Ohayo ! ! ! Que les orphelins lèvent le doigt ! Mais ici, pas de pauvres gamins qui perdent leur famille pour arpenter les routes de France en compagnie de chiens, d'un singe et d'un vieux pervers puant. Car si Family Compo comporte bien un atout dans sa manche, c'est de l'humour fabriqué à partir d'une histoire triste au départ, mais qui part vite en vrille... Allez, vous me suivez ?

 

 PAUVRE PETIT DESHERITE

Masahiko Yanagiba (alias Giba) est un tout jeune étudiant de 19 ans. Ayant perdu sa mère lorsqu'il était tout trognon, il a vécu par la suite avec son père...Enfin plutôt avec l'ombre de son paternel, car ce dernier n'en avait que pour son boulot (ah la la, ces japonais...). Habitué à se débrouiller tout seul, le jeune Masa se fait à manger, fait sa lessive et le ménage...bref, il se démmerde comme un chef (ou une Conchita, c'est selon le point de vue).

Alors, en haut à gauche, c'est une femme, et à côté, c'est un mec. Véridique...

Sauf que, dorénavant, son père décède également, et le voici véritablement seul. Désoeuvré, ayant déjà lapidé la maigre fortune que lui a laissé son géniteur, notre apprenti-étudiant se doit de trouver un job pour pouvoir subvenir à ses besoins primaires. Lui qui rêvait d'intégrer une peitte faculté pour y étudier encore quelques années, c'est louper pour le coup...quoique...

 

TU ES DE MA FAMILLE

Sonne à la porte de l'appartement une jolie femme d'une quarantaine d'années environ. Et c'est bizarre, car elle ressemble assez à la mère de Masahiko (mère qui n'avait pourtant qu'un frère). Elle ser présente comme étant la soeur de sa mère, et lui propose de vivre avec elle, son mari et leur fille de 16 ans dans un quartier de classe moyenne de Tokyo, ce qui lui permettra par la suite de continuer ses études là où il le désire (enfin, surtout là où il le pourra).

Masahiko est bien entouré, mais sont-ce vraiment des femmes ?

D'abord sceptique, notre héros va se rendre au domicile de Yukari (sa tante donc) pour y découvrir une famille unie, mais un peu en marge de la société. En effet, les riverains semblent déconseiller à notre jeune ami d'entrer chez ces fous dangereux. Mais en chemin, il rencontre aussi une jeune et jolie jeunne femme dont il tombe de suite amoureux. Elle se propose de l'emmener jusque là, et, en fin de compte, se découvre comme étant Shion, la fille des Wakanaé (son oncle et sa tante, vous suivez jusque là ?).

Yukari est une femme au foyer dévouée et heureuse en apparence, tandis que Sora, l'oncle, est un dessinateur de manga très connu (et Masahiko ne le saura pas tout de suite). D'ailleurs, le mangaka le prendra d'abord pour un assistant. Bref, une famille assez lambda de prime abord...

 

L'INVERSION DES ROLES

Sauf que Yukari n'est pas la tante de Masahiko, et Sora n'est pas son oncle...mais l'inverse en fait. Comprenez que la tante est un homme déguisé en femme et l'oncle une femme déguisée en homme. Un couple de travestis qui ont inversés leur rôles respectifs (mais c'est quoi cette maison de ouf, c'est Secret Story avant l'heure ?). Comprenant la situation, provoquée par une Shion légèrement beurrée, le voici qui rentre chez lui ventre à terre. Pourtant, bien conscient de sa situation financière (et familiale) catastrophique, il reviendra par la suite, essayant de ne pas faire fi à cette étrange mode de vie.

Shion jouera aussi sur l'ambiguité de son sexe. Mais nous, on n'a aucun doute...

Du coup, il sera considéré par les Wakanaé comme un fils, et pourra intégrer une petite faculté de seconde zone. Là, il se fera quelques amis bien sympathiques, et entrera même dans le club vidéo, bien malgré lui. Et à partir de ce jour, l'histoire commencera réellement à partir en vrille, en mettant notre Masa national dans des situations toutes aussi loufoques qu'insolubles. Et ce sera quelquefois de sa faute en plus...

Comme lorsqu'il assiste à la cérémonie d'ouverture de sa fac et demande à Sora et Yukari de venir couple normal...sauf qu'en arborant les vêtements de leur sexe d'origine, ils ont l'air de vrais travestis (parce-qu'en travelos, ils sont tout à fait comme tout le monde). C'est la panique dans les couloirs de l'université, et une chasse aux soricières improvisée.

Là, c'est Masahiko en femme. Bluffant et...dérangeant aussi

Par la suite, pour un projet de film du club, notre copain malchanceux va devoir se grimer en fille (il n'y a que des hommes au club) et en bluffera plus d'un. Ajoutez à cela une ancienne camarade de lycée qui revient vers lui en lui avouant ses sentiments (qu'il déclinera tout au long de l'histoire, le con), un yakuza sensible qui tombera amoureux de Masami (ouais, c'est le nom de Masahiko quand il est en femme), des assistantes de Sora qui ne sont pas vraiment des femmes mais qui aiment faire la fête et se dépoiler devant tout le monde, une Shion qui aime jouer l'ambiguité et se jouer de ce pauvre Giba, et vous obtenez des situations loufoques, drôlatiques , voire complètement irréelles quelquefois.

 

LA PATTE DU MAITRE

Je l'ai déjà dit dans le précédent article, nous sommes en présence du maître en matière de dessins et de scénario. C'est d'une beauté renversante, avec toujours autant de petits détails qui fourmillent un peu partout. La mise en scène est excellente, et le moindre petit soucis de Masahiko devient une farandole de situations invraisemblables où l'on rit de bon coeur. Mais il y a aussi de l'émotion de temps en temps, et on retrouve un peu le plan scénaristique de City Hunter : une histoire principale qui se fait éclipser par plein de petits à côtés. Mais pourtant, on se prend tout de suite d'affection pour cet étudiant maladroit avec les filles, et pourtant loin d'être un idiot notoire.

Attendez-vous à de la romance, mais aussi pas mal de fan-service

Le manga comporte 14 volumes (c'est un peu long, je sais), mais rempli bien la vie de Masahiko sur trois années. Chaque personnage est dépeint avec une personnalité qui lui est propre, avec souvent des contre-pieds caractériels de haute voltige (le yakuza amoureux d'un homme, par exemple). Et la fin reste un peu décevante, puisqu'on n'a pas le fin mot de l'histoire...Shion est-elle réellement une femme ? Sinon, faire une histoire de travestis une comédie hilarante, il n'y avait que Hojo pour faire ça...

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Titre : Family Compo.

Année : de 1996 à 2000.

Genre : comédie pour jeunes adultes.

PEGI : 16 ans et plus.

Créateur : Tsukasa Hojo.

Editeur : Tonkam, Panini Manga (2010).

Tomes : 14.

Un p'tit film sur la Japan Expo et Tsukasa Hojo ? Allez, vous faîtes pas prier...