The Amazing Spider-Man - Bande annonce 2 - VF par SonyPicturesFr

Introduction :
Si ce projet "Amazing" traine une réputation de sale gosse, arrivant le dernier pour tout casser et recommencer, piétinant par la même occasion le travail (bien loin d'être parfaitement accompli pour le rédacteur de ces lignes) du papa d'Evil Dead, Marc Webb et sa bande montrent qu'à un moment donné, il faut quand même être sérieux. Pas seulement dans le rendu de sa copie mais aussi et surtout dans leurs intentions, celles de rendre justice à un Spider-man qui a quand même fini par nous faire un cours de claquettes sur un bar !

Renaissance :
Commençons par le choix des acteurs qui ont une gueule bordel. A partir de là, une grosse partie du chantier semble se dessiner. Andrew Garfield et Emma Stone sont bons, voire même très bon pour le premier. Cet Andrew Gargield est bien LE Spider-man que l'on rêvait de voir animer et interpréter sur un écran de cinéma dans absolument toute sa gestuelle. Autant lorsqu'il incarne un Peter Parker torturé, timide et réellement attachant que lorsqu'il porte son costume qu'il s'est lui-même fabriqué. Ben oui ce mec on sent qu'il est débrouillard, pas neuneu, avec une vraie carrure de super héros qui se dessine minute après minute. Et même si nous sommes dotés de pouvoirs, Marc Webb n'oublie pas que accepter, devenir et être un héros, ben c'est pas facile tous les jours (merci Kick Ass). Fini les blagues et autres jeux ou concours de circonstances qui ont fait passer Tobey Maguire pour un incapable fini dans la vie. Ce Parker là quand il rentre chez lui après avoir « tenté » de faire le ménage dans son quartier ben il a mal. Couvert de sang et de bleus, l'ascension de Parker dans la douleur pour devenir et surtout accepter d'être Spider-man est un délice de tous les instants. On sent ici toute la sensibilité de Marc Webb là où celle de son prédécesseur versait presque dans le grand guignolesque ou encore dans la maltraitance la plus gratuite envers son Tobey « tête à claque » Maguire. N'enlevons tout de même pas tout le mérite de Sam Raimi car avec Singer ils ont quand même été les premiers à poser les nouvelles « bases » pour ce qui est des films de super héros modernes et Amazing Spider-Man en profite (très) bien. Non le vrai problème de Raimi c'est qu'il n'a jamais fait évoluer sa base si magnifique et novatrice soit-elle à l'époque ainsi que son Peter Parker durant 3 volets. Pire, plus les épisodes s'enchaînaient, plus Raimi continuait à mettre Parker/Spider-man dans des situations où gags invraisemblables (la scène du bar dans Spider-man 3 en est le clou du spectacle tout de même) à côté de séquences d'actions toutes simplement somptueuses comme celle du train dans Spider-man 2. Ici, le Parker de Webb semble être déjà plus à même de changer une ampoule, c'est dire ! Au moins c'est clair, cette version 2012 aura pas la malchance de ramasser un fragment de météorite Alien sur son vélo tout pourri tombé d'on ne sait où... Surtout qu'en plus lui, ben il est en skate mec !

