas à grand-chose.

Ah, le langage si imagé de Marjoly...image issue de la version DS

Côté musique, il ne fallait pas se planter, jeu musical oblige.Du coup, on a le droit à une ribambelles de petites chansons bien foutues, qui donne un je ne sais quoi de comédie musicale au tout. C'est bien chanté, c'est bien joué, c'est parfait quoi...enfin pour qui aime la mièvrerie au pays des princesses bien-sûr. Les voix sont en anglais (le jeu n'a pas eu droit à son passage en Europe, malheureusement...quoique...), mais aucune option ne peut les mettre en japonais, et c'est plutôt dommage. Mais bon, la traduction, la justesse du chant, font que cette version anglo-saxone sonne admirablement bien à nos oreilles toutes ouïes... Même le jeu d'acteur est génial, avec des scènes dramatiques au possible, mais aussi des petits trésors de comédie de situation. C'est drôle, c'est émouvant, ça ressemble un peu à du Friends...Donc c'est bon... De plus, et c'est une très bonne idée, le booklet comprend les paroles des chansons...(ouais).

Les contrôles sont simples et rien n'est à redire là-dessus... Le jeu est pour tout public et pourtant...et bien c'est un peu polisson tout de même. Je m'explique, certaines scènes sont codées avec des jeux de mots très emprunts au sexe. De plus, la sorcière sexy à mort, ses acolytes pas moins magnifiques mais toujours dans son ombre, les quelques animations de son anatomie que les férus de Mai Shiranui ne déclineront pas (les connaisseurs comprendront), font que le jeu assure clairement un côté pour les garçons en manque de filles quasiment dêvétues. Bref, il y a du fan service de temps à autres, et on aime ça en plus...

Les portraits qui accompagnent les dialogues des personnages principaux sont sympas aussi

Si le scénario peine un peu à démarrer réellement, les frasques de Cornet et de Marjoly restent assez drôles pour nous scotcher devant l'écran. Ensuite, le fait de voir une femme devoir sauver un homme, ça reste original, quoi que l'on en pense... Donc, l'histoire commence avec un diésel, mais, une fois bien chaude, elle poursuit son petit bonhomme de chemin...mais avec un demi-réservoir. Oui, le jeu se termine bien rapidement, en une dizaine d'heures, avec presqu'aucune quêtes annexes (à part la recherche des poupées, et l'amitié naissante à entretenir avec Etoile). Donc, pas de revival une fois l'écran de fin...mais attendez-vous quand-même à des situations rocambolesques et à un final relativement étonnant.

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Un jeu pour les filles, ou les amoureux des histoires à l'eau de rose et des chansons emplies de mièvreries à la Hélène et les Garçons. Le système de jeu est simple, l'histoire originale mais nunuche, et la bande-son, bien que très réussie, nous laisse une trace de conte de notre enfance. Pourtant, il y persiste quelques incursions dans le fan-service et certains codes pour les hommes. Pour faire simple, ceci est un T-rpg pour les débutants, avec tout ce qui pourrait faire le succès d'un sitcom ou d'une comédie musicale, avec des chanteurs et des acteurs bien choisis et de bonnes situations issues du théâtre de boulevard. Disponible en japonais et en américain seulement...

Edith Piaf : de belles chansons, de bons interprètes, une histoire rigolote, des graphismes sympas, aucune prise de tête, du fan-service, des personnages si attachants...et Marjoly...

Christophe Mae : un scénario qui peine à démarrer, de la mièvrerie, pas de voix japonaises, trop court.

Graphismes : 15/20

Sons : 18/20

Jouabilité : 15/20

Scénario : 12/20

Durée de vie : 10/20

Sentence

15/20

 

Machine : PS1 NTSC.

Genre : tactical-rpg.

Langue : anglais uniquement.

Développeurs : Nipon Ichi.

Editeur : Atlus.

Difficulté : pour petites filles.

PEGI : tous publics (quoique).

Qui se ressemble : Vandal Hearts, Disgaea...tout ce qu'il y a dans cette veine...

 

PS : sachez que ce jeu fut réédité sur DS en 2009, proposant la même version. Sauf que les combats sont justes comme tous les j-rpg (exit la touche tactical), les voix et les chansons sont exprimées en japonais aussi, et les sous-titres sont français (et de fort belle manière). De plus, le jeu est un peu plus dur, mais les références polissones sont toujours là (voire appuyées), mais il reste tous publics...

Et comme je vous aime bien (si, si), voici le chanson d'introduction, très...enfantine