Dans un monde futuriste, la société voit les êtres humains partager leur vie quotidienne avec des robots qui leur ressemblent étrangement. Ces robots vivent, pensent, agissent, vont a l'école, font des enquêtes, sont secrétaires, chauffeurs de taxi... Un code de lois régit la vie des robots comme le fait qu'il leur est interdit de tuer le moindre être humain.

L'inspecteur Gesicht d'Europol est un robot fatigué et déprimé qui se voit confier une nouvelle enquête : découvrir qui, et pourquoi, assassine l'un après l'autre les sept robots les plus puissants de la planète ainsi que leurs créateurs... Chaque corps se retrouve avec des cornes plantés dans le crâne par le meurtrier.

Les victimes ont pour point commun d'avoir été des vétérans de la 39e guerre d'Asie mais tous ont maintenant une nouvelle vie plus calme et rangée.

Naoki Urasawa (auteur des très bon Monster et 20th century boys) nous livre ici ce que je considère comme son meilleur mangas. Adapté d'une histoire d'Astroboy (Le robot le plus fort du monde), Naoki Urasawa va plus loin que le simple remake et nous livre une histoire et une reflexion complètement inédite. D'ailleurs, il est à noter que AstroBoy n'est pas le héro de cette histoire, mais l'un des personnages secondaires. 

La grande qualité de ce manga, c'est l'impressionnant travail psychologiques des personnages, principal ou secondaire. Le magnifique trait de Urasawa permet de transmettre au lecteur toute une palette d'expressions. On parvient vraiment à ressentir une total empathie pour les robots. Ceux qui ont lu le manga se souviendront de ce passage dans le premier volume (léger spoil), où un robot-ménager, totalement inexpressif, apprend le décés de son compagnon. Par un habile jeu de trame, Urasawa parvient à nous exprimer toute la douleur de cette être mécanique. Le dialogue qui s'en suit est tout simplement bouleversant.

Le faible nombres de volumes (8 au total) font que l'auteur ne perd pas de temps à installer son histoire. Le récit n'est jamais figé, clair et rapide sans jamais se perdre. Le mystère, distillé au compte-goutte, trouve toute ces réponses sans le laisser la moindre questions en suspend. L'ambiance sombre de ce thriller est très bien bien servis par le trait mature et la qualité des décors d'Urasawa.

Dans cette histoire, on retrouve bien évidemment les thèmes chers à Urasawa (la quête d'identiuté, la recherche de la mémoire, la peur du fascisme et du sectarisme dans un contexte politique dificille). Là où Tezuka ne faisiat que survoler l'aspect politique, Uarasawa l'appronfondis et y plante sa griffe. On peut y voir un écho avec certaines guerres et de l'impact que celles-ci ont eux sur les participants.

Bref, Naoki Urasawa nous livre ici un récit parfaitement maîtrisé du début à la fin, à la fois bouleversant et haletant. Sans même connaitre l'histoire original dont il s'inspire, il serait dommage de passer à coté de ce manga, excellent représentant du genre seinen. Une lecture que je conseille, une seconde fois, même au non-lecteur de mangas.