La COMEDIE DU DIVIN WEEK-END, LIVRE 2 : PURGATORY ?

Parce qu'il n'y a pas que les mangas, dans la vie (enfin, je crois),

et parce que je peux faire un Harry Roselmack très crédible, si je veux. Si.

(j'ai presque la même coupe de cheveux, par la force des choses).

 

 

Ce week-end, ça n'aura échappé à personne : à Paris, c'était la grand messe de l'Otakisme francophone, les JMJ des petites culottes et de la castagne, les agapes sous vides hors de prix de la Japan Expo. L'occasion pour les amateurs de croiser soixante douze Naruto Uzumaki (dont quatre de réussis), quatre cent trente deux Monkey D. Luffy (dont quatre de réussis aussi) et vingt-deux millions de Sephiroth (dont aucun de réussi. Le seul qui sait se cosplayer en Sephiroth, c'est Tetsuya Nomura et il n'était pas là. Les autres, on les appelle One Wiged Angel), d'acheter à bas prix ce qu'on aurait pourtant payé la même chose à la virgule près dans n'importe quelle boutique spécialisée (voire qu'on n'aurait jamais acheté tout court), d'hypothéquer un rein pour pouvoir se nourrir le midi, et de célébrer la culture japonaise sous toutes ses coutures et, surtout, sous toutes ses FORMES (les boobs étant, on le sait bien, l'atout number one du manga. D'où la popularité de titres comme Sein Seiya, d'ailleurs).

 

Pour un peu, on en oublierait presque qu'il existe aussi des BDs dont les cases et les bulles se lisent « dans le bon sens », avec de la couleur dans les dessins et des scénarios garantis 100% sans « lycéen-comme-les-autres-un-peu-introverti-un-peu-obésédé-mais-pas-très-à-l'aise-avec-les-filles-qui-découvre-tout-à-coup-qu'il-a-d'étranges-pouvoirs-mystiques-qui-lui-permettent -d'affronter-des-monstres-mystiques-venus-d'une-autre-dimension-et-de-regarder-sous-les-jupes-presque-mystiques-de-son-amie-d'enfance-qui-est-amoureuse-de-lui-sans-qu'il-en-ait-conscience-et-qui-le-frappe-sitôt-qu'il-en-approche-une-autre » (si, ça existe, je vous jure).

Raison de plus, donc, pour faire mon Milo du Scorpion et pour vous infliger une ou deux piqures de rappel (sauf, bien sûr, que ce n'est pas avec des références pareilles que je vais être crédible dans mon rôle, pour le coup. Mais en même temps, le seul Milo européen que je connaisse, c'est Manara, et ce serait quelque peu déplacé dans ce contexte. Car si je vous aime beaucoup, je préfère que vous gardiez vos vêtements sur le dos) (c'est une image. Porter vos pantalons sur le dos ne sera pas considéré comme un choix vestimentaire pertinent).

 

Tout ça pour dire que les 23 et 24 juin dernier, le Lyon BD Festival proposait aux heureux bédéphiles de s'immerger de la tête aux pieds dans le bain bouillonnant de la BD européenne... et d'ajouter que cette année, exceptionnellement, un intrus s'était glissé parmi eux. Un être abject et amoral, qui a passé les vingt dernières années à conspuer les créations françaises de tous genres et sous tous formats. Un monstre à la mauvaise foi sanguinaire et à l'absence de goûts surnaturelle, capable de préférer Masakazu Katsura à Enki Bilal (mais ça, « c'était avant », comme dans la pub). Un de ces intellectuels méprisants et pléonastiques convaincus de détenir la vérité vraie véritable de la véridication envers et contre tout (et, surtout, contre TOUS).

Car aussi incongru que cela puisse paraître, j'y étais.

Plus incongru encore : j'y étais DANS MON ELEMENT.

Etait-ce la mémorable journée IRL Gameblog de la veille, ou la nuit aussi courte que mouvementée (deux heures de sommeil, pour les plus chanceux), qui auront dissipé temporairement mes aigreurs d'ourson guimauve mal léché?

Nul ne le sait.

Toujours est-il qu'après avoir prolongé la veille quelques heures le temps d'un petit déjeuner en terrasse, en compagnie de Benoîtm_us, Chocolat, Karas, Krystal Warrior et Locutus (et quelques hordes de moineaux-ninja entraînés à chiper), après avoir satisfait aux exigences hollywoodienne des adieux sur le quais de gare et quelques patins goulus échangés en cachette à cette occasion (non mais vous pensiez vraiment qu'on ne vous verrait pas, les gens ? Hum. Inutile de faire les innocents. Vous vous reconnaîtrez, j'en suis sûr, bande de pervers !), la sémillante P.Y.T. et moi-même (oui, j'ai placé sémillante, je suis assez fier de moi, pour le coup) avons embarqué sur une frégate de passage et mis le cap toutes voiles dehors sur le Palais du Commerce de Lyon pour entamer l'acte 2 (oui, c'était un taxi, la frégate, OK. Mais c'est moi qui raconte, et je raconte comme je veux, d'abord. Ne m'interrompez pas tout le temps sinon ça risque d'être long. Lol).

