Hiiiiiii ! ! ! Cette fois-ci, parlons birèvement d'un jeu qui n'eut malheureusement pas les meilleures critiques, mais qui vaut le détour par bien des choses. Surtout que je vous propose, ici, la version collector du soft qui est, à mon humble avis, un peu limite (comme souvent dans nos contrées). Et comme on attendait un certain Diablo III depuis un bon moment, Sacred 2 devrait pouvoir combler cet énorme vide, du moins pour quelques temps... Jeu testé sur PS3.

 

COCHONERIE DE GUERRE

Sacred 2 nous propose un monde médiéval-fantastique comportant une grande part de technologie, ce qui lui donne une touche assez paradoxale. Néanmoins, cet corrélation entre passé et futur se marie bien, et donne un monde des plus intéressants.

Ancaria est assujettie à une guerre énergétique (un peu comme les USA contre les pays possédant le pétrole). Jusqu'ici, les gardiens de cette ressource furent les Séraphins, des guerriers véloces et puissants. Mais, au fil du temps (et après plusieurs conflits), ce sont les Hauts-Elfes qui prirent le contôle de cette énergie. Ce monopole propulsa la race aux grandes oreilles vers des sommets et en fit le peuple le plus puissant.

Et comme l'histoire se répète inlassablement, quels que soient les Mondes, une guerre éclata rapidement entre ces Elfes et les autres races d'Ancaria (avec en plus, quelques réfractaires dans leur rang). Mais comme l'énergie donne aussi le plus grand des pouvoirs, ce sont les Elfes qui gagnèrent le conflit, laissant Ancaria en ruines.

Voici une balise de résurrection. Notez que l'environnement sera essentiellement de la verdure.

Pourtant, loin d'être terminée, la guerre fait encore rage dans les entrailles de la Terre, là où le conflit commença réellement. Et tous les coups sont permis pour prendre possession de l'énergie T. Heureusement, il reste un dernier espoir pour sauver Ancaria de l'annihilation totale...VOUS, bien entendu...

 

CHOOSE YOUR DESTINY

Tout commence par un choix...un choix entre plusieurs races. Les Séraphins sont des êtres polyvalent, capables d'utiliser des armes de mélée ou de jet, mais aussi la magie et la technologie. Des personnages moyens et pour débutants donc.

Les Hauts-Elfes sont des magiciens avant tout. Leur but ultime est la connaissance, mais aussi la compréhension des mystères d'Ancaria (bizarre, car ils sont quand même à l'origine de la destruction partielle de ce Monde).

Les Dryades communiquent avec la nature, et ne font qu'un avec elle. Leurs armes de prédilections sont les arcs et autres armes de jet.

Les Gardiens du Temple utilisent la technologie (et donc l'énergie T). Ils possèdent un canon au bras, mais peuvent aussi se battre au corps à corps (on pourrait presque les assimiler à des robots d'ailleurs).

Le Guerrier Noir est un combattant d'élite, et n'utilise que le combat de mélée. Entraînné par les Hauts-Elfes autrefois, il peut contacter le monde des morts, royaume dont il vient directement.

L'Inquisiteur, enfin, est un grand prêtre des Hauts-Elfes. Il ne se préoccupera que de ses intérêts, et n'utilisera que la magie noire, l'invocation et le combat de mélée.

Une fois la race choisie, vous pouvez personnaliser très brièvement votre personnage (enfin là, c'est vite dit, puisqu'il suffit de choisir entre deux visages et deux coupes de cheveux). Puis, demandez à un Dieu de vous prendre sous son aile, parmi 6 divinités (3 gentilles, 3 méchantes), ainsi qu'un sort spécifique à chaque Dieu. Et enfin, vous aurez la possibilité de faire l'aventure au côté de la Lumière ou des Ténèbres (sauf pour deux races de personnages, le Séraphin sera forcément du côté lumineux, et l'Inquisiteur du côté obscur).

Ensuite, choisissez votre campagne (solo ou online, quoique maintenant, je doute que les serveurs soient encore d'actualité), et entrez de plein pied dans le Monde "Ancarien"...

 

JE FAIS LE TRI-CITOYEN

Nous sommes en présence d'un hack'n slach assez conventionnel, de prime abord. On frague des vagues d'ennemis, on ramasse des objets, des armes, des armures, de l'argent, et on s'équipe, on revend ou on stock dans un coffre magique. Et puis, on parle aux gens qui nous demande un service de temps en temps, ce qui nous octroie de l'argent et des points d'expérience. Ces derniers arrivant à remplir une jauge spéciale, vous gagnez un niveau et pourrez augmenter une caractéristique parmi la force, la dextérité, l'endurance,...etc. Bref, rien de nouveau jusqu'ici, c'est du très conventionnel. 

Certaines montures sont très anachroniques de prime abord. Celle-là vient d'un certain Wild Arms 5...

