Bonjour à tous et à toutes. Aujourd'hui, nous allons nous attaquer à un mythe anglo-écossais du rock-alternatif (accentué de new-wave) que peu de gens connaissent en définitive. Et comme il y a pas mal de choses à dire, cet article sera divisé en deux parties...et ça tombe bien, il y a deux formations...

En haut : Pete Trewavas, Mark Kelly. En bas : Steven Rothery, Fish, Ian Mosley.

 

UN PHENOMENE BIEN SINGULIER

Marillion ne s'est pas toujours appellé comme cela, car au départ, son nom fut Silmarillion, nom emprunté à un roman de Tolkien (pour l'influence folklorique). Fort d'une musique punchy, le groupe manquait tout de même d'un chanteur charismatique, puisque ce poste était occupé par le bassiste.

La formation initiale de 1978 était : Doug Irvine (basse, chant), Steven Rothery (guitare), Mick Pointer (batterie) et Mark Kelly (claviers). Très rapidement, les quatres comparses furent associés comme les clones officiels de Genesis (à juste titre). Mais faute d'un vrai chanteur, le groupe décide de passer des auditions, et engage un jeune vocaliste de talent venant d'écosse, Derek William Dick, alias Fish

Assassing (1984)

Malheureusement, il n'est question que de concerts et de quelques singles enregistrés à la va-vite pour le moment, ce qui fatigue largement Doug Irvine, qui sera remplacé au début des années 80 par Peter Trewavas. Puis, c'est au tour du batteur de se faire la malle. Ian Mosley prendra sa place. Voila, la formation définitive est enfin sur pied, mais en ce début des 80's, il n'y a toujours pas d'album en préparation.

 

DE L'ART DE SE PLANTER

D'ailleurs, pour le moment, Marillion ne fait que des premières parties de groupes plus connus. Et comme ces derniers sont dans la mouvance hard-rock, nos cinq potes sont catalogués comme tels, et sont également jugés par la presse spécialisée dans la musique d'énervés.

Pseudo Silk Kimono/Kayleigh/Lavender (1985). On peut sentir la tension entre Fish et Kelly...

Et le premier album, après un tournée de 30 concerts dans tout le Royaume-Uni (Ecosse et Irlande compris), sort enfin en 1983. A l'intérieur, on retrouve les singles préalablement composés comme Garden Party et He Knows, You Know. Bref, Script for a Jester's Tears est une réussite totale, avec des paroles très alambiquées et une musique torturées au possible.

L'année suivante, le deuxième album sort, et Fugazi s'inscrit pleinement dans le répertoire du premier. Des textes compliqués et des musiques loin des standards de l'époque, affichant tous une durée de plus de 5 minutes, atteignant même quelquefois les 8 minutes. Néanmoins, malgré cet aspect peu commercial de prime abord, cet opus est un succès.

 

EXPERIMENTAL

C'est à partir de ce moment que Marillion décidera de tester des chansons lors de ses concerts, afin d'analyser les réactions du public. Par exemple, en 1984, Fish teste plusieurs fois une chanson à tiroir de plus de 15 minutes qui sera, par la suite, sur l'album suivant intitulée Kayleigh/Lavender/Heart of Lothian (qui seront en fait trois chansons se suivant).

He Knows, You Know (1983)

Et donc, en 1985, le public voit sortir le troisième opus de la formation, Misplaced Childhood. Ici, Fish parlera, pour la première fois, de son enfance et de ses amours déçus. Une oeuvre plus marquée et personnelle donc.

Et c'est maintenant que les choses vont s'accélérer. Fort d'un succès grandissant, mais pas vraiment prévu, Marillion va commencer à enchaîner les dates de tours un peu partout en Europe, mais aussi aux States. Et cela ne s'arrangera pas, au vu de la pénétration phénoménale de ce dernier album dans les charts mondiaux, mais surtout Américains.

 

UNE FIN PREVISIBLE

Fatigué par les concerts, les interviews et ses disputes incessantes avec les autres membres du groupe, notamment avec Mark Kelly, Fish est considéré comme le leader du groupe, et relègue, sans le vouloir, le reste de la formation à un backing-band. C'est donc dans ce climat de tension que sort, dans la douleur, Clutching at Straws en 1987. Bien plus mature et adulte, cet album parle de faits de société comme les sans-abris ou la dépendance aux drogues et à l'alcool. Un succès encore plus grand, grâce notamment à la plus grande accessibilité des compositions.

Incommunicado (1987)

En 1988, le groupe s'enferme dans un château écossais pour pondre un cinquième opus, Vigil in a Wilderness of Mirrors. Mais il ne sortira jamais, tout du moins pas sous le nom Marillion, car Fish quittera brusquement la formation. Fatigué de devoir faire des concerts de plus en plus gigantesques, de prendre toutes sortes de produits dopants, afin de satisfaire leur manager du moment, Marillion se sépare donc de son chanteur emblématique.

Script for a Jester's Tears (1983)

Par la suite, Fish continuera une carrière solo peu productive au final, car il sortira ce qui aurait du être le cinquième album du groupe en son nom. Heureusement, avant cette séparation qui laissera des millions de fans orphelins, un double album live sortira sous le nom Thieving Magpie, reprenant Misplaced Childhood au complet.

Par bonheur, Marillion ne se disloquera pas, au contraire, il évoluera...

Discographie : Script for a Jester's Tears (1983), Fugazi (1984), Real to Reel (Live 1984), Misplaced Childhood (1985), Clutching at Straws (1987), B'sides Themselves (1988, compilation de chansons en face B), Thieving Magpie (Live 1988).

Formation définitive : Derek William Dick, dit Fish (chant), Peter Trewavas (basse, chant additionel), Steve Rothery (guitare), Mark Kelly (claviers), Ian Mosley (batterie, percussions).