 

Loot gratuit à l'accueil. Et comme l'a dit Confucius "si ça se paie pas, tu prends et tu discutes pas".

Il n'a pas eu à me le dire deux fois, l'animal !

 

Et quel acte 2 ! Dans la droite lignée du premier, et c'est peu de l'écrire !

Des dizaines d'auteurs en dédicaces, dans un cadre magnifique avec des colonnes de partout et des peintures classieuses au plafond (comme dans un temple du Sanctuaire décoré par Masami Kurumada, mais avec des personnages bien proportionnés, pour vous donner une idée), des conférences, des interviews, beaucoup de passion, de passionnés, de fièvre et de bonne humeur communicative... Si communicative, en fait, que votre Gamer aux Mains Carrées s'est vite trouvé saisi par l'envie d'y rendre hommage comme la tradition le voudrait, à savoir : à la façon « BD franco belge » en général, et Boulet en particulier (ce qui était, votre Gamer aux Mains Carrées lui-même est forcé de le reconnaître après coup, l'idée blog du siècle quand on n'a ni le temps, ni le matériel, ni le talent nécessaire, ni le scanner adéquat, ni l'écriture manuscrite qui va bien) (et quand en plus, on sait pertinemment que la plupart d'entre vous, dans le meilleur des cas, se contentera de jeter un oeil aux images) (Heureusement que ledit votre Gamer n'est pas fanatique d'escalade, au passage, sans quoi il serait bloqué quelque part au pied de l'Everest, à l'heure actuelle, avec en main un piolet en plastique récupéré dans une Magic Box ou un Kinder Surprise).

 

Mais voilà, enfin, rien que pour vous, après plus de boulot au boulot que prévu, pas mal de tâtonnements pour redimensionner les « planches », beaucoup de crises de renoncement et de « à quoi bon ? » ™ assorties, mon Lyon BD Festival raconté « de l'intérieur », en quelques anecdotes 100% authentiques (bien qu'un peu romancées), avec P.Y.T. en guest star de choix (puisque je l'ai choisie. CQFD). Un Lyon BD Festival vécu en pointillés, faute de temps (et d'énergie), centré sur quatre auteurs coup de cœur « à rencontrer absolument ». L'un d'eux, tout particulièrement puisqu'IRL ou non, et Festival ou pas, j'aurais fait le déplacement rien que pour lui serrer la pince. En-fin. C'est un beau roman, comme on dit, mais chaque chose en son temps.

 

 

* Premier choc, le prix d'entrée.

 

 

Ça n'aura sans doute l'air de rien, mais quand on n'est plus habitué, qu'on arrive la peur au ventre parce qu'on n'a pas réservé les billets par internet, qu'on n'a pas pris de Pass Premium et qu'on ne se sent pas de faire six heures de queue avec une chance sur vingt milliards de choper une dédicace à la fin, forcément, il y a des choses qui vous déstabilisent un brin.

 

 

 

J'ai un sérieux problème d'élocution : je ne sais pas pourquoi, je n'arrive pas à articuler le 2ème P de « Japan Expo ».

A chaque fois que j'essaie, ce sont un K et un R qui sortent à la place.

Coïncidence ?

Je ne pense pas.

 

 

Oui, vous avez bien lu.

3 euros la journée, tarif adulte, avec forfait entrées et sorties illimitées et accès aux trois sites. Il y en a qui ont signés de pactes de sang pour moins que ça (si. J'ai des noms). Une entrée en matière qui met tout de suite de bonne humeur (ça, et le fait que les seules personnes cosplayées à l'intérieur étaient habillées en Spirou, et qu'elles étaient PAYEES pour ça. Ça rassure, quelque part).

 

C'est ainsi qu'après quelques pas au hasard et un rapide tour d'horizon des stands proposés, au milieu de « la-foule-mais-pas-trop », l'aventure commence.

 

 

 

*Première étape (surprise !), arrêt au stand Ankama pour couvrir Guérin et Lapeyre de louanges.