Bref, l'identification et l'empathie sont du coup beaucoup plus présentes chez le spectateur envers les personnages de cet Amazing Spider-man, pour une raison toute simple, ils sont tout bonnement attachants. Emma Stone qui incarne le premier amour des aventures de Spidey est juste magnifique. Pas seulement dans sa beauté naturelle mais aussi dans son jeu sobre, tout en finesse. Les quelques défauts qui animent le métrage sont plus des défauts liés à un premier blockbuster à commencer par de légers soucis scénaristique. Certains détails sont plus ou moins laissés puis récupérés en cours de route ou encore « l'après Oncle Ben » un peu sec et brutal. Mais il est vrai que pour le réalisateur de « 500 jours ensembles », film modeste et vraiment touchant au passage, c'est quand même une première, et très honnêtement le reste de la copie est tellement soigné qu'il serait dommage de tergiverser là-dessus. En plus d'avoir un casting qui colle parfaitement aux personnages ainsi qu'à l'univers, la technique est notamment irréprochable avec ces jeux de lumière qui baignent dans l'obscurité bleutée de NY. Un mélange qui donne vraiment un ton presque High-tech à la ville et au film car même si la majeure partie des séquences d'actions se trouvent être de nuit, le directeur photo John Schwartzman qui a déjà officié sur les films de Michael Bay (Rock, Armageddon, Pearl Harbor) fait vraiment des miracles en restituant avec perfection et distinction les mouvements de l'homme araignée même dans les scènes les plus sombres. Cet atout est apparemment en partie dû au matos utilisé par le technicien sur les caméras 3D du tournage :

« les nouveaux appareils sont petits, légers et seront combinés avec des options sans fil afin de donner plus de flexibilité et de mobilité aux caméras. On n'a pas les effets d'ombres indésirables qui sont parfois obtenus lors de l'utilisation d'autres types de caméras 3D, puis, les changements d'objectifs ne prennent que quelques minutes. Nous voulions un appareil qui, non seulement délivrera la meilleure qualité, mais ne retardera pas non plus le tournage. Du coup, nous avons les avantages d'une image 3D tout en tournant sur un horaire de 2D ».

En ce qui concerne la BO, si à l'époque Elfman nous donnait clairement pas envie de réécouter la musique de Spider-man, celle de James Horner suit malheureusement les mêmes traces. Non pas qu'elle soit mauvaise, elle est même plutôt bonne et Horner compose un thème plutôt joli mais il manque un petit quelque chose de vraiment personnel qui soit en parfaite adéquation avec l'univers. Le compositeur aurait dû suivre son propre instinct et proposer quelque chose de vraiment différent pour le coup, plutôt que d'essayer de refaire la même tambouille que son confrère. Seul « Saving New-york » semble sortir du lot. Elle accompagne d'ailleurs magnifiquement bien l'ultime séquence d'Amazing Spider-man située dans le dernier acte avant que celui-ci n'affronte le Lézard pour la dernière fois. En parlant du Lézard, contrairement à ce qui a pu être dit ici et là j'ai pour ma part été très agréablement surpris. En plus de la très bonne interprétation de Rhys Ifans, la technique mise à disposition au service du Lézard est assez bonne avec un combat violent et titanesque à la clef situé dans l'école de Parker qui a vraiment de la gueule et qui est assez impressionnante. En parlant des séquences d'actions, Marc Webb semble être très à l'aise dans un exercice qui reste encore tout nouveau pour lui. Le réalisateur se casse tout de même la tête pour proposer, lorsque techniquement il le peut, de prendre le risque ne pas utiliser les SFX pour certaines cascades de l'homme araignée, préférant une réelle doublure pour renforcer une certaine crédibilité et du coup masquer les mouvements « chewing-gum » des articulations que peuvent parfois laisser les SFX sur les personnages. Nous avons donc la chance d'avoir en face de nous un vrai Spider-man en chair et en os magnifié par les toutes dernières caméras 3D. Une très bonne idée de plus au crédit de l'entreprise.

Conclusion :
The Amazing Spider-man est bel et bien une réussite, quoi qu'en dise les plus réfractaires sur les intentions du projet. Marc Webb livre une base d'un nouvel univers prometteur presque plus réaliste avec un choix de casting quasi fondamental. Webb apporte aussi sa pierre à l'édifice grâce à l'apport de sa sensibilité. On sent un amour bien différent, moins cynique et plus romantique en étant toujours un peu naïf, que le réalisateur porte à ses personnages. Amazing Spider-man, un film de « lover » ? Très certainement et perso, j'achète !

 Par Vincent N.Van.