Branle-bas de combat dans les coulisses de la scène vidéoludique internationale.

 

Suite à la déclaration coup-de-poing de Kitase Yoshinori (Final Fantasy) lors d'une Japan Expo décidément riche en surprises, c'est le microcosme du jeu vidéo tout entier qui est poussé à se remettre en question... « et il était temps ! », soupire d'aise Alekseï Pajitnov, le génial créateur d'un jeu à son image, et qui aura fait les beaux jours de la portable monochrome de chez Nintendo : Tetris, le seul, l'unique - accessoirement : le jeu le plus vendu de la console (un record : on raconte que chaque possesseur de cette dernière en comptait un exemplaire dans sa collection !), la Rolls Royce du jeu de réflexe-réflexion, maintes fois imité, jamais égalé.

Plus qu'un jeu : une légende.

Laquelle, de toute évidence, n'a pas l'intention de s'arrêter en si bon chemin.

 

 

Sourire jusqu'aux oreilles, le programmeur russe est visiblement ravi de nous parler de l'avenir à court terme de sa licence :

 

 « Si nous devions revenir à un système de jeu de réflexion basé sur l'empilage de blocs colorés, ce serait une régression, et ce n'est pas ce que nous voulons ».

 

De manière informelle, il ne résiste pas à l'envie de dévoiler quelques pistes de travail, dont il compte bien faire le noyau du prochain épisode :

 

« En premier lieu, nous opterons pour un mode de vue subjectif, qui donnera au joueur l'illusion de voir à travers les yeux du personnage qu'il incarne. Ensuite, afin de rendre les parties moins monotones, nous nous livrerons à un très gros travail sur le plan de la modélisation des décors, jusqu'ici trop minimalistes. Mais les innovations ne s'arrêteront pas là : ainsi, les pièces qui tombaient habituellement du haut vers le bas progresseront désormais à l'horizontale, en direction de celui qui tient la manette. De plus, de manière à renforcer l'immersion, nous leur donnerons dorénavant une apparence humaine photoréaliste. Pour les faire disparaître et tenter le high score, fini le gameplay d'un autre âge : plus besoin de les empiler de manière logique, rigide et punitive, il suffira de leur tirer dessus avec un dispositif technologique novateur que nous avons baptisé (pour le moment) « fusil à balles perforantes ». Le tout, bien entendu, s'inscrivant dans un contexte de monde ouvert, car il nous semblait impensable de proposer un Tetris 2014 Mercenary Warfare qui n'intègrerait pas ce concept si riche en possibilités ».

 

  

Exlu blog exclusive : le premier screenshot fuité de Tetris 2014 Mercenary Warfare

 

De jolies promesses dans l'air du temps, qui ne manqueront pas de faire rêver les joueurs les plus exigeants en termes d'expérimentations interactives.

 

Du côté de chez Nintendo, Miyamato Shigeru (le papa de Mario lui-même) ne s'y est pas trompé puisqu'il s'est empressé de suivre le mouvement en déclarant, moins de vingt petites minutes plus tard, que s'il « devait revenir à un jeu de plateformes dans lequel il faudrait sauter de plateformes en plateformes, ce serait une régression... ». Et le bonhomme d'ajouter, péremptoire, que « ce n'est pas ce qu'il veut ». Aux dernières nouvelles, il se verrait bien opter pour un jeu en vue subjective, dans un monde ouvert, avec des fusils à plasma et des tortues sous forme humaine - mais ce ne sont encore là que des rumeurs (alléchantes, il est vrai).

 

  

Exlu blog exclusive : le premier screenshot fuité de Super Mario Black Ops Battlefront

 

Alors de la part de tous les joueurs de France et de Navarre, un grand merci, monsieur Kitase, d'avoir été à l'origine de cette saine impulsion, faisant fi des critiques obtuses et béotiennes qui auraient pu faire remarquer, peut-être, que le combat au tour-par-tour définissait un type de jeu particulier dont il constituait l'atout principal, non une banale limitation technique à contourner. C'est grâce à des visionnaires de votre trempe qu'on peut enfin apprécier, notamment, des survival horror dignes de ce nom comme Silent Hill World at War ou Resident Evil Warfighter, pour ne citer qu'eux.

L'Histoire du jeu vidéo avec un grand H, ce sont les hommes comme vous qui l'écrivent, monsieur Kitase.

 

 

En regard de ces considérations, on peut bien vous autoriser toutes ces fautes d'orthographe.