 

 

Il faut dire qu'une semaine plus tôt, à peine, suite à une de mes séances d'achats compulsifs hebdomadaires, je découvrais le City Hall, le Global Manga (manga européen, pour les néophytes et me la péter sévère) de ces deux auteurs plein de talent ; et passé le traumatisme premier d'avoir « acheté français » sans m'en rendre compte, ce fut un coup de foudre instantané pour ce titre au pitch imparable. Ce fut donc un traumatisme égal (et tout aussi positif) que de me retrouver nez-à-nez avec les auteurs en question, et de pouvoir passer un petit quart d'heure en leur auguste compagnie. Sans compter que, chose extraordinaire, je me suis adressé à eux avec des mots qui voulaient dire quelque chose, eux-mêmes insérés dans des phrases qui avaient un sens, ce qui est assez rare quand je me trouve intimidé. C'est dire si au final, j'étais content.

Avec, en prime, une (première) sortie mémorable de P.Y.T. pour faire monter l'adrénaline.

 

Je ne peux pas avoir la BD européenne en horreur puisque je refuse de la lire. CQFD. :D

 

 

 

* Deuxième étape (inévitable et prédestinée), Ankama toujours, pour rencontrer l'ami François Amoretti en vrai (et le couvrir de louanges pareil).

 

 

Car François, en plus d'avoir son univers à lui et d'être extrêmement talentueux, et ben c'est un ami de plume. Des années qu'on se croisait sans arriver à se rencontrer, et là, paf, nouvel album, énorme succès, effeuillage et rockabilly, l'occasion rêvée. P.Y.T. n'ayant eu aucune difficulté à localiser l'individu sus-nommé (une fois informée du fait qu'il est « le sosie français de Johnny Depp ». ça motive), le face-à-face attendu a pu avoir lieu. Non sans émotion, vous pensez . Parce que rencontrer un ami de plume pour la première fois, c'est un peu comme un premier rendez-vous dans les années 40 : on n'est pas sûr d'être « prête », d'avoir choisi la bonne couleur de robe ou d'être à la hauteur. C'est qu'il ne faut pas décevoir... Alors quand en plus, l'ami de plume en question est devenu une célébrité entre temps (et dieu sait que c'est mérité), ça n'aide pas trop à se détendre (même si quelques interventions surréalistes de P.Y.T. sur ce même stand Ankama ont judicieusement déplacé le stress sur d'autres niveaux, heureusement plus superficiels). Là encore, un trop court quart d'heure d'échanges, foule oblige, mais un quart d'heure royal qui, à lui seul, valait le déplacement.

 

 

J'avoue, sorti des fonctions de base, je ne comprends toujours pas comment ce corps fonctionne.

 

 

 

P.Y.T. Versus Davy Mourier. FATALITY !!!!!

 

 

 

P.Y.T. versus la fierté d'Ankama : Fatality + bablity + Perfect + Monster hit combo !!!

 

 

 

 

Sur le stand Ankama, ils ont surnommé P.Y.T. "Chuck Norris".

Et même Chuck Norris n'a pas osé protester.

 

 

 

* Troisième étape : manger.

 

 

Parce que selon certains nutritionnistes, « ça peut aider » (sources ?).

Et comme les 3 euros d'entrée donnent le droit de sortir, pas question de revivre l'Hippopotamus 5 étoiles avec son hamburger de vache sacrée à la sauce plaqué or, non... direction : un petit restau traditionnel comme on en fait trop peu, surmonté d'un M jaune et avec, dans un coin, un drôle de gaulois moustachu en train d'essayer d'en dévisser la devanture à la clé à molettes.

Et à nous les spécialités locales à base de viande hachée, glissée entre deux tranches de ce qui se présente comme du « pain » (les analyses des Experts Miami sont encore en cours, j'attends le SMS d'Horatio pour vous confirmer ça) ! Ensuite, pour digérer, rien de tel qu'investir quelques menus deniers dans les BDs d'occase proposées par certains exposants extérieurs « non-officiels », et tout particulièrement dans de vieux comics préhistoriques (c'est-à-dire de mon âge). A 5 euros pièces, c'était le bain de jouvence assuré.

Avec, forcément, quelques années de décalage horaire à prendre à bras le corps.

 

 

Trivia : les supers héros passent leur temps à se taper entre eux pour des malentendus. Véridique.

 

 

 

 

* Quatrième étape : retour à l'intérieur pour foncer au stand Delcourt et faire la queue pour une dédicace de Boulet, que l'on ne présente plus et dont les Notes ne peuvent que faire le bonheur des geeks trentenaires.

 

 

Une heure et quart d'attente, ça laisse beaucoup de temps pour psychoter, et peu pour discuter avec un auteur légèrement intimidant, mais ça n'en aura pas été moins mémorable pour autant (et un vrai warrior, avec ça, le Boulet : rien qu'un petit quart d'heure pour manger entre deux demi-journées de signatures !).

