Je regarde un ami jouer à Max Payne 3 sur PC. Il a eu sa copie en revendant des jeux à la FNAC pas plus tard qu'avant hier, il a galéré pour y jouer comme il le voulait grâce au Rockstar Social Club et au jeu qui refusait de reconnnaitre les 2go de sa carte graphique, donc de lui permettre des settings à fond, DirectX 11 inclus.

Le jeu est beau, les animations sont fluides, et bien faites. Max se tourne dans tout les sens d'une manière crédible pour viser, se vautre lamentablement lors d'un saut qui touche malencontreusement un mur. Les ennemis en profitent pour le canarder. Il y en a beaucoup, toujours. Un tir dans la caboche ou à la gorge les abats presque instantanément, malgré le niveau de difficulté réglé sur difficile. Le jeu est difficile. Max en prend plein la gueule, tout le temps. Ça ne change pas des deux premiers.

L'ambiance aussi ne change pas, même si le décor de Sao Paulo est plus coloré que la noirceur de New York. Le principe reste globalement le même, entre deux tueries, une cut-scene. Ou le contraire, tant il y en a. Malgré cela, l'immersion est constante, avec des transitions aussi rapides que surprenantes entre gameplay et chit-chat. On parle beaucoup dans MP3, pour une ambiance soigneusement travaillée, détaillée, ou l'on prend encore une fois toute la mesure de la vie de merde du gars Max. Déprimé, alcoolique, drogué aux médocs, mais toujours aussi mortel avec un - ou deux - flingues. 

LA méchanique qui définit Max Payne, le très classieux Bullet Time est de retour et fonctionne toujours aussi bien. Max saute dans tous les sens, consomme ses 'signatures' painkillers tout en butant l'ennemi qui vient de le mettre à terre (second souffle très bien implémenté dans l'action) et se cache. Oui, il va en couverture, mais ce n'est que pour pouvoir sauter au ralenti de plus belle. Et tuer des gens. Plein de gens. A quelques chapitres un pop up indique la barre des 250 morts. Une heure plus tard, c'est les 500 qui tombent. Les gangs n'ont qu'à bien se tenir. Pourtant, se jeter dans le tas ne marche pas, je le vois, mon ami qui contrôle l'ex-flic aussi.

 

Ce jeu est un chef d'oeuvre, unedigne suite de ses deux prédécesseurs, avec cette fois Rockstar au commande, toujours prêt à montrer une maîtrise sans faille. L'ambiance est sombre, violente. Le gameplay est alléchant, des mouvements peaufinés et réalistes de Max aux kill cams parfois très classes, en passant par les ennemis qui tombent sans jamais enclencher le mode ragdoll. Les dialogues en remettent une couche, mais remettent surtout en cause cet anti-héros qui a tout perdu, et qui semble de toute façon toujours être dans la même spirale malsaine de violence et de mort, voyant tout ceux qui sont autour de lui se (faire) détruire sans pouvoir faire le tri entre alliés, êtres chers et ennemis. 

Vie de merde, jeu de l'année?