Ensuite, vous avez également des compétences spéciales, selon le personnage choisi. Utilisation d'un type d'arme, d'une botte secrète, de la magie... A vous de faire votre propre guerrier et d'élaborer votre stratégie de combat. Si vous augmentez la compétence générale Art du Combat, vous pourrez par la suite choisir des coups spéciaux, des bottes guerrières ou magiques, et vous devrez les affecter à une touche spécifique (les quatres boutons du paddle), sachant qu'il y aura aussi les armes sur ces touches. Bref, si vous voulez plus de compétences Art du Combat, il faudra faire un choix quant aux armes utilisées (perso, j'ai deux armes et deux Arts).

De plus, en améliorant ces Arts, vous débloquerez des points de modification, ce qui augmentera la puissance de l'Art en question. Et puis, il est possible de combiner ces Arts pour en augmenter encore plus la puissance et l'efficacité. Et là, on est beaucoup moins dans le conventionnel...

Il y aussi des runes à collecter dans les cités d'Ancaria. Vous en trouverez en défaisant des ennemis, en fouillant des coffres ou autres tonneaux, mais aussi en les échangeant avec des maîtres des runes, dans les cités. Elles serviront, par la suite, aux forgerons...

 

TUNING, PAS QU'UNE PASSION

En vous adressant aux travailleurs du métal, vous pourrez insérer dans vos armes et armures des runes, ou autre pièce de customisation. Encore faut-il que l'objet à modifier ait un emplacement. De bronze, d'argent ou d'or, ce dernier peut accueillir différents matériaux ou items afin d'en augmenter la puissance, ou d'en octroyer un élément ou une spécificité majeure (comme l'empoissonement, le saignement,...). Ouais, on a déjà vu ça dans Baldur's Gate, je crois... Seul soucis véritable (et un peu énervant à la longue), c'est que le forgeron est un peu abruti sur les bords. Il est incapable de forger une arme équipée, à croire qu'il est aveugle comme une taupe sans lunettes. Du coup, on est obligé de déséquiper l'arme ou l'armure à modifier (et en passant par l'inventaire en plus, il n'y a pas de commande simplifiée) pour que le marteleur idiot puisse nous y insérer un item. Qui plus est, on ne peut pas mettre n'importe quoi n'importe où, car chaque modificateur doit s'insérer dans un emplacement spécial (bronze, argent ou or)... Un peu chiant là, mais totalement indispensable pour pouvoir progresser dans les quêtes.

On est souvent submergé par des vagues d'ennemis...et le personnage ne vise pas toujours bien...

Vous pouvez aussi lire des livres qui vous donneront des informations et peuvent augmenter légèrement vos caractérisitques. Bref, pour faire plus simple, vous passerez autant de temps à vous battre qu'à echanger, vendre et modifier vos atours.

Et je n'oublie pas que votre personnage changera d'aspect vestimentaire selon les armes et armures que vous lui mettrez sur le dos, et ça, c'est classe quand-même. Et puis il pourra disposer d'une monture spécifique par la suite (au début, on peut acheter un cheval qui aura, lui aussi, des caractéristiques et des compétences, comme le saut ou la ruade). Serpent géant, chien de l'enfer, arraignée géante,...un beau bestiaire pour vous épauler quoi. Et les monstres ne sont pas en reste. Loups, sangliers, gobelins, orques, squelettes, humains,...plein d'ennemis à envoyer ad patrès. Et vous pourrez même connaître leur niveau, grâce au curseur qui l'entourrera. S'il est vert, il est faible. S'il est rouge, il est plus fort que vous...simple non ?

 

J'ATTAQUE LA FALAISE

Si graphiquement le jeu tire son épingle du jeu, il accuse de nos jours son âge. Datant de 2009, on a vu bien mieux depuis, et même à l'époque. Bien entendu, les décors sont chatoyants et les petites animations sont légions, mais alors, le jeu rame d'une façon atroce parfois. Et cela se ressent essentiellement sur le scrolling. Les mouvements des animations sont saccadées, mais surtout le frame rate ne suit pas du tout l'action, ce qui engendre comme des coupures dans le défilement (souvent dues aux chargements disque). Et en parlant de loadings, ils seront presque tous cachés...sauf dans les villes, où il n'est pas rare de devoir attendre quelques secondes in-game un chargement d'animations ou de suite de décors. Sinon, les textures employées sont jolies et très colorées (un peu trop même, on ne se croirait pas vraiment dans un monde en ruines), et la caméra est customisable (on peut zoomer et dézoomer). Le problème reste que pour la commander, il faut utiliser le joystick droit (ouais, normal quoi). Et, en bougeant la caméra à gauche ou à droite, on risque fortement de d'éloigner et de rapprocher la caméra en même temps, et ça peut géner la visibilité générale.

En ville, faîtes vos emplettes. Mais attention, les affrontements peuvent s'y poursuivre.