 

 

Achievement Unlocked.

 

 

* Cinquième étape.

 

 

On tourne le dos, on s'assure que les précieux albums dédicacés sont bien dans le sac, et qu'on a bien P.Y.T. à son bras, que ces souvenirs classieux sont correctement sauvegardés dans notre banque mémorielle, aux côtés de nos fails avec Marcus, et on s'en va vers le couchant de milieu d'après-midi. Pour le reste, c'est un peu flou : somnolence dans la salle d'attente de la Part Dieu, chaos de vieux train à compartiment, paysages Mamoru Shinkaïen qui défilent à la fenêtre, échos de voix ressurgis d'un week-end qui se refuse à finir sans combattre.

Puis le calme du chez soi, puis l'excitation qui retombe.

On s'installe, on sort les albums, on soupire.

On se branche sur Gameblog.

Et tout le monde est là.

Le blues s'estompe un peu.

Alors on se repasse le film.

Une fois, deux fois.

Sans rien omettre.

On saisit un crayon mal taillé, on lance Windows Movie Maker.

 

Et deux semaines plus tard... la boucle est bouclée.

 

 

 

Bouclée, ou presque, puisque dans le prochain billet, il sera question de ces trois coups de cœur BD, de dédicaces, de fanarts et de... concours assorti. Parce qu'il fallait bien que ça arrive et que c'est l'occasion de partager. Et de vous sortir de vos jeux vidéos, aussi. Ne me remerciez pas.

 

 

 

*

 

 

 

Bonus paritaire :

 

Bon. De vous à moi, j'ai peur que certains d'entre vous me trouvent moins long cette semaine que de coutume (rires), alors sur ma lancée, j'ajoute un petit bonus spécial Bigquick et Mattsuda, à savoir : un aperçu de mes achats comics sus-raillés.

 

Des recueils, forcément.

Si un pingre comme moi peut s'offrir trois exemplaires pour le prix d'un, il n'hésite pas.

 

A noter que ce ne sont que des titres (et des numéros) que j'ai possédés enfant, quand j'étais à l'école primaire (et que l'instituteur m'enseignait les gentils hommes préhistoriques pendant que les X-Men, eux, m'enseignaient les dérives eugéniques de la seconde guerre mondiale) (même à l'époque, du haut de mes huit ans, j'en senti comme un schisme).

 

Bilan post lecture, pour ceux que ça intéresse : le contenu est hi-la-rant, vraiment, mais dans le bon sens du terme (comprendre qu'on n'est même pas tenté d'être méchant ou critique avec). Les intrigues sont d'une naïveté rafraichissante, d'un non-sens involontaire souvent savoureux... avec, parfois, d'excellentes surprises en matière de finesse scénaristique (la relation amoureuse Spider-Man / la Chatte Noire) ou graphique (les Nouveaux Mutants). Ajoutez à cela le Beyonder et les Morlocks, je suis un homme comblé.

 

Plus proche de nous (à peine) : un recueil de Spidey période Mac Farlane (Spawnisant, donc. Et collector), dont le dessin m'avait fait jadis l'effet d'une révolution (et reste aussi stylé qu'impressionnant). Point de vue scénario, par contre, c'est un désastre. Fallait bien que jeunesse se (satis)fasse...

 

 

*

 

 

Oh, et pour finir de n'en plus finir, juste pour le plaisir, quelques morceaux choisis, réalisés « sans trucages ».

Ne me remerciez toujours pas.

 

 

COMICS TRIP

 

 

Les scénaristes de Lost AIMENT ça.

 

(Notez que si DarkBidule n'a pas répondu à la question de la Chose, c'est aussi parce que ce dernier n'en a pas posée).

 

Le héros de Lie To Me a de la concurrence.

 

(Mais ils sont obsédés par les questions sans réponses, ces gens-là !).

 

Haaaa, le légendaire optimisme des hauts gradés qui ont perdu tout sens des réalités....

 

 

Vaut mieux être seul que mal Encore un qui a posé une Prends-en de la graine, Light

accompagné, il paraît. question. N'apprendront-ils jamais ? Yagami !

 

A votre prochain rateau, repensez à cette planche. Vous verrez que tout est relatif, finalement.

 

 

Excellente faculté d'analyse "in situ". Il manque juste Worst Excuse pour Abandonner son Gosse

le "ho, je tombe". EVER !

 

Et enfin, à tout seigneur Sith tout honneur :

 

L'homme poisson a réussi son jet de perception/empathie. Mais il avait un gros bonus, sur ce coup.

 

STILL BETTER THAN MASAMI KURUMADA (anyway)