Le gameplay est simple et très conventionnel. On attribue une action à une touche, et c'est partit. Toutefois, lorsqu'on est sur une monture, les commandes changent car les compétences du "véhicule" sont prédéfinies aux touches (carré et triangle, en général). Et votre personnage ne vise pas toujours les bons adversaires, et il n'est pas rare de le voir se déplacer vers une cible éloignée, alors qu'il y a plein d'ennemis autour de lui. De plus, en utilisant un arc pour fraguer de loin, puis en voulant dégaîner votre arme de mélée par la suite, vous devez attendre un petit moment avant d'appuyer sur la touche correspondante (sinon, le héros continue à utiliser son arc, bizarre ça). Sinon, à part les sempiternels voyage dans les menus de l'inventaire, c'est une maniabilité propre et intuitive. A savoir aussi que vous devrez activer des portes de téléportation et des balises de résurrection en entrant des les villes et les villages. En mourrant, vous reviendrez vers la dernière balise activée. Par contre, les téléporteurs sont assez rares, et ils ne vous éviteront pas des voyages souvent longs et chiants, de par les adversaires qui repopent sans fin sur votre chemin. Sérieusement, vous éviterez bien rapidement les combats, car ils seront bien trop nombreux et vous empêcheront de progresser rapidement sur le chemin de vos quêtes. Heureusement que les ennemis ne soient pas très malins, et il sera facile de les éviter.

La bande sonore est de qualité, comme souvent dans ce genre de jeux. Les musiques sont présentes, et relativement discrètes, ce qui augmentent l'ambiance des environnements. Les voix françaises sont réussies, malgré quelques phrases prononçées par les pnj un peu hors-contexte. Et puis, votre personnage aura quelques calembours bien placés de temps en temps et saura aussi faire état de son état (armure innéficace, ennemis trop puissants,...). Après, le jeu d'acteur est loin d'être excellent, c'est honnête, sans plus. Par contre, quelques bruitages sont légèrement hors-sujet, comme ce bruit strident qui intervient lors de la fin d'une quête (qui ne s'enclenche pas toujours au bon moment d'ailleurs).

Le jeu est long, ça c'est une certitude, du fait du terrain souvent accidenté et des chemins toujours alambiqués et sinueux. Bien-sûr, il sera très tentant de faire du hors-piste, mais cela risque fortement de se solder devant une forêt ou une montagne infranchissable. Utilisez donc souvent la carte pour y établir un itinéraire. Soucis, et il sera de même pour l'inventaire et les autres menus, le jeu ne se met pas en pause, et donc, si vous subissez des assauts, vous ne pourrez pas arrêter le jeu. Pas de pipi urgent donc ! Et comme les adversaires reviennent régulièrement, vous pouvez finir un affrontement pour satisfaire un besoin naturel, mais attendez vous à vous presser la vessie, car les méchants seront sûrement de retour en quelques secondes... La jaquette du jeu prone les quêtes annexes, en se targant d'en posséder 500... Non mais, 500 quêtes annexes ! Vous n'êtes pas bien là...surtout qu'elles se ressemblent toutes, puisqu'il s'agit de récupérer un item pour untel, ou de tuer des monstres pour un autre. Bref, il y a trop d'activités là-dedans, et on en oublie facilement l'aventure principale. Seule la présence d'un groupe de hard-rock (qui proposera d'ailleurs un quête, et nous récompensera par des instruments de musiques pas très en phase avec l'ambiance) peut faire sourire.

==============================================================================

Le jeu est sympa, c'est vrai, avec de bons graphismes généraux, un scénario travaillé et une ambiance très médiévale et assez originale. Mais les quelques tares, souvent énervantes, peuvent en rebuter plus d'un. Le frame-rate tombe à terre dès qu'il y a le moindre chargement ou qu'il y a trop d'animations en même temps, les menus ne sont pas toujours clairs, et les règles non-plus d'ailleurs, et puis les quêtes annexes sont d'une redondance proche de la nausée. Néanmoins, pour une alternative à un Baldur's Gate ou un à Diablo, force est de constater que Sacred 2 s'en sort avec brio, en utilisant des mécaniques, certes connues, mais qui ont fait leurs preuves. Et les amoureux de hack'n slash ne seront pas déçus, surtout que les innovations sont tout de même là, et apportent un peu de fraîcheur à un genre peu représenté sur console.

Nouveau héros : ambiance médiévalo-futuriste réussie, graphismes clairs, musiques et voix de qualité honnête, scénario intéressant, 70 km2 de terrain en open-world, des affrontements épiques quelquefois, pas mal d'humour, de l'innovation bienvenue...

Anti-héros : ...mais des mécaniques déjà-vues, le frame-rate souvent à la ramasse, trop d'ennemis qui repopent tout le temps, des allers-retours trop contraignants, les temps de chargement, pas de pause, quelques bizarreries en matière de jouabilité.

Graphismes : 14/20.

Sons : 16/20.

Jouabilité : 13/20.

Scénario : 18/20.

Durée de vie : 18/20.

Sentence

15/20

 

Machines : Playstation 3, Xbox 360, PC.

Genre : hack'n slash.

Développeur : Ascaron Software.

Editeur : Koch Multimedia.

Sortie : octobre 2008.

Difficulté : moyenne.

PEGI : - 16 ans.

Qui se ressemble : Baldur's Gate, Diablo, Oblivion (pour l'ambiance).

 

Pour vous, voici le unboxing de la version collector, faite par mes soins. Un peu décevant en fin de compte.